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Critiques de Maurice Leblanc (1184)
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Arsène Lupin : Les Huit coups de l'horloge

Publié en 1923, ce recueil de huit nouvelles indépendantes s’insère au milieu des exploits d’Arsène Lupin, publiés entre 1905 et 1941, et met en scène le Price Rénine, chevalier servant de la gracieuse Hortense Daniels.



Ici, pas de gentleman cambrioleur, mais un aristocrate astucieux et amoureux, qui met son génie au servie de sa belle et résout huit énigmes inégales mais souvent passionnantes.



Ma préférée se déroule à Étretat, où vécut Maurice Leblanc, et voit «Thérèse et Germaine » se combattre lors du décès mystérieux de Monsieur d’Imbreval. Je ne suis peut-être pas tout à fait objectif, mais je considère que la Normandie est un écrin idéal pour les aventures contées par Maurice Leblanc (idem pour Michel Bussi) et que le sommet de son œuvre est ici près de l’aiguille creuse.



Addictives sont aussi « La dame à la hache », « Au sommet de la tour » et « Au Dieu Mercure ».



Un ouvrage qui offre une agréable détente, dans un contexte postérieur à la Grande Guerre, qui tolère un certain « relâchement moral » comme l’illustre « Des pas sur la neige » en envisageant le divorce de Madame de Gorne et son remariage avec Jérôme Vignal…



Le lecteur est libre de penser que le Prince Rénine et Arsène Lupin sont une seule et même personne et que le romancier commençait à être prisonnier de son héros après plus de quinze années de vie commune. Ces huit nouvelles seraient assurément de bons scénarios pour une série TV …
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Arsène Lupin contre Herlock Sholmès - L'Aiguill..

Assis dans le train qui me ramenait chez moi, je refermai mon livre avec un goût suave dans la bouche. Mon voisin, un dandy entre deux âges habillé comme Gatsby le magnifique, s’en empara, le feuilleta et m’interpella :

« Arsène Lupin contre Herlock Sholmès… Comment l’avez-vous trouvé ?

— Sympa, répondis-je, pensant clore là cette fugace discussion avec un inconnu.

— Mais encore ? Développez que diable ! Faites comme si… je ne sais pas moi… vous deviez écrire une critique sur Babélio ! Vous devez connaître ce site littéraire… »

Je connaissais bien sûr. Sur un coup de tête je décidai d’entrer dans le jeu de mon compagnon de voyage.

« Eh bien dans une telle situation je commencerais par résumer le roman. Il s’agit de deux histoires en fait, dans lesquelles le gentleman cambrioleur Arsène Lupin affronte une caricature de Sherlock Holmes.

— Une caricature ? Comme vous y allez !

— Tous les représentants de la Loi sont des caricatures chez Lupin. Herlock Sholmès possède un impressionnant esprit analytique je le reconnais, mais il nous paraît tel surtout parce qu’il est entouré d’andouilles. Wilson – la parodie de Watson – est d’ailleurs l’andouille en chef. Il est seulement là pour recevoir les coups.

— Ce bon Wilson ! » Mon voisin rit comme au souvenir d’un fait agréable. « Avouez que sans lui l’histoire perdrait beaucoup en burlesque.

—C’est sûr ! Je pense que Maurice Leblanc ne peut s’empêcher de titiller la Perfide Albion. L’Entente Cordiale a beau avoir été signée quelques années avant l’écriture de ce livre, pour Leblanc cela n’a pas l’air d’effacer un millénaire d’inimitié.

—Soit ! Mais que racontent ces deux histoires alors ?

—Comme d’habitude Lupin vole divers objets précieux - un billet de loterie, un diamant bleu, une lampe juive – et s’amuse à anticiper toutes les actions de la Police. On fait appel à Herlock pour résoudre les affaires et là les choses se compliquent pour notre cambrioleur. Herlock est un vrai crampon. Quand il tient une piste il ne la lâche jamais. Un jeu de chat et souris s’engage et Lupin doit déployer toute son organisation pour seulement obtenir un match nul.

—Match nul ? Vous devriez relire le roman mon cher. Lupin le mène par le bout du nez tout le long !

—Match nul je maintiens. Ou un pat aux échecs.

—Peuh ! Seulement parce que Lupin apprécie d’avoir un adversaire à sa hauteur et lui permet de ne pas perdre la face.

—Vous devez avoir du sang anglais, répondis-je. N’oubliez pas qu’Herlock est seul face à toute une organisation. L’équipe de Lupin est à son image : rapide, efficace, improvisant si besoin ; jamais une fausse note. C’est une faiblesse de l’histoire d’ailleurs. Leblanc ne permet pas aux membres de l’équipe de Lupin d’avoir des états d’âme, des faiblesses. Aucune trahison possible. Ils ne sont que des appendices du grand voleur. Même la Dame Blonde, son amoureuse de la première partie, fait preuve d’un sang-froid inhumain. Herlock Sholmès n’a pas affaire à des hommes mais à une ruche aux membres froids, exception faite de Lupin qui est la Reine de la ruche et qui s’éclate vraiment. Lupin d’ailleurs casse son image de gentleman dans ces histoires : il est indirectement responsable d’un meurtre et cela ne semble pas l’émouvoir outre mesure.

—Mais il aide de jeunes femmes en détresse, s’emporta mon voisin. C’est cela Lupin. J’avais bien dit à Leblanc de ne pas tant décrire l’histoire du point de vue d’Herlock. Lupin méritait plus d’espace.

—Vous aviez dit à Leblanc ? » Que voulait-il dire ? J’avais peur de comprendre… Mais c’était impossible.

« Mon ami, déclara-t-il en se levant, ne savez-vous pas que les personnages de roman sont éternels ? J’espère que vous continuerez à lire les histoires de Lupin… et que votre jugement s’améliorera. » Et il s’éloigna.

Je restai interdit. Cet homme serait donc…

Non, impossible.









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Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

La littérature est un refuge.



J’en suis persuadé.



Et lorsque l’époque ne prête pas à rire, je m’aperçois que j’aime à me réfugier en d’autres temps, d’autres lieux. Ces auteurs surannés mais si indispensables pour voler des sourires.



Car il y a des héros, romanesques à souhait, qui traversent le temps, nimbés d’une aura prestigieuse qui dévale les décennies, comme on se moque du présent.



Ici, c’est la Belle Epoque. Belle, oui. Loin du sale temps et des solitudes masquées. Et Dieu sait que pourtant, il avance plutôt dissimulé l’Arsène.



Arsène Lupin.



Le héros crée par Maurice Leblanc fait partie de ceux-là.



Arsène Lupin.



L’énergumène énervant et tellement attachant. L’élégance de la roublardise, Robin des Bois délicat et irrévérencieux. L’homme qui tombe à point quant tu pourrais couler à pic.



Ce premier tome, si je puis dire, nous permet de rencontrer Lupin et compagnie et offre un panel de ses nombreux talents. Plus qu’un roman, nous avons ici une succession de neuf nouvelles qui permettent au lecteur d’entrer de plein pied dans l’univers de Lupin.



Imaginé comme un roman feuilleton, Lupin traverse son temps et se joue de son époque, comme on virevolte.



Maurice Leblanc s’amuse de son lecteur, d’une histoire à l’autre, avec brio. Il se joue des points de vue, des personnages, rendant la lecture follement ludique et carrément jubilatoire. On ne sait jamais d’où va surgir le gentleman cambrioleur, au détour des pages et des larcins élaborés avec lesquels il nous régale.



La littérature est un refuge.



Lire Lupin, c’est une symphonie au milieu des larsens un peu discordants de ces mois écoulés.



Merci Arsène !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Arsène Lupin : Le dernier amour d'Arsène Lupin

Testament de Maurice Leblanc, cet inédit a été découvert par Florence, sa petite fille, et publié en 2011, lors du soixante dixième anniversaire de la mort du père d’Arsène Lupin.



Ce tapuscrit n’a pas été totalement relu et corrigé par l’auteur et il est complété, en postface, par cinq pages où l’écrivain s’interroge : Qui est Arsène Lupin ? Le romancier précise le contexte dans lequel est né le gentleman cambrioleur en 1906, lors du lancement de « Je sais tout », le mensuel de Pierre Lafitte, et avoue que le succès l’a condamné à écrire des suites et l’a emprisonné durant trente cinq ans en l’empêchant de publier des études de moeurs ou des aventures sentimentales comme il l’avait tenté avec un certain succès depuis 1890.



Jacques Dérouard, en préface, traite cette question avec moult détails passionnants qui illustrent les multiples talents de Maurice Leblanc, entré dans la postérité comme l’ombre d’Arsène Lupin, de la même façon que Sherlock Holmes efface les autres publications de Conan Doyle et que Maigret monopolise le souvenir de Simenon.



« Le dernier amour d’Arsène Lupin » mérite sa place dans la bibliothèque des amoureux du gentleman cambrioleur davantage pour cette préface et postface que pour son intrigue qui manque un peu de relief.



Mais voir notre amoureux se pencher sur le sort des enfants de Gennevilliers, et des « zones sensibles » est pour le moins louable et précurseur !
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Arsène Lupin : L'Aiguille creuse

Disons-le d’entrée : j’avais quelque appréhension à relire ce livre. Je craignais la déception. En effet, depuis Arsène Lupin, de l’eau a coulé sous les ponts. Les romans policiers sont devenus des thrillers, les romans de gare des page-turners. Comment avait bien pu vieillir ce roman de mon enfance ?



Eh bien ce qui est très curieux, c’est que j’ai ressenti exactement ce à quoi je pouvais m’attendre : le style est un peu vieilli, mais le personnage d’Arsène Lupin reste éminemment sympathique. Son inventivité hors du commun, sa nonchalance et sa décontraction, parfois mâtinées d’un brin de suffisance et de provocation, demeurent assez irrésistibles, même si on peut lire, entre les lignes, une forme de misogynie qui est sans doute l’élément le plus daté du roman. Et, en effet, les personnages féminins sont assez pâles : mis à part Raymonde de Saint-Véran, les femmes passent beaucoup de temps à se tordre les mains d’angoisse et à chercher l’aide d’un homme… Elles sont donc réduites au rang d’ornement plus ou moins inutile, maternelles ou destinées au mariage.



L’intrigue est d’une imagination folle. Et, sans le savoir, Isidore Beautrelet s’attaque finalement à une énigme historique dont les fondations remontent au moins à la conquête de la Gaule par César.



Bref, une bien agréable lecture, qui donne le sourire. Et, rien que cela, cela en vaut la peine, non ? Alors, si vous n’avez jamais eu l’occasion de pratiquer : pensez à L’Aiguille creuse !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Arsène Lupin : L'évasion d'Arsène Lupin

Sachant que je dis que je vais m'évader, que doit faire l’inspecteur Ganimar ? Me laisser faire et me filer pour mieux appréhender le reste de ma bande ?

Oui mais si j’ai prévu cette tactique (la fameuse, du gendarme...) alors je sais que je vais être filé et je peux ainsi avoir un coup d’avance et ne pas m’évader, ou faire semblant de ne pas m’évader... En m’évadant réellement.

Bref, un chef d’œuvre qui glorifie la toute-puissance du raisonnement, et où l’on découvre, en plus de la profusion d’anagrammes du nom du cambrioleur, sa stupéfiante capacité à se transformer physiquement !

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Arsène Lupin : L'Aiguille creuse

Tiens je vais vous raconter mon rêve.

Je me balade sur un chemin de halage en bord de Seine et je croise trois vieux décrépis qui me fixent avec un air méchant. Pas difficile de les reconnaître.

Jules César grignote sa couronne de lauriers, Charlemagne prend sa barbe blanche pour un doudou et Louis XIV peigne sa perruque.

— Ah enfin ! s’écrit Jules.

— Tu nous auras fait attendre ! s’égosille Charles.

— J’en ai raccourci pour moins que ça ! invective Louis.

— Plaît-il ? m’exclame-je. C’est à moi que vous parlez ?

— Huit ans ! Tu nous as fait poireauter huit ans ! hurle Jules.

— Heu ?

— Et bouché en plus ! marmonne Charles. Tu n’aurais pas lu L’aiguille creuse récemment par hasard ?

— Ah, ben oui, dis-je. Et comme par hasard je tiens le livre dans ma main.

— Ton esprit sclérosé devrait quand même faire le rapport avec nous, conjecture Louis.

— Hé bien maintenant que vous le dites…

— Tous les trois nous apparaissons à tous les lecteurs de ce roman, affirme Jules. Il s’agit de vous empêcher de dévoiler son secret.

— Ah vous voulez parler de…

— Chhhuuuuttt ! Mais tu es malade ! s’emporte Charles.

— Vous voulez dire que c’est vrai, tout ça ?

— Quoi, tu crois qu’il s’agit d’une thèse complotiste ? moque Louis. Un grand pays doit avoir de grands secrets qui se transmettent de bouche de roi à oreille de roi.

— Ou de roi à Président, ajoute Jules.

— Peuh ! Républicain ! méprise Louis.

— C’est une drôle de façon de dévoiler des secrets au public, tente-je. Sous cette forme romancée, les gens ne peuvent pas y croire.

— Nous avons forcé Maurice Leblanc à revoir sa copie. Il voulait écrire un article de journal au départ, déclare Charles.

— Et comment l’a-t-il appris ? questionne-je.

— Tu l’as lu. C’est notre dernier héritier, Arsène Lupin, qui le lui a dit, affirme Jules. Celui-là, avec sa mégalomanie, il nous a toujours causé du soucis.

— Et vous trois vous y entendez en mégalomanie, ris-je.

Je vois leurs faces devenir rouge genre ballon prêt à éclater. Rêve ou pas, ils font quand même un peu peur.

— Enfin cela dit ce livre met surtout en avant les capacités déductives du jeune Isidore Beautrelet. Ce lycéen s’avère un adversaire de taille pour Lupin. C’était un plaisir de suivre son chemin de pensée.

— Peuh, répète Louis. Beautrelet a seulement de bonnes capacités à recueillir les indices que Lupin a bien voulu lui laisser afin de lui permettre de trouver les solutions qu’il souhaitait lui voir découvrir.

— Je n’ai pas bien compris là.

— Il veut dire que Lupin a manipulé Beautrelet de bout en bout, pointe Jules. Comme il manipule tout le monde. C’est toujours le marionnettiste.

— Pourtant, à la fin, quand…

— Chhhuuuuttt ! Mais tu es malade ! s’emporte Charles.

— Cette fin n’est pas Lupinesque ! atteste Louis.

— Oui, confirme-je. Je n’ai pas trop aimé.

— Ah ! (tous en chœur)

— Mais c’est bien la seule chose que je n’ai pas aimé. L’enquête est passionnante avec sa profondeur historique. Le décor début 20ème siècle dépaysant, avec cette cohabitation de voiture à cheval et automobile et ces bacs pour traverser la Seine. Et on se déplace beaucoup en France ; j’ai lu le roman avec un œil ouvert sur le Guide de la route du Reader’s Digest.

— Nous n’avons que faire de tes sentiments, méprise Louis. Nous sommes seulement là pour nous assurer que tu ne dévoileras rien, et surtout pas dans ton billet Babelio.

— Oh rassurez-vous, tranquillise-je. Je ne dirai pas que l’aiguille est…

— Chhhuuuuttt ! Mais tu es malade ! s’emporte Charles.

— Oups, la boulette à un poil prêt, désolé.

— Nous avons bien fait de venir, soupire Jules.

— Tu vas te réveiller maintenant, mais sache que nous gardons un œil sur toi, menace Louis. Un raccourcissement te ferait du bien.

Et là-dessus ils disparaissent et je me réveille effectivement, un peu inquiet, avec cette impression d’épée de Damoclès au dessus de la tête.

Ça n’était qu’un rêve.

Pas vrai ?

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Arsène Lupin : L'île aux trente cercueils

En 1902, alors qu'elle n'est qu'une toute jeune fille, Virginie d'Hergemont est enlevée par Alexis Vorski, un comte polonais à la réputation sulfureuse. Ces deux-là s'aiment mais Antoine d'Hergemont, le père de Virginie ayant rejeté toutes les demandes du gentilhomme, celui-ci a inventé ce stratagème pour lui forcer la main. Le mariage a donc lieu mais le père jure de se venger de cette ignominie. Aussi, un an plus tard, quand Virginie met au monde un petit garçon, Antoine l'enlève à son tour. Malheureusement, le yacht sur lequel il fuit sombre en mer et le grand-père et son petit-fils sont déclarés morts. Dévastée, Virginie quitte un mari joueur, violent et volage pour prendre le voile.

Quatorze années plus tard, la jeune femme n'est plus dans les ordres. Elle s'est installée à Besançon où elle mène une vie tranquille, se sachant veuve d'un Vorski mort à la guerre. Pourtant une découverte va venir bouleverser son quotidien. Au hasard d'une séance de cinéma, Virginie voit clairement ses initiales, V.d'H., dessinée sur une cabane quelque part en Bretagne. Aussitôt, elle part pour Le Faouët où ce V.d'H apparaît ça et là, la conduisant vers l'île de Sarek, de sinistre réputation, qu'on appelle l'île aux trente cercueils. Folle de joie, elle apprend que son père et son fils François sont vivants. Mais les retrouvailles qu'elle espère de tout son cœur sont différées par une série d'évènements terribles. L'île est maudite et l'heure de la prophétie a sonné.



De L'île aux trente cercueils, on garde en mémoire la série des années 70 où Claude Jade incarnait à merveille une Virginie d'Hergemont aux prises avec les forces du mal planant sur Sarek. Il y a le même sentiment d'angoisse dans le livre de Maurice Leblanc, du moins dans sa première partie quand Virginie découvre l'île et qu'elle prend connaissance de la prophétie qui annonce trente morts pour trente cercueils et quatre femmes en croix, prophétie qui fait écho à une prédiction faite à son époux qui devait mourir de la main d'un ami tandis que sa femme serait crucifiée.

Île isolée, ambiance mystérieuse, vieilles légendes bretonnes, miracles, trésor caché, morts en série...tout est en place pour faire monter une tension extrême...Et puis plouf ! Alors que dans la série le personnage d'Arsène Lupin n'apparaissait pas, dans le livre il arrive, tel un deus ex machina, pour sauver tout le monde, enfin ceux qui ont réussi à échapper à la mort. Et là, l'aventure prend un tour grotesque. Vieux druide barbu ou noble italien, Lupin est un fat grandiloquent censé apporter une touche d'humour en se jouant du méchant mais il ne fait qu'enlever au charme d'une histoire qui jusque là flirtait avec le fantastique et le mythe, pour en faire une farce burlesque.

Une curiosité, à lire par nostalgie.
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Arsène Lupin : Gentleman cambrioleur - Les co..

Arsène Lupin est le cambrioleur le moins classique des personnages de romans policiers classiques.

Il n'a pas d'égal dans les turpitudes d'un voleur, c'est le plus doué, le plus fin, le plus rusé et qui plus est, il restitue souvent les biens qu'il a dérobé et cela quelle que soit leur valeur pour de bonnes causes, pour la justice telle qu'il la conçoit, par amour parfois.



En cela, il peut être qualifié de gentleman et d'original.



Son équivalent en intelligence est le fameux Herlock Sholmès et quand ces deux-là se rencontrent et se mesurent c'est un coup d'éclat ! ils s'admirent mutuellement. Maurice Leblanc nous donne l'occasion d'appréhender la psychologie du fameux détective créé par Arthur Conan Doyle. Un clin d'oeil au célèbre Sherlock Holmes, n'est-ce pas mes chers lecteurs ?



Le premier, notre héros, est un génie créatif qui fait disparaître tout objet qu'il convoite et emporte le butin qu'il rend souvent, laissant sa victime pantoise car Arsène Lupin est intuitif mais il calcule aussi ses actions futures dans les moindres détails. Peu de ses proies lui échappent. Il se dérobe même à la justice et s'évade quand bon lui semble. Il pourrait même calculer ses séjours en prison.

Il y a bien sûr de l'ironie, du cynisme et de l'humour chez ce personnage hors du commun.



Quant à Herlock Sholmès, il est d'une intelligence rapide et déductive époustouflante, si un policier classique mets dix ans à déduire des forfaits, il lui suffit de 10 minutes pour résoudre une énigme.



La caractérisation des victimes d'Arsène Lupin est ironique, ce sont des personnes riches, bien sûr, parfois cupides et vaniteuses, pourtant méfiantes à certains égards, mais Lupin est très rusé et sait attendre son heure, la plus propice, souvent la nuit, là où le mystère est le plus épais, nous emportant dans ses aventures.



On se délecte d'ailleurs de ces atmosphères nocturnes du Pays de Caux, des vieilles bâtisses, manoirs et châteaux opulents qui ne demandent qu'à être dépouillés.

Bijoux précieux, tableaux, bibelots de haute valeur, meubles précieux, tout est bon à prendre et fait pour attiser la convoitise, ce sont des descriptions somptueuses du luxe mais aussi de la vanité.



Arsène Lupin en bon organisateur, n'agit jamais seul, il a ses complices qu'il sait soudoyer, c'est un leader né. Il sait tromper et manipuler habilement tout un chacun ce qui renforce ses pouvoirs de cambrioleur de haute volée.

Le personnage a été immortalisé sous les traits de Georges Descrières, il me semble que les feuilletons étaient beaucoup plus axés sur l'aspect séducteur du personnage. Dans ce volume, Il tombe amoureux d'une seule femme qui semble l'ignorer majestueusement.



Le livre est décomposé en plusieurs petits chapitres, qui, il me semble, peuvent être lus indépendamment les uns des autres.



Je remercie Babelio ainsi que les éditions Archipoche de m'avoir permis de me replonger avec délice dans les aventures d'Arsène Lupin.



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Arsène Lupin : La Comtesse de Cagliostro

Cela faisait un bon moment déjà que ce roman était dans ma PAL, m'ayant été donné à une quelconque occasion. Certes, j'avais bien sûr entendu parler d'Arsène Lupin et connaissais sa légende et son surnom de "gentleman cambrioleur" mais sans avoir, jusqu'à ce jour, ne serait-ce lu qu'une seule de ses aventures et ce, je dois l'admettre, à ma grande honte, mais ouf, voilà que celle-ci commence à s'effacer. Je me réjouissais à l'avance de me plonger dans l'une des aventures de Maurice Leblanc mais quelle n'a pas été ma surprise en découvrant que ce héros légendaire se faisait appeler Raoul d'Andrésy ? Que tout le monde ignorait jusqu'alors le nom d'Arène Lupin ? Et c'est là qu'intervient tout le génie de l'auteur et de son personnage aux multiples facettes et identités et quel meilleure entrée en matière avec cette première aventure que de ne pas introduire immédiatement le nom d'Arsène Lupin ?



J'avoue avoir été un peu déconcertée durant cette lecture car il y a ici une femme, qui elle aussi, a de multiples appellations et qui deviendra le temps de cette intrigue, l'ennemie jurée de Raoul mais aussi avec un amour réciproque mais ne dit-on pas que l'amour est très proche de la haine ? Un roman où il est bien évidemment question de trésor et de richesses inestimables sinon, cela ne serait pas une aventure dans laquelle tremperait Arsène Lupin me direz-vous ?

Complots, alliance, trahisons...tout est réuni ici mais cela a fait trop d'un coup pour moi, ce qui fait que jusqu'à la toute dernière page (enfin j'exagère beaucoup), je ne savais quelle note j'allais attribuer à cet ouvrage et surtout si j'allais, comme je l'espérais, adorer ou si, au contraire, celui-ci me décevrait !



Au final, une lecture à laquelle il faut s'accrocher si l'on ne veut pas perdre le fil en route mais que je ne peux que vous recommander !
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Arsène Lupin : Le mystérieux voyageur

Cet épisode est le premier qui révèle la vulnérabilité du cambrioleur et son total sang-froid pour y remédier.

Pour un normand, c'est une balade à domicile, Rouen, Darnétal ... et dans le passé : les chemins de fer, les ralentissements dans les tunnels...

Et surtout c'est un vibrant hommage à l'automobile :

"Ah ! j'avoue qu'en roulant sur les boulevards qui ceignent la vieille cité normande, à l'allure puissante de ma trente-cinq chevaux Moreau-Lepton, je n'étais pas sans concevoir quelque orgueil. le moteur ronflait harmonieusement".

Qu'est-ce qu'une Moreau Lepton?, l'association d'un fabricant d'automobile et d'un styliste de luxe (Lupin oblige)? Difficile de savoir, il reste peu de traces hormis cette carte de visite... Un peu comme sur le lieu du forfait après le passage du héros...

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Arsène Lupin : L'île aux trente cercueils

Peu habitué des aventures d'Arsène Lupin (personnage qui m'indiffère totalement), j'ai lu ce roman sur les promesses du titre et de l'énigme. Jugez donc :

Une prophétie macabre qui entoure une île bretonne isolée, "30 morts pour remplir 30 cercueils", des vieilles dames crucifiées, un trésor enfoui dans les profondeurs de l'île ( O John Locke, wherefore art thou John Locke ?), un amour impossible entre un fou psychopathe et une belle ingénue, il n'en fallait pas beaucoup plus pour me séduire et me décider de lire, en un souffle, ce roman de Maurice Leblanc.



«Dans l'île Sark, en l'an quatorze et trois,

Il y aura naufrages, deuils et crimes,

Flèches, poison, gémissements, effrois

Chambres de mort, quatre femmes en croix,

Pour les trente cercueils trente victimes. (..)»



Voici le début de la prophétie qui terrorise depuis des siècles les habitants de l'île. Ils se savent condamnés à vivre un jour les terribles évènements décrits dans ces vers. Et l'effroi se propage quand peu à peu le massacre commence et que la prophétie funeste semble se réaliser enfin...



Tout commence ailleurs, pourtant, à des milliers de kilomètres de l'île même, quand une jeune et jolie femme, nommée Véronique d'Hergemont, découvre, sur les images d'un film qu'elle regarde au cinéma, sa signature exacte inscrite sur la porte d'une cabane. Elle a tout perdu pourtant, et personne ne connaît cette signature. Personne sinon son père, décédé dans un naufrage en compagnie de son fils, ainsi que Vorski, son mari, un psychopathe croyant être une sorte d'élu des Dieux (j'ai imaginé ce personnage sous les traits de Klaus Kinski. Ce rôle a été écrit pour lui). Lui aussi est mort. Et l'humanité se porte mieux depuis.



Véronique part à la recherche de cette cabane portant sa signature. Vous aurez compris que ses recherches vont l'emmener sur l'île mystérieuse. Ceux qu'elle croyait morts vont possiblement revenir à la vie. Et à peu près tous les autres vont mourir dans d'atroces souffrances...



De souffrances, de tortures physiques ou psychologiques et des meurtres violents, il n'y a quasiment que cela dans ce roman. Au point que presque tout le monde est exterminé au coup de sifflet final. Tout le monde ? non, car Arsène Lupin saura faire triompher la vérité dans un final grandiloquent (de piètre qualité) et remettre un peu d'ordre et de logique dans l'île.



Si l'énigme est passionnante et s'il est impossible de lâcher le roman jusqu'au dénouement final, teinté de fantastique, la résolution de l'énigme en décevra je pense plus d'un. La faute à Arsène, bien sûr. Qui débarque un beau matin et qui résout tout en trente secondes.

Les scénaristes du film TV adapté du roman il y a quelques années ont eu la judicieuse idée de le virer intégralement de l'histoire. Je ne sais qui a pris sa place dans la version filmée mais il n'apparaît en tout cas dans le roman que comme un Deus ex machina totalement creux et inutile.



On reste accroché, certes, car on veut savoir le fin mot de l'histoire même si la pirouette finale est plus ou moins ratée (l'apparition du vieux druide est grotesque, quasiment hors de propos. Arsène le reconnait lui-même dans son explication finale.)



Première incursion réussie dans l'univers de Maurice Leblanc, dont je ne soupçonnais pas l'attirance pour les romans gothiques mais incursion ratée dans celui d'Arsène Lupin, personnage que je n'arrive toujours pas à apprécier. La faute à son savoir omniscient et son insupportable désinvolture.
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Les aventures extraordinaires d'Arsène Lupin ..

Arsène Lupin ne serait-il finalement qu'un inconnu ?

Car il semblerait que son "historiographe", Maurice Leblanc, par ailleurs déjà jeune auteur de nombreuses nouvelles et de quelques romans, l'ait condamné à disparaître dès son arrivée sur scène ...

Arsène Lupin voyage à bord du transatlantique rapide "la Provence", en première classe bien sûr !

Il voyage seul, sous le nom de R...

Et un vol a été commis à bord, un vol à la manière de Lupin, compliqué, mystérieux et inconcevable.

Les bijoux de lady Jerland ont disparu ...

Mais Lupin, dont les journaux racontent déjà les prouesses depuis des mois, va être arrêté sur le quai par l'inspecteur principal Ganimard.

Alors qui est Lupin ?

D'où vient-il ?

Il avait surgi trois ans plus tôt, venu de nulle part.

Et on lui prêtait déjà de multiples identités, de nombreux forfaits et quelques exploits.

"L'arrestation" est une nouvelle parue, en 1905, dans le tout nouveau journal "Je sais tout", une nouvelle novatrice puisque son narrateur est aussi le coupable du forfait commis.

"L'arrestation" était un travail de commande qui n'appelait pas de suite.

Mais c'était sans compter sur la force de persuasion des lecteurs du journal.

Maurice Leblanc s'est laissé convaincre par Pierre Lafitte, le directeur du journal, et par son rédacteur en chef.

Il s'est laissé aspirer par la spirale du succès en se lançant dans la rédaction "des aventures extraordinaires d'Arsène Lupin".

Pourtant de cela, sommes-nous vraiment sûrs ?

Car, pour aller au fond des choses, qui est ce Maurice Leblanc, historiographe apparu pour la première fois lors de l'affaire du coffre-fort de Mme Imbert où Arsène Lupin s'est fait littéralement rouler et proprement refaire de quinze cents francs, toutes ses économies de jeune homme.

Au vu de cette première nouvelle "l'arrestation", Lupin ne semble avoir besoin de personne pour raconter ses aventures.

La signature de Maurice Leblanc ne serait-elle qu'une imposture littéraire de plus ?

Se glisser dans la peau d'un écrivain et le rendre célèbre par procuration serait bien dans la manière d'Arsène Lupin !

Maurice Leblanc ne serait-il qu'une incarnation de plus du gentleman-cambrioleur ?

Ceci étant dit, et bien dit !

Ce livre, paru en 2011 aux éditions du "Grand livre du mois" est une riche idée.

Replacer dans leur contexte les 20 premières aventures d'Arsène Lupin, en y joignant les illustrations d'époque, et en respectant leur forme de parution d'origine, voilà qui est une plaisante idée !

Adjoint d'une lettre à son grand-père, et précédé d'une préface éclairante écrite par Florence la petite fille de Maurice Leblanc, ce livre est un beau cadeau fait à l'amateur d'aujourd'hui, une belle occasion de se replonger dans l'oeuvre de Maurice Leblanc.

Ces vingts histoires, originales dans leur forme, sont celles qui composent habituellement les deux titres suivants dans les précédentes éditions : "Arsène Lupin, gentleman cambrioleur" et "Arsène Lupin contre Herlock Sholmes".

C'est un véritable plaisir que de les redécouvrir autrement ...

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Arsène Lupin : L'Aiguille creuse

Troisième volume de la collection consacrée aux exactions du célèbre gentleman cambrioleur, il n’est pas nécessaire pour la compréhension de l’intrigue d’avoir lu les deux précédents. C’est cependant utile, eut égard aux nombreuses références citées.



La trame est complexe, car le gentleman éprouve un malin plaisir à brouiller les pistes en changeant d’aspect, de nom, ou de stratégie, menant ses ennemis jurés, Ganimard et Herlock Sholmès, ainsi qu’un jeune lycéen talentueux Isidore, qui part sur ses traces, sur de multiples fausses pistes qui sont autant de chausse-trappes, au grand dam de ses poursuivants.







L’enjeu des hostilités est la fortune des rois de France , dont le secret de la cachette est transmis de royauté en empire, et d’empire en gouvernements, depuis Jules césar, sous forme d’un code que bien entendu Arsène Lupin a pu déchiffrer en retrouvant l’ouvrage dans lequel Marie-Antoinette elle-même l’avait dissimulé. Et cette cachette, dont la recherche entraine Isidore en périple de Rennes jusque dans la Creuse , se trouve finalement à Etretat, dans l’Aiguille Creuse, qui a fait le succès d’Arsène Lupin et réciproquement



Riche en rebondissements de toutes sortes (tout à fait habituels quand Lupin prend les rênes), le roman met en scène un personnage intéressant : ce jeune lycéen cité plus haut est particulièrement perspicace et Lupin trouve cette fois un adversaire à son niveau (non que Ganimard ou Herlock Sholmès soient de gros nigauds, mais ils ne jouent pas tout à fait dans la même catégorie que leur ennemi intime). Il suffira bien sûr au célèbre gentleman d’adapter sa stratégie pour avoir le dernier mot, mais avec du fil à retordre



Pourtant Lupin est sacrément malmené au cours de cet épisode : blessé gravement, moribond, presque mis en échec par Isidore. Maurice Leblanc avait-il quelques comptes à régler avec son héros?



Je n’oserais parler d’aventures rocambolesques, au risque de me tromper de héros. Il n’empêche que le lecteur est traité comme les poursuivants d’Arsène Lupin, au point d’en devenir paranoïaque, soupçonnant tout nouveau personnage d’être le cambrioleur protéiforme : et de plus, c’est le plus souvent le cas. Il vaut mieux donc se laisser porter par les péripéties, en lâchant prise, avec rendez vous à la dernière ligne....
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

Maurice Leblanc est né en 1864 et mort en 1941. Il a fait paraître le tome 1 : Arsène Lupin, gentleman cambrioleur en 1907 dans sept aventures. Les autres tomes suivront régulièrement et auront un grand succès.

Arsène Lupin, l'homme aux mille apparences , escroc, voleur, charmeur avec les dames, déjà aux prises avec l'inspecteur Ganimard . Il n'est jamais là où on l'attend. Quand on le croit disparu ou en prison, il réapparaît.

Maurice Leblanc est né à Rouen, avait une maison à Etretat où il a situé un de ses plus célèbres romans que je n'ai pas lu car ce qui m'intéressait surtout, c'était de retrouver des similitudes entre les deux séries Netflix que j'ai regardées avec beaucoup d'attention, les romans et les épisodes humoristiques avec Maurice Descrières que j'ai vus dans les années 1970.

J'ai trouvé des points communs comme les nombreux costumes d' Assan Diop , notre nouvel Arsène Lupin incarné par Omar Sy. Celui-ci utilise les techniques de notre siècle pour monter des messages de portables interceptés ou volés afin de réaliser ses tromperies. Il fait aussi preuve de beaucoup d'intelligence, d'anticipation, d'imagination.

Il glisse toujours une arme dans ses vestons comme le héros initial. Un policier le poursuit également d'étrange façon car il éprouve une réelle sympathie pour lui.

Les motifs d'Assan sont jusque maintenant très différents , il veut venger son père accusé injustement de vol.

La grande différence dans la série télévisée actuelle , c'est la difficulté qu'éprouve Assan à passer inaperçu comme Arsène Lupin pouvait le faire dans la société bourgeoise du début du 20ème siècle.

À noter dans le livre " le gentleman cambrioleur", l'élégance des mots et des situations.
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Le chapelet rouge (Les clefs mystérieuses)

Ce dimanche d'ouverture de la chasse, un drame est prédit dans le marc de café !

Quelqu'un rôde dans le parc du manoir de Jean d'Orsacq.

Quelqu'un s'est introduit, la nuit, dans les appartements.

Quelqu'un a ouvert le vieux coffre-fort.

Un voleur ?

Des titre, des obligations, pour plus d'un demi-million, ont disparu.

Mais un crime est commis !

Lucienne d'Orsacq est retrouvée assassinée.

Et à côté d'elle, l'arme du crime, un stylet dont elle usait pour couper les pages de son livre, un chapelet rouge de sang et son livre tombé à terre ...

Entre les premiers signes de cette étrange aventure et le coup de théâtre de son épilogue, vont s'écouler une vingtaine d'heures.

"Le chapelet rouge" est un roman policier écrit par Maurice Leblanc.

Arsène Lupin en est le grand absent.

Mais son fantôme plane au dessus de l'ouvrage.

Est-il le substitut du procureur ?

Se cache-t-il derrière un autre personnage du drame ?

Il ne semble pas être crédité au générique, mais le gentleman cambrioleur aime à s'inviter là où on ne l'attend guère !

L'intrigue du livre s'articule en trois parties qui sont autant de marqueurs dans le temps : la matinée, la soirée et l'après-midi.

L'intrigue s'installe comme une partie de Cluedo.

La victime est Lucienne d'Orsacq.

Les personnages - Jean d'Orsacq, Bernard et Christiane Debrioux, Vanol, Boisgenêt, Léonie Bresson et son mari - ont tous quelque chose à cacher.

Qui a tué ?

Rousselain, le juge d'instruction, pêcheur et fin psychologue, aura fort à faire ...

Dans sa première partie, le roman, s'étire, s'allonge, ronronne, sous le style pourtant agréable de l'écriture de Maurice Leblanc.

Il semble que l'on aille irrémédiablement vers l'ennui.

Pourtant lorsque le crime est découvert, l'intrigue s'accélère, emporte l'intérêt dans une suite ininterrompue de faces à faces, de révélations et de rebondissements.

L'affaire s'obscurcit. Les coups de théâtre se succèdent.

Ce roman, pétillant, moderne et malicieux, est captivant.

Les personnages y sont peints avec justesse.

Et Maurice Leblanc semble s'y amuser à nous divertir ...

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Arsène Lupin : L'île aux trente cercueils

Une île à la sinistre réputation, battue par les vents. Une brume propice à la résurgence de légendes d'un autre temps. Ajoutez quelques âmes égarées et voici le décor oppressant et mystérieux de L'Île aux trente cercueils, roman écrit par Maurice Leblanc en 1919.



Jeune fille de bonne famille, Véronique d'Hergemont se laisse abuser par le brillant comte Alexis Vorski, jusqu'à l'épouser et lui donner un fils. Elle découvre vite en son mari un mythomane doublé d'un escroc. Le père de Véronique réussit à enlever l'enfant, mais tous deux s'abîment en mer au cours de leur fuite. Puis c'est au tour de Vorski de disparaître, et Véronique se retire dans un couvent. Mais en 1917, quatorze années après le drame, de troublants signes viennent semer le doute dans son esprit et ses recherches la mènent vers l'île bretonne de Sarek où court une terrible prophétie...



Véronique d'Hergemont est pour moi indissociable du visage lumineux de Claude Jade qui l'incarnait dans l'adaptation télévisée du roman. C'est en effet ce vieux feuilleton, avec son étrange atmosphère, qui m'avait donné envie de lire le roman, ce que j'ai fait assez récemment. À l'image de la couverture du livre, les dialogues ont un peu vieilli et certaines expressions prêtent à sourire, par exemple : « Écoute donc, bougresse ! Vorski parle. » En plus de son côté fantastique, voire ésotérique, ce qui fait l'originalité de ce roman de Leblanc, c'est qu'Arsène Lupin n'y tient qu'une place secondaire, intervenant peu avant le dénouement. D'ailleurs, dans le feuilleton, l'histoire est remaniée pour supprimer le personnage de Lupin, et le scénario s'en porte très bien.



L'Île aux trente cercueils ne me laissera pas un souvenir de lecture impérissable, mais j'ai apprécié le mystère qui se dégage de cette œuvre mêlant aventure, légende et enquête policière.



Note touristique : l'île de Sarek séduira les vacanciers aimant séjourner dans la pierre humide et recherchant des animations nocturnes telles que cris déchirants ou processions de druides...
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Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur

Il s'appelle Jean Balthazar, héros d'un autre temps, playboys de charme avec son joujou extra qui peut faire Crac Boum Hu quand il se redresse la nuit étoilée.

Elle s'appelle Marie Noël, comtesse d'une nuit, seule sur son lit à baldaquin.

Elle guette, un pli du rideau, une ombre qui traverse, le regard obnubilé sur la nuit, noire.

Une broche, une perle, noire. A se demander si aux premiers rayons du jour, elle retrouvera autant ses esprits que ses bijoux. Elle tient aux bijoux de famille, peut-être même plus qu'à ceux du comte.



Il aime les filles, de chez Castel, de chez Régine, qu'on voit dans Elle, celles qui roulent en Renault comme en Citroën. Il en rêve chaque nuit, comme des sourires à sa vie, dans sa cellule froide et humide, le regard sur le mur orné de graffitis. Un cachot, se serait-il fait arrêté ? On dit de lui que c'est le plus grand, le plus charmant, le plus élégant, avec ses gants ou bien sans gants, l'Arsène, sacré personnage. Lupin de son vrai nom, à moins que là-aussi ça soit un pseudo.



Un verre de vin, pas de tableaux au mur qu'on puisse chaparder, juste des photos d'un célèbre moine bouddhiste, une montre posée là, pas une Rolex juste une Garmin, je ne crains pas l'Arsène à la tombée de la nuit si bien que je lui sert un verre, il sait vivre, je l'ai déjà dit il est charmant. J'allume la télé, c'est combien le canal Netflix ? Zut, je n'ai pas payé l'abonnement. Au temps pour moi. Lupin, dans l'ombre d'Arsène, le nouvel héros, chevalier des temps modernes. Alors, j'éteins la télé, j'ouvre un bouquin, c'est tout aussi bien. Maurice Leblanc. J'essaie de me souvenir, mais les souvenirs restent anciens. Ai-je déjà lu Maurice ? Je ne crois pas. Il était temps, l'écriture a vieilli mais par moment elle prête à sourire, c'est gentil, c'est une autre époque, au temps des gentlemen.



Les villes s'éveillent, de Dieppe à Paris, cinq heures du mat, les travestis se rasent, les strip-teaseuses se rhabillent, j'ai des frissons. Il vient chez vous la nuit, sans déranger votre sommeil ; il décroche sans bruit le tableau acheté la veille. Puis avant de partir après ses coupables travaux, il laisse un mot sur le piano. Gentleman cambrioleur et tombeur de ses dâmes. Je rallume la télé, il doit bien y avoir une chaîne au fin fond de la TNT qui diffuse Arsène Lupin, ma version d'antan, celle avec Georges Descrières et un générique que je fredonne souvent, l'ami Jacques... C'est le plus grand des voleurs Oui, mais c'est un gentleman Il s'empare de vos valeurs Sans vous menacer d'une arme Quand il détrousse une femme Il lui fait porter des fleurs Gentleman cambrioleur Est un vrai seigneur...

Une autre époque vous ai-je déjà dit...
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Arsène Lupin : L'île aux trente cercueils

Une lecture motivée par l'envie de réactiver le souvenir de cette Ile aux trente cercueils découverte il y a bien longtemps en série télé, souvenir totalement confus quant à l'histoire mais extrêmement précis quant aux sensations d'étrangeté bretonnante franchement flippante avec ses images de dolmens sous la brume et de femmes en croix.



Pari gagné ! Dès les premières pages, l'atmosphère oppressante de ce thriller gore et druidesque saisit à la gorge dès que Véronique d'Hergemont met le pied sur l'île de Sarek, à la recherche de son fils enlevé par son père quatorze ans plus tôt pour l'arracher aux dessins du sombre Vorski, son mari disparu depuis.

La malédiction s'abat alors sur l'île avec autant de vigueur que les malheurs sur la tête de Véronique, et ce à un rythme haletant, cinglé de pluies tempétueuses, noyé de vagues mortifères et fouetté de branches de chênes garnies de boules de gui : trente victimes doivent être sacrifiées aux trente cercueils de l'île pour que se révèle le pouvoir de la Pierre-Dieu…



Et voilà que le récit bascule du gore au burlesque avec l'arrivée de … Arsène Lupin ! J'aurais du m'en douter, on est chez Leblanc, mais cela m'a pris de court et finalement, bien ravie, et fait passer un agréable après-midi dans ce roman de 1919 bien marqué par la guerre, période propice aux plus sombres débordements, dans lequel le méchant est évidemment un Boche.

Un frisson breton vintage bien agréable !



Challenge 1914 / 1989: Le XXème siècle en ébullition

Challenge Multi-défis 2018

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La clef rouge et autres contes cruels et de..

Maurice Leblanc redevient un auteur populaire suite à la remise au goût du jour de sa série mettant en vedette le gentleman cambrioleur Arsène Lupin.



Je n'ai jamais lu ces aventures, mais je les connait au travers de la vieille série télévisée avec Georges Descrières (et oui, je suis "vieux" et en outre je n'ai pas visionné la nouvelle adaptation !)



Comme beaucoup d'auteurs, voir Sir Conan Doyle et son Scherlock Holmes, Leblanc est surtout connu pour un personnage, mais il a aussi écrit de nombreux textes courts, dont le Visage Vert propose une sélection dans ce volume.



La clef rouge, est un receuil de contes cruels, des textes où la fatalité, l'ironie cruelle, la mort ont les beaux rôles.

Ces 35 contes cruels ont été publiés dans des journaux entre 1890 et 1911.



Comme d'habitude, le Visage Vert présente un très beau travail "d'archéologie littéraire" en rendant à nouveau disponibles des textes oubliés dans une présentation soignée et documentée.

(Le Visage Vert.com)
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