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3.66/5 (sur 248 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : National City (Californie)
Biographie :

Matthew de la Peña a obtenu son mastère (MFA) en Creative Writing à l'université de San Diego, et son BA à l'université du Pacifique ou il a suivi les cours en tant que boursier, grâce à ses talents de basketteur.

Il est l'auteur de cinq romans pour jeunes adultes, unanimement salués par la critique. Il est également l'auteur d'un livre illustré primé à plusieurs reprises.

Il habite désormais à Brooklyn, New York, ou il enseigne le Creative Writing. Il effectue également des tournées dans les lycées et les universités aux quatre coins des États-Unis.

Son site Internet :
http://mattdelapena.com/




Source : http://mattdelapena.com/
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Interview de Matt de la Pena (en anglais)


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Clark avait toujours été fasciné par la puissance des orages. En comparaison, même sa propre force, aussi mystérieuse soit-elle, faisait presque pâle figure.
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Prologue
Shy est seul sur le pont Lune de Miel avec, en bandoulière, une glacière remplie de bouteilles d’eau fraîche.
Il attend.
C’est le sixième jour de son premier voyage à bord du bateau de croisière de la Compagnie Paradis au sein de laquelle il a décroché un job d’été : garçon de piscine le jour, et porteur d’eau la nuit. Un boulot peu reluisant, mais très bien payé. Suffisamment pour faire une réelle différence. Il calcule une fois de plus combien il aura gagné avant de reprendre les cours. Trois fois huit jours, plus les pourboires, moins les taxes. Assez pour aider sa mère, et en plus s’acheter des fringues ainsi qu’une paire de pompes. Peut-être lui restera-t-il même de quoi inviter une fille au restaurant.
Le jeune homme marche jusqu’au bastingage en imaginant le rendez-vous.
Une réservation dans un établissement chic. Avec des serviettes en tissu. Une jolie fille assise en face de lui dans un décor luxueux. Jessica, de l’équipe de volley-ball. Ou Maria, qui habite dans sa rue. Il offrira son plus beau sourire à l’heureuse élue, tandis qu’elle le regardera par-dessus son menu.
— Choisis ce que tu veux, dira-t-il. Quoi, tu n’as jamais goûté un terre et mer ? Vas-y, c’est moi qui invite.
La classe.
Quand le ciel est couvert la nuit, la lune n’est plus qu’une vague tache aux contours flous surplombant l’océan d’un noir d’encre. C’est à peine si on distingue où se termine l’air et où commence l’eau ; en revanche, on entend les clapotements réguliers contre la coque.
Encore une chose à laquelle Shy n’avait jamais songé avant de s’embarquer pour cette croisière de luxe. L’océan parle. Surtout la nuit. Des voix qui murmurent à ton oreille et jamais ne se taisent, pas même quand tu dors.
À tel point que tu as parfois l’impression de perdre la tête.
L’attention du jeune homme est attirée par un passager quittant le Grand Salon. Le temps que les épaisses portes en verre s’ouvrent et se referment, quelques notes de musique s’échappent sur le pont. À l’intérieur, une soirée dansante bat son plein : le traditionnel bal du Phare. Avec un véritable orchestre, des harpes, des violons et tout le tralala. Des centaines de riches sur leur trente et un bavardent en sirotant du champagne. Pour l’heure, le travail de Shy consiste à offrir de l’eau à toute personne sortant prendre l’air.
Comme ce type d’âge mûr, dégarni et habillé d’un costume deux fois trop petit pour lui.
Shy s’avance rapidement à sa rencontre et demande :
— Désirez-vous de l’eau fraîche, monsieur ?
Le passager contemple quelques secondes la bouteille parsemée de gouttelettes glacées d’un air hagard. Puis un sourire éclaire son visage. Il extirpe de son portefeuille un billet plié qu’il tend à Shy entre deux doigts blancs et boudinés aux veines apparentes.
— Désolé, monsieur. Il nous est interdit de…
Mais il n’a pas l’occasion de finir sa phrase.
— Ah bon ? Allez, prends-le, gamin.
Après une courte pause, pour la forme, Shy s’empare de l’argent et le range au fond de sa poche. Comme chaque fois.
L’homme débouche la bouteille, boit une longue gorgée et s’essuie la bouche d’un revers de manche.
— J’ai consacré ma vie à faire ce qu’il fallait pour en arriver là, dit-il, les yeux dans le vide. Je suis l’un des meilleurs scientifiques dans mon domaine. Cofondateur de ma propre entreprise. (Il se tourne vers Shy.) Assez riche pour acheter des maisons de vacances dans trois pays différents.
— Félicitations, monsieur…
— Arrête ça !
Shy le dévisage, perplexe.
— Arrêter quoi ?
— De me passer de la pommade. (Il secoue la tête en affichant une moue dégoûtée.) Dis-moi plutôt quelque chose de vrai. Que je suis gros, par exemple.
Confus, le garçon porte son regard sur l’océan.
Sûr, ce type est gros, mais si Shy a tiré une leçon de ses premiers jours de boulot, c’est que les passagers d’une croisière de luxe n’ont que faire de la vérité. Ils veulent qu’on les brosse dans le sens du poil. « Pâme-toi devant eux, et ramasse l’argent. » Telle est la devise de Rodney, son compagnon de cabine. Toutefois, ce gars-là semble différent.
L’homme pousse un profond soupir.
— D’où viens-tu, gamin ?
— San Diego.
— Tiens donc, de quel côté ?
Shy change la glacière d’épaule.
— Otay Mesa. C’est un tout petit village. Je doute que vous en ayez entendu parler, monsieur.
Son interlocuteur laisse échapper un rire amer.
— Et tu me félicites ? (Il secoue la tête, une fois de plus.) Quelle ironie.
— Pardon ?
Il agite la main en direction de Shy et rebouche sa bouteille.
— Je connais bien Otay Mesa. C’est un peu plus bas, sur la côte.
Shy acquiesce. Il ignore où ce type veut en venir, mais Rodney l’a aussi prévenu que ces gens se montraient parfois particulièrement excentriques. Surtout ceux qui, à trop boire de vin, arborent sur les dents de vilaines taches rouges.
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Les hélicoptères ont disparu et les étoiles commencent à apparaître, rappelant à Shy toutes les nuits froides qu'il a passées sur le voilier. C'est une chose qu'il ne pourra jamais oublier. Les étoiles. Ces lointaines têtes dépingle lumineuses qui, partout où il allait, suivaient le bateau. Le suivaient lui. Il les a contemplées des heures durant, conscient qu'elles étaient déjà là des millions d'années avant sa naissance et qu'elles le seraient toujours un million d'années après son décès. Elles lui démontraient à quel point il était petit. Insignifiant. Et, d'une certaine façon, cela rendait l'idée de mourir un peu moins effrayante.
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« Le soleil brûlant est haut dans le ciel, ce qui signifie qu'il a dormi plusieurs heures. L'air est chaud et sec. Quant à l'océan, il est presque plat sous le ciel le plus bleu que Shy ait jamais vu. Un ciel de carte postale.

C'est alors que tout lui revient.

Les vagues gigantesques, le bateau en feu, la Californie ravagée, sa famille... A l'heure qu'il est, il devrait être sur le pont Lido, à fournir des serviettes aux passagers, des clubs pour le minigolf... A mater les jolies femmes en bikini, y compris les mères de famille. Et à attendre que Carmen vienne papoter cinq minutes en buvant son café. Sauf que le pont Lido n'existe plus, car l'intégralité du navire repose à présent au fond de l'océan Pacifique tandis qu'il est seul perdu en mer. Sans aucun autre survivant à l'horizon. »
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Cela fait à peine plus d'un mois que les tremblements de terre ont eu lieu, et les gens sont déjà suffisamment désespérés pour voler des pommes de terre pourries.
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Il crut que sa mamie allait à nouveau éclater de rire, mais non.
Elle lui caressa la tête et dit : " moi aussi, tom. Allez, viens "
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Le garçon lance le sac de papier à son camarade.
- Quoi, tu m'as acheté un cadeau ? Qu'est-ce que c'est ?
- Que voudrais-tu que ce soit ?
Rodney regarde le plafond et se tapote le menton en faisant mine de réfléchir. Puis il répond :
- Et si je te disais une magnifique jeune femme en petite tenue ?
Shy s'esclaffe :
- Pour qui me prends-tu ? Un faiseur de miracles ?
- Je plaisante, mon pote. Tant pis si elle n'est pas magnifique. Je ne suis pas difficile.
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Shy cesse d'essayer de comprendre et reporte son attention sur la calvitie de son interlocuteur. Elle commence moins de trois centimètres au-dessus de l'oreille et s'étend sur tout le dessus de la tête. Il a rarement observé une tentative de dissimulation aussi pathétique. Le gars croit qu'une pauvre mèche de cheveux filasse va suffire à couvrir son crâne d'œuf. Celui lui rappelle la logique des tout-petits, et la façon dont son neveu Miguel se cachait autrefois le visage dans un coussin, convaincu que quand il ne voyait pas les personnes qui l'entouraient, celles-ci ne pouvaient pas le voir non plus.
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(.....) pour la première fois depuis que l'été a commencé, il a l'impression de comprendre le murmure de l'océan. Il parle de ténèbres. De solitude. De mystère.
(....)Et une fois qu'on a enlevé le costume, il ne reste que la vérité toute nue. Cet immense océan et ce ciel sombre et oppressant. Nous n'avons que quelques minutes, mais le monde, mystérieux, est éternel et ne cesse jamais d'avancer.
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Shy comprend alors que c'est une chose que de renoncer à l'espoir mais qu'en détruire le symbole est une tout autre affaire.
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