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Critiques de Maurice Renard (116)
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L'homme truqué

Perdu de vue.

Durant la première guerre mondiale, un poilu devient aveugle au front. Il se retrouve cobaye d’un scientifique, le docteur Procope, forcément fou et allemand, qui remplace les yeux du soldat par des électropodes. Quézaco ?

Grâce à des sortes de détecteurs, ancêtres de nos compteurs Linky placés en orbite, ou plutôt dans ses orbites, l’homme peut observer les flux électriques des personnes, des animaux, de la nature, des astres et de la science. Un homme au courant, quoi. Ou au jus. Pas très efficace pour mater sous les jupes des filles ou pour bouquiner, mais le gazier est capable de renifler les énergies renouvelables. Pas si fossile quand même.

Ce don, pratique pour un agent EDF et les têtes d’ampoule, s’avère une malédiction car il y a un peu trop d’électricité dans l’air. Il a mangé de l’ion.

Le soldat s’évade de sa clinique grâce à son don dis donc et rentre chez lui, un peu terrifié. Revenu incognito et un peu après la guerre, il n’a pas le regard qui tue mais il apprend que son nom avait été déjà gravé sur le monument aux morts de son village. Son retour miraculeux est fêté, ce qui prouve que l’homme peut boire sans finir électrocuité, mais son regard révolver intrigue le docteur Bare, médecin et ami de la famille. Et si la fée électricité était une sorcière ?

L’homme truqué devient traqué.

Cette sympathique histoire a été publié de 1921 et elle est l’œuvre de Maurice Renard, le père fondateur d’un genre littéraire, le « merveilleux-scientifique », oxymore de nos jours et prélude de la science-fiction à l’époque.

L’ambition de Maurice Renard était de lancer la science dans l’imaginaire pour envisager l’avenir. La découverte du radium et des rayons X avaient fait chauffer les neurones des auteurs et électrons libres du début du 20 ème siècle. L’écrivain renia dans son manifeste l’héritage de Verne, désireux de mélanger le connu et l’inconnu. Je ne suis pas convaincu de la rupture.

Ce roman défriche à la suite de Mary Shelley la question du transhumanisme. L’anti- héros rejoint la galerie des illustres aïeux de nos personnages de comics en tenues slim fit moulantes, les muscles en moins, la psychologie en plus.

Ce récit au format court et au cadre narratif inversé, où l’épilogue introduit l’histoire, a forcément un petit côté suranné mais cela fait tout son charme. Il ne manque pas d’intrigues et de questionnements sur les traumatismes de la guerre et le progrès. Il y a un petit côté Blake et Mortimer de la grande époque.

Une nouvelle pépite publiée chez l’Arbre Vengeur, maison spécialisée dans le singulier et la redécouverte de trésors cachés.

A lire peut-être dans l’obscurité : les mots phosporent…

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Le docteur Lerne, sous-dieu

Une petite partie vintage de docteur Maboul, ça vous dirait ?

Après avoir gentiment passé ses dimanches à bouturer du géranium et à multiplier les greffons pour inventer de nouvelles plantes vivaces, le docteur Lerne se retranche dans son château avec quelques assistants allemands pour croiser les espèces végétales, animales et humaines. Précurseur du salé-sucré et des mélanges improbables, le toubib ne s’embarrasse pas trop des questions d’éthique.

Nicolas, son neveu, va venir musarder d’un peu trop près la serre expérimentale ainsi que la compagne expérimentée de ce bon docteur qui va faire de lui son cobaye pour ses expériences. Sa volonté d’accélérer l’évolution naturelle des espèces aurait du mal à obtenir l’agrément des hautes autorités de santé. Pas certain que le sermon d’Hippocrate encourage la transplantation d’un cerveau humain sur un clébard ou un taureau et vice-versa. L’échangisme a ses limites.

Vive la vivisection ! scande le syndicat autonome des savants fous et enragés de la pipette des romans de l’époque, Frankenstein, Jekyll et Moreau en tête de cortège.

Ce n’est pas un hasard si Maurice Renard a dédicacé son premier roman publié en 1908 à H.G Wells. Son scientifique illuminé n’a pas été seulement inspiré par le docteur Moreau et ses vacances studieuses dans les îles. Il pousse plus loin la folie en projetant son esprit dans des corps animés. Il va ainsi squatter le corps de son neveu pendant que ce dernier besogne sa protégée. Il érotise la science-fiction le Maurice. Mauvais esprit, sors de ce corps !

Narrée par le neveu, l’intrigue est construite comme un roman policier. Les scènes sont parfois extravagantes, mais sans tomber dans le grotesque. Outre, les réflexions classiques sur le rôle de la science, le progrès, la manie de certains à se prendre pour Dieu et autres marottes de cet auteur biberonné à Poe, Maurice Renard s’amuse à flirter finement avec le voyeurisme. Les personnages passent leur temps à s’épier, les yeux dans les trous de la serrure, à se fuir et à se tromper. Pas vu, pas pris, épris.

Deuxième incursion savoureuse dans le monde « merveilleux-scientifique» de Maurice Renard, après « l’Homme truqué », grâce à une opération à cœur ouvert Masse Critique, concept qui aurait certainement inspiré ce théoricien autant que romancier qui extrapolât beaucoup autour du genre fantastique.

La prose de l’auteur fait son âge mais réveille des humeurs et rêveries adolescentes. Roman populaire au dénouement original et peu prévisible, il ne manque que des illustrations de l'époque pour faire démarrer la machine à explorer le temps de Wells.

Merci aux éditions OKNO et à Darwin !

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Le docteur Lerne, sous-dieu

« Lîle du docteur Moreau » est un roman que je tiens en très haute estime. Je trouve que le roman de Wells, tout en étant un divertissement parfait, parvient à traiter son propos de façon riche et pertinente. Ce roman a d’ailleurs eu une portée considérable, on peut presque le considérer comme un roman matrice tant il a inspiré de nombreux auteurs. J’avais envie, depuis longtemps, de lire certaines variations sur le classique de Wells. Alors quand j’ai vu que « le docteur Lerne, sous-dieu » était proposé dans la masse critique de mars, je l’ai bien entendu coché et j’ai eu la chance de le recevoir (longtemps après, il s’est fait désirer le coquinou). Si le roman de Maurice Renard ne se hisse pas totalement au niveau de son illustre modèle devenu classique intemporel, son auteur n’a pas à rougir de la comparaison. « Le docteur Lerne, sous-dieu » est un excellent roman riche et passionnant.



« Le docteur Lerne » ne se contente pas d’être un simple décalque de « l’île du docteur Moreau ». Si l’argument du savant fou et des expériences d’hybridation humain-animal est le même et qu’on retrouve bien sûr certains motifs communs, le traitement est très différent, Renard proposant un récit qui a une vraie personnalité. Maurice Renard se réclamait du merveilleux scientifique, genre qu’il a même théorisé dans un manifeste en 1909. Et c’est vrai que ce terme est tout à fait approprié à son roman. Le roman de Wells était un heureux mélange de science-fiction et d’aventures. Le roman de Maurice Renard est quant à lui une synthèse entre science-fiction et conte de fées. Si le surnaturel est rationnalisé, l’ambiance rappelle vraiment celle d’un conte de fées. Cette atmosphère féérique, parfois quasi-gothique, est le fruit de l’écriture de Renard. C’est le style de l’auteur, les mots qu’il choisit, la façon de dépeindre des lieux qui créent cette remarquable ambiance. Le savant fou, tout en étant un archétype très réussi de ce personnage classique de science-fiction, est ainsi régulièrement surnommé « l’enchanteur ». Les expériences de Lerne sont qualifiées de « circéennes », ce terme les apparentant ainsi à la sorcellerie. Un labyrinthe entoure la demeure de Lerne. Les descriptions, notamment celles des intérieurs, lorsque l’auteur compare par exemple des meubles à des animaux, participent pleinement de cette atmosphère fantasmagorique, tonalité qui m’a fait parfois penser à l’ambiance de « la belle et la bête » de Cocteau. Si certains éléments du dénouement ne surprennent pas un lecteur d’aujourd’hui (surtout quand ce lecteur a lu on sait ce qui arrivera à un moment ou un autre du récit) mais ce manque de surprise ne gâche absolument pas le plaisir de lecture tant l’auteur parvient là aussi à déployer une vraie singularité. La toute fin du roman est absolument saisissante. Cette description d’un est à la fois poétique et macabre.



Le style de Maurice Renard est vraiment une découverte enthousiasmante. J’avais déjà l’envie de lire d’autres variations sur « l’île du docteur Moreau » (d’ailleurs « l’autre île du docteur Moreau » d’Aldiss est déjà dans ma PAL) mais j’ai également très envie de lire d’autres œuvres de Renard ainsi que de m’intéresser de plus près à ce courant du « merveilleux scientifique ». Je remercie donc chaleureusement Babelio et les éditions Okno pour cette superbe découverte.



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Le Papillon de la mort

Les textes de Maurice Renard (1875-1939), abordent des thèmes relativement classiques de la littérature fantastique, la Mort personnifiée, les immortels, les objets maudits, etc..



Mais l'auteur de "Docteur Lerne, sous-dieu" et "Les mains d'Orlac", avait sa propre approche du genre, y mêlant parfois des traits d'humour (comme dans le roman "Le péril bleu") ou des références à peine masquée à la sexualité, chose assez audacieuse pour son temps.



Paru en 1985, dans la mythique collection "noire" des éditions Néo, et préfacée par Stéphane Bourgoin (période "pré-mytho" !) ce recueil donne une bonne idée du talent de Maurice Renard.
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L'homme truqué

A la fin de la première guerre mondiale, les gendarmes découvrent le corps du Dr Bare, médecin d'une petite ville.

Le médecin a été assassiné, son domicile cambriolé.

Quelqu'un cherche à étouffer une affaire...



Mais, les enquêteurs retrouvent des notes du médecin où il raconte le cas d'un soldat que l'on croyait mort, et qui est revenu "modifié" par d'énigmatiques savants..



L'homme truqué, est typique des romans populaires du début du siècle dernier.

Conspiration, science à la fois miraculeuse et effrayante, sans oublier le petit côté mélodramatique.

Maurice Renard, auteur d'un classique du genre : "Les mains d'Orlac", fut un écrivain très inspiré, à l'imagination débordante, qui à l'instar de ses pairs ; Leroux, Leblanc, laissa sa marque dans la littérature populaire de qualité, et fit le régal des lecteurs.



Du reste, il fait encore le régal des lecteurs qui le redécouvrent, car, si ses oeuvres sont évidemment un peu vieillies, elles gardent tout leur charme.
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L'homme truqué

Un médecin est tué dans un guet-apens ; on trouve sur lui un manuscrit relatant des événements extraordinaires dont il a été le témoin, concernant une gueule cassée de la Première guerre mondiale devenue aveugle à la suite des combats. ● Ce petit roman, ou cette longue nouvelle, commence comme un roman policier et se poursuit dans le genre de la science-fiction. Je comprends que ce récit soit apprécié pour son caractère visionnaire (c'est le cas de le dire), car il met en scène un transhumain avant que le mot ne soit inventé. Mais il ne m'a guère convaincu. J'ai trouvé son rythme languissant, et les anticipations scientifiques à la Jules Verne me laissent assez indifférent. Quant au style, il est celui des feuilletons populaires de l'époque.
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Les mains d'Orlac

On débute le livre par le déraillement d’un train, où se trouvait un célèbre pianiste Stephen Orlac. Blessé, il est conduit chez le Dr Cerral réputé pour être l’as de la chirurgie mais ayant aussi la réputation de faire des expériences parfois particulières. Depuis qu’il est en convalescence Stephen n’a qu’une obsession : ses mains. Il va même s’enfermer dans ce qu’on appelle « la chambre des mains ». Lui seul à la clé de cette pièce. Je n’en dirais pas plus, vous l’aurez compris il y a quelque chose autour de ses mains. La quatrième de couverture en dévoile trop à mon gout et c’est bien dommage, ça enlève un peu de plaisir à la lecture de ce roman. J’ai donc fait le choix de taire certaines informations. J’ai pris plaisir à découvrir ce roman paru en 1920 et adapté à plusieurs reprises au cinéma. J’ai cependant été moins réceptive aux éléments liés au fantastique et à l’occultisme.

Parution le 5 mars, Archipoche

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Les mains d'Orlac

VOolume : 8h05 – Lu par Loïc Richard



Lors d’un accident de train le pianiste Stephen Orlac perd ses mains. Un chirurgien controversé pour sa modernité débridée lui en greffe de nouvelles. Puis la vie du couple Orlac se transforme en enfer : crimes qui lui sont imputés, apparitions fantomatiques, des objets qui disparaissent alors qu’ils sont soigneusement enfermés...



Un roman déjà lu souvent, pour avoir eu en cadeau il y a pas mal d’années le Bouquin Romans et Contes de Maurice Renard. Une histoire que j’aime beaucoup qui fleurte avec le scientifique, l’ésotérisme et le charlatanisme, façon début 20ème siècle avec un petit côté désuet qui préserve le mystère.



J’ai choisi cette écoute car Loïc Richard m’avait fait apprécier un roman difficile et que je pensais qu’il ne pourrait que donner vie à cette histoire et ce fut le cas ! Sa voix et ses intonations donnent vie à des personnalités distinctes et font apparaître des petits détails qui pourraient passer inaperçus en lecture classique.



Je suis toujours aussi fan de ses narrations !



#LesMainsdOrlac #NetGalleyFrance

Challenge Multi-Défis 2022

Challenge Mauvais Genre 2022

Challenge 20ème siècle 2022
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L'homme truqué

Publié en 1921, ce court roman de 133 pages m'a un peu fait penser à Jean Ray. L'histoire débute avec la découverte du cadavre de Bare, médecin du village, sans histoire et apprécié de tous. Sa maison fouillée de fond en comble laisse présager que le docteur Barre cachait un lourd secret.

Jean Lebris, que tous croyaient mort, réapparaît en pleine nuit, mais dans quel état !

L'auteur nous emmène, avec ses quelques personnages, dans le monde terrifiant des expériences médicales lors de la Grande Guerre.



Beau petit livre, qui se lit d'une traite, un bon format de poche chez cette maison d'éditions que je ne connaissais pas, Arbre Vengeur, qui me paraît bien spécialisée en livres insolites, histoires singulières et originales, sans oublier la qualité littéraire.



Un très bon moment de lecture.
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Ce récit n'est-il qu'une mystification imaginée par l'ami Cardaillac lors d'une soirée où, le temps des liqueurs passé, l'on fit tourner les tables ?

Ou a-t-il été, dans un petit hôtel de la rue Victor Hugo, réellement dactylographié sur un guéridon flottant par l'esprit de Nicolas Vermont ?

Maurice Renard, dans un préliminaire à la fois classique et malicieux, semble lui-même se poser la question.

Ce récit est offert par son auteur à Herbert Georges Wells.

Il a été écrit douze ans après "L'île du docteur Moreau" ...

"Viens seul et préviens".

Nicolas Vermont, au volant de sa 234-XY, se rend au château de Fonval où son oncle, le docteur Lerne, s'est retiré pour se consacrer à ses recherches scientifiques ...

Le visiteur, pris entre vieilles craintes superstitieuses, inquiétude des retrouvailles et sombres rêveries, commence par s'égarer dans la profonde forêt des Ardennes.

Car le château de Fonval est situé au fond d'une cuve que la légende prétend avoir été creusée par le gigantesque talon de Satan.

Le décor est planté.

"Le docteur Lerne" est avant tout un livre d'ambiance.

Son écriture lente et un peu désuète ajoute encore à cet effet.

Un des plus grands mérites de la plume de Maurice Renard est ici d'avoir coloré le récit de malaise, d'inquiétude et d'étrangeté.

Paru en 1908, ce livre est aujourd'hui devenu un classique.

Et même si son rythme assez lent lui imprime quelques longueurs, même si l'élève, ici, n'a pas dépassé le maître, c'est toujours avec beaucoup de plaisir qu'il se relit ...
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Les vacances de Monsieur Dupont

En 1900, Monsieur Dupont, vieux garçon et commerçant-bicyclettes et machines à coudre- se décide enfin à prendre de longues vacances en répondant à l'invitation d'un ancien camarade de lycée.



Son ami Gambertin, se passionne pour la paléontologie.

Dupont, ne sait pas ce que c'est mais l'approuve !

Ils vont faire une découverte étonnante sur le site de fouilles...



En 1905, bien avant Jurassic Park, l'on parlait déjà de dinosaures.



Et le talent de Maurice Renard, rend ce court roman très savoureux, grace à cet humour pince sans rire, que l'on retrouve dans l'un de ces ouvrages les plus connus "Le péril bleu".



Ce roman est complété par trois textes courts, et une petite biographie de Maurice Renard (1875/1939) qui fût l'un des grands précurseurs de la science-fiction française.
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L'amant de la morte

La pièce s'ouvre sur un badinage de femmes du monde. Simone Darvières sert, dans son boudoir, le thé à Ginette Barjot et à Maud Risner, qui sont en visite.

Lorsque survient Robert Samoy, que Ginette a rencontré dernièrement au Caveau-Géorgien, affalé, les coudes sur la nappe, à côté d'une affreuse petite rousse aux yeux pochés, au regard vide.

L'alcool, les stupéfiants...Tout lui est bon, paraît-il, pour s'étourdir !

Pour l'heure, il fait fuir ces dames qui donnent leur congé et avoue à Simone son amour pour elle.

Le mariage de la jeune femme avec Guillaume, duquel Robert était le témoin, a fait le malheur de ce dernier.

Presque par hasard, la jeune femme se trouve hypnotisée par le regard intense et douloureux de son prétendant malheureux et celui-ci, profitant de l'occasion, lui ordonne d'être à lui, dès son retour de voyage prévu cinq semaines plus tard.

Mais Simone, brûlée, défigurée disparaît dans l'accident ferroviaire du train qui roulait vers Nice. Guillaume, son mari, n'a retrouvé que son cadavre parmi le charnier qu'est devenue la voie ferrée.

Une nuit, sous une poussée de bourrasque, la fenêtre, mal refermée de l'atelier d'architecte de Robert, s'ouvre tout-à-coup. Les carreaux se brisent.

Robert, horrifié, se dresse, hagard....

"L'amant de la morte" est la seule pièce de théâtre que Maurice Renard a offert au théâtre du Grand-Guignol.

Il est un des précurseurs de la science-fiction. Mais il fait, ici une incursion dans le fantastique, un genre peu représenté dans le répertoire du théâtre du rire et de l'horreur.

C'est une courte pièce, oppressante et passionnante.

C'est un drame que l'on redécouvre, aujourd'hui, avec plaisir, parmi les nombreux chefs-d’œuvre que Maurice Renard nous a laissés.

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Les mains d'Orlac

Les Editions Voolume nous permettent de redécouvrir des livres datant du début du vingtième siècle, ce qui est une excellente idée. J’ai une fois de plus beaucoup apprécié celui-ci, fort bien lu par Loïc Richard, qui sait, par sa diction, nous plonger un siècle en arrière.



Stephen Orlac, un célèbre pianiste, est victime d’un accident de train, son épouse Rosine s’empresse de rejoindre le lieu du drame pour le retrouver avec l’aide d’un médecin. Il est gravement blessé et trouvé à côté d’un mort, Rosine le fait transférer à la clinique du Pr Cerral, un chirurgien de grand talent, qui fait des miracles mais emploie des méthodes controversées. Stephen souffre de blessures multiples, mais surtout il est gravement atteint à la tête et ses mains sont en charpie. Le professeur propose une opération de la dernière chance que Rosine accepte sans poser de questions, soucieuse que son mari récupère l’usage de ses mains. Dès le début de sa convalescence, le pianiste sombre dans la dépression, des phénomènes mystérieux effraient Rosine, qui se bat courageusement pour aider son mari avec l’aide du chevalier de Crochans, un vieil ami de la famille.



Je n’en dirai pas plus pour ne pas spolier l’intrigue. On est dans le genre du merveilleux scientifique, une forme de fantastique qui était très à la mode il y a un siècle. Il y a quelques longueurs au milieu du roman, mais rien de bien dramatique. Un autre sujet très à la mode à ce moment, le spiritisme, tient une grande place dans l’histoire. La table tournante a même un prénom, Palmyre. En même temps, c’est le début de la police scientifique et l’inspecteur chargé de l’enquête ne croit ni aux fantômes ni aux esprits.



Rosine est un personnage plein de fraîcheur et de tendresse, elle prend sur elle pour protéger son mari et le soutenir dans sa rééducation. Stephen n’est pas attachant, il ne se soucie que de lui-même et n’hésite pas à manipuler sa femme. Le chevalier apporte de la gaîté et de la légèreté dans la vie difficile de Rosine, il essaie sincèrement de l’aider. Il pratique le spiritisme, mais garde une distance sur cette pratique, il n’est pas naïf contrairement aux apparences.



Ce roman nous plonge un siècle en arrière et j’ai beaucoup aimé ce voyage dans le passé. Détail appréciable pour un livre publié à cette époque, on n’y parle pas de la guerre et des traumatismes qu’elle a engendrés. J’espère découvrir encore d’autres classiques grâce à Voolume, je n’ai jamais été déçue de leur production..



#LesMainsdOrlac #NetGalleyFrance !
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Les mains d'Orlac

Je découvre cet auteur Maurice Renard, initiateur du genre merveilleux-scientifique pour lequel ce roman en est l'un des modèles. L'écriture est soignée littérairement, avec toutefois un style et un vocabulaire des années 1930 qui n'est pas pour déplaire après lecture de plusieurs pages nous familiarisant avec cette écriture. Ce roman est très original dans son scénario, avec des retournements inattendus. Les cinquante dernières pages nous dévoilent les mystères de façon bien surprenantes. Un bon roman policier sous-tendu par des anticipations scientifiques, caractéristique de ce sous-genre de la science-fiction.
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Celui qui n'a pas tué

Maurice Renard (1875-1939) fut un auteur de ce que l'on appelait pas encore science-fiction, mais que Renard lui-même qualifiait de "Merveilleux scientifique".



Nous lui devons des romans tels que "Le docteur Lerne, sous-dieu", oui, l'excellent "le péril bleu", classiques du genre que je vous invite chaleureusement à découvrir si ce n'est déjà fait.



Le présent ouvrage, est un inédit de l'auteur, puisque ce recueil prévu pour paraitre en 1931, n'a jamais vu le jour, pour cause de faillite de l'éditeur.



Sont donc ici rassemblées des nouvelles parues pour la plupart dans le journal "Le Matin" entre 1927 et 1930.



Renard, excellait dans l'art - difficile- du récit court, si des auteurs anglosaxons, surtout américains, se sont rendus célèbres dans l'exercice de la "short story" , Maurice Renard n'a, tout comme d'autres auteurs français hélas souvent méconnus ou oubliés, rien à envier aux auteurs des "pulps" leurs contemporains d'outre-Atlantique !



Nous devons cette initiative éditoriale à la maison d'édition Le Visage Vert, l'un de ces "petits" (par la taille) éditeurs, qu'il faut plus que jamais découvrir et faire vivre !

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Le professeur Krantz

On fait de jolies découvertes en fouillant sur les sites d'oeuvres gratuites. C'est une assez bonne pioche que ce professeur Krantz, par lequel je découvre un auteur oublié qui s'est inscrit dans les pas de HG Wells et de Poe en développant une oeuvre populaire dans le genre merveilleux - scientifique.

En 1932, date à laquelle parut cet opus, la transplantation d'un coeur artificiel relevait de la pure science-fiction; c'est sur ce thème que brode ce récit habilement mené par une tension croissante vers une chute inattendue et que j'ai trouvé touchante.

Le professeur Krantz, c'est ce savant dévoré par sa science que le narrateur rencontre et qu'il voit à la fois comme un immense espoir et une source de terreur lorsqu'il apprend que ce dernier est sur le point d'aboutir à une découverte qui repousserait pas moins que les frontières de la mort elle-même. Mort qui plane sur la jeune épouse du narrateur... mais pour comprendre en quoi, comme le dit Krantz au narrateur, "la vérité pour l'homme c'est la recherche de la vérité", il faut aller au bout de cette histoire, à découvrir en frémissant.
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L'homme truqué

Voilà bien un bijoux de la littérature d'anticipation scientifique.

Maurice Renard nous emmène dans un récit captivant, qui prend racine dans la boucherie de la guerre 14-18. Celle-ci offre un incomparable matériel humain pour des expériences clandestines.

L'auteur prédit, dans cette fiction, l'action de certains médecins et scientifiques dévoyés dans les conflits futurs.

L'intrigue policière est présente, mais reste légère par rapport à la part scientifique du roman. Astucieusement, elle est condensée dans le prologue-épilogue du début.





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Les mains d'Orlac

Maurice Renard nous conte , avec ses mots et son style l'histoire d'un pianiste qui suite à un accident se voit greffer des mains ayant appartenues à un meurtrier et pense qu'elles ont gardé souvenir de leur méfaits antérieurs.

Une histoire qui me rappelle le film ( adaptation du roman) vu il y a de nombreuses années , sans doute à la séance de ciné club et qui m'avait fait forte impression de par l'histoire et l'atmosphère qui s'en dégageait.
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Les enquêtes du commissaire Jérôme

De l'humour, de l'intrigue, des stratagèmes pour confondre les meurtriers, des mystères non résolus aussi... J'ai beaucoup aimé ce recueil de 26 nouvelles assez courtes, qui présentent une très belle palette de personnages et de situations bien amenées.On en redemande encore !
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Les mains d'Orlac

J’ai commençais la lecture des œuvres de Maurice Renard il y a de très nombreuses années après l’achat d’un volume de la collection « Bouquins » que les éditions Robert Laffont lui ont consacré. Mais sans que je puisse dire pourquoi, je n’ai pas tout lu à l’époque [1] et ce n’est que maintenant que je découvre Les mains d’Orlac.



J’avais adoré Le Dr Lerne, sous-dieu au point de le relire. J’ai été enthousiasmé par Le péril bleu. Les nouvelles que j’ai pu lire à un moment ou à un autre m’ont donné envie de continuer à découvrir son œuvre. Alors en découvrant chez un bouquiniste cette édition grand format imprimée en grands caractères, j’ai pensé que c’était l’occasion.



Et me voilà parti à la découverte des mains d’Orlac.



Ça comment bien et fort. L’accident de train, l’angoisse de l’épouse, etc. constituent à mon avis la partie la plus réussie du roman. Mais après, ben... coup de mou. On est plus proche d’un roman d’amour que d’un roman fantastique. L’inquiétude de l’épouse sur leur devenir ; va-t-il survivre ? pouvoir reprendre le piano en professionnel ? Est-il sain d’esprit ? Ces questions et quelques autres rythment la centaine de pages suivantes. Il faut malheureusement attendre la moitié du roman pour que l’étrange refasse péniblement, laborieusement surface. Arrivé là, je suis à deux doigts d’abandonner ma lecture. Donnons-lui une seconde chance. Je suis toutefois certain d’une chose : en voilà un que je ne relirai pas.



Au final, même si l’intrigue et le mystère s’intensifient dans la deuxième moitié de ce roman, je ne suis vraiment pas emballé. Est-ce le manque d’enthousiasme engendré par la lecture de la première moitié ? Je ne saurais dire, mais je n’ai pas non plus accroché à la deuxième. Dommage !



En bref : Ce roman trouvera sans conteste son lectorat près de 90 ans après sa première publication. Mais s’il y a des romans plus anciens qui m’ont charmés, celui-là n’a pas su retenir mon attention. Si l’histoire vous interpelle, n’hésitez pas à le lire. L’auteur le mérite.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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