AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.48/5 (sur 42 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Lausanne , le 21/12/1916
Mort(e) à : Martigny , le 15/01/2009
Biographie :

Maurice Chappaz est un écrivain et poète suisse.

Il passe son enfance à Martigny et à l'Abbaye du Châble, dans la maison familiale de sa mère. Il fait ses classes à l'abbaye de Saint-Maurice, où il obtient une maturité classique.

Dès 1937 il entreprend à Lausanne des études de droit, qu'il abandonne en 1940 pour s'inscrire à Genève à la faculté des lettres. La même année, Un homme qui vivait couché sur un banc lui vaut le Prix de la «Suisse Romande».

Pour gagner de quoi vivre, il travaille dans les vignes de son oncle à Fully, puis sur le chantier de la Grande Dixence en qualité d'assistant géomètre entre 1955 e il 1957. De 1959 à 1971, il collabore au mensuel «Treize étoiles».

Défenseur acharné du patrimoine naturel et de la vie traditionnelle du Valais, il a en outre beaucoup voyagé : Entre 1969 et 1990 il a visité la Laponie, le Népal, le Tibet, le Monte Athos, la Russie, Abidjan, la Chine, le Liban, la Norvège, le Québec et New York.

Il a reçu de nombreuses distinctions littéraires, parmi lesquelles le Prix Lambert en 1953, le Prix de l'Etat du Valais pour l'ensemble de son ouvre en 1985, le Grand Prix Schiller et la Bourse Goncourt de poésie en 1997. En 2001, l'ambassadeur de France à Berne l'a décoré Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres, consacrant la dimension francophone et internationale de son ouvre.
+ Voir plus
Source : www.culturactif.ch
Ajouter des informations
Bibliographie de Maurice Chappaz   (29)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Maurice Chappaz - la voix du Valais


Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
louange

Tous les pas s'éloignent sur la route.
Rien à dire :
J'ai perdu- sans le connaître? - une être qui était la merveille de ma vie.
Je devrais maudire.
Or une louange monte, souffle. (...)
Notre monde est une aventure.
Le disparu est en moi.
La louange inconnue, qui d'ailleurs me nie, me traverse.
(p. 17)
Commenter  J’apprécie          130
Maurice Chappaz
Ecrit sur la neige

J'ai suivi devant ma porte le chuchotement des pieds qui se rapprochent et chaulent les fétuques gelées. Les bottes crissent et s'essuient sur le palier.
Pisse une ombre.
Il a mon air, mon âge, je ne puis que le deviner mais reconnais bien mon bonnet de ski crasseux. C'est Maurice Chappaz qui rend visite à Maurice Chappaz juste avant une tempête de neige. Simplement avec un doigt levé, il venait m'annoncer que le Valais sans âme était parti.
Aucun souffle. La glace de l'air frappe tels des coups de becs. Toutes les odeurs se retirent. Le thermomètre était tombé à zéro et dans l'espace de la double fenêtre deux pétales de géranium s'étaient affalés, deux gouttes de sang.
Mon visage attends-moi !

Maurice Chappaz, Bohême de Carême
Commenter  J’apprécie          90
L'Ombre

L'absence est une dure présence. Je m'avance sur le chemin d'où le vent seul revient. Les rappels de l'être qui a été à mes côtés me pénètrent en même temps que les images s'effacent. (p. 52)
Commenter  J’apprécie          100
Le monde n’est jamais né.

Je ne suis pas pressé. J’attends avant d’entrer. Le sifflement suraigu des choucas ressuscite l’odeur de la neige.

Le gardien se tient devant la porte de la cabane. Il est toujours là ou toujours dedans près du fourneau, comme le coq sur le navire. Et cet instant dure sans cesse.
Commenter  J’apprécie          90
Derrière le miroir

Derrière la glace, voilà elle me voit. Tout ce que j'ai cru avait été limé par l'usure quotidienne, l'habitude, parfois même la vertu, englouti dans le temps gris. Mais est ressorti comme un sou d'or, sans cours hélas, au moment de la mort.
Tant de pensées, tant d’actes ont été imprimés en nous sans paraître car le vrai langage adressé à nos proches : c’est le non-dit ! Sans percer la nuit, car nos vrais désirs nous échappent et peut-être sont formés d’un échec mutuel qui, si on le dépasse, nous accomplit.(p. 31)
Commenter  J’apprécie          80
Postface- Le livre de C. lu par Jean Starobinski

(...) Comme certains veufs, accroupi devant la soupe qu'elle faisait (je revois tous ces gestes pour soulever le couvercle, remuer, prendre une branchette de sapin, mon Dieu ! elle est là courbée devant moi, de dos, avec sa jupe sombre, elle va me servir) , je sens un vide terrible en même temps : la faute de celui qui reste, vertigineuse dans les plus petits détails [...] Je tisonne. Je tire de la marmite, pour moi, la soupe dans un bol. Je n'ose presque plus faire les gestes qu'elle faisait.
Plus personne.
Je tombe en larmes."

Nous le voyons bien: ce n'est pas de la tristesse qui donne le ton. Au contraire, c'est l'acuité augmentée, qui fait percevoir plus finement, penser avec plus d'insistance, remémorer de façon plus intense. (...) Le Livre de C. n'est pas un livre de mélancolie, même si elle y fait irruption à de certains moments. (...) D'une présence perdue, d'une relation ininterrompue, il résulte que toutes les présences doivent être à nouveau interrogées, toutes les relations réexplorées. En tout sens: avec d'autres disparus, avec les lieux habités, avec le moment présent. Alors peut subvenir la sensation de la vie déserte et, presque aussitôt, un goût de plénitude. Ainsi au début du "chant" intitulé "Le Passage" :
"Le rouge-gorge plaintif siffle mais ce n'est que pour mémoire. On est toujours entre l'hiver et le printemps." (p. 150)
Commenter  J’apprécie          70
Le lit

j'aime un corps dans l'autre monde. Je n'ai pu lui témoigner tout ce qui naissait dans mon coeur. Et je me moque du coeur, dit l'homme, s'il a été inutile. Il donne un coup de pied à la porte de son jardin (qu'il ne cultivera plus) abandonné aux graines, couleurs, parfums qui survivent depuis dix-sept ans par-dessus les orties qui ont franchi le mur. (p; 39)
Commenter  J’apprécie          70
Quelle pente que la vie !
Commenter  J’apprécie          80
 
 
La poésie est ici une vertu, plus qu’ailleurs, informulée, exclusive et générale à la nation ; les poètes seront en fait des devins. Nous explorons les gouffres légers de l’enfance, décelant comme la chouette des Écritures les ordres sacrés aujourd’hui pareils à des débris fanés. Sept années de tourments ont brouillé nos pistes. Nos songes s’élèvent comme au loin les collines bleues. Ceux que leurs propres cités rejettent, ceux-là seuls auront le pouvoir d’écrire et de tester pour le monde défunt. J’en salue les héritiers : des ouvriers d’usine, des bergers, des semeurs de seigle, des petits marchands d’abricots et de raisins ; notre histoire sera faite par eux et non plus par les avocats. Ils ont donné au pays ses noms. Toute leur vie forme une tragédie muette par les chemins, les masures sombres, les champs écartés. Nus leurs visages, leurs mains, nues les habitations des âmes. Le sommeil de la terre s’use pareil à une source obscure.
Commenter  J’apprécie          30
– Ô maître explique-moi !
– Je l’ai créée parfaite, et lui ai mis un défaut pour qu’elle s’attache à toi.
– Et à moi ?
– Je t’ai mis un défaut pour que tu la fasse souffrir.
– Mais pourquoi ?
– Pour qu’elle te crée une nouvelle âme et s’en crée une aussi que vous n’imaginez pas.
– Mais comment ?
– Le mal vécu l’un par l’autre, l’un pour l’autre, multipliera infiniment tout ce que vous êtes quand vous aurez compris.
– Mais encore comment ?
– Par votre réponse à vous-mêmes. Vous serez devenus l’autre en supportant ce mal d’aventures. Il suffit que l’un le souhaite : les vies seront échangées.
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Chappaz (62)Voir plus

Quiz Voir plus

Pégase l'indomptable

Qui est l'auteur de ce livre ?

Marcel Pagnol
Pablo Picasso
Hélène Montardre
Robin Vogler

7 questions
17 lecteurs ont répondu
Thème : Pégase l'indomptable de Hélène MontardreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..