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Maurice Pons
Ecrire, c'est aligner les voyelles et les consonnes pour en faire des corbeilles de beauté
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Maurice Pons
Ecrire, c'est aligner les voyelles et les consonnes pour en faire des corbeilles de beauté
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Chto ! de Maurice Pons
Pourquoi pensez-vous que les gens vont au théâtre ? Pour écouter ce que récitent les acteurs ? Pas du tout. Pas du tout. Les hommes vont au théâtre parce qu'ils y rencontrent des femmes... et les femmes vont au théâtre parce qu'elles y rencontrent des hommes.... Imaginez que, par un décret du tsar ou des circonstances quelconques, les salles de spectacles ne soient plus mixtes : un jour les hommes, un jour les femmes.... Je vous le dis, les théâtres seraient vides - vides. Les églises aussi d'ailleurs.
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Les Saisons de Maurice Pons
Siméon, sous la pluie, parcourut un village aveugle. Il marchait à pas très lent, tenant son bâton à main nue, le dos courbé sous le havresac et la tête basse. Il portait un manteau de gabardine noir, dont il avait relevé le col. Mais la forte pluie lui glissait entre le col et la nuque, le faisant par instant frissonner. Il était jeune encore, mais si laid, et d'une laideur si pathétique, qu'on ne lui donnait plus d'âge. Il avait le teint basané, mais sale sous la barbe vieille. Il avait plus d'une paume de distance entre ses gros yeux et un nez proéminent qui lui donnait l'air triste d'un vieux bélier. Les sourcils lui mangeaient le front et le visage. |
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Maurice Pons
Je pense qu'on n'invente rien absolument. L'imagination, l'inspiration, la création, tout cela se fabrique à partir de ce que l'on est, de ce qu'on vit, de ce qu'on connaît, des gens que l'on rencontre, des souvenirs de lectures ou de spectacles... La création littéraire comme on dit consiste à déformer la réalité, à tricher avec le réel et le vécu, à " mentir vrai " comme dit superbement Aragon. Et cela pourquoi ? Je réponds par un conseil de Ingmar Bergman : " Sois toujours intéressant. ". Cela vaut autant pour un livre la moindre nouvelle que pour un film la moindre séquence. "Le Matricule des Anges" Avril 2006 N° 072 Philippe Savary |
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Les Saisons de Maurice Pons
Moi, je ne veux pas croupir avec vous dans cette pourriture.... . Quand un monde est inhabitable, on le change, ou on en change. Adieu ! Il me reste une main pour écrire, un pied pour marcher. J'irai enrichir un autre monde puisque je sais désormais qu'un autre monde existe. (...) Et je garde, excusez-moi, en dépit de tout, une espérance dont vous n'avez pas idée. |
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Les Saisons de Maurice Pons
Siméon ... expliqua avec un lyrisme croissant comment, dans des villes qu’il avait connues, les hommes fabriquaient le papier ; comment on broyait au printemps la fine couche des arbrisseaux pour en faire une pâte onctueuse ; comment on battait cette pâte dans de grandes. cuves avec des baguettes souples ; comment, ensuite, on les mettait à sécher au soleil sur des rivières de toile métallique si fine que les ombres s’y incrustaient parfois en images de lumière.
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Maurice Pons
-Vous mettez plusieurs années à réfléchir à un livre avant de l’écrire ? -Oui, je le laisse naître d’abord, mûrir, s’épanouir peut-être… ou alors se dessécher et disparaître ! Encres Vagabondes |
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Mademoiselle B. de Maurice Pons
J'arrivai chez moi très désemparé, et m'allongeai à plat ventre sur mon tapis, les bras en croix, bien décidé à demeurer ainsi, comme à mon habitude, de longues heures à ne rien faire.
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Les Saisons de Maurice Pons
Je vais ici pouvoir écrire, écrire, écrire. Je vais vider mon coeur de tout son pus. Il ne m'arrivera rien, j'en ai la conviction. Et pourtant, hier encore, j'ai été traversé par une image : lorsque ce crâne de mouton m'est tombé dans les pieds, je l'ai vu soudain multiplié par mille fois lui-même, j'ai revu l'amoncellement des charniers que je ne veux plus voir, et le sourire des dents humaines ; j'ai senti à nouveau la brûlure de l'enfer. Oui, j'ai cédé encore à la tentation de l'image... En serai-je jamais délivré ? C'est mon livre qui m'en délivrera.
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Qui aime secrètement Rodrigue?(Acte 1)