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Citations de Matthieu Mégevand (88)


[...] Ce ne sont ni les métiers ni le milieu social qui déterminent une rencontre, mais des obsessions qui convergent et se nourrissent mutuellement.
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La famille Lecomte est épargnée et rentre à Reims dès la fin des hostilités. Ce n'est plus une ville mais un champ de ruines. La cathédrale, ensevelie sous ses propres gravats, soufflée, écorchée, ses gargouilles arrachées des chéneaux, ressemble à une immense tombe. Les façades des immeubles éventrées, les maisons ravagées, les trottoirs défoncés, les arbres coupés en deux, des gouilles remplies d'eau croupie trouent les rues avec parfois, tout au fond, un cadavre décomposé. Les habitants repeuplent peu à peu la cité, balayent les décombres et rebâtissent. Roger grandit dans un paysage d'outre-tombe et voit - il ne lit pas dans les manuels d'histoire ni n'entend radoter un vieux grand-père - il voit de ses yeux vierges ce dont l'homme est capable.
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[...] Ce ne sont ni les métiers ni le milieu social qui déterminent une rencontre, mais des obsessions qui convergent et se nourrissent mutuellement. Ainsi la toile des amitiés grandit [...]
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" Ce que nous cherchons ... nous cherchons les instants bouleversants qui redonnent enfin du suc à cette vie inquiète .
En peignant , en écrivant , mais aussi en admirant une huître ou une simple palissade , nous cherchons , affamés , ces nourritures incalculables ! "

p.75
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"Toute chute ne coïncide pas avec un échec. On ne monte pas amoureux. On tombe."
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« Sur l’estrade, l’orchestre a entamé un nouveau quadrille. La foule s’écarte, laisse passer les danseuses, les talons frappent le sol et les mains l’air. La Goulue s’est levée, le visage écarlate, les seins nus, elle s’approche de Lautrec, pose sa main sur son crâne, et lui lance : « Vas-y dessine-moi ! » comme un maître sommant son chien. Le petit homme plisse les yeux, lèche ses babines, une bosse se forme sous son pantalon.

Il attrape son cahier, son crayon, trouve une page vierge, et regarde. D’abord la Goulue ondule, malaxe sa poitrine, lève sa jupe, écarte les cuisses. Elle reste un long moment les jambes ouvertes, ses hanches qui bougent au rythme du quadrille. Le petit homme trace des traits sur la feuille comme on masturbe un sexe. Il a les yeux gonflés, les dents qui mordent sa lèvre. »
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S’émerveiller, s’émouvoir, et produire de l’amour. Notre unique réponse.
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" L'amour, c'est autre chose .... l'amour, c'est seulement quand l'envie vous prend .... mais alors à en crever ... l'envie qu'on ait envie de vous ... à en crever aussi !"
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Il n’y a rien d’extraordinaire. Ou plutôt : l’extraordinaire s’est découvert dans l’ordinaire, dans le partage total, complet, absolu de nos deux personnes. Dans l’affection, la compassion, la douceur ; dans tous ces états de réception et d’offrande auxquels nous avons osé nous soumettre.
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Tout en moi respire le désespoir. Je devrais simplement m'y faire. Et laisser aux optimistes et aux naïfs le soin de poursuivre cette quête insensée.
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Le lien d’amour qui nous unit : d’abord un simple fil, plus ou moins tendu ; et puis, avec ce partage, démultiplié, le fil se renforce, d’autres ficelles s’enroulent autour jusqu’à former un lien épais, massif, qui ressemble aux cordes dont les bateaux se servent pour s’amarrer au port. Aux racines entrelacées d’un banian. Hannah et moi sommes enchevêtrés, définitivement complices.
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J'ai donc choisi de ne plus avoir de chemin fixé, d'accepter seulement ce qui me semblerait le plus juste, le plus approprié, sans a priori ni tabou. Et depuis la route s'étend, à perte de vue, sans terme, et qui ne s'arrêtera qu'avec la mort.
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On mésestime le champ infini des possibles, on occulte trop souvent la masse de vies potentielles auxquelles on échappe ou qu'on souhaiterait avoir connues. Rien ne nous prédestine jamais au chemin que finalement nous empruntons. Il aurait pu, il peut, il pourra toujours en être autrement.
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Et puis, comme on ne vit bien qu'entouré, puisqu'il n'y a d'épanouissement que dans les vécus partagés, je fais dans le texte comme dans la vie : je côtoie, je fréquente, bref, je m'ouvre à l'autre.
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La mémoire est une jument folle que rien ne peut dompter.
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Il est à ce point avec lui-même, Wolfgang Mozart, il s’entend à ce point résonner qu’il inscrit sur la portée comme sous la dictée.

Pour la toute première fois, le mouvement lent est en mineur.

Il dit : tragique, d’être emmuré ici, dans cette petite ville de province et qui me bouche, me contient, me rabaisse. Il dit : comment vivre ainsi, sans que ne puisse rougir le charbon, déglutir la lave, briller les diamants. Il en pleure et il dit, pensant à Victoire qui recevra les pierres dans ses mains : si seulement nous avions pu nous aimer – mais nous ne nous aimerons jamais.

Il dit, mais bien plus encore : il fait comprendre.
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Ce qui est certain, c'est que la guerre a tout fait choir autour d'eux. Elites, patrie, gouvernement ont envoyé à l'abattoir des millions de jeunes hommes pour quels résultats : bousculer quelques lignes de frontières et conclure, au bout de quatre interminables années, par cet immense charnier. Plus personne n'y croit, au drapeau, au sacrifice, aux héros. Même la science, mise au service de la destruction, créant des machines et des bombes toujours plus assassines, a failli ; et que dire alors de l'art, suiveur, guerrier, bombant le torse dans des salons bien à l'abri des éclats de shrapnel et ressassant la vieille poésie de Musset ou pire, celle de Vigny. Le passé proche, ce sont les cadavres et le souffle des obus.
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L'alcool, tout de même, quel fléau ! (p. 166)
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"Mais là encore je ne peux aller plus loin. La farce semble trop grosse. Cette révolution intérieure, cette sagesse de cinéma, l’enchaînement grossier des circonstances."
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Malgré la mort, le drame inéluctable, les voix s’élèvent jusqu’aux nuages et refusent d’abdiquer ; aux morts et à ceux qui restent, à la foule anonyme qui n’y comprend rien répond cette voix de gemme, entêtée, qui fredonne et susurre un sens que la raison ne peut percevoir ; c’est la mélodie du vent, la transcendance des tonalités, l’ultime expression de notre humanité qui, d’un chant extatique, répond au néant.
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