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Critiques de Max Allan Collins (51)
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Loterie en noir et blanc

Le célèbre Eliott Ness fut recalé par Hoover en personne lorsqu'il demanda à intégrer le FBI.

A la fin de la Prohibition, il fut envoyé à Cleveland, où il devint le directeur de la Sécurité Publique. C'est donc dans cette ville du Midwest que se déroule l'intrigue de Loterie en noir et blanc, où Ness, fort de ses exploits contre Al Capone, et toujours soucieux de faire le ménage au sein des forces de l'ordre s'attaque aux loteries clandestines tenues par Lombardi et Scalise , du gang de Mayfield Road qui gère les machines à sous truquées dans les ghettos de Cleveland.



Loterie en noir et blanc est apparemment le dernier polar d'une série consacrée à l'Incorruptible et signée Max Allan Collins, qui s'ouvre avec Ça sent la rousse, et se poursuit avec le Boucher de Cleveland, et La Mafia ne passera pas !

Commencer par le petit dernier n'est absolument pas gênant pour suivre une enquête au long cours dans les ghettos noirs de la ville, des années 1933 à 1939, aux côtés de Ness et de Toussaint Johnson, policier noir vétéran de la Compagnie du 9e bataillon du 372e régiment d'infanterie qui s'est illustré en France à la fin de la première guerre. La fine équipe tente de mettre un terme aux agissements des mafieux italiens et des policiers corrompus. Et comme nous sommes à Cleveland dans les années 30, le lecteur prendra aussi plaisir à croiser Katzi, un jeune journaliste afro-américain, ancien détenu devenu journaliste au Call and Post, inspiré de Chester Himes, natif de la ville. Bref, c'est bien documenté, et plaisant à lire.
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La course au sac

Quand on s'est fait un ennemi du numéro deux de la mafia de Chicago, on vit forcément dangereusement. Nolan le sait bien, lui qui a défié l'autorité de Charlie, l'a ridiculisé, humilié au point qu'il en a perdu sa position privilégiée. Nolan a payé dans sa chair cette inimitié et il ne compte plus, ni les balles qu'on lui a retirées du corps, ni les fois où il est passé à côté de la mort. Sa carrière aussi en a pris un coup. Alors qu'il se voyait à la tête d'un grand restaurant, il a du quitter Chicago, abandonner ses rêves de grandeur et vivre de casses de banque et de cambriolages.

Mais tout cela fait partie du passé et sa vie a repris des couleurs depuis le décès accidentel de Charlie. Nolan est revenu dans les bonnes grâces de la Famille qui lui a confié la gestion du Tropical Motel, un complexe hôtel-restaurant-boîte de nuit, une affaire florissante qui n'est que la première marche vers la gloire. Après un an de probation, l'heure est venue pour Nolan de vraiment s'associer avec la Famille, en investissant ses 400000 dollars dans le restaurant très chic qu'il rêve de diriger. Fruit d'un casse, cette petite fortune l'attend bien au chaud dans le coffre d'un ami antiquaire d'Iowa City. Mais, le jour où il doit aller récupérer sa part, la boutique est braquée, ses dollars s'envolent et John, le neveu de l'antiquaire est enlevé. Flanqué d'un homme de main de la mafia, Nolan se lance à la poursuite du butin.



Un roman de truands sans fioritures, une histoire de haine et de vengeance où on trahit, on vole, on tire dans tous les sens. Max Allan Collins fait le job sans s'embarrasser d'un quelconque style. Un personnage est introduit, il en fait une description physique détaillée, s'attarde sur sa tenue vestimentaire et le fait entrer dans la ronde. Ensuite, place à l'action, aux nombreux dialogues et à une intrigue qui se déroule sans temps morts. Pléthore de truands, peu d'innocents, les personnages ne font pas dans la dentelle et l'auteur non plus dont le sens du récit nous fait penser à une sorte de parodie de roman mafieux. Ce n'est pas de la grande littérature mais c'est divertissant.
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Dick Tracy

C’est dingue ce que l’on peut trouver dans ses fonds de tiroir. J’ai ressorti ce petit régal de livre policier à l’ancienne.



Dans un hangar, cinq gangsters passent le temps en jouant au poker. Une voiture entre en trombe et les joueurs de cartes se font dézinguer par Bas D’Plafond un tueur à gages.

Cette scène affreuse a été observée par le Kid, un p’tit gars d’la rue, pickpocket de profession.

Afin de prendre la suprématie sur les autres gangs de la ville, BigBoy fait tuer Mannliss le Lippu.

Dick Tracy, policier intègre et efficace essaye de faire tomber BigBoy mais il tombe dans un piège…



- Un petit bijou de texte que n’auraient pas renié Michel Audiard ni Frédéric Dard ;

- Une intrigue tout à fait dans le genre « des tontons flingueurs » (le gros méchant qui veut prendre la place de tout le monde mais qui va se faire avoir par le meilleur policier de la ville) ;

- Un super policier qui passe au travers de tous les coups ;

- Un rythme aussi effréné que les rafales de mitraillette ;

- Surnom des personnages très cocasses : Pois-Chiche, Bas D’Plafond, le Marmonneux et j’en passe …



Bref, tout est réuni pour passer un super moment. Je pense qu’il sera peut-être difficile de trouver ce livre mais si vous pouvez mettre la main dessus alors, n’hésitez pas, lisez-le !
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Les sentiers de la perdition, tome 1

Cet hiver-là, en 1930, un an après le début de la dépression, la prohibition et le crime organisé étaient les maîtres-mots. Chicago était alors dirigé par le puissant Al Capone tandis que la zone du triangle, réunissant Rock Island, Moline et Davenport, étaient sous l'emprise de John Looney, un ancien avocat autodidacte. Michael O'Sullivan travaillait pour lui. Vétéran de la guerre, ses enfants et sa femme ne savaient pas exactement ce qu'il faisait pour lui. Il est surnommé l'ange de la mort. Un jour, il part en mission avec Connor, le fils du patron. Malheureusement, Michael Junior, l'aîné de O'Sullivan, s'est caché dans la voiture. Connor a la gâchette facile, les affaires tournent mal et ils règlent vite leurs comptes, sous les yeux du garçon. Son père le rassure et lui fait promettre de ne rien dire à sa maman. Le lendemain, il doit aller livrer un message à Tony Lococo de la part de John Looney, dans un casino. Remarquant très vite qu'il est tombé dans un piège puisque le message demandait d'éliminer O'Sullivan, il dégaine et tout finit dans un bain de sang. Plusieurs personnes trouvent la mort. Se doutant que quelque chose ne va pas, il s'en retourne chez lui. Il découvre alors l'ampleur du carnage: sa femme et son plus jeune fils ont été tués. Son aîné revient d'un anniversaire, se rend compte du malheur qui vient de le frapper, se rassure en voyant son papa près de lui. Mais, pour ces deux hommes, seule la fuite pourra les sauver avant de se venger...



Max Allan Collins nous offre ici un album digne d'un film! Ha, bon le film est déjà sorti? Et moi qui pensais retrouver Tom Hanks dans ces pages! La déception...

Avec ou sans Tom Hanks, cet album hors pair ne fait pas dans la demi-mesure. Gang à tous les coins de rue, prohibition, règlements de comptes, vengeance... tout ça dans un climat hautement dangereux, cet album avec son anti-héros, ses ambiances sombres et malsaines et ses rebondissements porte un regard réaliste et original sur cette période. Avec une narration surprenante puisque c'est Michael Junior qui nous raconte l'histoire de son père, on s'attache très vite aux personnages. Tel un polar, il dépeint avec justesse la noirceur du milieu, les liens du sang, les trahisons et l'esprit de vengeance. Avec un graphisme assez impressionnant, des dessins au plus proches de la réalité, un trait hachuré et vigoureux et un noir et blanc de toute beauté, Rayner a su mettre en lumière cette sombre époque de l'histoire.



Les sentiers de la perdition... à emprunter...
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Windtalkers

Un roman influencé par le scénario du film écrit par John Rice et Joe Batteer, et inspiré de faits réels peu connus en Europe. Le récit est bien documenté . Tous les renseignements liés au Code Navajo furent classés top secret et par conséquent l'existence même des radio-codeurs. En 1969, avec l'avènement de l'informatique , le code Najavo devint obsolute et le gouvernement américain leva le secret du code et l'existence des radios codeurs.

Un roman de guerre puissant qui dit aussi l'amitié et la fraternité des soldats.
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Les sentiers de la perdition, tome 1

La curiosité est un très vilain défaut et un jeune gamin va en faire l’amère expérience en suivant, en stoemelings (en cachette), son père, tueur pour John Looney, le boss de la pègre locale.



Le gamin ne savait pas ce que faisait son père, il ne pensait pas à mal, mais le voilà témoin d’un règlement de compte que commet Conner Looney, le fils du boss.



Ce qu’il se passe après sera la conséquence de la méfiance de Conner pour ce témoin, court sur pattes, même si son père se portera garant pour lui.



Ce comics se dévore avec des pauses, tant il est sombre, noir, violent et qu’il fait tout de même plus de 200 pages ! Croyez-moi, les chemins de la perdition, vous allez les prendre tous avec Michael O’Sullivan, qui va y entraîner son gamin, parce qu’il n’a pas le choix, parce qu’il faut se venger, parce qu’il faut frapper là où ça fait le plus mal à la pègre.



Ah oui, petite précision, nous sommes en 1930, en pleine période faste de la prohibition, la Grande Dépression étant aussi passée par là et toujours bien présente. L’avantage, c’est qu’il est plus facile d’entrer en clandestinité à cette époque-là, puisque pas de GPS pour vous pister, pas de carte bancaire, pas d’internet…



Dans des tons tout en noir et blanc, ce comics intrigue, par ses dessins, assez sombres, pas toujours très détaillés (parfois, j’ai hésité pour des visages), alors que d’autres semblent avoir été fait sur images réelles, comme avec les villes.



Nous sommes dans une histoire de vengeance, classique, basique, mais au moins, l’auteur a évité le manichéisme. Michael O’Sullivan, alias l’Ange de la mort, n’est pas un enfant de chœur, il sait ce qu’il fait et les cadavres vont se ramasser à la pelle.



Dans ce comics, c’est le crime organisé, la pègre, qui est mise en avant, sous les projecteurs et John Patrick Looney est un gangster qui a réellement existé. Mélangeant la fiction avec la réalité, l’auteur nous montre aussi une relation père fils, même si le père entraînera son fils sur ces fameux sentiers de la perdition.



Un comics à découvrir, car il met en scène une vengeance bien huilée : celle d’un homme qui connaît les rouages de la pègre et qui sait comment les toucher là où ça fait le plus mal : le fric ! Le suspense est maitrisé, les tensions sont à leur comble et on a envie de savoir comment tout cela va se terminer… Mal, on s’en doute bien…



PS : Les deux autres tomes qui suivent (02 – Sur la route / 03 – Retour à perdition) ne sont pas une suite. Le tome 2 est composé de plusieurs épisodes qui s’intercalent dans le récit du premier tome, durant leur cavale. Il n’est pas mal, mais ne vaut pas le premier. Il permet, par contre, d’éclairer un peu plus le personnage de l’Ange de la mort (Michael O’Sullivan). Par contre, le tome 3 concerne le petit-fils de Michael O’Sullivan et pour moi, il est à oublier (dessins affreux, récit factuel, aucune émotions dans le personnage). Ils ne feront pas l’objet d’une critique.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les sentiers de la perdition, tome 1

J’avais lu cette BD il y a longtemps, avant même la sortie du film qui en a été tiré. Elle m’avait laissé un souvenir particulièrement fort et je regrette que la relecture ne soit pas exactement à la hauteur de mon souvenir - tout en restant, ceci dit, une excellente BD.

L’histoire est forte et dure mais est tout de même un peu monotone et répétitive. Toutefois, on se prend au jeu et je me suis demandé si elle n’était pas réellement tirée de faits réels.

La narration est très rigoureuse et bien pensée.

Le narrateur, Michaël -le fils d’un tueur de la Mafia-, raconte l’histoire telle qu’il s’en souvient et quand la scène se passe s’en lui, il raconte ce qu’il en déduit ou, privilège de la personnalité « historique » (mais de fiction, entendons-nous bien) de son père, ce que les historiens de la Mafia en pensent.

Le dessin est très figuratif, les traits sont tellement réaliste, détaillé et expressif, qu’on pourrait le croire travaillé d’après photographie.

Toutefois, dans l’ensemble, le rendu est parfois inégal (notamment au niveau du rendu des visages) mais ne nuit pas à la lecture ni au magistral du traitement noir et blanc très travaillé dans des techniques différentes et donnant des effets d’ombres et de lumières particulièrement puissants. Certaines planches sont tout simplement à couper le souffle.

Et puis, il y a le final (qui est différent de celui du film, si je me souviens bien) et quel final !

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Le journal du Parrain

Entre deux gros romans, une courte histoire est comme une respiration. Les éditions Ombres noires proposent régulièrement des petits romans noirs, novellas de moins de 100 pages. Avec le petit plus qui fait la différence : une interview de l’auteur à la fin du livre, pour apporter un éclairage intéressant sur le récit.



Le journal du Parrain est une courte intrigue du détective privé Mike Hammer, rendu mondialement célèbre par Mickey Spillane, depuis les années 50 jusqu’aux années 90 (et par les adaptations ciné et TV).



Ce récit inédit a été débuté par Spillane et repris par Max Allan Collins qui en a achevé l’écriture (à la demande du géniteur de Hammer).



L’action se déroule au milieu des années 80, et on y retrouve l’ambiance « à l’ancienne » de ces polars mettant en scène des détectives privés d’une époque révolue. Courte intrigue, mais ambiance immédiatement immersive pour une enquête assez éloignée des habituelles histoires de Parrain.



Mickey Spillane avait écrit uniquement la scène d’introduction et Max Allan Collins a fait preuve d’imagination tout en se mettant dans la peau de l’auteur originel (avec respect, mais sans chercher à le singer). Ça nous donne un sympathique moment de lecture, bien mené, avec une chute intelligente et une atmosphère une peu surannée mais intemporelle. Belle initiative que de nous avoir proposé ce histoire.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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La Polka des polluants

Une jeune femme, rentrée travailler dans sa ville natale pendant les vacances universitaires, se suicide. Son petit ami, Crane, lui aussi étudiant en journalisme, se rend à son enterrement. Très vite, il apprend que sa petite amie n'est pas la seule personne à s'être donné la mort récemment. Bizarrement, cette petite bourgade du New Jersey présente un taux de suicide beaucoup plus élevé que la normale. Et, coïncidence étrange, tous les suicidés travaillaient chez Kemco, une entreprise de produits chimiques. Crane commence à douter de la vérité officielle. D'autant plus qu'il rencontre Boone, une contestataire qui enquête sur Kemco en vue d'écrire un livre. Ensemble, ils vont essayer de découvrir la vérité.



Ce petit polar n'est pas exempt de défauts. Tout d'abord, le roman est très linéaire, que ce soit dans l'intrigue ou le style. Il y a également pas mal de maladresses : le personnage du flic sans intérêt, la relation entre Crane Boone qui donne lieu à des redondances...



Cependant, "La polka des polluants" est une lecture agréable. La modestie du roman est plutôt rafraichissante. D'autant plus que cette absence de prétention n'en fait pas un divertissement idiot. Le récit permet à l'auteur d'évoquer le thème toujours brûlant des déchets de l'industrie chimique. Dans la lignée des thrillers paranoïaques des années 70, le roman évite l'écueil d'un conspirationnisme exagéré.

Par ailleurs, le roman réserve quelques très bons moments, en particulier le passage, éprouvant pour quiconque a un petit côté claustrophobe, où le héros est enfermé dans un fût pour produits chimiques et enterré vivant.
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Ms Tree, tome 1

Ce tome contient une saison complète qui ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage pour être compréhensible. Il contient les numéros 7 & 8 de Ms. Tree Quarterly, ainsi que Ms. Tree Special 9, initialement parus en 1992, écrits par Max Allan Collins, dessinés et encrés par Terry Beatty, avec une mise en couleurs réalisée par Tom Zukio, puis par Eric Kachelhofer. Il comprend une introduction d'Allan Collins évoquant l'historique éditorial de la série, et expliquant pourquoi il a choisi de commencer les rééditions chez Titan Comics par ces épisodes qui ne sont pas les premiers. Il se termine avec une histoire en prose (10 pages) de Ms. Tree écrite par Collins.



Michael Tree est couchée dans son lit en train de rêver tranquillement. Elle rêve que son mari est encore en vie et lui fait l'amour. Dans le même temps, un tueur armé d'un pistolet pénètre chez elle par effraction. Michael Tree est réveillée par la sonnerie du téléphone, quelqu'un qui la prévient qu'un assassin et chez elle. Ms. Tree prend son arme à feu dans le tiroir de la commode et attend derrière la porte. L'assassin rentre dans sa chambre et tire dans le lit. Elle l'abat de 4 balles en pleine poitrine. Il n'est pas mort et porte ses mains à la gorge de Michael. Elle lui décoche un bon coup de genou dans les joyeuses, récupère son pistolet et l'abat d'une balle en pleine tête. Elle appelle la police et le lieutenant Rafe Valer est là peu de temps après avec ses hommes. Ils évoquent les ennemis de Michael Tree, en particulier la famille Muerta, impliquée dans le crime organisé. Le lendemain, Michael Tree décide de rendre visite à Dominique Muerta, la cheffe de la famille, au siège social de son entreprise Muerta Entreprises international. Dominique Muerta explique à Ms. Tree que c'est elle qui a loué les services de l'assassin, et également elle qui l'a avertie. Elle évoque la relation romantique qui unit sa fille Lisa Muerta au fils de Michael Tree, le défunt mari de la détective privée. Elle lâche le morceau : dans deux ans, les entreprises Muerta auront quitté la sphère du crime organisé pour ne plus mener que des affaires légales. Elle souhaite embaucher Michael Tree comme responsable de la sécurité.



La réponse de Michael Tree ne fait pas attendre : un bon coup de poing dans le visage de Dominique Muerta, ce qui la rend inconsciente quelques instants. Ms. Tree se rend dans ses propres bureaux, ceux de son agence de détective Tree Investigations Inc. En fin de journée, elle indique à la secrétaire Effie qu'elle peut rentrer chez elle. Au même moment, Dominique Muerta indique à sa secrétaire Evalyn qu'elle peut rentrer chez elle. Puis elle reçoit son neveu Don Donnie, et ils évoquent le refus de Michael Tree ainsi que son coquard. Don Donnie prend congé de sa tante. Peu de temps après, une personne pénètre dans le bureau de Dominique Muerta et l'abat de 4 balles tirées avec un pistolet muni d'un silencieux. Le lendemain, le lieutenant de police Rafe Valer vient informer Ms. Tree de l'assassinat de Dominique Muerta et lui demander si elle y est pour quelque chose. Une fois qu'il est parti, Mike Tree pose la même question à sa belle-mère. Contre l'avis de tout le monde, Ms. Tree assiste aux obsèques de Dominique Muerta. À la fin de la cérémonie, Lisa Muerta lui demande d'enquêter sur la mort de sa mère Dominique pour découvrir l'assassin. Ms. Tree accepte.



Si le choix de l'auteur ne pas commencer la réédition par le début peut surprendre, il fait sens à la lecture du tome : aucun souci pour comprendre, et une histoire formant un tout. Au début des années 1980, de petits éditeurs apparaissent aux États-Unis : le lecteur peut entendre parler de séries qu'il ne voit jamais parce qu'elles ne sont pas bien distribuées. En 1990, DC Comics reprend la publication de Ms. Tree qui devient accessible à tout le lectorat, après avoir été publiée par Eclipse Comics, Aardvark Vanaheim et Renegade Press. Les numéros présents dans ce recueil proviennent de la période DC. Max Allan Collins a expliqué dans des interviews qu'il a conçu Ms. Tree comme une réplique de la secrétaire Velda qui se serait mariée avec son patron Mike Hammer, privé dur à cuire créé par Mickey Spillane en 1947. Le premier épisode a été publié en 1981. Le principe de la série est simple Michael Tree (son père lui a donné un drôle de prénom) a été mariée à un détective privé (lui aussi prénommé Michael), ancien policier, assassiné par un tueur à la solde de la famille Muerta. Ms. Tree a répliqué en abattant Dominic Muerta auquel a succédé Dominique Muerta. Ms. Tree s'occupe de temps à autre du fils de son défunt mari : Mike (c'est bien sûr le diminutif du même prénom). Elle est à la tête d'une agence de détectives privés qui emploie Roger Freemont, Dan Green et la secrétaire Effie. Elle réalise des enquêtes et se frotte souvent à la famille Muerta, en l'occurrence Don Donnie Muerta.



La narration de Max Allan Collins est assez sèche et factuelle, et les dessins de Terry Beatty sont à l'unisson. L'artiste ne fait pas dans la fioriture : un détourage avec un trait de contour appuyé, des silhouettes simplifiés, des décors simplifiés (mais un taux d'arrière-plans vides assez faible), des expressions de visage assez basiques mais variées. Dans un premier temps il se dégage une impression de banalité un peu fade des histoires. Michael Tree enquête sur un meurtre ou un enlèvement, rencontre un ancien copain, retourne tabasser ou intimider Don Lonnie Muerta dont l'organisation de sécurité est toujours défaillante, et elle se conduit comme une personne prompte à faire usage de la violence, sans oublier la prise de bec avec son beau-fils. Elle passe d'un environnement en toc à un autre : son bureau sans personnalité, une chambre d'hôtel banale, un restaurant à la décoration en toc, un parking souterrain anonyme, le bureau fonctionnel de Don Lonnie (Ah si, une table basse qui sort un peu de l'ordinaire), une grange en carton-pâte, un escalier avec une rampe pour tout élément remarquable, un pavillon de banlieue industriel, etc. Les tenues vestimentaires appartiennent majoritairement au registre fonctionnel, avec toujours le même costume pour Don Lonnie, toujours le même imperméable pour Ms. Tree (sans oublier ses gants… Ah si une fois elle en perd un dans l'escalier avec la rampe) et ses chaussures à talon. Les personnages présentent une identité graphique tout aussi simple, mais assez variée pour qu'ils soient immédiatement identifiables : le catogan de Don Lonnie, la frange de Michael Tree, la coupe en brosse de Mike, la petite bouclette d'oncle Frankie. Les silhouettes donnent une sensation entre l'esquisse et des proportions parfois juste un peu mal maitrisées. Et pourtant…



Pourtant, ce n'est pas mauvais : ça se lit tout seul, ce n'est pas fade, et le lecteur finit par s'attacher à Michael Tree. Elle n'est pas parfaite. Il est évoqué à plusieurs reprises qu'elle a fait un séjour en maison psychiatrique, et elle a le coup de poing facile, sans être systématique. Elle est aussi directe que les dessins et le scénario. D'une certaine manière, la narration donne l'impression d'être l'expression de Ms. Tree, de sa façon de se comporter et de voir le monde. Elle a une vision assez simple du monde, qui ne s'embarrasse pas des détails ou de finesse. Il est difficile de ne pas ressentir de l'empathie vis-à-vis d'une personne aussi nature. Son imperméable et ses gants ne donnent pas l'impression d'être un costume (comme celui d'un superhéros) : bien sûr ils donnent une identité visuelle forte au personnage, mais le lecteur voit bien qu'il s'agit d'une tenue pratique pour elle. Il n'y a pas de raison pour qu'elle en change. Petit à petit, le lecteur sent apparaître une forme d'affection pour cette dame costaud, qui sait manier les armes à feu et qui va de l'avant quoi qu'il lui arrive (et pourtant elle encaisse, et pas que des coups). Avec cette narration cash et sans afféterie, Michael Tree gagne progressivement en épaisseur, devenant une vraie personne, avec son caractère, ses forces et ses faiblesses. Elle commet des erreurs et se fait balader, ce qui ne l'empêche de progresser et d'éprouver des émotions.



Le lecteur constate que Max Allan Collins n'a pas exagéré dans son introduction : il s'agit bien d'une saison complète, copieuse et cohérente. Ms. Tree se retrouve confrontée à l'appât du gain, à l'usage de la force pour imposer sa volonté, à la violence pathologique, à l'abus de faiblesse, au crime organisé dans ce qu'il a de plus terre à terre. La cohérence de la narration visuelle, de l'intrigue et de la personnalité de Michael Tree finit par convaincre le lecteur et le transporter dans ce monde très quotidien, à côtoyer des individus très humains, que ce soit le pragmatisme de Michael Tree, ou la bassesse ordinaire (parfois meurtrière) de ses ennemis. En proscrivant la dramatisation facile et le spectaculaire tape-à-l'œil, Max Allan Collins & Terry Beatty se montrent très convaincants, et le lecteur finit par croire en l'existence de cette femme à la fois ordinaire, et à la fois unique en son genre.



Voilà un comics fort étrange qui ne paye pas de mine et qui semble proposer des histoires convenues et sans éclat en misant tout sur une femme forte à la fois physiquement et mentalement. Le début de la lecture conforte cette impression : des enquêtes banales avec des personnages visuellement ordinaires. Séquence après séquence, le lecteur sent qu'il développe un lien d'affection et de respect pour Michael Tree, qu'elle s'incarne au fur et à mesure, comme une amie un peu brusque mais très attachante, évoluant dans un milieu particulier, dans une Amérique banale et ordinaire.
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Loterie en noir et blanc

En 1938, le ville de Cleveland est ravagée par une impitoyable guerre de gangs entre Noirs et Italiens pour le contrôle des loteries clandestines de l'East Side. La police est bien trop corrompue pour pouvoir y mettre un terme. Massacres et règlements de comptes de succèdent jusqu'à ce qu'intervienne un agent fédéral qui a déjà largement fait ses preuves à Chicago, le célèbre Eliot Ness et ses Incorruptibles. Les deux parrains Sal Lombardi et Angelo Scalise vont voir leur empire assez rapidement démantelé.

Un roman classé comme policier, mais qui reste très proche du roman historique. Il ne raconte pas une intrigue policière classique avec meurtre à élucider, mais retrace sous forme de fresque huit années du combat acharné d'un homme contre la pègre. Le lecteur y découvre à la fois les mécanismes de l'intimidation, de la prise de contrôle d'un quartier ou d'une ville entière avec la complicité d'hommes politiques véreux et la réplique d'une police épurée de ses pires éléments et remise dans le droit chemin par un homme intègre. Ce combat qui semblait perdu d'avance au début, bascule et se termine par un happy end classique : le bien triomphe du mal. Agréable et facile à lire grâce à une prose fluide et vivante, ce livre est à la fois distrayant et instructif car cette histoire semble inspirée de faits réels. Au détour d'une page, on y rencontre même un certain Chester Himes.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les sentiers de la perdition, tome 1

Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, initialement parue en 1998. Cette histoire a été adaptée en film : Les Sentiers de la perdition réalisé par Sam Mendez, avec Tom Hanks.



Des années après les faits, Michael O'Sullivan junior se souvient de son enfance et raconte ce qui s'est passé lors de l'hiver de 1930. Il habitait alors à Rock Island, l'une des 3 grandes cités de la région avec Moline et Davenport dans l'Illinois. Alors que la Grande Dépression s'est installée et que la Prohibition est toujours en vigueur, la famille O'Sullivan (Michael le père, Annie la mère, et leurs 2 enfants Michael junior et Peter) reste prospère grâce au travail du père. Ce dernier se sert des compétences qu'il a acquises pendant la première Guerre Mondiale, et il les a mises au service de John Looney (et Conner son fils), le parrain de la pègre de la région. Un jour Michael Junior se cache dans la voiture de son père pour découvrir son métier ; la révélation est assez difficile à assimiler. Peu de temps après, les 2 Michael (le père et le fils) sont obligés d'entrer en clandestinité pour échapper à la pègre.



Dans la copieuse introduction (8 pages de texte, dans l'édition anglaise), Max Allan Collins (en abrégé MAC) explique la genèse de cette histoire. Il souhaitait parler de la pègre de la région (une Amérique plutôt rurale) à cette époque et mettre en scène une relation père-fils. Pour cette dernière il indique s'être inspiré d'Ogami Itto et son fils Daigoro dans le manga Lone Wolf & Cub. Les circonstances obligent Michael senior à emmener son fils lors de sa mission de vengeance contre la pègre. MAC reprend les caractéristiques d'Ogami Itto, un individu peu bavard, à la loyauté indéfectible, et à la détermination inflexible. Il reprend en particulier les capacités incroyables de combattant hors pair, capable d'exterminer plusieurs adversaires malgré le handicap du nombre. De son coté, Michael junior est plus âgé que Daigoro au début du manga, et il semble accepter assez facilement la tragédie dont il est la victime. Finalement la description des relations entre le père et le fils reste très basique et constitue un centre d'intérêt très mineur dans l'histoire.



La deuxième composante du récit est l'évocation du milieu du crime organisé dans ces années. Le début accroche immédiatement le lecteur avec une synthèse en 4 pages des activités de John Patrick Looney, gangster ayant réellement existé. En quelques cases, MAC évoque les activités illégales et les chantages pratiqués par Looney pour faire de l'argent et se maintenir hors d'atteinte des représentants de la loi. Au fur et à mesure des pérégrinations des O'Sullivan, ils côtoient le temps de quelques pages d'autres figures emblématiques de cette époque dont Eliot Ness. Mais là aussi, le lecteur reste un peu sur sa faim. Pour commencer, MAC accommode un peu les faits à sa sauce pour les besoins de son récit. Par exemple les dates d'activité de John Looney sont un peu décalées par rapport à la réalité. Ensuite, MAC semble posséder une solide connaissance du développement et de l'enracinement du crime organisé aux États-Unis, mais finalement il s'en sert peu. Le lecteur ne doit pas s'attendre à une immersion aussi documentée que la série Ce qui est à nous de David Chauvel. Il est même vraisemblable qu'une connaissance préalable de l'histoire du crime organisé aux États-Unis dans cette période du vingtième siècle permette de mieux apprécier les allusions qui y sont faites.



Heureusement il reste cette histoire de vengeance bien construite qui n'a rien de manichéenne ou de facile. MAC emmène son lecteur aux cotés des O'Sullivan pour découvrir comment le père aux abois se sert de sa connaissance du milieu pour parvenir à son but. Les cellules de texte contenant la voix off du fils racontant ses mémoires permet au scénariste d'ajouter une touche de destin implacable et inéluctable qui renforce habilement la tension dramatique, sans révéler l'issue du récit.



L'intégralité du récit est illustrée par Richard Piers Rayner (en abrégé RPR), en noir & blanc (sans utiliser de nuances de gris), dans un format demi-comics. Ce format plus petit que d'habitude implique une mise en page sur la base de 3 ou 4 cases par page en moyenne. Le style de RPR s'apparente au photoréalisme avec un niveau de détails moyen, et un gros travail d'effectué sur la représentation des contours. Dès la deuxième case, l'oeil du lecteur est arrêté par une vue en plongée d'une artère de Rock Island. RPR a vraisemblablement travaillé d'après une photographie pour obtenir cette impression d'authenticité historique. Mais il ne s'est pas contenté de tracer à partir de la photographie en simplifiant quelques textures, il a gardé les formes les plus significatives, et travaillé sur les surfaces noircies. Le résultat est à la fois totalement fidèle à la réalité, et beaucoup plus intense du fait de ce travail graphique. Il dispose également d'un regard élaboré pour choisir ses cadrages. Chaque case est d'une lisibilité immédiate, ce qui ne l'empêche d'y glisser des détails significatifs qui permettent de transformer chaque lieu en un endroit spécifique et habité, loin d'une évocation à grands traits sans personnalité.



Il applique également cette méthode aux personnages : travailler à partir de références photographiques pour épurer les contours et accentuer les contrastes par le biais d'aplats de noir. À nouveau cette technique fait des merveilles pour créer des apparences visuelles marquantes pour chaque personnage. RPR accomplit également un travail incroyable pour figurer les ombres et les textures sur les visages. Il a recours aussi bien aux aplats de noir, qu'à de fines lignes horizontales mises côte à côte, ou des traits fins entrecroisés, ce qui aboutit à des expressions intenses et un travail sur la lumière digne d'un grand chef opérateur.



Max Allans Collins et Richard Piers Rayner racontent une histoire de vengeance palpitante dans une Amérique plongée dans la Dépression et la Prohibition. Le suspense ne faiblit pas du début jusqu'à la fin, mais le lecteur pourra regretter que cette histoire ne soit finalement que ça. Le début faisait miroiter une fresque plus ambitieuse sur l'histoire du crime organisé, et une étude psychologique plus réaliste sur les liens entre le père et le fils. Max Allan Collins a donné 2 suites à ce récit : "Sur la route" et "Retour à Perdition".
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Les sentiers de la perdition, tome 1

États-Unis, 1930. Michaël O'Sullivan occupe un poste un peu particulier : il est en effet le meilleur tueur à gages de Looney, un implacable chef de gang, allié de Capone. Lorsque ce dernier le trahit et s'en prend à sa famille, "l'Ange de la mort", accompagné de son fils Michaël Junior, se lance à corps perdu dans une longue et terrible chasse à l'homme. C'est d'ailleurs ce dernier qui nous livre cette histoire, des années plus tard. En rassemblant ses souvenirs, des articles de journaux et le témoignage de quelques personnes plus ou moins impliquées, Michaël Junior retrace la longue spirale de violence qui les emmena, lui et son père, au quatre coins du pays, contraints de dormir dans des motels ou dans leur voiture, sans cesse à la poursuite des hommes qui tirent les ficelles du vaste réseau mafieux.



Les sentiers de la Perdition est donc un comics sombre, très sombre, qui raconte la vengeance d'un père de famille. La narration est à la fois interne et omnisciente car Michaël Junior nous livre autant ses réminiscences que des évènements qu'il imagine s'être déroulés d'une certaine façon. Une fois le décor posé (crise économique, chômage, prohibition, milieu de la mafia), Collins et Rayner annoncent franchement la couleur : Les Sentiers de la Perdition ne fera pas dans la dentelle. La première expédition punitive de Michaël O'Sullivan est un véritable massacre : pas moins de 12 hommes y laissent leur peau. Cette ambiance funeste est magnifiée par le trait sombre, dense et épais de Richard Piers Rayner. Ce comics bénéficie en outre d'un découpage soigné qui apporte beaucoup de dynamisme et de rigueur dans le déroulement de l'action.



J'ai eu en revanche un peu de mal à me retrouver parmi les nombreux personnages, en particulier car les visages se ressemblent beaucoup. Je suis en outre restée perplexe devant le rebondissement final : j'ai longtemps cru que la personne qui apparaît dans les dernières pages est quelqu'un que l'on voit précédemment et que je ne reconnaissais pas, ce qui m'a amené à feuilleter de nouveau le comics de façon assez poussée. Malgré tout, j'ai été saisie par la fin brutale de cette histoire dont nous savons pertinnement qu'il n'y aura pas d'issue heureuse. On se surprend à éprouver de l'empathie, et même de l'affection pour Michaël O'Sullivan, qui n'est finalement pas qu'un tueur de sang froid.



Il existe deux autres tomes, sortes de spin-off, que je ne lirai probablement pas car j'en ai vu des commentaires très négatifs et je trouve que ce comics se suffit très bien à lui-même. Je serais assez partante en revanche pour visionner l'adaptation cinématographique.
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Dark Angel, tome 1 : Avant l'aube

J’ai découvert la série Dark Angel lors de sa diffusion au début des années 2000. J’avais 13 ou 14 ans et je garde un souvenir très vif de mes premières impressions. Le personnage incarné par Jessica Alba a forgé l’adolescente que j’étais et la femme que je suis devenue. Je garde beaucoup de tendresse pour cette histoire et mon énième visionnage ces dernières semaines me conforte dans l’idée que cette série était excellente à tout point de vue : intrigue, univers, personnages, acteurs, thématiques… et qu’il est vraiment dommage qu’elle n’ait connu que deux saisons.

Heureusement, la frustration ressentie lors de mes premiers visionnages a été un peu diminuée cette fois, grâce à ma plongée dans les romans écrits par Max Allan Collins.



Le premier tome baptisé Avant l’aube nous offre un bel enrichissement puisqu’il prend place avant le début de la série et nous explique ce qu’a vécu Max entre son évasion de Manticore et sa rencontre avec Logan. Comment a-t-elle survécu en chemise nuit, en plein hiver, alors qu’elle n’avait que 9 ans ? Comment est-elle arrivée dans la famille d’accueil que l’on aperçoit dans la série ? Pourquoi s’est-elle installée à Seattle ? Quand a-t-elle fait connaissance avec Kendra sa colocataire ? Pourquoi un job chez Jam Pony ? Et pourquoi ce lieu de recueillement – sur les toits d’une « tour » ?

J’imagine que Max Allan Collins a été en contact avec James Cameron – le réalisateur – et avec les scénaristes pour être capable de nous offrir autant de détails, certainement envisagés au départ pour une saison 3 qui n’a malheureusement jamais été tournée (a priori faute de budget et non par manque de succès). En tout cas, l’auteur sait de quoi il parle, il s’est lui-même parfaitement imprégné de la série et on retrouve donc avec plaisir tous les détails que l’on aime tant sur écran ainsi que les personnalités des figures que l’on connaît déjà… et d’autres que l’on découvre !



On a l’impression de regarder un très long épisode de la série, bourré de rythme et de rebondissements. Comme dans le support visuel, c’est dynamique et plein de peps, on ne s’ennuie pas. Il y a pas mal de scènes de combat et de poursuites mais ce n’est pas désagréable à lire. Quelqu’un m’a demandé sur Instagram si la lecture serait facile en vo… je pense qu’il y a tout de même un peu de vocabulaire technique mais je ne sais pas ce que ça donne en anglais. La traduction est, en tout cas, assez agréable à parcourir.

Ce n’est pas de la grande littérature mais c’est immersif et c’est un réel plaisir de poursuivre l’aventure auprès de Max et compagnie. Par contre, attention, Logan est quasi absent de ce premier opus – normal, notre héroïne ne l’a pas encore rencontré – mais le lecteur découvre qu’il avait déjà un intérêt pour Manticore avant même que la cambrioleuse atterrisse chez lui.

Il me manquerait peut-être un peu d’émotions dans ce texte, l’ensemble est peut-être un peu froid. Les thématiques sont difficiles, la vie de Max l’est encore plus et elle connaît quelques situations qui ne devraient pas manquer d’intensité… mais malgré toute la tendresse que je porte au personnage et donc malgré toute l’empathie que je peux avoir pour elle, je n’ai peut-être pas été touchée autant que je l’aurais souhaité. Mais petit spoiler… j’ai enchaîné avec le tome 2 ( je vous en parle vite) qui m’a apporté ce que je cherchais !



Dark Angel est une série qui m’émeut tellement et revêt une telle importance pour moi que j’aurais aimé ressentir autant d’émotions à l’écrit… Malgré tout, je ne boude pas mon plaisir, ce fut tout de même très très chouette de passer un peu plus de temps auprès de Max et des autres personnages que j’aime tant et d’en apprendre plus sur cet univers très riche et passionnant ! Si vous n’avez jamais vu les deux saisons offertes par James Cameron… mais qu’attendez-vous ?!
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Les Experts, tome 1 - Las Vegas : Double jeux

Une énième adaptation de série télé qui n'a pas du tout pris avec moi. Je me suis essayé à bon nombre de ces séries dérivées en livre comme "Charmed", "The X-Files", "Buffy contre les vampires" ou encore "Dark Angel" mais je dois dire que là ça n'a pas collé.



On retrouve tout à fait l'univers de ces "experts" de la police scientifique de Las Vegas : les mêmes protagonistes, le même genre d'intrigue. Mais la recette qui a fait le succès de la série n'est peut-être pas viable en ce qui concerne le monde littéraire.



Je préfère largement regarder un épisode de la série que de plonger dans les romans et ce malgré qu'ils apportent des histoires inédites. J'ai eu du mal à voir ce livre comme une prolongation de la série. Je m'y suis même un peu ennuyé.
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Dark Angel, tome 3 : Après les ténèbres

Après deux saisons, la série Dark Angel a malheureusement été annulée. Je lui trouvais pourtant de très nombreuses qualités : dans ses thématiques, dans le traitement de ses personnages, dans l’humour des dialogues et dans la qualité des acteurs… C’est donc avec grand plaisir que je me suis plongée dans les trois romans, heureuse de retrouver un univers et une ambiance que j’avais tant aimés.

Le premier tome offre une préquelle à la série alors que les tomes 2 et 3 sont des suites directes au dernier épisode et offrent un dénouement que j’ai, pour ma part, trouvé assez satisfaisant même s’il est vrai que toutes nos questions ne trouvent pas forcément de réponses claires. Mais la boucle est bouclée, je peux dire au revoir à Max… jusqu’à un prochain revisionnage !



Les créatures transgéniques commencent à s’intégrer dans la société de Seattle. Sans être totalement acceptés par tous les êtres humains, ils sont au moins tolérés et dorénavant libres de sortir au grand jour, libres de leurs mouvements.

Max et ses plus proches ami.e.s se réunissent à Terminal City pour les fêtes de Noël (2021 !) mais alors que la soirée s’écoule plus ou moins sans accrocs, Logan se fait enlever. C’est évidemment Ames White qui est derrière tout ça, persuadé que ce kidnapping attirera Max dans ses filets car il n’est plus en bonne posture et doit convaincre de son utilité la secte à laquelle il appartient…



Mis à part les premiers chapitres, la grande majorité du récit est dévolue à des scènes d’action pures et dures dans lesquelles les transgéniques se battent avec les sbires de White. Le scénario ne casse donc pas trois pattes à un canard, le dénouement apparaît miraculeusement en un claquement de doigts et tout semble se résoudre plus ou moins au mieux pour la majorité des “gentils”.

Ce n’est clairement pas le livre de l’année et pour autant, j’ai passé un agréable moment. Parce que je n’avais aucun mal à m’immerger dans ce Seattle en reconstruction ou dans une forêt reculée à la rescousse de Logan, mais aussi à imaginer les scènes de combats et à entendre les voix des personnages (notamment lors des répliques bien affutées de Original Cindy, Alec et Max). Et quel plaisir de les voir évoluer quasiment “sous nos yeux” !



Alors oui, le style est médiocre (la traduction n’aide peut-être pas), le scénario est simpliste, les relations des personnages un peu niaises pour qui ne connaît pas forcément la série TV (et donc la relative complexité des liens entretenus par les héros) et toutes nos questions ne trouvent pas de réponses claires et précises même si l’on apprend quelques éléments sur le virus qui touchait Max et Logan, sur l’organisation de White, sur Sandman mais… c’est Dark Angel.



Bref, vous l’aurez compris, quelle que soit la (non)qualité “objective” de ce troisième tome, la fan de la série en moi est tellement heureuse de pouvoir prolonger l’aventure Dark Angel sur le format papier qu’elle est prête à tout pardonner, même les passages les plus niais et invraisemblables !



Et vous, une série (TV ou de livres) que vous aimez tellement que vous lui pardonnez toutes ses faiblesses ?
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Les sentiers de la perdition, tome 3 : Reto..

Il s'agit du troisième épisode en bande dessinée dans la série des "Road to Perdition", après "Les sentiers de la perdition" (1998) et "Sur la route" (2004). Le scénario est de Max Allan Collins (comme pour les autres tomes) et les illustrations de Terry Beatty, en noir & blanc.



En juin 1975, dans une banlieue résidentielle dans l'Illinois, un tueur à gages se rend dans la demeure de Sam Giancana (un mafieux notoire). Après une brève discussion, il l'abat froidement d'une balle dans la nuque. Un peu plus d'un plus tard, Michael Satariano junior est prisonnier de guerre au Laos. Il vit l'enfer de conditions de détention éprouvantes avec un autre groupe de soldats américains. Il s'échappe lors d'une opération clandestine et se retrouve à l'hôpital aux États-Unis. Conrad Visage, un lieutenant au service du Ministère de la Justice (travaillant pour le programme de protection des témoins Witsec), prend contact avec lui, lui explique sa filiation et le convainc de travailler comme exécuteur pour le compte de Witsec, dans le cadre d'opérations clandestines.



Le premier volet des "Sentiers de la Perdition" avait bénéficié d'une adaptation en film : "Les Sentiers de la perdition" de Sam Mendez, avec Tom Hanks en 2002. Cela a tout naturellement conduit Max Allan Collins à donner plusieurs suites à ce récit. "On the Road" rassemble 3 récits (illustrés par José Luis Garcia-Lopez, Steve Lieber et Josef Rubinstein) qui racontent des anecdotes lors de la fuite de Michael O'Sullivan et son fils pendant "Road to Perdition". Collins a également écrit 2 livres mettant en scène le fils : Road to Purgatory (2004) et Road to Paradise (2005), tous les 2 en anglais.



Avec "Retour à Perdition", Max Allan Collins met donc en scène la troisième génération des O'Sullivan : Michael Satariano, le petit fils de Michael O'Sullivan. Il continue à entremêler fiction et événements historiques, avec les agissements de la mafia sur le sol américain. Comme dans le premier tome, l'histoire est racontée d'un seul point de vue, celui de Michael Satariano. Collins en fait un soldat qui a survécu sans dommage apparent (ni physique, ni mental) au camp de prisonniers laotien, qui est motivé par la vengeance. Il conserve cette approche narrative un peu distanciée du personnage, essentiellement factuelle, sans profil psychologique fouillé, sans développement des émotions du personnage.



Cette façon de faire rend l'implication du lecteur assez difficile. Il regarde le personnage agir sans aucune empathie pour lui. Satariano abat les victimes qui lui sont assignées, sans réel danger, sans se poser de question, sans que le lecteur ne devine les conséquences de ces meurtres sur le plan politique ou dans un plan d'action de Witsec. Satariano développe une relation affective avec la fille de celui qu'il doit abattre sans que l'aspect émotionnel ne soit développé, sans que la narration ne s'intéresse à la psyché de l'un ou l'autre, tout reste en surface. Il faut attendre la page 144 (sur 182) pour que Collins reconnecte le récit aux autres de la série (peut-être que ces connexions sont plus évidentes pour quelqu'un ayant lu les 2 livres "Road to Purgatory" et "Road to Paradise" ?).



Du coup, chaque scène se lit de façon distanciée, comme s'il s'agissait de faits piochés dans une chronique officielle, à l'écriture impersonnelle. L'histoire explique que Satariano effectue un entraînement à Quantico (le centre de formation des agents du FBI). Quelques dessins le montrent en train de courir, en train de grimper à un filet, de s'entraîner au tir au pistolet, de souffler après l'effort physique. Et c'est tout. Il s'agit juste de faits, aucune indication de l'impact psychologique sur le personnage, sur l'évolution de sa motivation, sur une éventuelle comparaison par rapports aux autres étudiants. En fait la seule remarque est très étonnante de naïveté : Satariano estime qu'il s'en sort bien grâce aux pompes qu'il a effectuées lorsqu'il était prisonnier de guerre. Ça rappelle juste au lecteur ce passage peu probable.



Cette bande dessinée manque aussi de dynamisme du fait de dessins très basiques. Terry Beatty avait déjà collaboré à plusieurs reprises avec Max Allan Collins, pour une série intitulée Wild Dog parue chez DC Comics (une sorte de Punisher rural assez réaliste), et pour la série "Ms. Tree" (une détective privée de type Mike Hammer). D'un coté le style dépouillé de Beatty est facilement lisible et chaque dessin montre clairement les éléments nécessaires. Il est impossible de se tromper dans l'apparence de 2 personnages.



Beatty a un goût certain pour dessiner les façades d'immeubles de manière réaliste, en respectant les différentes architectures. Il respecte le style des tenues vestimentaires de l'époque, ainsi que les modèles de voiture. De page en page, le lecteur se rend compte que Beatty dispose d'une capacité défiant l'entendement à tout rendre banal et insipide, malgré l'effort réel pour coller à la réalité. Cette histoire est publiée dans un format demi-comics, ce qui limite le nombre de cases entre 2 à 4 pages. Il apparaît assez rapidement que Beatty n'a aucune idée de comment organiser ses cases sur une page pour éveiller l'intérêt. Sa direction d'acteurs est stéréotypée au possible. Le résultat est une succession d'images déjà vues, tellement banales qu'elles en perdent tout caractère dramatique. Le fond de l'absence de toute idée de mise en page étant atteint page 161 : pour exposer un dialogue entre 2 personnages, Beatty se contente d'une seule case où flottent 2 fois la tête d'un des 2 personnages, et 1 fois la tête de l'autre qui lui donne la réplique. Au final, une demi page de texte avec uniquement les dialogues aurait été plus intéressante visuellement.



Cette suite aux "Sentiers de la Perdition" est construite sur la même structure que l'original : raconter l'histoire d'un individu ayant maille à partir avec le crime organisé, en la connectant avec quelques faits historiques (par exemple l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, ou la création du programme de protection des témoins). Malheureusement la platitude de la narration, l'absence de point de vue et des dessins d'une banalité effarante empêchent toute implication du lecteur.
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Les sentiers de la perdition, tome 2 : Sur ..

Un tome 2 pas inintéressant mais qui aurait été plus judicieux de caser au milieu de l'histoire originelle. Là, ça fait vraiment trop histoire resucée qui vient après le succès. Dessin sympa.
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Les sentiers de la perdition, tome 3 : Reto..

Un tome 3 affreux qui rompt avec le style graphique des deux tomes précédents. Non pas que ce soit moche mais c'est différent et l'unité n'est plus là. Une histoire abracadabrantesque entre le petit-fils de O'Sullivan et d'autres mafieux, sans lien avec l'histoire originelles. Un tome parfaitement évitable.
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Les sentiers de la perdition, tome 1

Commençons par le scénario. Implacable, rythmé, tendu, puissant, violent, sanglant, les Sentiers de la Perdition mêle parfaitement tous les éléments clés d'un polar au temps de la Prohibition. On y croise Capone, allié de Looney et Elliot Ness, le fameux incorruptible. On a des trahisons, des planques, des vengeances, des hommes de mains, la mafia et tutti quanti. L'assemblage de tous ces clichés pourrait être parfaitement inintéressant si l'histoire ne rajoutait pas cette relation père – fils qui fait le sel et le fond de l'histoire. Jusqu'où un père est-il prêt à aller pour sauver son honneur et la famille qu'il lui reste ? Le dénouement est quand à lui surprenant et brillant, en particulier sur la dernière planche.



Côté graphismes, Rayner a opté pour un pur noir et blanc typique du comic américain. L'originalité tient dans la pratique du hachurage plus ou moins dense pour signifier les teintes de gris. Cela permet de sortir deux ou trois planches plutôt très jolies. L'ensemble est cohérent, les personnages aisément différenciables et reconnaissables. Les Sentiers de la Perdition est un excellent thriller mettant en scène une Vendetta d'un père accompagné de son fils à l'origine du mal.
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