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Critiques de Maurice Godelier (24)
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La mort et ses au-delà

Qu'y-a-t-il après la mort ? Cet ouvrage ne prétend pas apporter une réponse définitive à cette question, mais explore au contraire comment la mort a été perçue au fil du temps dans différentes régions du monde. Des historiens et des anthropologues ont été réquisitionnés pour présenter les rites funéraires, les craintes et les espoirs quant à l'au-delà de leur peuple favori. On passe ainsi en revue les cinq religions principales de notre époque : judaïsme, christianisme, islam, bouddhisme et hindouisme ; la Grèce et la Rome antique ; des tribus amazoniennes et des peuples d'Océanie (seul petit regret : l'Afrique est aux abonnés absents).



Ces voyages s'avèrent dépaysant, et remettent en question pas mal de concepts qui paraissent évidents en Occident. Ainsi, dans certaines régions, si on se préoccupe de vénérer des « ancêtres » qui forment une masse indistincte, on se désintéresse totalement de son propre sort une fois passé dans l'autre monde. Certains peuples accordent une grande importance à garder la mémoire de leurs défunts, d'autres tentent d'effacer toute trace de leur passage pour que rien ne les retienne ici-bas.



Malgré toutes ces différences, on note tout de même une série de points communs : le mythe de l'homme qui perd son immortalité en fautant (généralement à cause d'une femme d'ailleurs) ; la mort opposée non pas à la vie, mais à la naissance : un certain nombre d'âmes s'unissent à la matière pour former un individu, et se séparent à nouveau à son décès.



Les rites funéraires remplissent également des rôles similaires. Tout d'abord, faire en sorte que le défunt soit dans les meilleures conditions possibles pour accéder à l'au-delà (d'autant plus si un jugement l'attend à l'entrée), et surtout, faire en sorte qu'il y reste : les histoires de revenants le prouve, la plus grande peur des vivants est de voir un mort venir réclamer des comptes à des descendants indélicats qui n'ont pas accompli les rites correctement. Ensuite, la période de deuil impose aux personnes ayant été en contact avec la mort de rester à l'écart de la société un petit moment, et de se purifier avant de pouvoir réintégrer le monde normal.



Une constatation frappante est de voir à quel point la mort est devenue invisible dans nos sociétés. Les tâches d'accompagnement des mourants, traditionnellement réalisées par les proches, sont désormais aux mains des professionnels de la santé. Les cérémonies sont réduites au strict minimum, et les périodes de deuil, qui pouvaient durer plusieurs mois, ont désormais disparues. Est-ce dû à une diminution des superstitions, qui rend ces rites désormais vides de sens ? Ou une mise au placard forcée qui prive les proches d'un soutien utile ?



J'apprécie particulièrement ce type de livres desquels vous sortez avec plus de questions dans la tête qu'en l'ouvrant ! L'essai est suffisamment court pour s'intéresser au sujet sans se lasser, et propose une solide liste de références pour approfondir certains points. Quant à moi, je garderai un œil ouvert sur CNRS Éditions à l'avenir, les quelques livres que j'ai pu découvrir de chez eux me semble d'excellente qualité.
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Féminin Masculin : Mythes et idéologies

Mythes et idéologies ne touchent pas uniquement l'homme et la femme de la rue mais aussi les scientifiques, tous sexes confondus. Et pourquoi ? Parce que longtemps les hommes eurent le monopole incontesté et incontestable des sciences, et que les femmes y sont encore souvent minoritaires, surtout dans les sciences dites dures.

Que montre tous les chercheurs réunis ici ? Que les différences hommes/femmes, lorsque l'on sort de la simple biologie, est construite. Le paléoanthropologue Pascal Picq part du principe que les représentations homme=chasse et femme=cueillette et maternité ne sont pas aussi simple et qu'elles dépendaient beaucoup des conditions géographiques et matérielles ; et que la répartition sociale telle que nous la connaissons est apparue au Néolithique avec l'agriculture. La généticienne Joëlle Wiels montre que même la génétique n'échappe pas aux stéréotypes : pendant longtemps Y est celui qui détermine le sexe ; s'il n'apparait pas par un effort supplémentaire de l'organisme, c'est une fille. Attention spoiler : Non, c'est bien plus compliqué et encore mystérieux que cela (surpris/e, hein).

Sans parler des rôles sociaux dont les très jeunes enfants sont imprégnés jeunes, et des métiers d'hommes et ceux des femmes.

Même si bien sûr il y a des nuances et des mouvements dans les assignations, ce petit livre d'articles accessibles est toujours une source de réflexion sur ce qui est accepté et considéré comme normal, voire "existant depuis la nuit des temps". Mais quand ça bouge aujourd'hui, ça a peut-être bougé déjà avant, non ?
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Féminin Masculin : Mythes et idéologies

Les idées reçues et les préjugés ont la vie dure. La tentation est toujours présente, même chez les scientifiques, de mettre en avant des raisons « naturelles » pour expliquer ou fonder les différences entre les sexes, pour justifier les inégalités sociales et la domination des femmes par les hommes.



L’ambition de ce livre, où se croisent les contributions en sciences humaines et en sciences « dures » est de « débusquer l’idéologie naturaliste » et de ne pas « évacuer les raisons sociales et culturelles aux inégalités entre sexe » de penser l’historicité de l’être humain, de cerner des « complexités » trop souvent caricaturées.



Genviève Fraisse souligne l’usage de la notion de « condition féminine », «évitant que s’entende le mot sexe, trop provocateur ; écartant l’idéologie féministe censée pervertir toute réflexion théorique ».



Maurice Godelier présente la construction mythologique de la domination masculine à travers l’exemple des Baruya, une tribu de la Papousie Nouvelle Guinée (Voir son très beau livre « La production des grands Hommes » chez Fayard). Chez les Baruya « l’appropriation du corps des femmes par les hommes constituait le fondement de la production et de la reproduction de leurs rapports de parenté », « Les femmes représentaient la créativité mais aussi le désordre .»



Evelyne Peyre expose les problématiques autour de l’identification du sexe des os, du dilemme entre marcher et procréer « primauté du cerveau sur le sexe », de la variabilité individuelle et de la place du sexe social (le genre).



Catherine Vidal analyse les idées reçues sur les différences cérébrales et hormonales entre les sexes. Elle souligne l’importance de l’acquis sur l’inné et nous rappelle que « l’idéologie du déterminisme biologique revient en force dans un pays – USA – où les milieux fondamentalistes ultra-libéraux militent contre l’intervention de l’État dans les programmes d’éducation et de lutte contre les discriminations entre le sexes. »



Gaid Le Maner-Idrissi interroge « Comment devient-on un garçon ou une fille de sa culture ? » et le triptyque biologie, société et individu. Si la donnée première de l’identité est biologique, la construction de l’identité sexuée dépend de l’environnement social et de l’implication de l’enfant. La place des apprentissages dès le plus jeune âge est décryptée.



« Comment devient-on femme ou homme ? » Joelle Wiels souligne les biais idéologiques et politiques qui parasitent les questionnements « toutes les questions ne sont pas posées ou, pour le moins, les réponses à certaines questions semblent plus prioritaires que d’autres ! » A travers une étude sur la typologie des chromosomes sexuels, l’auteure déduit que « le sexe biologique est une entité complexe et variable, qui ne justifie pas vraiment que l’on considère l’espèce humaine comme parfaitement dimorphique. » La différence des sexes est une chimère résistante.



Catherine Marry présentent des variations sociologiques sur le sexe des métiers en soulignant particulièrement le déni de qualification des femmes. Elle s’interroge sur la possibilité d’une féminisation d’un métier sans ségrégation à travers l’exemple de la police française. L’auteure conclue sur les hommes absents « La difficulté à penser les hommes et le masculin comme un groupe et non comme une catégorie universelle. »



Pascal Picq déconstruit le mythe de l’éternel féminin en paléoanthropologie et en préhistoire. Histoires de Chimpanzés et de Bonobos, révolution néolithique…. « Plus qu’un fait de nature, l’idéologie de la domination masculine, comme l’éternel féminin, procède de la culture, donc de l’Histoire. »



Un ouvrage simple d’accès, pour des réflexions sur les fondements de nos identités de femmes ou d’hommes historiquement situés.
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Comment vivre ensemble quand on ne vit pas ..

Cet opuscule, rédigé par un collectif d'anthropologues français et paru en 2016, résulte d'un projet éducatif dans un lycée d'Aubervilliers, en banlieue parisienne. Il recense vingt questions délicates auxquelles les auteurs apportent des réponses claires. On démarre par la définition du rôle des anthropologues, puis on continue avec les mythes et religions, avec l'intégration individuelle dans une culture différente, et on finit sur les valeurs portées par notre République.

Evidemment, les auteurs prennent des positions qui sont nettement en opposition à la xénophobie et en faveur de l'accueil des cultures différentes dans notre pays. Ils se présentent comme des scientifiques, qui savent de quoi ils parlent. Mais ils se veulent, aussi, des acteurs qui cherchent à promouvoir le vivre-ensemble dans une France qui parait de plus en plus divisée. Peut-on croire que ce type d'action saura apaiser les réactions de rejet (réciproque) et les peurs qui se répandent en France ?

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Quand l'Occident s'empare du monde  - Peut-..

Maurice Godelier est l'un des grands ethnologues de notre temps.



Dans cet opus, il propose un voyage dans le temps et dans l'espace en se posant une question en apparence simple : Comment se fait-il qu'une civilisation, celle de l'Occident européen, ait en cinq siècles marqué de sa présence, de ses pratiques, de ses institutions, de ses fondamentaux économiques, religieux et politiques autant de civilisations ?



Il n'existe selon lui aucun équivalent dans l'Histoire des sociétés humaines, nous assure l'auteur.



Quelle fut la nature de cette présence au monde, quelles en furent les raisons, les moteurs, mais aussi les apports, les résultats, ses modes d'appropriation, ses prétextes, ses excès et ses inexcusables abus ?



On se doute bien qu'avec un Médaillé d'or du CNRS la réponse sera une mosaïque d'éléments divers et contradictoires pour lesquels un énorme effort d'apprentissage est nécessaire. C'est pourquoi, au fil des pages, le livre devient une sorte de livre d'Histoire : histoire des colonisations, des invasions, des interactions entre les peuples et leurs États. Par exemple : quelle fut la marque de fabrique de la sinisation du Japon au VIe siècle et comment se compare-t-elle à l'occidentalisation de ce même Japon sous l'ère Meiji au XIXe ? Les colonisations espagnole et hollandaise furent-elles les mêmes et répondirent-elles aux mêmes modes opératoires ?

Pourquoi le dernier empire colonial existant sur Terre, celui de la Russie, non seulement n'envisage pas de décoloniser mais souhaite au contraire, avec ses guerres tous azimuts – dont celle en Ukraine -- reconstituer à rebours de l'Histoire du monde, l'Empire de Catherine II ?



On apprend beaucoup de choses. On comprend la diversité des situations. On regrette par moments que l'auteur consacre autant de temps à la description historique des événements plutôt que de se consacrer à l'analyse. Celle-ci viendra en toute fin d'ouvrage – un peu tard à mon goût --. Godelier s'interroge par exemple : Que serait ou que sera un monde dominé par une Chine devenue superpuissante forte 1,3 milliards d'habitants ? Dictature politique et géant économique ? Que serait un monde devenu un immense califat comme se rêvait de l'imposer Daech ?



On le voit, beaucoup beaucoup de questions, d'éléments de réflexion et de matière à penser notre temps et notre avenir.

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Féminin Masculin : Mythes et idéologies

Voici un petit livre épatant entièrement consacré à la "condition féminine". Court, facile à lire, précis, sérieux, dépourvu d'esprit polémique, il fait rapidement le tour de la question. Tout au long de brefs chapitres, on prend connaissance des avis d'une philosophe, d'un anthropologue, d'une sociologue, d'un paléontologue, etc… Toutes les études présentées montrent que les mythes et les préjugés concernant la gent féminine (ici, ou ailleurs) reposent en fait sur une base culturelle et subjective sans fondement sérieux. Un exposé montre, par exemple, que le critère des chromosomes sexuels (XY et XX, ces derniers étant souvent présentés comme "par défaut") ne distingue pas d'une manière indiscutable les hommes et les femmes. Un autre chapitre date l'inégalité entre les sexes au Néolithique: elle ne serait donc pas "naturelle", contrairement à ce qui se dit. Mais ce qui m'a le plus frappé, c'est l'exposé qui montre l'apport des neurosciences au sujet des différences entre les sexes. D'une façon générale, 10 % des connexions neuronales sont présentes à la naissance des petits d'homme et tout le reste se met en place ensuite, par l'éducation, par l'apprentissage, par l'influence sociétale, par le vécu personnel de l'individu, etc... Ces connexions neuronales sont a priori évolutives - sauf si les pressions exercées sont fortes et permanentes. Dans ces conditions, une société patriarcale, conservatrice en matière de moeurs, n'a aucun mal à figer les comportements individuels et empêcher toute évolution dans la place de la femme. Toutefois, sur ce point, il ne suffirait pas de "faire la leçon" (politiquement correcte) à d'autres pays, il faut commencer par balayer devant sa porte...



Cet ouvrage collectif a prêché un "convaincu". En effet, je suis progressiste en matière de moeurs, je ne suis pas du tout irrité par la question du genre (qui fait grincer tant de dents, y compris en France) et j'ai toujours pensé que, d'une manière très générale, les influences de l'acquis dépassent – de loin – celles de l'inné. Ainsi, "Féminin/masculin" apporte de l'eau à mon moulin et j'en suis très satisfait. Je recommanderai donc ce livre (il n'est pas trop ancien, puisque sa première édition date de 2006).

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Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

Voilà un essai salutaire pour l'anthropologie et d'ailleurs pour les sciences sociales en général.

L'auteur aborde la question de l'impact de l'histoire personnelle et de la culture d'origine de l'anthropologue sur la façon qu'il aura de percevoir, d'analyser et de comprendre l'objet de ses recherches : une autre culture.

Aussi évident que puissent paraître la nécessité de ces questionnements, Sophie Caratini nous explique à quel point ces points entrent dans le champ des non-dits de l'anthropologie. L'université n'aborde pas ces questions, les chercheurs ne les soulèvent pas entre eux et il est malvenu de faire part des difficultés qu'on a pu rencontrer lors du travail de terrain.

Avec un développement structuré, elle nous montre quelle nécessité il y a pour cette science particulière d'aborder son travail avec, aussi, une approche psychanalytique.

En effet, la compréhension des schémas de la culture étudiée se fait par les traumatismes - positifs ou négatifs - que créent la confrontation à l'altérité chez le chercheur. De surcroît, le choix de cette discipline et le choix du terrain ne se font pas plus par hasard, et il est important de comprendre le pourquoi de ces choix. La prise en compte de cet état de fait dans la manière de former les futurs chercheurs ne pourra qu'améliorer la qualité des recherches.

On apprendra aussi ici, sans forcément beaucoup de surprise, que le fonctionnement universitaire français est loin d'être efficace, que la mise en concurrence des chercheurs plutôt que la collaboration est un frein à l'innovation, et qu'un chercheur un peu trop à la marge des normes admises risque l'ostracisme par ses pairs. Et tant pis si cela freine la possibilité de faire avancer toute la discipline.

La seconde partie du livre, plus légère mais pas moins intéressante, est la retranscription d'un échange entre l'auteur et Maurice Godelier. Les deux chercheurs reviennent sur les propos de l'essai de Sophie Caratini, les illustrant par des souvenirs de terrain.

Les amateurs d'anthropologie trouveront également dans cet ouvrage une bibliographie des plus intéressante.

J'ai découvert cet essai grâce à l'opération Masse critique de Babélio. Je ne m'étais pas plongée depuis longtemps dans un essai d'anthropologie, et celui ci a réveillé ma curiosité. Plusieurs ouvrages du même auteur vont donc rejoindre ma (très longue) liste des ouvrages à lire prochainement.
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L'énigme du don

Voilà un ouvrage important pour mieux Nous comprendre !

Don et contre don, simple équilibre?

Peut on tout donner, quels sont ces choses "sacrées" que nous ne cédons pas?

Que contient le don? Quel est le sens de ce mouvement ? Existe t il un don sans contre don ?

Toutes les sociétés donnent elles de la même manière? pour les mêmes raisons?

On en vient à "penser" la monnaie. Que contient elle réellement? Que transporte t elle vraiment ? Une part de notre réel ou notre imaginaire ?

A l'heure de la remise en question de la pertinence du capitalisme, de la cohérence d'une Europe en pleine crise auto immune, en pleine réanimation de nos mythes les plus sombres, il est conseillé à tous et particulièrement aux politiques ( nos y sommes ! ) de lire attentivement le livre de Maurice Godelier.

L'homme est à l'origine de lui même !

C'est l'assurance d'un excellent programme!



Astrid SHRIQUI GARAIN
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La mort et ses au-delà

Ouvrage collectif sur la mort et la façon dont elle a été perçue et théorisée au cours des âges et au travers des civilisations du monde. C'est un panorama particulièrement instructif sur la mort elle-même et sur les différents protocoles qui accompagnent le trépas, les funérailles et le deuil. Ce panorama fait très nettement ressortir des "invariants" particulièrement étonnants. L'introduction de Maurice Godelier est particulièrement intéressante et riche. Les interventions des autres auteurs sont plus spécialisées en fonction de leurs domaines de recherche et de connaissance. A lire pour toute personne souhaitant réfléchir à ces sujets.
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Suivre Jésus et faire du business

J'ai lu ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio. Il parle des Baruyas, peuple de Nouvelle Guinée découvert en 1951 par Jim Sinclair. Tout d'abord, il m'a fallu situer exactement la Nouvelle Guinée et me voilà, plongeant dans cette lecture.

La première partie établit la société Baruya et ses spécificités; cette partie m'a paru un peu déstructurée (on parle d'un élément et on y revient ensuite .... ). Mais à partir de la seconde partie, qui parle du métier d'anthropologue et de l'évolution des instruments sur le temps de l'étude (appareil photo, premier magnétophone, ...) avec ses avantages et ses inconvénients et la troisième partie qui traite de l'évolution des Baruyas vers la modernité, j'ai dévoré le livre.

Au milieu, il est inséré un cahier de photos qui nous permets de mettre des visages sur des personnes citées et sur des rites ....

Ce peuple est passé de la préhistoire à la modernité en une trentaine d'années, évolution qui sur Terre a pris des milliers d'années.

Maurice Godelier, grand anthropologue réussit un livre à la portée de tout le monde et accessible à tous .....

Le petit plus :

un petit tableau à la fin qui résume ce qui a disparu, ce qui continue d'exister mais avec des changements et ce qui est nouveau.

Ne vous arrêtez pas au fait que ce soit un essai écrit par un des plus grands anthropologues du moment, il se met à la portée de tout le monde.
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Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

Réédition d'un récit-essai déjà publié en 2004, enrichi d'une introduction (ou préface?)et d'un dialogue avec Maurice Godelier, anthropologue.



Les conditions de l'enquête : mission en Mauritanie sur les Rgaybat : « L'enquêteur se trouve pris au cœur d'une bataille dont il devient-à travers son propre projet d'écriture- l'un des atouts ou des handicaps potentiels. Ce qu'on va lui dire et ne pas lui dire, ce qu'on va lui laisser voir et ce qu'on va lui cacher, l'instrumentalisation dont il pourra être ultérieurement l'objet ou même l'otage relèvent alors de rivalités ou de conflits qu'il lui faut déchiffrer : l'enjeu de l'écriture dépasse-et de loin- les objectifs de la science. »(p.14)



Critique des études en ethnologie : à peine un trimestre effectué, elle part pour un long voyage de Bagdad à la Tunisie, puis lit intensivement et cela suffit à lui faire obtenir sa licence. (pas d'exigence d'assiduité à cette époque?)



Elle – même a été « manipulée » par un chargé de cours mauritanien à Nanterre, en fait un soutien actif du front Polisario qui ne voyait que du bien à ce qu'une étudiante française écrive sur les peuples nomades du Sahara espagnol, en lutte pour leur indépendance.

L'une des conséquences de ce fait est que, d'une part, les autochtones l'ont systématiquement aiguillée vers des familles de militants du Polisario en guise de famille d'accueil pour ses recherches, d'autre part qu'elle a fait l'objet de toutes sortes de suspicions sur place.



Sa directrice de mémoire de maîtrise l'ayant aiguillée vers le même peuple, elle n'a pas hésité et a travaillé sur le thème.

Lors de sa soutenance, un membre du jury lui a reproché vertement de ne pas avoir respecté les exigences de l'anthropologie, à savoir étudier selon la synchronie et non selon la diachronie, ce qui, selon lui, rendait la première partie de son mémoire hors sujet, plus un travail d'historienne que d'ethnologue.

Querelles d'écoles à l'université (structuralisme de Levi-Strauss ≠ marxisme), manque total d'information sur la discipline (on y arrivait un peu par hasard, dans le cadre d'UV connexes d'une licence littéraire), divergences d'idées entre les spécialistes eux-mêmes sur la méthodologie à adopter quand-enfin-l'étudiant part sur le terrain : tout décrire et restituer (Théorie de Mauss) : collecte de textes, de plantes, d'images etc... ou bien s'orienter sur un thème précis (approche pragmatique de Malinowski)



Les motivations des chercheurs après 1968 et dans les années 70 et leur évolution :

Régler un sentiment de culpabilité post-colonial, découvrir l'Autre, s'enfuir.



Anthropologie, l'étude de l'Autre comme moi-même/autre ou comme Autre/moi-même, n'entraîne plus forcément les chercheurs sous des latitudes lointaines mais en tournent certains vers l'altérité de proximité : les camps Roms, le quart-monde, les îlots d'habitation le long du périphérique ou dans le bois de Vincennes, par exemple.



Elle s'interroge sur la place du chercheur sur le terrain : mandaté, autorisé officiellement à la fois par les autorités françaises et celles du pays où il travaille, soi-disant non rémunéré et non rémunérateur sur place, les habitants du pays s'interrogent sur ses motivations. Dire qu'on va rédiger un livre ou rendre un rapport flatte mais aussi laisse un peu sceptiques les interlocuteurs. Le seul objectif scientifique tel qu'annoncé est peu convaincant : si ce n'est pour l'argent (elle parle surtout des étudiants en doctorat dont le seul bénéfice sera la mention lors de la soutenance de thèse), alors, c'est pour le sexe ? (interprétation désolante mais certainement éprouvée lors des tout premiers voyages).

Le chercheur se retrouve à son arrivée dans la même situation qu'un nouveau-né : il ne parle pas (la langue), ne sait pas où dormir, ne sait pas comment se nourrir. Cette remise à zéro des connaissances minimales nécessaires à la vie le rend disponible, ouvert, générant une « faille », une « béance dans (son) système de référence. » Le premier voyage aura ainsi valeur d'initiation lors même que le chercheur , conscient de ce qu'il « gagne » dans l'expérience, ignore à peu près tout de ce qu'il « donne ». Incertitude ressentie par tout observateur attentif des cultures dites « en voie de développement ».

L'auteure met en évidence les premiers signes qui influent sur le chercheur en « mission » (mot redoutable par les connotations qu'il recèle), signes éminemment physiques : le corps joue un rôle prépondérant dans la découverte du milieu. Elle révèle ce qu'aucun ethnologue n'aborde qu'en privé, les maux liés à la digestion, le mal-être, la fatigue, les insectes , la rusticité des lieux. « L'outil premier de cet apprentissage est son propre corps ».

Elle revient plus tard sur ces manifestations physiques de désordres et refus psychiques, la maladie en étant l'un des symptômes essentiels. Elle aura à plusieurs reprises la tentation du rapatriement sanitaire après des mois de lutte pour « s'immerger » dans la culture étudiée.

Elle s'interroge sur la place du chercheur, « étranger » à tous égards, qui doit se faire accepter, qui doit convaincre de son désintéressement et du bien – fondé de sa présence.







Le choix de l' »informateur » est prépondérant et...à risques. C'est au coup de chance ou à l'intuition que cela fonctionne. En effet le risque est double : se limiter à un seul informateur risque de réduire les chances de connaissance du milieu, se « tromper » dans son choix peut aboutir à une interdiction de facto de changer d'interlocuteur, chaque groupe ayant l'idée qu'il s'agira in fine d'une trahison. Le choix étant fait, l'ethnologue finit par faire partie de la famille choisie,en quelque sorte « adopté » par elle, ce qui limite sa neutralité, « l’initiation l’aura conduit paradoxalement à se couper de toute possibilité d'objectivité ».

L'auteur insiste sur la nécessaire distanciation par rapport à « l'objet » d'étude, distanciation perturbée par les émotions et les affects, l'important étant de se situer à une juste place entre le deux. C'est ainsi qu'elle révèle avoir évité toute aventure sentimentale avec un membre de l'ethnie étudiée.



De la méthode : L'observation participante et l'observation systématique : dans un cas, s'intégrer à la vie quotidienne, participer aux actes communs et les décrire, dans l'autre partir d'une démarche d'initiative personnelle pour lister, recueillir, décrire. Par exemple, en passant dune tente à une autre et poser les mêmes questions sur les mêmes sujets.

Difficulté à être à la fois dehors et dedans. Question méthodologique de la « prise de position » : l'auteure fera les l'expérience de cette difficulté en se trouvant à la charnière de deux éléments familiaux, entre deux « frères » désunis par des rapports de force et des conflits hiérarchiques.





Il s'agit d'enquêter pour étudier et en faire son gagne-pain ≠ étudier pour aider et payer de sa personne des humanitaires

La dimension humaine, empathie, émotion partagée , expérience de vie, me semblent, arrivée à la page 37 totalement absentes. Voir l'analyse des PUF ci-dessous.



Sur la première édition  (PUF):

Cet essai est né d'un agacement, toujours plus vif, ressenti par une anthropologue française qui se veut " ordinaire " devant la vanité des procès intentés à la discipline, et devant les réactions inutilement défensives de certains chercheurs. Quand le " postmodernisme " - américain ou non - " déconstruit " l'anthropologie, ou que telle historienne française crie à " la mort du phénix ", ce qui apparaît dans le creux des discours est une représentation des sciences humaines fondée sur un leurre. Plutôt que de répondre sur le terrain du leurre, Sophie Caratini propose une approche épistémologique qui dévoile la faille, et l'assume. Elle s'attache en effet à montrer que c'est justement cette faille qui est nécessaire pour qu'advienne quelque chose de l'ordre de la connaissance dans le domaine des sciences humaines. Tout texte anthropologique relève d'une expérience vécue de l'altérité, faite d'une rencontre entre sujets appartenant à des cultures différentes. Mais le point de vue " scientifique " qui légitime le statut du chercheur de " terrain " n'est pas tant lié à son regard prétendument " distancié ". Il résulte en réalité d'une négociation perpétuelle et d'une lutte intérieure - perpétuellement incertaine - entre l'ouverture et la fermeture de l'esprit.



Critique du livre :



Réédition d'un récit-essai déjà publié en 2004, enrichi d'un dialogue avec Maurice Godelier, anthropologue spécialiste de la Nouvelle- Guinée.



Sophie Caratini rédige ici un essai appuyé sur son expérience personnelle sur le terrain de sa recherche, le peuple nomade Rgaybi en Mauritanie.

Dans son entretien avec M Godelier, elle explique ce livre par son désir de montrer que la part de subjectivité intervenant dans la recherche ethnologique est une source d'enrichissement et non un frein. Ne pas se limiter aux contraintes posées par les différentes « écoles » de la discipline, l'analyse réflexive et le récit autobiographique se mêlent pour aboutir à une information précieuse pour étudiants en anthropologie innocents des pièges du « terrain » mais qui résonnera dans la mémoire de tous chercheurs en sciences humaines habitués aux missions sur place. L'évocation du savant blanc, seul en milieu hostile, va être ici un peu réactualisée et surtout analysée.



L'essai s'organise autour de thèmes nettement définis, dans une approche réflexive illustrée la plupart du temps par des expériences personnelles et enrichies de références bibliographiques.



Sont ainsi abordés les motivations de l'ethnologue débutant (appel de l'exotisme, culpabilité post-coloniale ? désir de fuite ? Dans l'après – 68, plusieurs raisons se chevauchent) , ses choix (pourquoi telle tribu plutôt que telle autre ?) La part reste belle parfois au hasard des rencontres et des opportunités.

Elle s'attarde sur les réactions physiques que l'apprenti-chercheur peut éprouver lors de son séjour et fait part de ses propres expériences, ce qu'aucun « africaniste » ne se complaît en général à raconter...

Elle revient plus tard sur ces manifestations physiques de désordres et refus psychiques, la maladie en étant l'un des symptômes essentiels. Elle aura à plusieurs reprises la tentation du rapatriement sanitaire après des mois de lutte pour « s'immerger » dans la culture étudiée.

Elle s'interroge sur la place du chercheur, « étranger » à tous égards, qui doit se faire accepter, qui doit convaincre de son désintéressement et du bien – fondé de sa présence, usant parfois de la séduction, cette arme à double-tranchant.



Le choix de l' »informateur »sur place est prépondérant et...à risques. C'est au coup de chance ou à l'intuition que cela fonctionne. En effet le risque est double : se limiter à un seul informateur risque de réduire les chances de connaissance du milieu, se « tromper » dans son choix peut aboutir à une interdiction de facto de changer d'interlocuteur, chaque groupe ayant l'idée qu'il s'agira in fine d'une trahison. Le choix étant fait, l'ethnologue finit par faire partie de la famille choisie,en quelque sorte « adopté » et « initié » par elle, ce qui limite sa neutralité, « l’initiation l’aura conduit paradoxalement à se couper de toute possibilité d'objectivité ».

L'auteur insiste sur la nécessaire distanciation par rapport à « l'objet » d'étude, distanciation perturbée par les émotions et les affects, l'important étant de se situer à une juste place entre les deux. C'est ainsi qu'elle confie avoir évité toute aventure sentimentale avec un membre de l'ethnie étudiée.



L'auteure aborde les questions de méthode : l'observation participante et l'observation systématique. Dans un cas, s'intégrer à la vie quotidienne, participer aux actes communs et les décrire, dans l'autre partir d'une démarche volontariste pour lister, recueillir, décrire. Par exemple, en passant d'une tente à une autre et poser aux habitants les mêmes questions sur les mêmes sujets.

Difficulté à être à la fois dehors et dedans. Question méthodologique de la « prise de position » : l'auteure fera l' l'expérience de cette difficulté en se trouvant à la charnière de deux groupes familiaux, entre deux « frères » désunis par des rapports de force et des conflits hiérarchiques.





Elle porte un regard critique sur l'enseignement qui – au moins à son époque - ne proposait l'approche de l'ethnologie que comme formation connexe aux études littéraires, sur l'Université où elle s'est visiblement ennuyée au point de partir en voyage à travers le monde arabe en lieu et place des heures de cours avec profit visiblement. Elle dénonce aussi la manipulation dont elle a fait l'objet, ayant été envoyée de façon délibérée par son tuteur mauritanien dans un milieu en effervescence politique, celui de rebelles membres actifs du Front Polisario luttant pour l'indépendance du Sahara espagnol.

La place de l'ethnologue sur le terrain risquera d'être ainsi déviée de son objectif scientifique et l'auteure suspectée d'intentions politiques voire d'espionnage. L'aspect politique est non négligeable dans toute mission en Afrique où il est nécessaire de s'entourer de toutes les précautions avant de partir et une fois sur le terrain.



Le dialogue avec Maurice Godelier clôt le récit-essai par une confrontation de points de vue et d'expériences sur la rencontre avec cet « Autre » qu'on est désireux de comprendre en sachant qu'il porte lui aussi un regard critique sur ce que nous sommes. A noter aussi les remarques un peu aigres sur la « carrière », les relations, parfois conflictuelles, avec les collègues et les difficultés, en général, des sciences humaines.



Livre utile à tous les débutants en sciences humaines de terrain, pas seulement aux ethnologues. Mais ce n'est pas pour autant ce qu'on appelle un livre « grand public » dans la mesure où il fait appel à des connaissances assez pointues et à une approche réflexive organisée et argumentée intéressante mais pas forcément abordable à tous lecteurs.









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Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

L’anthropologie devient intéressante quand l’anthropologue parvient à garder son regard extérieur, d’occidental, tout en se mêlant à la vie des populations/personnes qu’il observe.

Ainsi il peut à la fois :

-se sentir le seul de son espèce

- élargir son espace mental

- observer les effets de la transformation

- se confronter aux autres

Et par conséquent apprendre sur lui et sur les autres. Donc élargir sa conscience davantage.

C’est le constat que fait Sophie Caratini après un accident psychique qui la pousse à introduire l’ethnologie dans sa vie personnelle (et plus seulement comme observation).

L’écriture est agréable, précise et rythmée. Les chapitres courts et explicites. Le texte est agrémenté d’une série de photos.

Puis augmenté d’un dialogue avec Maurice Godelier qui met en perspective cette subjectivité que doivent avoir, forcément, les anthropologues et qui ne remet néanmoins pas en cause leurs observations sur les autres populations.

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Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

L'anthropologie a pour visée de décrire et d'étudier, le plus scientifiquement possible, l'Autre.

Seulement, comment étudier l'Autre sans agir et interférer avec lui et, du fait, sans "fausser" les résultats ?

C'est de ce non-dit (et de bien d'autres) que nous parle Sophie Caratini, dans cet essai riche et passionnant.

Des générations d'anthropologues et d'ethnologues, par souci "scientifique", ont occulté volontairement ou non dans leurs travaux, la part sensible, subjective et/ou personnelle de leur rencontre et de leurs rapports avec leur "sujet" d'étude, et ce afin de coller au plus près des méthodes et des discours attendus et imposés par la communauté des chercheurs.

Cependant, comme le dit très bien Sophie Caratini, ce qui amène un chercheur à étudier tel ou tel Autre, c'est un faisceau de hasards, de manipulations, de chances (ou de malchances), de choix inconscients...

Omettre ce faisceau d'événements est, pour l'anthropologue, cacher une partie de son travail et de son analyse.

En incitant les chercheurs à exprimer cette part de vécu et de subjectif (au risque de paraître moins "scientifiques"), l'auteur nous donne à lire aussi ce qui fait la valeur et l'intérêt de cette recherche : l'anthropologie est avant, et sur tout, d'être une science, la rencontre d'êtres humains.

Adressé aux étudiants et aux chercheurs de la communauté, cet essai, écrit avec finesse et sans tomber dans le jargon technique et universitaire, ne manquera pas d'intéresser le grand public, séduit par la question de l'étude de l'Autre.

Ma rencontre avec ce livre et cette critique furent possibles grâce à Masse Critique.
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Communauté, société, culture

En nous initiant à la vie sociale d’une petite tribu de Papouasie, cet opuscule offre un éclairage des plus suggestifs sur une question majeure du monde contemporain.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les non-dits de l'anthropologie, suivi de D..

Claude Lévi-Strauss en parle :

« Vous avez admirablement choisi votre titre. Car ces choses n'avaient jamais ou presque jamais été dites. Vous les formulez avec une finesse d'analyse, une profondeur, une justesse d'expression qui, j'en suis sûr, mériteront à votre petit mais si riche ouvrage une place de premier rang dans la littérature ethnologique. »

(Quatrième de couverture du livre)
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Quand l'Occident s'empare du monde  - Peut-..

Maurice Godelier propose une vaste histoire descriptive de la conquête du monde par l'occident sur les 500 dernières années. C'est très complet et aussi détaillé que possible pour une aussi vaste entreprise. Cette étude repose sur les concepts de modernisation et d'occidentalisation. Par modernisation Maurice Godelier entend : "Se moderniser, c’est changer l’état d’une société dans le but de faire mieux que par le passé dans plusieurs domaines de la vie sociale : dans le domaine militaire, dans le domaine économique, dans le domaine de l'état dans le domaine politique, dans le domaine de la vie quotidienne,... ". Par occidentalisation il entend " s’occidentaliser, c’est emprunter à l’Occident les moyens d’accroître sa puissance et sa richesse, et mieux administrer l’État. C’est aussi modifier en profondeur les modes de pensée et les façons de vivre des populations". Maurice Godelier montre qu'au cours du temps des pays ont pu se moderniser sans s'occidentaliser (comme le Japon) par exemple, ou s'occidentaliser sous l'emprise de leur colonisateur sans se moderniser réellement et librement. C'est souvent dans ces anciennes colonies ou semi-colonies des pays occidentaux-au moyen orient, en Afrique ou en Asie, que la lutte contre l'hégémonie occidentale est la plus déterminée-notamment dans les pays musulmans-et la plus puissante-notamment en Chine.



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La Mort du père

Dans ce livre posthume composé d’articles remaniés, Yan Thomas étudie la puissance du père sur le fils, véritable pilier de la cité romaine nécessaire à la construction du sujet de droit. À Rome, les lois érigent une société patriarcale, qui sert l’ordre établi.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Suivre Jésus et faire du business

Reçu dans le cadre de Masse Critique, j'avais sélectionné ce titre pour 2 raisons, la première le titre m'avait intrigué, la deuxième ayant une femme professeur d'histoire géo à la maison, le sujet l'intéressait aussi :)



Ce livre est un très beau livre, très bien écrit, accessible au grand public malgré le fait que l'auteur soit un "grand" monsieur dans son domaine.



Un gros reproche malgré tout, si le cahier de photos permet de mettre une tête sur certains des personnages, il manque une ou des cartes indiquant les villages, tribus, leur zone d'influence.... On a souvent du mal à se représenter où est tel tribu par rapport à une autre.



Sinon l'histoire de ce peuple passé à la modernité vitesse grand V est des plus intéressantes, leurs rituels, leurs histoires sont autant d'éléments qui font apprécier ce livre.



Le tableau en fin d'ouvrage résumant la situation est très intéressant pour se rendre compte de leur évolution.
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Suivre Jésus et faire du business

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.

Je dois avant tout dire que c'est un bel objet, les 2e et 3e de couverture sont parés de belles photos ethnographiques et l'on retrouve un petit nombre de pages glacées dans l'ouvrage où on été choisies quelques photographies.



Le propos est très intéressant: suivre une petite société avec peu de contact avec les occidentaux et suivre leur évolution culturelle et structurelle au fur à mesure qu'elle devient plus dépendante au monde occidental.

Le style est très simple mais le plan choisi (ordre dans lequel s'enchaînent les idées) n'est pas des plus clair pour moi. L'auteur ne cesse d'annoncer un élément et de dire qu'il va y revenir par la suite, ce n'est pas des plus agréable et le continuum de pensée est par ce fait mis à mal.



L'ouvrage est passionant car il pose des questions sur "comment construire un récit ethnographique destiné au grand public?". Que garder, comment expliquer plus de 20 années de recherches en à peine 150 pages?

Je dirais que c'est un bon livre qui aurait peut-être profité d'un plan plus remanié.
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Lévi-Strauss

Le travail de Maurice Godelier n’est pas un hommage à Claude Lévi-Strauss : il est un hommage au savoir, à la connaissance - auxquels l’œuvre de Lévi-Strauss a apporté une pierre angulaire fondamentale.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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