Cette fille peut bien être d’une beauté stupéfiante, mais il n’y a rien de plus désolant que cette démarche chancelante où le genou reste légèrement plié. Ou encore, cette démarche un peu carrée qui trahit le fait qu'elles souffrent énormément... Mais c'est plus fort qu'elles : l'appel du soulier est irrésistible.
Je n'ai pour ma part jamais été très branchée « mode ». Pourtant, j’ai moi aussi occasionnellement succombé à cet appel irrépressible de la chaussure. Oui, je fais partie de celles qui ne savent pas marcher avec une jolie paire de talons hauts. Et ne me dites pas que c’est une question d’habitude car, croyez-moi, j’ai bien essayé. Mais je ne suis pas du genre à m’acharner. Mes pieds passent la grande majorité de leur temps dans une paire de confortables Converse ou quelque chose du genre, des chaussures absolument plates qui me garantissent une démarche sûre et sans souffrance, mais qui me donnent surtout l'assurance que je n’aurai pas l’air d’une idiote.
Il y a toujours quelques individus, les irréductibles optimistes, qui sortent le short et les sandales beaucoup trop tôt dans la saison. Les garçons sont fringants, menés par leurs hormones, et ils papillonnent comme des mouches à fruits autour d’une veille banane. De leur côté, les filles sortent les petites jupes et étrennent leurs nouvelles chaussures. Vous savez, cette paire de chaussures qui vous met tout en beauté, et qui, en plus de vous faire des jambes d'enfer, gonflent votre égo.
Je n’avais jamais vraiment cru aux belles histoires d’amour. Et je ne croyais pas non plus aux coups de foudre. J’estimais possible une attirance soudaine qui pousse deux personnes à se découvrir, mais une telle attirance n’était pas, selon moi, faite pour durer : une fois les envies assouvies, et qu'on a pris le temps de découvrir l'autre, on s'aperçoit généralement qu’il ou elle n’est pas aussi intéressant qu’on l’aurait cru.