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Citations de Maurice Sartre (27)


[Les "routes de la soie" n'existent pas]
Ainsi, la soie a fait l'objet d'un commerce à l'intérieur de la Chine : cela ne fait aucun doute. Mais, à la périphérie, elle sert principalement de cadeau diplomatique : l'essentiel de ce que l'on trouve lors des fouilles montre qu'elle échappe au système des échanges. On ne peut exclure qu'il y ait aussi des achats, mais ils ne sont attestés ni par les textes, ni par l'archéologie, et il serait imprudent de s'imagine un commerce de la soie que rien ne documente. En revanche, on perçoit très bien, à partir des tombes de type Kourgan dispersées dans toute la Sibérie sud-orientale jusqu'en Asie Centrale, que les versements de l'empereur chinois sont ensuite largement redistribués aux membres de la cour Xiongnu [hunnique], aux féodaux locaux, qui eux-mêmes peuvent l'utiliser à leur gré...

La soie qui parvenait en Méditerranée était donc acquise ailleurs qu'en Chine, probablement en Asie Centrale et dans le bassin du Tarim chez les Sères [Tokhariens], où il s'agit pour une part importante de la soie chinoise offerte ... et revendue... De plus, Rome se procure une partie non négligeable de la soie qui lui est nécessaire en Inde du Nord-Ouest, dans les ports de Barbarikon et de Baryzaga... Les populations d'Inde du Nord-Ouest, largement habituées aux productions grecques ou hellénisantes, fournissaient une clientèle sensible aux importations venues de la Méditerranée. Leurs achats de vins, d'étoffes, de bijoux et de vaisselle en métal etc, compensaient les dépenses effectuées par les marchands romains pour la soie...

Si la soie vient bien de Chine, ce n'est pas là que les Occidentaux se la procurent, mais au Sinkiang ou en Inde pour l'essentiel. De plus, pour les Chinois, ce n'est guère un produit de commerce, et les routes qu'elle suit à la sortie de la Chine, reflètent surtout les relations diplomatiques de la cour des Han. L'idée de "routes de la soie" où s'activerait tout un peuple de caravaniers et de marchands pressés de répandre le produit phare de l'artisanat chinois convient peut-être à un régime plus soucieux de propagande que de vérité historique. Mais l'historien peut l'apprécier autrement et essayer de montrer la complexité d'un processus où s'entremêlent diplomatie et commerce.

pp. 221-224
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Palmyre rayonne, Palmyre brille de mille feux au temps de Zénobie.
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[Stèle latine trouvée en Arabie]
Ce texte apporte enfin de précieuses indications topographiques, non seulement sur le nom antique de l'archipel des Farasân, qui portait le même nom dans l'Antiquité - le porte où est installé le camp romain se nomme Portus Ferresanus - mais sur le nom particulier de ce secteur de la Mer Rouge, la mer d'Héraclès. A l'intérieur de la "mer Erythrée", qui désigne le vaste ensemble englobant mer Rouge, océan Indien et golfe Arabo-Persique, Grecs et Romains distinguaient donc des mers particulières ; on connaissait déjà le "mare Azanium", au sud des côtes de Somalie et du Kenya, grâce à Pline, et voici qu'apparaît une mer d'Héraclès au sud de la mer Rouge. Les Anciens pratiquaient de même en mer Méditerranée qu'ils divisaient en une foule de petites mers, de Crète, de Chypre, de Cilicie etc. Il reste quelque chose avec les mers Egée, Adriatique, Ionienne ou Tyrrhénienne. Pourquoi Héraclès dans cette région lointaine ? Probablement en souvenir du voyage légendaire de ce dieu en Ethiopie et en Inde, puisqu'il faut franchir cette mer pour se rendre dans l'une et l'autre de ces deux contrées.

pp. 111-112.
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Les contacts directs remontent à l'époque d'Alexandre le Grand, dont les armées se sont arrêtées à la vallée de l'Indus. La présence de royaumes grecs sur les hautes terres et au nord de l'Hindou-Kouch, à l'ouest et au nord des plaines indiennes, a permis de nouer des relations suivies dès la fin du IVè siècle avant notre ère, ce qui explique la bonne connaissance des aromates et des plantes indiennes chez Théophraste (v. 371-v. 288 av. n.è.), notamment. A l'inverse, c'est à ces grecs que les indiens empruntent l'usage de la monnaie, et une partie de leur monnayages imite ceux des rois grecs de Bactriane, puis ceux des royaumes indo-grecs du nord-ouest de l'Inde.
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[Ambassade indienne auprès d'Auguste, en l'an 13, rapportée par Nicolas de Damas et Strabon, XV-i-73)] Sartre p. 149-150 :

73. Cet historien [Nicolas de Damas] eut la chance de rencontrer à Antioche près de Daphné les ambassadeurs indiens envoyés à César Auguste. La lettre mentionnait clairement plus de trois ambassadeurs mais seuls trois avaient survécu (il dit qu'il les avait vus), les autres, surtout en raison de la longueur du voyage, étaient morts. La lettre était écrite en grec sur une peau et, à l'évidence, Pôros [le roi qui envoie l'ambassade] l'avait écrite lui-même ; bien qu'il ait été le maître de six cents rois, il s'inquiétait d'être l'ami de César et était disposé non seulement à lui autoriser le passage à travers son pays où qu'il souhaitât aller, mais aussi à coopérer avec lui en toute chose honorable. Nicolas écrit que tel était le contenu de la lettre à César, et que les cadeaux apportés à César étaient présentés par huit serviteurs nus, portant seulement un pagne court (perizôma), aspergés de parfums. Les cadeaux consistaient en un hermès, un homme né sans bras que j'ai moi-même [Strabon] vu, et de grandes vipères, un serpent long de 10 mètres, une tortue de rivière longue de trois coudées, une perdrix plus grosse d'un vautour. Et ils étaient accompagnés par un homme qui s'immola par le feu à Athènes ; tandis que certains se suicident ainsi pour échapper à la maladie, d'autres agissent de même quand tout va bien, comme c'était le cas de cet homme. Car, ajoute-t-il [Nicolas de Damas], bien que tout allât bien pour cet homme jusque-là, il pensait qu'il lui fallait quitter la vie de peur que quelque chose de fâcheux ne lui arrivât s'il tardait. Il bondit donc dans le feu en souriant, le corps nu oint et parfumé, portant seulement un perizôma. Et l'on écrivit sur sa tombe :
"Ici repose Zarmanochegas, Indien de Bargosa (Baryzaga, Bharuch), qui a acquis par lui-même l'immortalité selon la coutume des Indiens."

73] Φησὶ γὰρ οὗτος ἐν Ἀντιοχείᾳ τῇ ἐπὶ Δάφνῃ παρατυχεῖν τοῖς Ἰνδῶν πρέσβεσιν ἀφιγμένοις παρὰ Καίσαρα τὸν Σεβαστόν· οὓς ἐκ μὲν τῆς ἐπιστολῆς πλείους δηλοῦσθαι, σωθῆναι δὲ τρεῖς μόνους, οὓς ἰδεῖν φησι, τοὺς δ´ ἄλλους ὑπὸ μήκους τῶν ὁδῶν διαφθαρῆναι τὸ πλέον· τὴν δ´ ἐπιστολὴν ἑλληνίζειν ἐν διφθέρᾳ γεγραμμένην, δηλοῦσαν ὅτι Πῶρος εἴη ὁ γράψας, ἑξακοσίων δὲ ἄρχων βασιλέων ὅμως περὶ πολλοῦ ποιοῖτο φίλος εἶναι Καίσαρι, καὶ ἕτοιμος εἴη δίοδόν τε παρέχειν ὅπῃ βούλεται καὶ συμπράττειν ὅσα καλῶς ἔχει. Ταῦτα μὲν ἔφη λέγειν τὴν ἐπιστολήν, τὰ δὲ κομισθέντα δῶρα προσενεγκεῖν ὀκτὼ οἰκέτας γυμνούς, ἐν περιζώμασι καταπεπασμένους ἀρώμασιν· εἶναι δὲ τὰ δῶρα τόν τε ἑρμᾶν, ἀπὸ τῶν ὤμων ἀφῃρημένον ἐκ νηπίου τοὺς βραχίονας, ὃν καὶ ἡμεῖς εἴδομεν, καὶ ἐχίδνας μεγάλας καὶ ὄφιν πηχῶν δέκα καὶ χελώνην ποταμίαν τρίπηχυν πέρδικά τε μείζω γυπός. Συνῆν δέ, ὥς φησι, καὶ ὁ Ἀθήνησι κατακαύσας ἑαυτόν· ποιεῖν δὲ τοῦτο τοὺς μὲν ἐπὶ κακοπραγίᾳ ζητοῦντας ἀπαλλαγὴν τῶν παρόντων, τοὺς δ´ ἐπ´ εὐπραγίᾳ, καθάπερ τοῦτον· ἅπαντα γὰρ κατὰ γνώμην πράξαντα μέχρι νῦν ἀπιέναι δεῖν, μή τι τῶν ἀβουλήτων χρονίζοντι συμπέσοι· καὶ δὴ καὶ γελῶντα ἁλέσθαι γυμνὸν λίπ´ ἀληλιμμένον ἐν περιζώματι ἐπὶ τὴν πυράν· ἐπιγεγράφθαι δὲ τῷ τάφῳ

Ζαρμανοχηγὰς Ἰνδὸς ἀπὸ Βαργόσης
κατὰ τὰ πάτρια Ἰνδῶν ἔθη ἑαυτὸν ἀπαθανατίσας κεῖται.
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Ce gigantesque tertre ceinturé de murailles marque l'emplacement d'Ébla (tell Mardikh), capitale d'un royaume actif dès le IIIe millénaire, à mi-chemin entre la Méditerranée et l'Euphrate. Sur la côte, notamment à Byblos, la présence de l'Égypte se maintient jusqu'au début du Ier millénaire comment témoignent le buste du pharaon Osorkon Ier (912 – 874), dédié à la Maîtresse de Byblos par le roi Elibaal.
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[L'Afrique (= la Libye) est entourée de mers, Hérodote IV-42 ], Sartre chapitre 2.

La Libye montre elle-même qu'elle est environnée de la mer, excepté du côté où elle confine à l'Asie. Nécos, roi d'Égypte, est le premier que nous sachions qui l'ait prouvé. Lorsqu'il eut fait cesser de creuser le canal qui devait conduire les eaux du Nil au golfe Arabique, il fit partir des Phéniciens sur des vaisseaux, avec ordre d'entrer, à leur retour, par les colonnes d'Hercule [Gibraltar], dans la mer Septentrionale [Méditerranée], et de revenir de cette manière en Égypte.

Les Phéniciens, s'étant donc embarqués sur la mer Érythrée [Mer Rouge], naviguèrent dans la mer Australe. Quand l'automne était venu, ils abordaient à l'endroit de la Libye [Afrique] où ils se trouvaient, et semaient du blé. Ils attendaient ensuite le temps de la moisson, et, après la récolte, ils se remettaient en mer. Ayant ainsi voyagé pendant deux ans, la troisième année ils doublèrent les colonnes d'Hercule, et revinrent en Égypte. Ils racontèrent, à leur arrivée, que, en faisant voile autour de la Libye, ils avaient eu le soleil à leur droite. Ce fait ne me paraît nullement croyable ; mais peut-être le paraîtra-t-il à quelque autre. C'est ainsi que la Libye a été connue pour la première fois.

Λιβύη μὲν γὰρ δηλοῖ ἑωυτὴν ἐοῦσα περίρρυτος, πλὴν ὅσον αὐτῆς πρὸς τὴν Ἀσίην οὐρίζει, Νεκῶ τοῦ Αἰγυπτίων βασιλέος πρώτου τῶν ἡμεῖς ἴδμεν καταδέξαντος· ὃς ἐπείτε τὴν διώρυχα ἐπαύσατο ὀρύσσων τὴν ἐκ τοῦ Νείλου διέχουσαν ἐς τὸν Ἀράβιον κόλπον, ἀπέπεμψε Φοίνικας ἄνδρας πλοίοισι, ἐντειλάμενος ἐς τὸ ὀπίσω δι᾽ Ἡρακλέων στηλέων ἐκπλέειν ἕως ἐς τὴν βορηίην θάλασσαν καὶ οὕτω ἐς Αἴγυπτον ἀπικνέεσθαι. Ὁρμηθέντες ὦν οἱ Φοίνικες ἐκ τῆς Ἐρυθρῆς θαλάσσης ἔπλεον τὴν νοτίην θάλασσαν· ὅκως δὲ γίνοιτο φθινόπωρον προσσχόντες ἂν σπείρεσκον τὴν γῆν, ἵνα ἑκάστοτε τῆς Λιβύης πλέοντες γινοίατο, καὶ μένεσκον τὸν ἄμητον· [4] Θερίσαντες δ᾽ ἂν τὸν σῖτον ἔπλεον, ὥστε δύο ἐτέων διεξελθόντων τρίτῳ ἔτεϊ κάμψαντες Ἡρακλέας στήλας ἀπίκοντο ἐς Αἴγυπτον. Καὶ ἔλεγον ἐμοὶ μὲν οὐ πιστά, ἄλλῳ δὲ δή τεῳ, ὡς περιπλώοντες τὴν Λιβύην τὸν ἥλιον ἔσχον ἐς τὰ δεξιά.
43. Οὕτω μὲν αὕτη ἐγνώσθη τὸ πρῶτον ...
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Oikouménè, un mot unique pour désigner le monde habité : les Grecs marquaient ainsi leur conscience de l'unicité du genre humain en dépit de la variété des peuples et des coutumes. Leur découpage en trois continents, en revanche, relève plus de la réflexion philosophique et mathématique que de l'observation géographique, et ils avaient parfaitement conscience du caractère artificiel d'un tel découpage. Pour l'historien qui parcourt à leur suite l'univers que pouvaient connaître à la fois les Grecs, les Indiens, les Arabes ou les Chinois, ce ne sont pas trois continents qui semblent s'articuler entre eux, mais plutôt cinq mondes qui se recouvrent partiellement. Le plus vaste peut-être, celui qui suscite le plus de fantasmes, c'est l'immense monde des steppes qui court de la Scandinavie à l'extrémité de la Sibérie, que l'on redoute autant à Rome et à Alexandrie qu'à Xi'an et à Bactres. Le monde subsaharien reste plus mystérieux pour tous, et les tentatives de circumnavigation de l'Afrique en dépit de quelques réussites probables, ne sont pas parvenues à en faire un monde familier, sauf sur quelques marges. Entre ces deux mondes courent les trois grands ensembles que j'ai la tentation de nommer les mondes des empires : le monde méditerranéen et proche-oriental que dominent successivement ou/et concurremment les Gréco-Macédoniens, Rome, les Perses (Achéménides puis Sassanides), les Parthes, de l'Atlantique à l'Iran oriental et à l'Asie centrale ; le monde de l'océan Indien, de la côte orientale de l'Afrique à l'Asie du Sud-Est, en passant par l'Arabie, l'Inde et ses bordures, la péninsule Malaise et les îles de la Sonde ; le monde chinois enfin, du Turkestan à l'Indochine, sur lequel les Han exercent longtemps une tutelle qui n'est pas que formelle.
Aucun de ces mondes n'est isolé, et tous mordent sur les voisins, créant ainsi ces zones que l'on a tendance à nommer des marges mais qui sont davantage des charnières, des zones de contact, riches de leur cosmopolitisme.
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Les relations entre la Méditerranée et l'Inde ne commencent pas avec la découverte des vents de mousson. Hérodote déjà parle de l'Inde, même s'il établit souvent une "confusion" entre l'Inde et l'Ethiopie. On sait par ailleurs que du poivre parvient à Athènes au IV°s av. J.-C., des perles indiennes au V°s, et l'on a trouvé une fleur de cannelier dans le grand sanctuaire d'Hera de Samos à la même époque. Mais rien de cela n'implique des contacts directs et encore moins fréquents. Les contacts directs remontent à l'époque d'Alexandre le Grand, dont les armées se sont arrêtées dans la vallée de l'Indus. La présence de royaumes grecs sur les hautes terres et au nord de l'Hindou-Kouch, à l'ouest et au nord des plaines indiennes, a permis de nouer des relations suivies dès la fin du IV°s av. J.-C., ce qui explique la bonne connaissance des aromates et des plantes indiennes cher Théophraste (371-288) notamment. A l'inverse, c'est à ces Grecs que les Indiens empruntent l'usage de la monnaie, et une partie de leurs monnayages imite ceux des rois grecs de Bactriane, puis ceux des royaumes indo-grecs du nord-ouest de l'Inde.
p. 146
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C'est en effet à partir de leurs copies et celles de Halifax que l'abbé français Jean-Jacques Barthélémy et l'Anglais John Swinton parvinrent simultanément, en 1754, à déchiffrer des correspondances entre les alphabets hébraïque et grec et à déchiffrer la langue, qui, à Palmyre, accompagne parfois le grec sur un même support. Ils montrèrent que le palmyrénien était une variante de l'araméen et appartenait au groupe des langues sémitiques occidentales, comme le phénicien ou l'arabe (sic)... Ce sont à ce jour plus de trois mille quatre cents inscriptions qui, toutes langues confondues, ont été relevées à Palmyre, parmi lesquelles celles en araméen forment 80% du total.

p. 202

(Note du lecteur : l'arabe est ordinairement classé parmi les langues sud-sémitiques, pas sémitiques occidentales).
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Sidon est, avec Tyr, la métropole incontestée de la Phénicie. Sa richesse repose sur le commerce maritime, les productions de son terroir, ses industries, notamment celle de la pourpre et du verre. Ses ports sont fréquentés par les marchands de l’Orient et de la Grèce.
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Les dieux sont plutôt familiers, et bien présents parmi les hommes. Les dieux de la Syrie et ceux de Palmyre en particulier faisaient volontiers des dédicaces en l'honneur de tel ou tel fidèle remarquable, notamment lorsqu'il s'était montré généreux envers la divinité. On peut en donner un exemple : une dédicace datée de février 64 et provenant du sanctuaire d'Allat consacre la statue d'un certain Shalamallat par la déesse elle-même et les Benè Ma'zin, la tribu associée à ce sanctuaire, "parce qu'il a entrepris de construire et a fait des offrandes". Cette pratique devait être difficile à comprendre pour les Grecs, et un autre texte, provenant du sanctuaire de Nabû, traduit bien cet embarras. En effet, si le texte araméen se déploie comme dans le texte que l'on vient de mentionner, précisant que les déesses Herta et Nanaï et le dieu Rasaf, ensemble avec leurs prêtres, ont dédié la statue d'un certain Ogeilû, la version grecque en revanche édulcore. Dans cette version, c'est sur l'ordre des divinités ... que les prêtres ont érigé la statue ... Le résultat est certes le même, mais le sens diffère néanmoins quelque peu et rend les dieux moins proches des fidèles.

p. 122
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La place importante accordée au sport s'explique naturellement par le rôle qu'il joue dans l'identité grecque. Faire du sport dans la nudité héroïque ou athlétique apparaît comme la caractéristique même du Grec. Les Juifs pieux de Jérusalem ne s'y sont pas trompés, qui vitupèrent contre ceux qui se précipitent au gymnase lorsque retentit le gong annonçant le début de la distribution d'huile.
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Personne aujourd’hui ne peut prétendre maîtriser la totalité des langues anciennes jadis parlées de l’Atlantique à l’Indus, voire à la mer de Chine, et qui ont laissé, d’une manière ou d’une autre, des traces utilisables par l’historien.
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Si l'hellénisation de l'Asie Mineure emprunte principalement la voie de l'urbanisation ou plutôt de la « poliadisation », la cité grecque ne reste pas immuable. Cette communauté dont le rêve a longtemps été l'autarcie se trouve désormais confrontée à des structures qui la dépassent de beaucoup : qu' elle soit à l' extérieur ou à l' intérieur d'un royaume, d' une ligue ou d' une province romaine, la cité grecque ne peut conserver telles quelles l'indépendance et la souveraineté qui, en réalité, n'avait jamais été le privilège que des plus grandes.
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L’Empire perse achéménide prit le parti de faire de l’araméen, langue de la plupart des habitants de Syrie et de Mésopotamie, la langue de la chancellerie impériale, ce qui acheva d’en faire la grande langue de communication du Proche-Orient.
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La propagande hostile d’Octave, soigneusement relayée par les poètes contemporains tels Virgile, Horace et Properce, poussa nombre d’historiens à dévaloriser Cléopâtre en réduisant sa biographie à une série d’aventures galantes et de gestes spectaculaires, sans portée politique durable.
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Sur l'inefficacité du racket fiscal,

"Ces mérismoi, qui contribuent à accroître la pression fiscale sur ceux qui restent, apparaissent sous Trajan, ce qui montre que, lorsque celui-ci supprime l'affermage de certains impôts directs, il se soucie moins de ménager les contribuables que de mieux faire rentrer l'impôt." (p. 413)
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Si l'on est capable de fixer avec une relative certitude de moment de sa naissance, on ne sait rien de son enfance, de son éducation, de sa formation. Des doutes importants subsistent sur son statut (fille légitime ou non), et on ne la découvre réellement que lorsque son père l'impose comme reine associée à son frère.
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Les difficultés qu'affrontent le biographe sont redoutables. Je ne crois pas excessif d'affirmer que Cléopâtre compte parmi les personnages les plus connus de l'Antiquité, sans aucun doute la femme à laquelle a été consacré le plus grand nombre d'ouvrages en tout genres, pas très loin derrière Alexandre le Grand et César - je laisse de côté Jésus qui appartient à un autre monde -, bien loin devant Périclès, Auguste ou Constantin.
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