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Citation de HordeDuContrevent


Tout autre que lui, poussant la porte vitrée, alourdie par un insolite et arrogant entrelacs de ferronnerie, eût été saisi par l’odeur fétide qui régnait dans la salle : était-elle due aux vomissures qui souillaient le plancher de bois sous les tables ? aux écuelles immondes qui traînaient sur le sol auprès de la cuisinière et au-dessus desquelles bourdonnaient des essaims de grosses mouches ? aux chaussures, aux bandes molletières d’uniforme que les deux douaniers du pays, seuls clients du café à cette heure, avaient retirées pour les faire sécher dans le four de la cuisinière ? Ou bien était-ce l’odeur personnelle et familière de l’énorme paysanne emmitouflée de laine noire qui régnait sur les lieux, visiblement atteinte d’éléphantiasis et que Siméon, en entrant, surprit dans une bien étrange opération : assise à califourchon sur les genoux de l’un des douaniers, – le douanier en second à ce qui devait apparaître bientôt – qui la maintenait contre lui en lui plaquant les deux mains ouvertes sur les fesses, elle lui pressait entre deux doigts les ailes du nez, et la séborrhée sale dont elles étaient gorgées jaillissait des pores en petits vermisseaux à têtes noires. À chaque éclosion ils éclataient de rire entraînant dans leur hilarité le Chef des Douanes qui arbitrait le jeu et comptait les coups avec intérêt.
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