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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un jour il l’a mis sur la piste d’un Monticelli, je crois, un peintre de Provence mort il y a peu de temps. Avec son frère Théo ils cherchent à acquérir davantage de tableaux de ce peintre. Ils en possèdent déjà cinq. Monticelli traitait la peinture en la triturant en épaisseur ou en appliquant directement deux couleurs prises ensemble. Il disait qu’il était incompris, était en avance sur son temps, qu’il peignait pour dans cinquante ans. Et il a posé quelques pierres pour les impressionnistes. Notre singe répète que Monticelli lui a appris le chromatisme des couleurs et le flou des formes, et qu’en un sens il en prolonge le travail comme un fils ou un frère.

http://wp.me/p5DYAB-1Fd
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Il songe souvent, quand il croise les prostituées, à peindre leur portrait. Il aime réaliser des portraits, parce que c’est quelque chose d’individuel et qu’il s’y sent dans son élément. Le manque d’argent l’empêche de payer des modèles, il se contente de ceux qui veulent bien poser pour lui. Il y aura les portraits de Joseph-Étienne Roulin, employé des postes, qu’il rencontre au café de la gare et qui pose plusieurs fois pour lui, ou celui de ce soldat des armées coloniales, Milliet.

http://wp.me/p5DYAB-1F5
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Près de cette flaque, il y a une fontaine à boire, verte, les fameuses fontaines Wallace, pense-t-il, et il observe rêveusement ces quatre femmes, des cariatides, vêtues de longues tuniques, tournées vers les passants, portant les bras pliés un dôme décoré de dauphins, les cariatides représentent la bonté, la simplicité, la charité et la sobriété, pense-t-il, elles sont toutes différentes par la position de leur genou et de leur pied, ou par la forme de leur corsage, et simplicité et bonté ont les yeux fermés, bonté et charité les yeux ouverts, pense-t-il, et elles entourent un mince filet d’eau au centre du dôme, filet d’eau offert à une époque où son prix l’éloigne des plus pauvres, offert par ce Wallace pour que cette population ne cède pas aux marchands de vins et à l’ivrognerie, pense-t-il, et c’est le genre de détails historiques qu’il aime se rappeler, conserver et travestir. Sa tête est pleine de ces mémoires vives qu’il lie et qu’il ausculte. (« Tarkos »)
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Dès qu’il le peut, Élie se rend à la Cinémathèque, rencontre les organisateurs, vérifie les conditions de diffusion, les choix de programmation. Il s’impose peu, il est surtout étonné, étonné et évidemment heureux, de voir que son œuvre intéresse de nombreux spectateurs, qu’ils la connaissent, qu’ils cherchent à en comprendre les approches, les axes de réflexion. On le reçoit avec élégance et respect. Ses visites restent toutefois limitées. Ses déplacements sont douloureux, le fatiguent infiniment. Ses genoux sont gonflés, son dos se voûte. Le cycle s’ouvre avec La lune verte (1987, 192 min.), qui s’intéresse à une peintre, une femme du Chili, de la péninsule de Chiloé, qui fabrique des œuvres d’une minutie inquiète, avec des mots et des chiffres minuscules qui s’enchevêtrent dans des traits de couleurs mates, des couleurs qui sont faites d’herbes hautes et de vase et d’argile et de poissons aveugles qui dorment dans les mers grises qui s’étendent à l’Est de la Péninsule, et qui lui expliquent qu’elle peint avec la nuit. C’est un documentaire fiévreux et mystique. D’une mémoire trop lointaine pour qu’Élie sache l’exprimer. Il dit, bizarrement c’est le documentaire le plus proche de mon état d’esprit de mes dernières années, et je suis surpris de l’avoir tourné si tôt dans ma vie. La salle est comble. Élie avance droit avec son corps absurde. (« Elie Madero »)
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Nous sommes à Arles, le 18 mars 1888. Bientôt un mois qu’il est installé ici, qu’il a quitté Paris pour les couleurs et la lumière du Sud. C’est seulement la fin de l’hiver mais il est déjà charmé par l’harmonie des paysages. Il attend les pruniers en fleurs ou les tournesols ou les iris. Il loge à l’hôtel Carrel, au 30 rue de la cavalerie, dans la vieille ville, près des remparts et du Gard, dans le quartier des maisons closes. Il songe souvent, quand il croise les prostituées, à peindre leur portrait. (« Le peintre exclusif »)
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