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Citations de Maurice Joyant (47)


Point de cette formule : l'appétit vient en mangeant. J'aime les amis qui ont un fonds de nature de cannibale et qui, en arrivant déjeuner, disent ; j'ai faim !
Foin donc du raffinement culinaire pour gens sans appétit, foin de la cuisine pour parvenus, désireux d'étaler leur luxe et d'étonner par des complications de présentation et de soi-disant savoir-faire. Foin de ces repas, cependant excellents, dans lesquels il est impossible de discerner exactement ce que l'on mange.
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J’aime mieux, monsieur le Curé, vous voir maintenant que quand vous viendrez dans quelque temps avec votre petite sonnette.
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A cette époque, l'Angleterre était beaucoup plus insulariste qu'aujourd'hui, à peu près complètement réfractaire à notre peinture et à notre mouvement d'idées en avant. Il y avait bien quelques très rares exceptions parmi des peintre et des littérateurs, admirateurs de Manet, de Degas et de Whistler, mais tout le bouillonnement intellectuel et artistique qui existe en France, de 1884 à 1897, se heurtait à l'incompréhension de la masse britannique, sans idée propre, entièrement docile admiratrice du Préraphaëlisme et de la royal Academy ; toute l'imagerie des Alma-Tadema, Burne Jones, puis des Marcus Stones, mythologique et sentimentale, habillée du classique péplum, concordait, d'ailleurs, avec celle de nos Salons officiels.
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Tous ceux qui abordèrent Oscar Wilde en ont reçu une marque ineffaçable : son esprit si curieux, son verbe si magnifique ont eu une grande influence sur la destinée de toute une génération de jeunes.
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Les vignes, et le reste, ne m'en parlez que quand cela tient dans mon verre.
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la vie privée des gens n'appartient à personne.

Lautrec garda toujours son quant-à-soi et ne s'encanailla jamais.
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Il y a des pèlerinages qu'il ne faut point faire vingt ans après !
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Jusqu’à présent, régnait seule, sans conteste, l’Ecole des Beaux-Arts, et ses pontifes de l’Institut. Tous les ans, mêmes rites solennels, auxquels était convié le monde à la mode ; mêmes exhibitions dans le Salon des Artistes français, des cercles Volney….
Les noms et leurs peintures, identiques à eux-mêmes tous les ans, pareillement reviennent, avec leur portraits, leurs grandes et leurs petites machines anecdotiques, mythologiques, héroïques, militaires ou florales ; c’est la cohorte compacte des Bonnat, des Bouguereau, des Cormon, J.P. Laurens, Gérôme, Cabanel, Delaunay….

En 1889, la monotonie créée par le retour annuel, lasse même la Critique dispensatrice des louanges dues à ces défenseurs de l’ordre dans le domaine des beaux-arts, et de cette malheureuse tradition qu’ils trahissent en aveugles.
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Certes, on peut savourer la littérature qui se divertit aux jeux de cuisine, cependant la joie de la trouvaille du mot ne saurait suffire pour créer un plat.
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Chercheriez-vous à vendre, monsieur Sargent ? Certes, la manière dont vous essuyez votre pinceau est merveilleuse, mais vraiment l’art international ne se régénérera guère au contact emballé de votre brosse.
H. de T-L
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«Le comte, mon père, disait Lautrec, n'a jamais fait la fête qu'au café au lait. "
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Ah! la Vie! la Vie! répétait Lautrec. Devant la sienne, toute d'indépendance hautaine, qui défie aussi bien l'éloge hyperbolique que le blâme de soi-disant moralistes : vie qui fut ce qu'elle fût, c'est-à-dire celle logique et nécessaire à un être de rare sensibilité pour créer, on ne peut que, en toute humilité, s'essayer encore et toujours à plus d'indulgence et de compréhension, vis-à-vis de tous ceux qui servent l'Art et la Beauté, d'où qu'ils puissent sortir.
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Et ici se pose encore devant nous, après vingt-cinq ans, ce cas de conscience ! A-t-on eu raison de l’interner, de risquer, pour un être épris de liberté et qui n’avait vécu que dans elle, un choc qui pouvait définitivement faire sombrer une in-intelligence momentanément amoindrie ?
...
L’internement de Lautrec avait déchaîné des flots d’encre dans les journaux, friands d’un pareil fait-divers. Les uns re-flétant de fidèles amitiés, plaignirent sincèrement, d’autres furent plus ou moins odieux ou venimeux, exhalant de vagues rancunes.
Mais tout le monde accrédita sans contrôle, la version de la folie de l’artiste, sans respect pour la douloureuse et tra-gique situation des parents dont on fouilla la vie, l’ascendance responsable, d’avoir engendré un pareil phénomène.
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Toute sa vie, Lautrec avait trouvé des formules brèves, des raccourcis d’idées, des synthèses vives et mordantes pour exprimer ses observations directes. Petit à petit, ce qui n’était d’abord que boutades à l’emporte-pièce devint une sorte de langue spéciale, fabriquée de mots, synonymes d’idées et de véritables onomatopées.
Si l’on n’avait point la clef de ce langage, il était impossible d’en suivre le détour et d’en saisir le sens ; les attitudes de Lautrec narquois ne contribuaient pas peu à l’effarement et à l’hostilité de ceux qui le coudoyaient sans le connaître.
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Le contact de la vie littéraire que Lautrec côtoyait, se manifeste, dès 1894, par des lithographies qu'il fait pour habiller des livres. trouvera aux appendices cette douzaine de couvertures, exécutées presque toutes en 1897 Et 1898 Pour Barrucand, Tristan Bernard, Victor Joze, Julien Sermet, Jean de Tinan, Paul Leclercq. Il illustre complètement deux ouvrages : Au pied du Sinaï, Georges Clemen-ceau, roman sur les mœurs juives, et les Histoires naturelles, de Jules Renard. Ces lithographies montrent que Lautrec eût pu faire dans ce sens s'il n'avait point, par intempérance, interrompu sa carrière.

Les Histoires naturelles de Jules Renard, contiennent vingt-trois grandes compositions sur les animaux.
Là se trouve ramassée toute la vision de Lautrec sur les bêtes, depuis ses déplacements de jeunesse, depuis ses interminables prome-nades au Jardin d’Acclimatation ou au Jardin des Plantes.
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En 1896 et 1897, Lautrec se met franchement à la lithographie en couleurs, et compose une série de dix planches intitulée : « Elles », résumé de nombreuses recherches, dessins, esquisses, peintures sur des femmes au logis et leurs occupations de toilette.
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Dans la Revue Blanche, pour illustrer un article de Paul Adam « L’assaut malicieux », qui expliquant avec une certaine compassion le cas néo-grec d’Oscar Wilde, Lautrec en a donné un croquis à la plume. Debout, de profil, sanglé dans sa redingote, la main gauche tenant un papier, l’esthète est en attitude de combat devant la cour. … Ce portrait est une chose des plus mordantes et fixe bien l’être étrange qu’était Wilde.

Traité comme un sujet de fresque, ce gros homme, gras, bouffi, blafard, est de face, et tient au premier plan, en buste, toute la mise en page, avec, au loin, dans la brume, la Tour de Westminster et la Tamise. Il respire la suffisance, l’arrogance.

La tache blanche des chairs, du plastron de la chemise et la filasse des cheveux, se détachant sur le noir et les violets du col et du smoking, avaient fait la joie de Lautrec. Si l’on n’a point regardé le faciès à bajoues, le dessin de la bouche petite, ronde et sensuelle, les yeux aigus sous les boursouflures et les poches, le nez d’oiseau de proie, les cheveux collés à plat et séparés par une raie au milieu de la tête, on ne peut nullement comprendre « l’Esthète » rempli de génie à ses heures, maintenant une des gloires de la littérature anglaise, qui fut en même temps tout orgueil et cabotinisme et peut-être un parfait incompréhensif des choses d’art dont il parlait si bien.
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Souvent, le soir, Lautrec partait en compagnie de Conder, tous les deux en habit. Au petit matin d'un jour de mai 1895, il revint avec une sorte d'effroi ; sa curiosité d'aller partout et de voir avait été largement payée par un spectacle shakespearien. Tombé en plein dans la tragédie qui étreignait Oscar Wilde, toute une nuit il avait vécu le drame dans lequel, l'auteur de Dorian Gray, bravant les dieux, plastronnant encore, magnifique et somptueux, se croyait de taille à lutter contre la « respectability » puritaine de la vieille Angleterre. C'était au commencement du procès où accusé de mœurs inavouables par le marquis de Queensberry et d'avoir mené à sa perte son fils, Lord Alfred Douglas, Oscar Wilde avait poursuivi en diffamation son accusateur. Le jury n'ayant se mettre d'accord, le procès fut sans résultat; Wilde, en liberté sous caution eût pu s'expatrier, mais son orgueil lui fit affronter un deuxième procès que le gouvernement, poussé par l'opinion publique, réclamait ; on se souvient qu'il fut condamné deux ans de « hard labour », catastrophe pour l'homme qu'il était.
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A Londres, on retrouvait Charles Conder… Elève de l’atelier Julian, sous la coupe de Lefebvre et de Gérôme, il s’était vite évadé vers les pensées nouvelles, et, dans Montmartre, il avait été fasciné par Lautrec et Anquetin… Ses peintures, ses dessins, ses recherches d’art décoratif d’une saveur si âcre, si anglaise, qui font penser à une sorte d’élève anglo-saxon de Fragonard ou de Watteau, étaient à peine regardés à Londres ; et, en 1895, Conder, que Lautrec a dessiné, représenté dans maintes de ses œuvres, cherchait encore sa voie.

(voir Portrait de Charles Conder, Figaro illustré n°40 juillet 1893, « Aux Ambassadeurs : Gens chics » https://vads.ac.uk/large.php?uid=91964 )
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Lautrec aimait, à Londres, à présenter la National Gallery, si claire dans son ordonnancement des écoles. On méprisait un peu les Botticelli de l’entrée, car devant les Rossetti, les Burne-Jones, les Alma-Tadema qui, avec Ruskin, avaient inventé le préraphaëlisme et mis Botticelli au net, Lautrec rendait ce dernier un peu responsable, et disait des préraphaëliques : "Ces gens-là me feront prendre Botticelli en horreur !"
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