Louis Monier - Ecrivains, de
Paul Eluard à
Marguerite Duras .
Louis Monier vous présente "Ecrivains, de
Paul Eluard à
Marguerite Duras" qu'il a écrit avec
Joseph Vebret aux éditions Eyrolles. Sous la direction de
Marc Dambre. Préface
Maurice Nadeau. http://www.mollat.com/livres/monier-louis-ecrivains-paul-eluard-marguerite-duras-9782212553727.html Notes de Musique : 1-01 String Quintet in C major, KV 515_ I Allegro
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Autrefois, j’accumulais les livres pour mon vieil âge. Maintenant que j’y suis, je me rends compte qu’il me reste tant à lire ou à relire.
(Le Monde magazine, 21 mai 2011)
Il y a des livres contre lesquels on se blottit, ils vous protègent, avec eux on peut se laisser aller.
(Le Monde magazine, 21 mai 2011)
Une bibliothèque, c’est à la fois un cimetière et une nursery : quand on lit, le livre vit ; quand on ne le lit plus, le livre meurt.
Écrivain ? Ça voudrait dire avoir un but bien précis, une vocation, un besoin d’écrire et de se montrer. Il y a beaucoup de narcissisme là-dedans. Le besoin de trouver sa place dans le monde, d’imprimer sa marque quelque part. Le refus de la mort, aussi.
(Le Point, 19 mai 2011)
Pénombre propice aux rencontres, à la confidence, aux échanges confiants. Calet n'a pas eu tort de vouloir s'y tenir et d'attendre qu'on vienne l'y retrouver. Brisée la glace du premier contact –un peu rude dans "La Belle Lurette"– des liens se tissent, intimes et solides, d'auteur à lecteur, d'homme à homme, de cœur à cœur. Ces attachements-là résistent au temps.
(p. 117)

Maurice est un lecteur. Qu'il soit journaliste, écrivain ou éditeur, sa vie faite d'austérité, de concentration et d'oubli de soi est celle d'un lecteur. La lecture est une accoutumance, puis une addiction. Chez Maurice, c'est un choix qui est devenu au fil des ans une règle et un mode d'exister. Maurice est le lecteur qui a su nous faire partager le plus grand nombre de découvertes dans la littérature du XXe siècle, publiant, analysant, disséquant, commentant les textes du monde entier avec lesquels il nous donnait rendez-vous afin que nous ne puissions pas les manquer. (...) Maurice n'a pas de bornes. Il se moque de l'âge, de l'origine, de l'histoire personnelle d'un écrivain. Ce qui l'intéresse, c'est le texte. Il a avec lui des rapports de gourmandise. Il ouvre les livres, les hume, les lâche, les reprend, les laisse reposer, les met en pénitence, les reprend et les relit. (...) Maurice a raison: comme il le dit dans ces entretiens, il continue à vivre, c'est parce qu'il lit. (...)
Il s'adresse à nous en retraçant son itinéraire, en évoquant ses rencontres et un grand nombre de livres qui ont été ses compagnons de chaque jour et lui donnent aujourd'hui encore son air d'éternel adolescent, d'étudiant anar, empêcheur de tourner en rond , celui qui sème le doute, déteste les certitudes et les idées reçues, qui nous fait aimer l'oubli de soi et nous donne le goût de la liberté. (Avant-propos de Laure Adler, p.8-9)
Maurice a fait à Zilda un enterrement de première classe, chevaux caparaçonnés, plumets sur la tête, tentures avec larmes d'argent, messe chantée. De Madagascar où elle s'est mariée avec un planteur, René a commandé une couronne gigantesque plus haute que le sacristain qui l'adosse à un pilier. Grandes orgues dans l'église sonore. Trois vieilles femmes, deux voisines, un ami de Maurice et de Marthe, c'est toute l'assistance.
Au cimetière, Mme Taliguet se penche sur sa voisine : "Zilda avait de bons enfants, ils ont bien fait les choses".
Une femme que Breton rencontre un jour, par hasard, dans la rue Lafayette, et qui, comme beaucoup de femmes dont il tombe amoureux, l'attire par des yeux "qu'il n'a encore jamais vus". Elle se nomme : "Nadja, parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance, et parce que ce n'en est que le commencement." "Qui êtes-vous ?... " demande Breton. "Je suis l'âme errante"
"Maurice dit souvent : Voilà. Voilà, c'est comme ça. C'est comme ça quoi? La vie, le réel, l'imaginaire. Les trois s'entrecroisent chaque jour, chaque nuit dans son univers."
Il n'est toutefois de véritable élévation que conquise, de puissance et de gloire vraies qu'individuelles, forgées par la volonté et le travail. La presse qui promet l'une et l'autre ne saurait faire tomber dans son miroir à alouettes que les médiocres et les faibles. Balzac la condamne comme une fausse école d'ambition.
(p. 149)