1er juillet 1961
Coiffée d’ une espèce de casquette de paille noir, les yeux faits à la suie, ses épaules de moineau couvertes, malgré la canicule, d’une étole de renard bleu, c’est un cadavre ambulant, avec un sourire de Dracula qui glace les sangs : la baronne Blixen voyage, suivie de son imprésario et de sa secrétaire. Arrivé tôt, je me trouve assis quelques minutes entre le squelette gothique et la réfrigérante duchesse de La Rochefoucauld. L’une parle un rauque anglais, l’autre et d’une surdité murale. Situation de cauchemar.