Citations de Matthias Vincenot (13)
Avoir le soleil et le temps
L'éternité dans un instant
Les mouvements de ses envies
Un peu comme ceux des marées
Inattendus, irréguliers
Se sentir être où on veut être
Et avec qui
C'est dans ces moments d'évidence
Que l'on oublie qu'on va mourir
(" J'ai vingt ans")
Quand je serai jeune
Quand je serai jeune
Je n’aurai pas de mal avec
L’âge que les gens me donnent
Je remettra
i à plus tard, avec joie et sans crainte
Rien ne sera figé, puisque tout m’attendra
Et que je ne serai pas encore passé
L’amour sera éternel, à chaque fois
Quand je serai jeune, je ne saurai pas quoi choisir
Et je choisirai bien
J’aurai le temps de ne pas m’engager
Je vivrai la nostalgie dans les livres
C’est avec le sourire que je me livrerai
Quand je serai jeune j’essaierai
De n’être qu’un peu responsable
J’attendrai la fin des études
Et je découvrirai, je me découvrirai
Je serai libre pour toujours
Et je jouerai à avoir peur
Le vieillissement ne concernera
Ni mes proches ni moi
Personne ne me manquera, je n’aurai perdu personne
Je ne me serai pas perdu
Mes décisions seront sans conséquences
Quand je serai jeune j’aurai
L’air d’être en avance
Lorsque la poésie et la chanson se rencontrent, elles peuvent donner lieu à de belles expériences, mais il n'est pas nécessaire que la poésie rencontre la chanson pour être accessible, car elle n'a pas besoin d'être accessible pour être mise en chanson. Toute chanson n'est pas accessible, il n'est que de voir certains textes d'Etienne Roda-Gil, d'Hubert Félix Thiéfaine, de Feu! Chatterton, de Pauline Drand, de Jean Fauque, de Maissiat. C'est une illusion de penser que ce qui est populaire est forcément facile.
L'éternité dans un instant
Avoir le soleil et le temps
L'éternité dans un instant
Les mouvements de ses envies
Un peu comme ceux des marées
Inattendus, irréguliers
Se sentir être où l'on veut être
Et avec qui
C'est dans ces moments d'évidence
Que l'on oublie qu'on va mourir.
-Tu insistais sur le rythme et l’atmosphère d’un poème, ce qui au-delà des mots leur donne leur chair et sur le fait qu’ils touchent, non pas pour leur sens, mais pour ce qu’ils provoquent chez le lecteur.
-C’est bien « le » poétique dont je parle, et non la poétique. Pour moi, le poétique, c’est justement la chair des mots. C’est exactement cela, quand un poème touche non pas seulement pour le sens des mots, mais aussi pour les sensations que ces mots transmettent, pas nécessairement liés à leur sens justement, mais également à leur son, à leur agencement, à ce sensible impalpable qui appartient à chacun. La chair, c’est ce qui rend notre peau sensible, à toute sensation, sans qu’on sache toujours comment et pourquoi. » (p 65-66)
L'amour, ça se pose où ça veut
Il suffit d'un rien pour le dire
Ce rien qui devine un désir
Souvent d'ailleurs, on ne dit rien
L'éternité dure si peu
Tu sais
Il paraît qu'on n'a qu'une vie
Mais vrai
Qu'on peut dans une seule vie
Recommencer plusieurs enfances
On fait ce qu'on peut de nos rêves
A l'orée de l'habitude
Et des petits dégâts
Toujours un peu d'air qui s'échappe
On fait ce qu'on peut de nos rêves
Continue le temps des lilas
La génération deux mille quoi
C’est peut-être un nom maladroit
Mais sans doute, ça correspond
A notre cul entre deux crises
Dans la volonté du possible
L’idéal du bout de la rue.
Tu n'es plus là
Tu neiges comme vient la nuit
Qui t'enveloppe malgré toi
Tu pleus au rythme de l'oubli
De cet homme qui n'est plus toi
Dans ta maison inhabitée
Que tous tes souvenirs ont fuie
Où l'on vient s'occuper de toi
Tu vis bien mais tu n'es plus là
Dans ta mémoire fragmentée
C'est une existence nouvelle
Qu'on te regarde t'inventer
Peut-être même qu'elle est belle
Tu dis "bonjour" deux ou trois fois
Dans ce mal qu'on ne nomme pas
Tout ne fait que te traverser.
Il y a toujours un endroit
Que l'on cache aux autres, qui le gâcheraient
Un lieu escarpé, comme un peu sauvage
Au moins à nos yeux
Oublié des cartes et de la raison
Que, dans une enfance, on a pu voler
Il y a toujours un endroit
Qui nous ferait croire à quelques histoires
A se raconter, pour laisser passer
Deux ou trois nuages
Il y a toujours un endroit
Discret et sauvage
Il arriva, l'hurluberlu
Qui convainquit la Terre entière
Que c'était bon pour le corps
Pour persuader le monde
Savoir en faire une vertu
Les marchands suivraient, c'est certain
Et sans se douter que les hommes
S'en empareraient à jamais
Il eut cette incroyable idée
Il inventa le sport