Citations de Matthieu Biasotto (239)
Quand on ne sait plus à quoi s’accrocher, on s’en remet aux extrêmes.
Merder une fois est une erreur, au bout de deux, ça devient une habitude.
"C'est bête à dire mais il n'y a aucun mot pour désigner des parents qui ont perdu leurs enfants. On pleure son conjoint lorsqu'on est veuf. On pleure ses parents lorsque la vie fait de nous des orphelins. Quand on survit à la chair de sa chair, on n'est rien. Même le vocabulaire est impuissant." (p. 185)
N’avoir aucune certitude ou garantie, c’est ce qu’il y a de plus terrible quand la confiance s’enfuit.
Pour suturer un cœur cassé, il faut une ardeur qui impose le respect.
Il existe deux catégories de menteurs. Les bons et les mauvais. Parmi les plus doués, il y a ceux qui prennent un malin plaisir à manipuler et puis d’autres, qui se détestent dans cet exercice, même s’ils sont brillants. [...] Travestir la vérité n’est pas une vocation, juste un moyen de manœuvrer librement.
C’est une jalouse, et une jalouse ne s’épanouit dans une union sclérosée que sur le devant de la scène.
Pour toute jalouse qui se respecte, la confiance est un concept abstrait, un fantasme de gamine. Quand le passé rappelle qu’il y a de quoi se méfier, la foi en l’autre devient un mirage indéfinissable, inaccessible. En définitive, aimer sans condition et fermer les yeux sur les possibles débordements de son partenaire revient à jouer à la roulette russe. En acceptant l’autre sans aucune réticence, sans la moindre prudence, on se colle finalement un pistolet sur la tempe avec le barillet chargé d’un éventuel secret.
— Y’a rien de mal là-dedans. Je suis une merde, ma vie c’est de la merde… Toi, tu as l’air organisé… Tu vas quitter la rue et… c’est mérité… Moi, j’ai aucune chance de me barrer d’ici… Tu as bien résumé le truc !
— Ne dis pas ça… Tu es jeune.
— La bonne nouvelle ! Donc je vais mettre plus de temps à clamser sur le trottoir !
— Non, quand je dis que tu es jeune… Tu as toute la vie pour rebondir…
— Rebondir ? Essaie de jeter de la merde par terre pour voir si elle rebondit…
"Quelques fois, en terminer et tirer un tait, ça me paraît être une bonne idée. Oui, quelques fois je songe à le tirer, mon trait. Sauf que j'veux pas tirer un trait juste pour tirer un trait. Moi, je veux faire une rature, une putain de rature qui se voit de loin. Je veux noircir la page à en déchirer le papier, je veux pleurer sur ma feuille et que ce soit moche comme l'épreuve que je dois endurer." (p.7)
La porte du bonheur est la possession d'un trésor,
la voie qui mène au trésor est la peine qu'on y prend.
Abu Shakour (Xè siècle)
J'ai laissé les autres m'éclabousser avec leur propre vision du quotidien. Ils m'ont piétiné, et j'étais trop jeune pour m'en relever.
Est-ce qu'il arrive un moment où la vérité et le mensonge s'épousent pour ne former qu'un tunnel opaque qui débouche sur une impasse - ou un tragique accident?
Est-ce que l'excitation de l'interdit est un doigt d'honneur à la monotonie de la raison - et ce, quel que soit le risque? Rien n'est tout noir ni tout blanc...
Pendant ce temps… Moi, je surnage dans ma petite vie merdique et étriquée. Jour après jour, pour mener un combat perdu d’avance…
Moi, tout ce que je voulais, c'était vivre... Vivre normalement avec ceux que j'aime, pas survivre comme une fugitive avec la peur au ventre.
On peut courir pendant des années, s'étourdir , s'enivrer, s'enfoncer dans des mauvais choix ou dans l'illusion d'avoir bien fait. On peut se mentir éternellement mais, quoi qu'il arrive, le passé finit toujours par nous rattraper.
Face à la mort humaine, chacun de nous ressent la souffrance provoquée par un cœur perturbé, l’intelligence secouée et l’œil désolé. Mais Dieu a le droit de rappeler à Lui qui Il veut, quand Il le veut, d’où Il veut et à la manière qu’Il veut. Notre Seigneur ne consulte personne au sujet de notre mort. Il n’existe pas d’amnistie pour la mort. Dieu tout-puissant est le Créateur de notre corps et de notre âme, le maître absolu du temps et de l’éternité, de ces espaces matériels et des sphères spirituelles, et c’est pourquoi nous nous tenons devant Dieu dans l’humilité et la foi.
J'ai besoin de rire, de complicité, qu'on m'aime, oui, juste un petit peu. Qu'on me le montre. J'ai besoin de vibrer, d'avancer, de me sentir en mouvement et en sécurité. De bâtir, de rêver, de respirer. De voir en grand. D'avoir une épaule pour me soutenir quand je trébuche.
Les affaires vont mal en ce moment, je cravache comme un malade pour tenter de redresser la barre. Je me donne parfois l’impression d’être sur le Titanic et d’écoper l’eau à l’aide d’un gobelet alors que le bateau va de toute manière sombrer, que je le veuille ou non. Agressé par l’alarme du téléphone, j’émerge difficilement. Brouillard complet à la sortie du coma, la machine est rouillée, j’ai de l’acide sous les paupières et du mercure dans les artères. Un bon mal de tête en prime, qui se manifeste dès les premières secondes par la sensation d’avoir un liquide chaud dégoulinant depuis le haut du crâne jusque sur ma nuque trop raide. Mon agenda surchargé ne m’offre qu’une paire d’heures, c’est tout ce qu’il me reste pour récupérer. On me dit que c’est peu, je réponds que je n’ai pas le choix. En attendant, je serre les dents et me ruine la santé en me disant qu’un jour où l’autre le business ira mieux. Début de torticolis, je me défroisse avant de m’asseoir au bord du lit, mes jambes pèsent une tonne lorsque je touche le sol. Comme d’habitude, je n’ai pas réussi à cesser de penser. Mon cerveau tourne en boucle, je ressasse tout ce qui me bouffe, je n’ai pas trouvé le bouton « marche-arrêt ». Il faut que je quitte le matelas, ma poitrine se serre et mon cœur cogne fort. Trop fort.
Ma consommation de ketchup... C'est un bon résumé de mon enfance. J'en mettais partout. Dans la purée, les pâtes, le poisson, les lentilles, le maïs et les légumes, et parfois même sur les fruits.