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Critiques de Matthieu Falcone (47)
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Le Roi est nu

Ce livre est comme les rochers que soulevait mon grand-père devant mes yeux ébahis de gamin lors de nos parties de pêche à pieds ; soulevés, ils laissaient apparaître toute une faune affolée qui s'agitait de la nageoire et de la queue, qui en un clapotis furtif avait fui, qui s'attrapait de la pince et qui n'en finissait pas moins à la casserole !

Sous l'ombre d'un roi nouveau et assez inattendu, la mare s'agite ...

"Le roi est nu" est un roman de politique-fiction de Matthieu Falcone, qui a été publié, en janvier 2024, aux éditions "Albin Michel".

Le bandeau de jaquette, déjà, donne le ton.

Il frise l'impertinence.

Autant de soins donnés à une caricature, ça frôle l'insolence !

Mais au printemps 2027, que ferez-vous ?

En mars, quelques mois avant la présidentielle, alors que la campagne électorale bat son plein, fracas et sidération, le président en exercice, Michel, propose un référendum aux français et, s'ils sont d'accord, s'offre à s'asseoir tout bonnement sur le trône d'un royaume de France restauré et dépoussiéré.

Étonnant non ?

Tout à fait préalablement au roman, pour ceux qui auraient envie de taxer son auteur d'exagération, rappelons tout de même, que d'ores et déjà, un courtisan venu de Bretagne a proposé une modification de la constitution afin que notre président réellement en place puisse se représenter une troisième fois.

Que Dieu me savonne et que Marianne lui pardonne,

Danton et Jaurès en sont restés tout ébaubis !

Quoi qu'il en soit, Michel va monter sur le trône.

Les français ont dit oui.

Quels blagueurs ces français !

Quelles suites dans les idées !

"Le roi est nu" est un roman, un bon roman, prenant et agréable à la lecture, mais avec quelques longueurs tout de même.

Ce sera le prix à payer pour connaître le destin de Michel, celui de la France et les dessous d'une affaire qui, sortie de son roman, n'en aurait pas fini d'occuper les éditorialistes des chaînes d'information continue.

Derrière la caricature et sous la parodie, comme toujours, pointe un propos plus politique et sérieux.

Matthieu Falcone dépeint les décors et l'arrière-cour d'une France prête à se donner à un homme qui s'est déclaré seul comme providentiel.

L'analyse sur laquelle repose le roman est pertinente et pessimiste.

Même s'il y manque des composantes indispensables.

Car de gauche et d'extrême-gauche, il sera ici peu question.

Il y est par contre beaucoup question de l'extrême-droite.

Bref, ça s'agite dur et surtout à l'extrême-droite ...

Les personnages, presque tous assez attachants d'ailleurs, sont pris dans une course à l'oeuf politique.

Qui est sincère ?

Qui trahira ?

Qui s'en sortira ?

Qui finira par tirer les marrons du feu ?

Le ton oscille entre drame et dérision, entre humour et diatribe.

Très contemporain dans son sujet, ce roman est pourtant assez original, même s'il m'a semblé qu'il planait au dessus de ses pages comme la diffuse influence d'un autre Michel.

Même s'il aurait gagné à être plus plus resserré, ce roman de Matthieu Falcone, est tout de même un bon moment de lecture où chacun ne pourra pourtant retirer que ce que ses opinions politiques personnelles lui soufflent à l'oreille ...





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Campagne

(Lu dans le cadre du Prix Horizon - prix du 2ème roman de la ville de Marche-en-Famenne, Belgique)



Je me réjouissais de découvrir ce roman. Le thème m'intéressait vraiment beaucoup. Je me préparais à la confrontation de l'esprit des gens de la campagne avec celui des citadins, apôtres d'un retour à la nature.



Mais si la lenteur se prête au rythme de la nature, elle rend la lecture peu passionnée et peu passionnante. Ce n'est que très loin dans la lecture, passé les deux tiers du livre, qu'il y a un peu d'action



Une lecture qui m'a déçue, malgré une plume qui se veut soignée.
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Campagne

Quelles sont les différences entre les citadins et les ruraux ? C’est à cette question de sociologie qu’essaye de répondre Mathieu Falcone tout au long de son roman Campagne.



On suit un habitant du village, on comprend qu’il est conseiller municipal, qu’il vit là depuis assez longtemps, qu’il n’est pas jeune et sans doute pas très riche car il vend des légumes de son jardin au noir. Il est ami avec « Le Fou », un vieux qui boit et fume beaucoup et qui parle le langage du crû.

Le récit est à la 1ère personne, le vocabulaire assez argotique et parfois un peu désuet. Le café du village est tenu par François et, à l’image de nos campagnes françaises, se trouve être le point de rencontre principal des villageois. On y fume et on y boit, sans doute plus que de raison. Les habitants, au moins les plus vieux, ont l’air heureux. Ils ne comprennent pas toujours les jeunes qui parlent d’écologie, de développement durable alors qu’on leur demande dans certains cas de produire toujours plus, qu’ils contribuent à la bétonisation des campagnes dans leur nouveau logement.



Le vécu, la sensibilité, la mentalité, les valeurs de chacun ne sont pas toujours compatibles : les jeunes citadins sont parfois pétris de certitudes et pensent que les ruraux sont complètement ringards. Et ces derniers voient les jeunes comme étant de petits vaniteux qui ne connaissent rien à la vie et encore moins à la terre.

Il y a aussi Julien, Cédric, Matha, Méline, la mère Martin qui font partie du quotidien de notre narrateur qui a de l’affection pour eux même si parfois, tous ne donnent pas forcément une bonne image.



Mais l’évènement dans le village (qui arrive un peu tard dans le récit selon moi), c’est la grande fête participative qui va bientôt avoir lieu. Elle durera plusieurs jours et sera soutenue par la mairie car elle va amener du jeune et dynamiser la vie locale. Pour le meilleur et pour le pire...



Je n’ai pas vraiment d’opinion sur ce roman social. Il y a des moments un peu longs, les personnages ne sont pas trop attachants mais leur parcours et leur vision du monde restent intéressants.

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Un bon Samaritain

Voilà un roman qui va à contre-courant de la mythologie ambiante qui voudrait que les migrants  soient une bénédiction pour la famille qui les accueillerait dans leur cocon familial (E de Turkheim par exemple).

L’histoire est racontée par un ami de Saintonge. Celui ci est prof d’université, mâle blanc de plus de 50ans, un brin réac et bon vivant

Rentrant d’un vernissage d ‘art moderne qui l’a saoulé tout autant que l’alcool ingurgité en chemin, Saintonge bute sous son porche sur 3 sacs de couchage: bon coeur et soulographie aidants, il invite ces pauvres hères dans son appartement , au chaud, ils refusent le Bourgogne et les sandwichs au jambon pourtant offerts de bon coeur. Ils s’endorment sur place. Le lendeman l’épouse de Saintonge découvre éberluée le spectacle mais en même temps admire le geste de son mari d’habitude plus fort en gueule.

Il n’est pas si facile d’aider ces trois hommes qui préfèrent passer leurs journées , teléphone ou zapette à la main vautrés dans les canapés, ou à vider le frigo .Peu importe, le bon geste doit continuer, mais des oreilles amies à la fausse générosité se repaissent de cette action pourtant désintéressée et un incident à la fac avec un étudiant, scène filmée par un smartphone et vite diffusée, sera le signal de l’hallali, la fausse bonne conscience et la hargne des associations terminent le travail. Saintonge est un homme fini,il perd tout pour ne pas être resté dans les clous .Il y a du Houellebecq la dedans.

Malheureusement(grand mot) c’est un premier roman, et à force de vouloir dire, il y a » trop de mots » à mon humble avis . Il paraît quand même dans « La blanche » de Gallimard.

J’ai trouvé cette lecture jubilatoire, urticante à souhait.
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Campagne

C'est une chronique villageoise, celle d'un coin de campagne du Périgord vert, quelque part entre Limoges Périgueux et Angoulême, en pleine « France profonde » donc. Là se croisent et vivent plus ou moins ensemble paysans du cru, néo ruraux, marginaux de diverses variétés. Leur quotidien va être bouleversé par une fête de campagne où tous sont appelés à participer, où les tensions s'exacerberont, et qui finira dans un drame.

Par l'intermédiaire du narrateur, un naïf, un peu vieux jeu, mais « bon gars », l'auteur se livre avec talent à une belle galerie de portraits, parfois caricaturale, souvent cruelle, avec ça et là, quelques clins d’œil à Giono, cité d'ailleurs, mine de rien, en passant, comme un hommage. On verra se succéder « à l'affiche », paysans bourrus, néo-ruraux pleins de certitudes et plutôt sympas, adeptes du wokisme (avec une rencontre hilarante avec deux lesbiennes), irresponsables de toutes natures, agriculteurs lambda façonnés par la révolution agricole des années 60 et accros au machinisme aux pesticides et aux engrais, et écolos-urbains. Le style est enlevé, le rythme est soutenu, la gouaille paysanne fait souvent mouche.
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Campagne

INTELLIGENT & PERCUTANT ! 🌳



- AUJOURD'HUI EN LIBRAIRIE -



Un petit village de Dordogne. La campagne profonde. Un havre de paix et de tranquillité pour ces ruraux installés là depuis des générations et des générations. Ils sont paysans, artisans, vivent du travail de la terre qu'il chérissent. En harmonie.

Mais voilà que des citadins débarquent avec des idées toutes faites sur le monde rural. Des citadins qui pensent que l'herbe est plus verte à la campagne... alors oui, puisque elle y pousse ! Mais ce n'est pas toujours simple, et il faut faire face à certaines difficultés.

Ces nouveaux arrivés se retrouvent confrontés aux familles ancrées là depuis toujours. Comme ce François qui a repris le café, qui a changé la déco et vend de nouvelles bières. Ils ont l'idée d'organiser une grande fête afin de rassembler tout ce petit monde. Mais entre eux et les paysans, le choc est là.

Le fou, vieux fidèle du village médit sur les ces nouveaux venus qui s'improvisent paysans...



Campagne c'est un roman original et follement intelligent. Percutant mais aussi très déroutant !

Ayant vécu et grandi à la campagne profonde, j'ai adoré certains passages que j'ai trouvé criants de vérité. Des réflexions piquantes mais toujours très justes et percutantes... J'ai aussi été parfois déstabilisée. En tout cas, impossible de rester indifférent !



Ce roman est une réflexion sur la confrontation entre l'idéal de campagne et la réalité de la terre.

Campagne c'est un hommage aux artisans et aux petits indépendants. Qui seraient responsables du manque à gagner de l'Etat à cause de 3 sous gagnés au noir, alors que d'autres riches placent leur argent dans des paradis fiscaux... Aux exploitants agricoles qui ont du mal à faire face à la mondialisation, aux taxes. Aux villages retirés qui peu à peu voient leurs écoles fermer, leurs bureaux de postes supprimés, leurs lignes ferroviaires coupées, et qui sont les grands oubliés de "l'Internet" et du réseau de téléphonie mobile...



Campagne c'est de multiples sujets percutants abordés: l'amour de la terre, et de la Terre avec un grand T, la force et les pouvoirs de la nature, la question du bio, le réchauffement climatique, les discriminations... et bien plus encore.



Campagne, c'est l'histoire d'un choc de cultures. Entre locaux et urbains qui modifient les règles et bouleversent les coutumes...

Campagne c'est une ode à la Terre, qui rappelons-le, n'a pas besoin de nous.



Campagne c'est surtout de la mélancolie, et de l'amertume aussi...



Alors, vous êtes tentés par ce roman percutant et déstabilisant?
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Campagne

Aujourd’hui, on assiste à un vrai besoin de retour à la terre, à la nature, qui se manifeste par de multiples actions individuelles ou collectives : planter un potager (sur son balcon), faire son propre compost (sur son balcon), consommer bio et local, devenir végétarien ou flexitarien (on n’a rien contre une bonne cote de boeuf sur le barbec), passer ses week-end au vert, ses vacances à la montagne, changer de boulot et se tourner vers l’artisanat, monter une fromagerie, une épicerie bio, un toutenvrac, et le graal… acheter une maison et s’installer à la campagne ! On peut comprendre cette envie de fuir la ville, le stress, la pollution, le bruit, la foule. Mais comment les gens de la terre réagissent à cette nouvelle tendance ? Comment accueillent-ils ses néocampagnards ? Avec chaleur et bienveillance, mépris, moquerie ou indifférence ?



Robert le narrateur, un vieux gars de ce petit coin de Dordogne, s’adresse directement au lecteur pour lui raconter ce qui s’est passé de terrible dans son village.



Il est question d’une grande fête participative, organisée par ces citadins devenus ruraux qui pensent tout savoir, tellement mieux que ceux du cru.



Un roman d’une grande lenteur. J’avais hâte de savoir ce qu’il s’était passé, je voulais donner un peu de rythme à ma lecture, accélérer l’allure, faire monter le désir. J’ai tourné les pages, sauté des passages, et quand j’ai enfin trouvé, j’ai pu revenir en arrière et reprendre ma lecture tranquillement, la lenteur m’a moins gênée.



Un drôle de roman, déroutant, féroce, d’une grande lucidité mais qui ne m'a pas emmenée là où je pensais aller.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Campagne

Une promenade à la campagne en compagnie de l’ habitant d’un village qui connaît tout le monde et raconte la vie des gens en suivant plus particulièrement certaines figures locales représentatives. De jeunes citadins, attirés par une vie plus calme s’y installent et apportent un souffle nouveau qui a parfois du mal à cohabiter avec la mentalité paysanne. Le bistrot de François est le lieu privilégié des rencontres où circulent les potins divers et variés. Un grande fête des solidarités, point d’orgue du récit et soutenue par la maire est organisée avec la participation active des habitants. Le regard humain et bienveillant du narrateur arrondi des angles parfois bien aigus, mais, on a du mal à s’attacher vraiment à cette narration un peu décousue sans objectif identifiable.
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Campagne

Cette chronique villageoise des temps modernes, à travers le récit qu'en fait Robert, un homme "du cru" d'un certain âge, évoque une "campagne" qui, sous l'influence de nouveaux arrivants venus des villes, a largement perdu sa vocation première qui était l'agriculture. Le visage de ces terres ancestrales du Périgord regroupées autour d'un village s'est ainsi profondément modifié avec l'émergence de modes de vie issus des habitudes citadines.

Un thème très actuel, relaté par une écriture surprenante, un assemblage hétéroclite de poésie et de verdeur de langage. Mais, ce mélange des genres n'est pas dérangeant ; ce qu'il l'est beaucoup plus, c'est l'accumulation de clichés qui frise souvent la caricature. Sont ainsi décrits des ruraux bourrus, un peu trop "réacs", des rêveurs adeptes du retour à la terre, un peu trop naïfs, et une génération de très jeunes gens en quête de fête perpétuelle, un peu trop immature et superficielle.

En conséquence de cela, en exagérant le trait, "Campagne" est un roman qui, à mon avis, manque de véritable consistance . C'est dommage
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Campagne

Un deuxième roman social rural, lu dans le cadre du Prix Horizon 2022. Un livre qui ne laisse pas indifférent et qui suscite des avis tranchés.



Robert, le narrateur est un paysan du cru, il a ses racines ici dans ce village de la France profonde. Il est attaché à sa terre de façon viscérale, elle fait partie de lui et il va grâce à la plume de Matthieu Falcone nous décrire au scalpel l'âme et le ressenti des villageois.



Il y a les anciens comme lui, là depuis toujours, ancrés à cette terre qu'ils connaissent bien. Ils savent comment la traiter et sont conscients que parfois ils l'ont malmenée, qu'ils ont utilisé des poisons pour produire à tout prix, ce qui était nécessaire et demandé après la guerre... mais ils l'aiment cette terre et la comprennent mieux que quiconque.



Dans le village, on se réunit au bistrot, chez François, qui arrivé de la ville a un peu changé les habitudes du lieu, il veut y apporter de la culture, un autre mobilier et de la modernité. C'est un peu compliqué à accepter pour le "Fou", un personnage au langage bien trempé, qui a sa vision du village. Avec Robert ils discutent en buvant un coup, une amitié surprenante et improbable.



Et puis, il y a les néo-ruraux, les jeunes, ces personnes qui ont quitté la ville pour venir au vert, qui viennent confronter leurs idées sur l'écologie, sur le développement durable! Le problème est que ces gens pensent savoir mais ne connaissent absolument rien à la terre, ils arrivent et "bétonnent", "urbanisent" les lieux.



Un grand rassemblement, une fête participative va être organisée au village, un grand raôut qui va chambouler l'équilibre et la quiétude du village.



Autant vous le dire de suite, il ne se passe rien ou presque durant ce récit !



En début de lecture, il me semblait lire un playdoyer pour l'écologie, un essai instructif plus qu'un roman. J'ai persévéré ma lecture car la langue est magnifique, riche et poétique. Matthieu Falcone y décrit les ressentis et la réalité à merveille. Il observe la confrontation entre deux mondes; celui qui vit la terre, le cycle lent de la nature et des saisons et celui qui a une idée de ce qu'est le terroir.



Différence importante! Réflexions interessantes sur la réalité paysanne, la politique agricole, la dureté économique, le choc des cultures et la nature profonde de l'homme capable du meilleur comme du pire.



Un roman que je suis contente d'avoir découvert.



Ma note : 8.5/10
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Un bon Samaritain

Dans son premier roman Matthieu Falcone imagine l'histoire d'un universitaire, Pierre Saintonge, qui accueille trois jeunes migrants africains à son domicile. Pierre est un professeur d'université qui donne des cours sur la littérature de la faim. C'est un homme à l'humour caustique et au caractère râleur. C'est un ami de Pierre, qui nous raconte "l'affaire Saintonge" qui verra la chute du professeur.



J'ai trouvé la lecture de ce roman peu fluide avec des tournures de phrases inutilement alambiquées. L'histoire est racontée par un narrateur, un ami de Pierre, sous la forme d'une confidence que Pierre et sa femme Mylène lui ont faite, ce type de narration alourdit beaucoup le style, de plus la mise en page du récit ne facilite pas la lecture. D'autre part, je n'ai pas du tout adhéré à cette histoire que j'ai trouvé assez ambiguë, je n'ai pas aimé les personnages en particulier celui de Pierre, le "bon samaritain", un homme complexe et très cynique. Un roman qui n'était pas pour moi.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Campagne

La satire, au fil de l'œuvre, laisse place à une mélancolie qui serre le cœur : sorte de Vie devant soi à l'envers (où l'enfant est un vieux et la ville est la campagne), la morale n'y est pas martelée et pourtant le roman nous parle, les habitants sont tantôt abominables tantôt bouleversants. Bref, c'est un récit rempli d'humanité, de vraie humanité, faible ou grandiose.
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Campagne

« C’est un pays de vert et d’eau. De collines aplaties par la charrue qui depuis des mille ans soulève et repasse la terre ; de bosquets giboyeux et de forêts de hêtres, de châtaigniers, de chênes et de charmes. »

Un pays…certes, mais surtout une vie particulière, celle de ces villages au cœur ancien, bordé de plus en plus souvent par de lotissements accueillant des maisons toutes identiques, sans charme…deux mondes totalement différents

Les paysans, vivant là depuis plusieurs générations et les gens de la ville venus s’installer, attirés par des terrains moins chers.

Ces nouveaux venus prennent souvent les paysans pour des bouseux et veulent tout révolutionner avec leurs idées, leur mode de vie.

Opposition de plus en plus fréquente de ces deux mondes, un qui vit et travaille là et l’autre qui y dort…

Et parmi eux, ces écolos qui veulent sauver la planète, ces écolos qui s’indignent de la pollution générée par les agriculteurs et leurs engrais chimiques…écolos qui ont, sans état d’âme, achetés des terres agricoles transformées en zones pavillonnaires.

Ce n’est plus la campagne, ce n’est pas non plus la ville!

Et il y a le café, dans lequel les plus vieux se rencontrent. Ces vieux sages s’interrogent autour du canon de rouge et d’une cigarette….Dialogues savoureux.

Ils ne comprennent pas toujours toutes ces contradictions entre besoin d’écologie et de développement durable d’une part, et ces impératifs économiques de produire toujours plus à des prix souvent de plus en plus bas…et d’autre part, ce besoin de vente d’un terrain à des promoteurs pour faire entrer de l’argent.

Contribuant ainsi, à la bétonisation des campagnes. Et à la perte de leur âme! Alors ils parlent, ils n’ont que ça à faire.

Tout ceci, avec en arrière plan, la préparation d’une fête de village par ces nouveaux arrivants qui « vont organiser une semaine de festivités pour sauver la planète et les discriminés. »

Ils ont la science infuse et savent tout !

Un roman social qui dépeint bien ces contradictions, ces oppositions entre ces deux mondes. Il pourrait se dérouler n’importe où.

Il y a ceux qui considèrent l’autre comme ringard, parlant sans être au contact des réalités et les autres qui ne voient que des péquenots qui ne comprennent rien et n’évoluent pas!

Roman parfois un peu lent, mais qui a cependant le mérite de bien décrire ces mondes….un roman né d’une fine observation de ces contradictions qu’on ne peut ignorer quand on s’intéresse à notre cadre de vie. Une fine analyse de cette nouvelle ruralité
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Campagne

Voici un roman où fondamentalement il ne se passe rien mais qui finalement m'a beaucoup plu.

Nous suivons le narrateur, Robert, agriculteur périgourdin à la retraire dans ses réflexions sur la campagne, la nouvelle mouvance écologique et sur les citadins qui pensent mieux connaitre la nature que les gens du cru comme on dit. J'ai beaucoup aimé certaine de ses réflexions que je partage d'ailleurs.



Le style de Matthieu Falcone est parfois drôle, parfois touchant, toujours efficace car pour ma part malgré le peu d'évènement je ne me suis pas ennuyée.



Les descriptions de la campagne au fil des saisons et des promenades de Robert avec son chien Kylian sont vraiment belles et m'ont donné envie d'aller explorer les recoins de mon nouveau bout de campagne à moi.
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Campagne

Dans ce livre, on suit Robert qui habite dans un village de la France profonde. Il va raconter la vie du village et son quotidien.

Une grande fête a lieu dans ce village, organisée par des citadins. Je m'attendais à ce qu'il y ait des incompréhensions entre deux mondes : la campagne vs la ville. Mais ce n'est abordé que dans quelques pages, ce n'est pas du tout le sujet principal du livre.



C'est une déception de mon côté. Je m'attendais justement à d'autre sujets que ceux abordés. Je pensais que l'image que certains peuvent avoir de la campagne serait un peu redorée.

Le rythme est assez lent. Comme je vous dis, déception de mon côté avec, comme d'habitude, le fait d'être déçue d'avoir été déçue !



Mais peut-être que ce livre vous plaira davantage qu'à moi.
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Un bon Samaritain

L'auteur, Mathieu Falcone, raconte, par le truchement d’un narrateur dont on ne sait rien sinon qu’il est l’ami de Pierre Saintonge et témoin des faits, l’histoire (caricaturale et/ou prémonitoire) d’une bonne action aux effets dévastateurs :

Pierre Saintonge, professeur d’université libéral et réac (il paraît qu’il en reste, que le politiquement correct et la pensée unique ne les ont pas encore tous chassés des universités) recueille chez lui trois migrants africains.

Tous les prosélytes du « pro-migrants » sont choqués, jaloux et ironiques de voir qu’un de leurs opposants a fait ce qu’ils préconisent à longueur de temps sans jamais songer à l’appliquer eux-mêmes, étant plus intéressés par ce que leurs postures peuvent leur rapporter que par les migrants eux-mêmes. (Les bobos et étudiants incultes et décérébrés cherchent un peu d’estime de soi ; les artistes, de la notoriété amenant des contrats ; les associations d’aide à l’idéologie destructrice, des subventions de cet État dont elles prétendent tout refuser ; les journalistes, des scoops et des tirages supplémentaires, etc.).

Tous ceux-là se coalisent pour abattre celui qui a osé leur montrer l’exemple, le dépouiller, l’excommunier, l’exclure de la société, pendant que les migrants vont « connaître la misère au lieu de la pauvreté et du dénuement qu’ils avaient quittés » et engrosseront les femmes blanches.

Ce livre bénéficie d’une très belle langue mais à mon avis souffre de phrases trop longues, alambiquées avec de très nombreuses incidentes qui m’ont souvent fait perdre le fil. J’avoue que j’ai été tenté de l’abandonner avant la page 150, mais je ne regrette pas d’avoir persévéré, la seconde moitié étant nettement plus intéressante.

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Campagne

Réflexion champêtre



Diagonale du vide, territoire abandonné ou plus familièrement trou perdu, on ne manque pas de termes pour désigner la campagne cet espace vital à notre survie mais fuis par une grande majorité de la population. Avec son ouvrage l'auteur rappelle, qu'aussi éloigné soit-elle des grandes agglomérations frémissantes d'activités, la campagne est un espace à redécouvrir, à reconquérir et porte en son sein des enjeux fondamentaux pour notre avenir.



Sous le regard de son narrateur, tantôt désabusé, tantôt léger et tantôt acerbe l'auteur nous invite à découvrir ce village en butte aux enjeux sociaux. La terre tout d'abord, cette terre que l'on s'approprie, que l'on exploite, que l'on veut sauver. Cette terre qui boit les larmes des agriculteurs abandonnés et qui se craquelle de notre avidité à tous.



Mais ce village c'est aussi des hommes et des femmes qui boivent, qui s'agitent, qui surjouent l'amusement pour oublier qu'ils s'ennuient que rien ne viendra combler ce vide qu'ils ressentent et qu'ils croisent dans le regard de leur compagnon de beuverie. Un vide qui pourrait mener au pire.



D'une plume dense et contemplative, l'auteur dépeint un monde qui se meurt en apparence, au rythme des saisons, mais mute, évolue malgré tout, accompagné par la clameur des uns et des autres, nouveaux venus comme anciens qui veulent faire entendre leur voix.



Entre essai sociologique et étude sur le paysage campagnard, Matthieu Falcone signe un roman qui interpelle, qui interroge sur l'état actuel de notre monde par le prisme d'un monde dont on ne parle pas assez.


Lien : https://culturevsnews.com/
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Campagne

Campagne de Matthieu Falcone fait parti d'un concours auquel notre club lecture participe en tant que jury, le second roman d'un auteur. La sélection est très intéressante, les sujets différents sont très forts, sur des thèmes sociétaux. Ce roman nous entraîne dans le Périgord, un village qui a attiré les hippies des années 70, et nous trace les idéos des néo ruraux contre les méthodes des agriculteurs de souche, nés sur ces terres et qui ont hérité des fermes de leur aïeux. 3 visions de vie, et trois styles de production sont décrites ici sans concession.
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Campagne

Un roman plus qu'intéressant. On plonge dans le monde rural avec les questions que ca soulève.

Une réflexion moderne sur la campagne.

Je suis une fille de la ville, je l'ai toujours été.

Le monde rural est donc plutôt éloigné de mon quotidien. J'ai aimé partager les réflexions évoquées ici par l'auteur, qu'on soit d'accord ou non.

Campagne c'est un livre multi thèmes qui évoquent l'amour de la terre, la transmission de cet amour, l'arrivée des citadins qui changent de vie, le réchauffement climatique....et tous les sujets qui ont trait à l'évolution de la vie.

C'est un roman émouvant, bouleversant parce que la solitude, le peur de ne pas pouvoir vivre de son travail....y sont évoqués.

C'est poignant, original de traiter ce sujet de façon romancé mais aussi pour éveiller les consciences sur des questions actuelles.

Un roman fort de cette rentrée littéraire. Je vous le conseille, il va faire parler de lui celui là.
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Campagne

Robert, la soixantaine, nous raconte la vraie vie à la campagne. La vie des anciens, leurs solitudes et leurs combats quotidiens versus la vie des nouveaux arrivants, les citadins, la tête farcie de clichés sur cette campagne qui peut être dure et cruelle.



À travers une galerie de personnages, anciens et nouveaux, nous découvrons toutes les disparités entre ces deux « communautés ». Lors d’une fête organisée pour mieux vivre ensemble, toutes ces différences vont se cristalliser et cela va dégénérer.



Cette lecture est mitigée, voire même une déception. Le style de l’auteur, une écriture à la première personne qui s’adresse directement au lecteur, et qui ne me dérangeait pas au début, a fini par me lasser. Je ne me suis pas attachée aux personnages, un peu caricaturaux pour certains et je n’ai pas réussi à entrer dans le roman ni à m’intéresser à l’histoire de ces gens.



En fait, je m’attendais à un roman noir un peu à la Franck Bouysse et ce n’est pas du tout le cas.

C’est donc ma faute et je sais que ce roman a déjà touché pas mal d’entre vous.


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