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3.02/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1971
Biographie :

Mathieu Noli est un journaliste et romancier francais né en 1971. Après avoir exercé un grand nombre de métiers du Morbihan à La Paz en passant par Buenos Aires, il est revenu en France en l'an 2000. Journaliste, il travaille au sein des éditions régionales d'un hebdomadaire parisien et pratique avec bonheur le cabotage urbain. Quatre enterrements et un mariage est son premier roman.

Source : Editeur
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Matthieu Noli - Quatre enterrements et un mariage .
Matthieu Noli vous présente son ouvrage "Quatre enterrements et un mariage" aux éditions de Fallois.http://www.mollat.com/livres/matthieu-noli-quatre-enterrements-mariage-9782877067720.htmlNotes de Musique : Aldo Romano - Inner Smile - 4 Anny's Lulluby

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne te cache pas que cela n'a pas été simple pour tout le monde. Certains avaient besoin de leur téléphone pour les soutenir dans les moindres détails de leur vie quotidienne, tandis que d'autres étaient incapables de tenir plus d'un quart d'heure sans cajoler leur écran froid. Mais ils ont fini par comprendre qu'on a tout à gagner à miser sur l'intelligence humaine, si fragile et défaillante qu'elle soit, plutôt que se reposer sur l’algorithme.

Opale veut nous faire croire qu'il nous fait gagner du temps avec ses applications, mais que faisons-nous des heures qui nous sont concédées si ce n'est passer encore plus de temps un téléphone à la main ?
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Alors ce fut la crise.

Des townships de Johannesburg aux faubourgs de Moscou en passant par les villas miserias de Buenos Aires et les bidonvilles de Djakarta, des quartiers nord de Marseille aux banlieues parisiennes, d’innombrables foyers de frustration et de rage trop longtemps contenues crépitèrent simultanément. En l'espace de quelques semaines, le monde se transforma en un immense brasier où dansaient comme des flammèches les hooligans les plus excités. Toutes les digues avaient lâché.

Hommes, femmes et enfants, vieillards et impotents, tous se livrèrent à un carnaval de débauche d’autant plus furieuse que toute forme d'autorité avait disparu. On forniquait dans la rue, on mourait sur les trottoirs, on pissait sur les ronds-points, on brûlait des dépôts de bus, des entrepôts, des gymnases. C'était une houle ininterrompue de désordres, de violence et de cris. Car la crise n'avait épargné personne, contrairement à l'adage qui veut que quand les gros maigrissent, les maigres meurent. Tout le monde était ruiné.
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- Tous ces livres qui n'ont pas « rencontré leur public », comme disent pudiquement les attachés de presse à leurs auteurs déconfîts, tous ces romans placés d'office dans une librairie de province mais relégués au bout de quelques semaines dans une réserve poussiéreuse, tous ces manuscrits qui n’ont pas été jugés d’assez bonne qualité par un comité de lecture implacable, tous ces héros perdus et toutes ces héroïnes oubliées sont précieux, affirme l'amoureux des livres. Ils sont le fruit d'un dur labeur. Les auteurs de ces lignes y ont mis tout leur cœur. Ils ont porté leurs ouvrages dans la souffrance ou dans l'exaltation. Ils ont tremblé le jour où ils les ont adressés à leurs premiers lecteurs. Mais ils ont dû renoncer à leurs rêves de reconnaissance littéraire. Ils y reviendront peut-être. En attendant, on les traite d'écrivains ratés et on leur assène qu'ils auraient mieux fait d'apprendre à coder. Nous ne sommes pas d’accord ! Nous exhumons ces trésors oubliés et nous célébrons leurs auteurs.
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- Vous trois qui l’avez vécu, souvenez-vous du monde d'avant. Il a une teinte un peu sépia, comme une ancienne photo, n’est-ce pas ? Tout était beaucoup plus lent à l'époque. Y compris la politique. Les gens votaient, puis ils allaient acheter des poireaux au marché, boire un canon au comptoir et ils rentraient chez eux ronchonner en attendant les résultats qu'ils commenferaient le week-end suivant au repas de famille.

Bref, tout allait bien. Et puis internet est arrivé et là, tout est parti en sucette. Ce n’est pas qu'ils se sont mis à voter n'importe comment, puisque c’était déjà plus ou moins le cas auparavant. Mais les conneries qu'ils racontaient au bistrot ou dans les repas de famille, ils se sont mis à les dire à la planète entière. Cette audience mondiale les a rendus dingues. Logbook a rendu tout le monde hystérique.
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Vous faites plus confiance à votre GPS qu'à votre sens de l'orientation pour vous déplacer. Vous consultez vos téléphones au lieu d'ouvrir la fenêtre pour savoir le temps qu’il fait. Vous confiez le volant à des voitures autonomes qui vous conduisent là où elles veulent. Et vous vous épuisez à suivre docilement des procédures dictées par des algorithmes implacables.

Le numérique vous rend dépendants comme des toutous obéissants et vous fait perdre un temps précieux que vous pourriez consacrer à vos proches. Toutes ces applications qui vous rendent la vie pratique sont autant de nœuds coulants qui vous étranglent et qui vous empêchent, sous prétexte que c’est plus simple et plus facile, de réfléchir par vous mêmes et d’agir en hommes libres.
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L’intelligence artificielle, c'est l'avenir ! Imaginez un monde débarrassé de la bêtise, un monde où il n'y aurait pas de place pour les incohérences qui marquent notre condition humaine. On se réveille le matin, la tête remplie des brouillards nocturnes, et notre quotidien n'est qu'une succession de tourments et d’émotions contradictoires. Il n’y a rien de concret, rien d'assuré.

Avec l'homme, on n'est jamais sûr de rien. On ne sait pas si on peut s'attendre à une nullité ou un éclair de génie. C'est très déstabilisant !

À l'inverse, la machine, qui n’a pas d'humeurs et d'états d’âme, n’a pas non plus besoin de sommeil ni de congés payés. Elle est toujours là, toujours fiable, toujours solide. Elle répond toujours présent. C'est vraiment rassurant.
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- Nous sommes un pays rebelle qui a toujours fini par se dresser contre l’oppresseur. Nous sommes une nation qui a su s'unir aux heures les plus cruciales. Car il y a au fond de chaque Français l'audace de Valmy, la ténacité de Verdun et la ferveur de la Libération.

Lucie s'est approchée d'Arthur. Il sent la chaleur de son corps et son haleine sucrée et pourrait presque l'embrasser s'il tendait les lèvres, mais il est figé dans la stupéfaction.

- Nous sommes les descendants de Bayard et de Jeanne d'Arc, de Gavroche et de Jean Moulin. Azincourt, Waterloo, Sedan, nos cruelles défaites ont toujours été suivies d’éclatantes victoires pour peu que l'on ne cède pas au découragement et que l'on accepte d’entrer en résistance.
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- Ça suffît ! J'espérais dénicher un cobaye pour tester ma dernière innovation. Il faut croire que je n’aurai pas eu longtemps à attendre pour le trouver. Damien appuie sur un bouton.

- Monsieur Nguyen, vous êtes effacé.

- Comment ça, effacé ?

- Votre enveloppe physique est encore là mais votre existence numérique a disparu. J'ai effacé à distance tout le contenu de votre disque dur et celui de toutes vos sauvegardes. J'ai fermé tous vos comptes sur les réseaux sociaux. Dorénavant, vous êtes une page blanche. Et pour prix de votre insolence, je vous fais passer en catégorie E.

Gédéon pianote fîévreusement sur son portable. Il n’a plus rien, ni images, ni contacts, ni réseaux. Son téléphone est vide, désespérément vide.

- Mais vous ne pouvez pas me faire ça ! Vous ne pouvez pas m'effacer comme ça ! C'est injuste ! C'est ignoble hurle-t-il.

~ C'est trop tard, tranche Damien.

- Non, ce n'est pas trop tard ! Vous pouvez certainement appuyer sur un bouton reset.
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- J'ai un peu peur, Raphaël.
- Peur de quoi ? De ma famille ? Ils ne sont pas méchants même s'ils sont parfois un peu colériques. Ne t'en fais pas, je suis certain qu'ils vont beaucoup t'apprécier.
- Je veux bien te croire, souffla Eugenia. Mais il y a quelque chose qui me tracasse. J'ai comme un mauvais pressentiment.
- Allons, qu'est-ce que tu vas chercher là ! s'exclama Raphaël. Tu ne vas quand même pas me dire que tu as peur d'une vieille dame de quatre-vingt-quatorze ans alors que tu passes tes journées entourée de braqueurs, de dealers et de meurtriers en cavale ! Tout va bien se passer, tu vas voir.
- Tu as sans doute raison. Peut-être que je suis un peu stressée parce que je vais rencontrer ta famille pour la première fois. J'en ai tellement rêvé ! dit Eugenia en se retenant de rire sous le coup de l'émotion. C'est vrai que nous n'allons pas dans la tanière d'une bête féroce.
- D'un autre côté, tu ne crois pas si bien dire...
- Comment ça ?
- Nous venons de traverser un lieu-dit qui s'appelle la Fosse-aux-Loups. Après ce virage, nous arriverons à la Colibertière. Trois ans que je n'y suis pas retourné... Ça y est, nous y voilà !

La Colibertière était un château du XVIIe siècle situé à moins de deux heures de Paris qui avait été acheté, rénové et agrandi par l'aïeul de Raphaël, Théophile Derambert, médecin militaire né en 1824 et membre fondateur de la Croix-Rouge. C'était une vaste demeure en pierre de taille longue de vingt-cinq mètres et haute de huit, agrémentée de deux tours pointues.
Le corps principal du bâtiment était orné d'un imposant perron qui ouvrait sur un vestibule où trônait un escalier doté d'une rampe ouvragée. Celui-ci débouchait sur la majestueuse chambre où dormait Rose, la grand-mère de Raphaël. Les autres membres de la famille s'étaient installés de chaque côté de ses appartements, Agathe et sa mère - qui enrageait de devoir occuper sa chambre de jeune fille à soixante-quatre ans passés - à l'ouest, François et son frère à l'est.
Reliées par un corridor, quatre pièces se succédaient au deuxième étage : la chambre bleue où François et Raphaël, dignes héritiers d'une lignée de médecins, avaient potassé leurs examens; le salon rouge où les deux étudiants se reposaient en feuilletant la collection de bandes dessinées de leur père ; le salon vert transformé en salle de jeux par Agathe et la chambre jaune où Bertrand relisait ses tragédies, au milieu d'un amoncellement de livres anciens.
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Avant de commencer, Gwenaëlle avait lancé un "bon appétit" sonore auquel Tina avait répondu par un soupir exaspéré (elle haïssait cette politesse des ploucs. Pourquoi ne pas dire "bon tube digestif" pendant qu'on y était ?)
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