La Bibliothèque de minuit -
Matt Haig - Ed. Mazarine
Disponibles en librairie et sur furet.com https://www.furet.com/livres/
la-bibliotheque-de-minuit-matt-haig-9782863748732.html
Je fixais un e-mail que je n'avais pas traité, terrifié, incapable d'y répondre. Je remarquais que sur Twitter, ma distraction de prédilection, mon anxiété s'amplifiait. Le seul fait de dérouler mon fil d'actualités était une plaie ouverte. J'ai lu des sites d'information - une autre distraction - et mon esprit n'a pas supporté. Savoir qu'il y avait tant de souffrance dans le monde ne m'a pas aidé à mettre ma douleur en perspective. Je me sentais seulement impuissant. Et je me trouvais pathétique que mes malheurs invisibles me paralysent alors qu'il y avait tant de malheurs visibles dans le monde. Mon désespoir s'intensifia.
J'ai donc décidé de faire quelque chose.
De me déconnecter.
On ne va pas vers la mort. C’est la mort qui vient à nous.
"Mais le vrai problème, ce n'est pas les vies qu'on regrette de ne pas vivre. C'est le regret même. C'est le regret qui nous fait nous recroqueviller sur nous-même, nous ratatiner, et nous sentir comme notre pire ennemi et celui ds autres. On ne peut pas savoir si l'une ou l'autre de ces différentes versions aurait été meilleure ou pire. Ces vies s'écoulent, c'est vrai, mais on en fait partie, et c'est sur ce qui se passe qu'on doit se concentrer."
« Si un être avance avec assurance en direction de ses rêves, avait écrit Thoreau dans Walden, et s’il s’efforce de vivre la vie qu’il a imaginée, en temps ordinaire, il connaîtra un succès inespéré.
"La seule façon d'apprendre, c'est de vivre."
La bibliothèque de Minuit n'est pas une bibliothèque de fantômes. Ce n'est pas une archive de cadavres. C'est une bibliothèque de possibles. Et la mort est le contraire du possible.
Nora aurait voulu vivre dans un monde où la cruauté n'existait pas, mais, dans les seuls mondes à sa disposition, il y avait des humains.
"Elle avait connu trois types de silence dans les échanges. Il y avait le silence passif-agressif, évidemment, il y avait le silence signe qu'on n'avait plus rien à se dire, et puis il y avait le silence qu'ils semblaient avoir cultivé, Eduardo et elle. Celui de ne pas avoir besoin de parler. D'être juste ensemble, l'être ensemble. Le bonheur de pouvoir faire le silence en soi aussi."
Si vous visez à être ce que vous n'êtes pas, vous échouerez systématiquement. Visez à être vous même. Visez à ressembler, à agir et à penser comme vous. A être la version la plus vraie de vous-même. Embrassez le fait d'être vous-même. Epousez-le. Choyez-le. Battez-vous pour lui. Et ne faites pas attention à ceux qui s'en moqueront ou le tourneront en ridicule. La plupart des ragots sont de l'envie déguisée. Restez la tête dans l'eau. Gardez votre force d'âme. Continuez à nager.
"La tristesse fait partie intégrante du tissu du bonheur. On ne peut pas avoir l'un sans l'autre. Evidemment, tout ça selon des degrés et des quantités différents. Mais il n'y a pas de vie où on peut connaître éternellement un état de pur bonheur. et imaginer le fait qu'il y en a une ne fait qu'accroître le malheur dans la vie qu'on vit."