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Critiques de Max-André Dazergues (8)
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Le manoir aux crapauds

L'écriture de Max-André Dazergues est très plaisante.

C'est un roman policier avec un très bon suspens et une chute inattendue.



J'ai appris aujourd'hui que Max-André Rayjean de son vrai nom Jean Lombard avait une passion pour cet auteur Max-André Dazergues, ce qui l'a amené à l'écriture dès son adolescence. C'est pourquoi il avait choisit ce prénom Max-André et Rayjean ce fut la première syllabe du prénom de son épouse : Raymonde.
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Vous serez nue mercredi soir

Elégant, Max Dormoise l’est certes, mais désargenté car s’il travaille, honnêtement, c’est en dilettante. Il passe souvent son temps entre sa maîtresse officielle, Elyane, et son occupation favorite, déguster des verres dans le bar Chez Germaine, proche des Champs-Elysées. Et ce soir là, alors que les patrons sont absents pour des raisons diverses, et qu’il lutine la serveuse Armande, une jolie rousse entre dans le café désert, alors que l’heure de la fermeture approche.



La jeune femme qui se prénomme Maritza et est Roumaine d’origine demande à Dormoise de lui rendre un petit service. Téléphoner à un numéro qu’elle lui fournit, et dont il se souviendra malgré les brumes éthyliques qui commencent à lui encombrer le cerveau. C’est un homme qui lui répond, à la voix rogue, et Dormoise prétend s’être trompé de numéro. C’était juste une confirmation de la présence de cet individu que désirait Maritza. Puis la jeune femme raccompagne Max Dormoise jusque chez lui, à l’entrée d’un hôtel proche du quartier Saint-Lazare, lui affirmant qu’elle aurait peut-être besoin encore de lui.



Un peu plus tard, alors Maritza est en aimable compagnie avec son amie Mireille, dans sa petite maison à Neuilly, Cyril Gazan refait surface alors qu’elle l’évite, ou essaie de l’éviter. Gazan trafique dans des affaires louches, et elle n’a pas envie de le revoir. Pourtant il se rend chez elle, et il lui annonce qu’il va revenir avec un personnage qui se cache sous le nom du Colonel et qu’il a besoin d’elle pour ses affaires. En la quittant il lui affirme qu’elle sera nue, mercredi soir.



Maritza n’a pas du tout envie de revoir Cyril Gazan, dit le Levantin, mais elle ne peut se dérober, aussi elle demande à Max Dormoise de se présenter chez elle le jour dit. Seulement l’entrevue ne se déroule pas comme elle l’espérait. Cyril Gazan commence à la bousculer, la brutaliser sous les yeux du Colonel et de Max Dormoise. Pis, les deux hommes au lieu de venir à la rescousse de la jeune femme aident le Levantin dans son entreprise de déshabillage. Max Dormoise est envoûté par la beauté de la jeune femme, il est subjugué et est quelques peu statufié, se montrant lâche.



Cyril Gazan n’avait qu’un but pour opérer ainsi sur une femme sans défense. Non point la violer, mais montrer au Colonel que Maritza porte un tatouage, un Edelweiss rouge. Max Dormoise se trouve entraîné malgré lui, poussé par le besoin d’argent, dans une sombre affaire émaillée de quelques scènes pseudo-érotiques, dont les échanges entre Maritza et son amie Mireille, ou l’aspect voyeuriste dont se délecte la grasse copine de Cyril Gazan, mais de façon édulcorée.







Roman policier et roman d’espionnage, Vous serez nue mercredi soir est également un livre coquin, réservé, selon la quatrième de couverture de l’époque aux adultes, malgré cette réédition de la fin des années 1960. Comparé à ce qui fut publié à peu près à la même époque, ce roman est une bluette. En effet Emmanuelle, le fameux ouvrage édité sous le nom d’Emmanuelle Arsan fut publié en 1967 également mais qui l’avait déjà été, clandestinement, par Eric Losfeld en 1959 et 1960.



Il n’y a rien de franchement érotique dans Vous serez nue mercredi soir, juste quelques allusions. Et peut-être sont-ce les amours saphiques entre Maritza et Mireille qui auraient pu éventuellement choquer la censure lors de sa première parution en 1955, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard ou tâcher un pantalon masculin. D’autant qu’en 1954, Histoire d’Ô signé Pauline Réage, de son vrai nom Dominique Aury, abordait de façon plus crue les liaisons charnelles d’une jeune femme avec divers partenaires dans des pratiques sadomasochistes. Pour une première lecture, car la pensée de l’auteur en est beaucoup plus profonde. Et ce roman obtint en 1955 le Prix des Deux-Magots, ce qui lui conféra une audience certaine tout en étant vendu discrètement.



Vous serez nue mercredi soir, un roman quelque peu banal dans son propos érotisant mais qui retient le lecteur grâce aux personnages, plus ou moins sympathiques et le plus souvent antipathiques d’ailleurs, mis en scène par Max-André Dazergues. D’ailleurs on relèvera une certaine similitude en le patronyme du personnage principal et celui de l’auteur. C’est le fond de l’intrigue qui est à retenir, et qui explique le pourquoi de ce tatouage et de son appellation d’Edelweiss rouge.
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Le Bossu est dans la lune

Comme bien souvent, la mer est démontée dans les parages de l’île d’Ouessant, et nul ne sait quand elle sera remontée comme le signalait Raymond Devos.



A bord de l’Armoric, le capitaine Canaille (déformation de son véritable nom de Kharnouailles mais un surnom qui n’est pas usurpé) presse ses matelots de mettre un canot à la mer. Yves Plougarel, marin de confiance, doit conduire jusqu’à une petite crique un passager qui a payé largement la traversée depuis l’Irlande. Il s’agit du Bossu, alias Martial Lucas, un insaisissable malfaiteur.



L’esquif brave les éléments et le Bossu est débarqué sur le continent, au pied des falaises à l’Anse des Farfadets. Tandis qu’Yves Plougarel attend tranquillement que son passager revienne, le Bossu grimpe l’escarpement rocheux, presqu’abrupt, puis se dirige vers une maisonnette isolée et perdue dans la nature.



Il est attendu par le professeur Foxa, un alias en référence au docteur Ox de Jules Verne, qui doit lui remettre des plans. Le savant travaille également sur l’énergie nucléaire et la bombe atomique, mais ce sont bien des documents secrets sur une fusée interplanétaire que le Bossu achète pour le compte d’une tierce personne.



Deux hommes sur la falaise surveillent les horizons, cachés derrière des rochers. Ils remarquent le bateau stationné, puis le débarquement de la chaloupe et la montée du Bossu. Marco, l’un des deux hommes, descend le raidillon, surprend Yves Plougarel qui attend le retour du Bossu et il l’assomme. Puis il rejoint son compère Andy et les deux hommes se dirigent vers la maisonnette du docteur Foxa. Ils croisent le Bossu qui ne les voit pas et redescend vers l’Anse des Farfadets, puis ils s’introduisent chez le savant et l’embarquent à bord d’un véhicule. Ils déclarent qu’une certaine madame Hetlinger, malade, le réclame à Rennes.







Peu avant, à Paris au siège de la Police Judiciaire, une jeune fille prolongée, Mlle Berges, fait tout un foin. Elle désire parler à l’inspecteur Courtois, qu’elle connait bien pour l’avoir eu comme locataire quelques temps auparavant. Elle désire signaler la disparition de sa nouvelle locataire, une certaine madame Hetlinger, qui n’a pas donné de ses nouvelles depuis quatre jours. Elle applique la consigne que cette dame avait donnée. Le commissaire Guerlandes, amusé, assiste à cet entretien. Et c’est ainsi que les deux policiers se rendent à Rennes à la recherche de cette fameuse dame.







Roman policier et roman d’espionnage, Le Bossu est dans la lune est la septième aventure de Martial Lucas alias le Bossu narrée dans cette collection Le Verrou.



Un roman qui ne manque pas de péripéties, de rebondissements en tous genres, avec des personnages qui se croisent, ne se voient pas, s’ignorent presque, qui ne se connaissent pas, et qui agissent pour des raisons personnelles, distinctives, interférant par la bande. Un roman qui pourrait être la somme de deux histoires qui se rejoignent via le personnage du Bossu, individu bien connu des services de police et plus particulièrement du commissaire Guerlandes et de l’inspecteur Courtois.



A mon avis, ce n’est pas le meilleur de Max-André Dazergues, mais c’est toutefois un roman plaisant à lire, qui permet de passer le temps agréablement, ce qui était bien le but des publications populaires.
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La barque d'amour

Béatement allongés sur le sable, Yves KHerdan, marin pêcheur, et Anne-Marie, fille de pêcheur, devisent tranquillement de l’avenir. Ils sont amoureux et théoriquement, si tout va bien, ils vont se marier. Le soir, ils vont en mer à bord de l’Amphitrite, la frêle embarcation d’Yves, et ils passent le temps en déclarant leur amour et en s’embrassant.



Ils ont vingt ans, tout l’avenir est devant eux, ainsi qu’un peintre qui va changer leur destinée. En effet, Fernand Leduc, en apercevant les tourtereaux, a décidé de les coucher sur une toile. Plusieurs séances seront nécessaires, aussi leur donne-t-il rendez-vous le lendemain matin pour une nouvelle séance de pose.



Leduc raconte le soir même à Pierre Séruze, un ancien condisciple et jeune créateur de mode dont la réputation a franchi les frontières, cette rencontre. Mais comme il ne sait pas encore quel titre attribuer à sa toile, le tailleur parisien lui propose de l’accompagner. Tout de suite Séruze est ébloui par la joliesse et la fraîcheur d’Anne-Marie mais c’est lors d’une fête d’un Grand Pardon, alors qu’elle est habillée en costume local rustique, qu’il décide qu’elle doit devenir sa proie.



Il est descendu au Palacium, un établissement de luxe, et organise dans les salons du Chalet Blanc, un défilé de mode. Anne-Marie est conquise et accepte la proposition de Séruze de l’accompagner à Paris. Elle n’apprécie pas vraiment la mer et la capitale l’attire comme les phalènes le sont par la lumière.



Alors, malgré les objurgations de ses parents, et d’Yves qui est malheureux, elle accompagne Séruze à Paris et installée dans un hôtel particulier, deviendra rapidement sa maîtresse. Les semaines passent, et Séruze décide de se rendre sur la Côte d’Azur, où il possède un yacht, en compagnie d’Anne-Marie et de ses amis Maxime Fédéry, l’auteur de pièces de théâtre, et Frieda Berck, la comédienne. Et point n’est besoin d’avoir un texte pour que Frieda joue la comédie, surtout dans la vie.



Pendant ce temps, Yves, désabusé et meurtri dans son cœur, décide de s’engager dans la Marine de Guerre. Il embarque à bord du Patricia et peu après il se retrouve en rade de Toulon.



Or, alors que Séruze et compagnie visitent la Patricia, Anne-Marie retrouve par hasard Yves. Les deux jeunes gens se donnent rendez-vous le soir même mais ils ne savent pas que Frieda a entendu leur conversation.







Le style de Max-André Dazergues rappelle à cette époque celui d’Albert Bonneau : des points de suspension pour terminer les phrases, et de nombreuses répétitions.



Ce suprême accord du jazz en délire marquait au reste l’interruption du bal, et l’instant suprême était arrivé…



Ainsi le mot rustique est décliné au moins une dizaine de fois dans les vingt premières pages.



Une histoire d’amour certes, mais pas que, car l’auteur met l’accent sur l’attrait néfaste de la capitale auprès de petites provinciales naïves, encouragées par de riches Parisiens qui ne pensent qu’à les mettre dans leur lit.



La morale est sauve mais il faudra qu’Anne-Marie passe par de nombreuses épreuves tout autant psychiques que physiques, et Yves lui-même ne se relèvera pas sans être blessé moralement et corporellement.



Si le début de ce roman, que l’on pourrait qualifier de jeunesse, est quelque peu mièvre, ce sont la suite et l’épilogue qui valent le détour.






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Mam'zelle sans coeur

A cause d’un collègue éconduit dans ses approches, Yvette Dumenges a été ainsi cataloguée. Pourtant ce surnom ne lui convient guère, elle qui honnête, sérieuse, travailleuse, s’occupant de sa mère maladive et de son frère, Robert, un peu plus âgé qu’elle, qui malgré son travail rue du Sentier passe des nuits blanches à sortir en boîtes.



A vingt-deux ans, Yvette est manucure à l’Institution Palatine, du nom du patron qui gère cette petite entreprise sise aux Champs-Elysées. Elle fait partie des quatre manucures qui officient dans des cabines ou chez des particuliers. Marthe est sa copine, tandis que France se laisse monter le bourrichon par Louise, la mauvaise langue de l’institution. C’est le chef-masseur qui lui a collé cette étiquette de Mam’zelle-sans-cœur, parce qu’elle a refusé ses avances.



Nonobstant, monsieur Palatine, un bon patron qui ne s’intéresse guère aux affaires privées de ses employés, demande à Yvette de se rendre chez un client, Maurice de Cibeins, grand nom, grosse fortune, évoluant dans la haute société, trentenaire célibataire, celui-ci vaguement malade ne pouvant se déplacer.



Yvette s’occupe consciencieusement des mains fines de Maurice, tandis qu’il la regarde, la dévore même des yeux. Entre eux deux s’établit une sorte de courant alternatif sentimental par mimines interposées. Collectionneur, il lui montre même ses objets précieux dont une bonbonnière, un drageoir. Mais Yvette ne peut s’attarder, d’autres clients l’attendent, et tous ne sont pas aussi aimables que Maurice. Sa journée finie, elle rentre chez sa mère rue d’Alésia.



Robert est un oiseau de nuit, qui joue, s’enivre, se drogue parfois, ayant pour compagnon Jean Simonin, un garçon peu fréquentable qui l’entraîne dans des boîtes, lui présentant des individus peu recommandables, lui fournissant des produits prohibés. Robert est sous son emprise et cela risque fort de mal se terminer. Et d’ailleurs c’est ce qui se produit.



A L’araignée rose, une boîte de nuit, il s’est amouraché d’Aïda la Marocaine, surnommée ainsi à cause de son hâle récupéré au soleil provençal, et ce soir là il se prend d’algarade avec Pablo Carlyse, un malfrat qui sert de trop près la belle danseuse, dont Jean Simonin fait partie des familiers.



Or, Pablo Carlyse entretient quelques relations avec Maurice de Cibeins, connu lors des soirées mondaines dans des cabarets, et un jour qu’il rend visite au riche collectionneur, il se retrouve seul dans le salon où sont exposés les précieux objets. Maurice de Cibeins, étant allé chercher un carton à dessin contenant quelques estampes, Pablo Carlyse en profite pour subtiliser la précieuse bonbonnière, pensant ainsi l’échanger contre une dette de jeu.



Lorsqu’il part, Maurice de Cibeins ne se rend compte de rien. Puis Yvette, devenue presqu’une habituée, se présente pour soigner les mains de son amoureux. C’est après son départ que Maurice de Cibeins s’aperçoit de la disparition du drageoir. Naturellement il pense que sa manucure s’est emparée de l’objet précieux, et son amour pour elle refroidit.



Débute alors un chassé-croisé, la bonbonnière passant de main en main, Yvette la retrouvant dans la poche de veston de son frère et honteuse la rapportant à son propriétaire légitime. Mais elle est trop bonne, trop naïve, elle aime trop son frère pour le dénoncer. Comment tout cela va-t-il finir, et quelles en seront les conséquences ?







Ce roman est classé Roman sentimental mais il possède une entrée policière, et pas uniquement sentimentale.



Max-André Dazergues, lorsque ce roman fut publié, n’avait que vingt-huit ans, mais déjà il possédait à son actif une bibliographie imposante. Un romancier sérieux, longtemps confondu avec Georges Simenon, prolifique, œuvrant dans tous les domaines de la littérature populaire, et qui jamais ne décevra ses lecteurs, employant plusieurs pseudonymes au gré de sa production et des besoins des éditeurs pensant étoffer leur catalogue en proposant divers auteurs qui n’étaient en réalité que le même.



Mais ce fut une pratique courante, car cela donnait l’impression au lecteur de découvrir de nombreux romanciers, comme ce le fut pour Simenon, René Poupon, Henri Musnik, Marcel Priollet et bien d’autres.


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Le cocktail de minuit

La fête bat son plein à l’Elyséeum, un luxueux music-hall de l’avenue des Champs-Elysées, et surtout dans les coulisses. Le spectacle mis en scène par Maxime Frémy, le directeur, vient d’être joué pour la deux-centième fois et la vedette principale, Gladys Damour, est ovationnée. Elle doit se produire pour les Etats-Unis.



Naturellement Maxime Frémy est aux anges, mais il n’est pas le seul. L’amant de la charmante chanteuse, le banquier Abel Berhmann, ne peut que se réjouir, car le succès enregistré par sa maîtresse rejaillit sur lui. Seul peut-être Mimi d’Olso, le chanteur florentin, un individu chafouin, ressent une pointe de jalousie.



Berhmann invite chez lui à une petite fête quelques-uns des participants à cette prestation qui vient de se terminer. En sortant il remarque une des danseuses, une des Darling Girls, et elle lui tape dans l’œil. Et il se renseigne auprès de Mimi d’Olso. Comme à son habitude, à minuit, délaissant ses invités, Berhmann se rend dans son bureau afin de déguster son cocktail de minuit qu’il ingurgite quotidiennement à la même heure.



Ignorant l’attrait qu’elle suscite, Colette Denis rentre chez elle, dans sa mansarde où elle vit avec sa mère souffrante. Leur jeune voisin, Georges Serrières, s’enquiert de leur santé. Il est si prévenant avec Colette.



Dans un journal, il repère une petite annonce dans laquelle il est précisé qu’on recherche un secrétaire particulier. Pas de nom mais un numéro. Il se rend au journal, puis au domicile du particulier qui n’est autre que le banquier Berhmann. Celui-ci engage le jeune homme mais à une condition, que Georges soit à sa disposition vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Comme Georges a besoin de se refaire une santé financière il accepte, mais ne peut prévenir immédiatement son amie Colette.



Berhmann demande à Mimi d’Olso de lui organiser une entrevue avec Colette, et la jeune fille, confiante se présente au domicile du banquier. Elle accepte une coupe de champagne puis Berhmann tente de la prendre dans ses bras. Quoiqu’elle soit un peu grise, Colette se défend. C’est à ce moment que Georges entre inopinément dans la pièce et surprend Colette dans les bras de son patron.



Aussitôt il imagine que son amie cède aux avances de son patron alors qu’il n’en est rien, au contraire. Il coupe les ponts avec la pauvre Colette. Un peu plus tard, la banque Berhmann connait de sérieuses difficultés de trésorerie, mais Berhmann n’en a cure. Il continue à déguster son cocktail de minuit. Jusqu’au jour où il est découvert mort dans son fauteuil. Empoisonné. Crime ou suicide ? Georges est soupçonné de meurtre.







Comme souvent, un roman sentimental peut cacher une histoire policière.



Le cocktail de minuit est une œuvre de jeunesse, avec ses défauts et ses qualités, et malgré certaines coïncidences troublantes, l’intrigue tient la route, avec un épilogue dont on se doute mais qui est toutefois bien amené.



Par la suite Max-André Dazergues rédigera des intrigues plus abouties, toujours dans le registre sentimentalo-policier, mais en se renouvelant.


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L'orpheline de la cathédrale

Sous le porche de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens, une jeune miséreuse de seize ans tend la main, espérant quelque obole de la part des passants peu nombreux.



Il fait froid en ce mois de décembre, et chacun s’empresse de rentrer chez soi. Pourtant cet argent Rosette Darlin en aurait bien besoin pour payer le pharmacien. Son jeune frère Jackie, âgé de neuf ans, est malade, victime d’une broncho-pneumonie, et la mort frappe à la porte du galetas où ils vivent.



Une luxueuse voiture s’arrête et une vieille dame en noir en descend, marchant dans la neige. Elle entre dans l’édifice religieux et le jeune homme qui sert de chauffeur demande à une autre dame restée à l’arrière de donner quelques pièces à Rosette. Et en ressortant de la cathédrale, la vieille dame elle aussi lui glisse dans la main une belle pièce en argent. En la remerciant Rosette lui donne son nom, ce qui provoque une sorte de recul de la personne bienveillante. Toutefois elle une octroie une seconde aumône à cette jeune fille qui dit être orpheline avec son jeune frère malade.



Rosette n’arrive pas à trouver du travail. L’été elle chante dans les cours possédant un joli filet de voix, ou elle vend des violettes. Mais en hiver ? Le chômage règne et il est difficile de dénicher un emploi.



Lorsqu’elle rejoint la petite pièce qu’elle occupe au cinquième étage d’un vieil immeuble, son frère est au plus mal. Grâce à la concierge et à un vieux cabotin, un comédien qui connut son heure de gloire, l’enfant est transporté à l’hôpital en urgence (à cette époque les urgences n’étaient pas débordées comme aujourd’hui).



Heureusement, René, le jeune chauffeur et petit-fils de la dame si bienveillante, a été attiré par la joliesse de cette gamine au visage si doux. Elle-même n’a pas été insensible à ce tête avenante et à ses paroles. Alors il la retrouve et lui promet de lui trouver une place dans l’usine dont sa grand-mère est propriétaire ou dans celle d’à-côté de chez eux.



Et c’est ainsi que le lecteur apprend, en même temps que Rosette, que celle-ci n’est pas orpheline comme elle le croyait mais que son père est toujours vivant, envoyé au bagne dix ans auparavant pour une indélicatesse dans les caisses au détriment de la famille de la vieille dame.







Comment cela va-t-il finir ? En général bien car dans ce genre de petit roman misérabiliste, comme en ont écrit Hector Malot, Marcel Priollet ou encore Xavier de Montépin, la fin est heureuse. En général car le lecteur ne peut jamais présumer de l’épilogue même s’il souhaite que celui-ci ne sombre pas dans le mélodrame et la tragédie.



Seulement le drame et la tragédie ont déjà fait leur œuvre, et il faut compter sur les retournements de situation. Comme ce retour inopiné de ce père qui s’est échappé de la Guyane, son temps de bagne terminé mais devant rester durant le même temps de son enfermement sur le territoire guyanais avant de regagner la France.



Tout réside dans l’épisode qui a conduit cet homme à se retrouver emprisonné au bagne à cause d’une femme dont le lecteur apprend que peut-être il n’est pas si coupable de ce dont l’opinion publique et la justice l’accusent.



Un petit roman à l’intrigue simple, émouvante, et pourtant élaborée, et dont certaines péripéties auraient pu être plus longuement exploitées. Mais il fallait respecter la pagination. Et puis, trop en écrire alors que tout l’est déjà fait aux yeux du lecteur aurait alourdi le récit.






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L'homme de sa vie

Les langues tricotent plus vite que les aiguilles assemblent les chapeaux dans l’atelier de la modiste renommée Maryjo.



D’habitude les petites mains s’échangent confessions et rires tout en travaillant, mais ce jour-là, Georgette Merlieux est triste. Elle vient de recevoir un pneu (ah, le bon vieux temps où l’on pouvait recevoir du courrier une heure après son envoi !) émanant de son ami Robert. Le jeune homme, qui pourtant semblait épris de la jeune fille de vingt ans lui signifie qu’il doit partir en voyage et qu’elle doit oublier les quinze jours de rêve qu’ils ont vécu ensemble.



Ses collègues sont tout autant attristées qu’elle. Elles voyaient tous les soirs Robert venir chercher Georgette avec sa voiture verte si reconnaissable. Elle l’avait connu alors qu’il se promenait à bord de son véhicule et qu’il l’avait abordée dans le Bois de Boulogne, revenant de livrer un chapeau. A cette époque, ce Bois n’avait pas la réputation qu’il possède aujourd’hui, mais était un lieu de promenade fort prisé. Et il l’avait raccompagnée jusque chez Maryjo rue de Rivoli. Puis ils avaient bu ensemble un apéritif à la terrasse d’un café et il l’avait conduite chez ses parents, à Georgette, à Courbevoie.



C’est comme ça que se font des rencontres mais hélas celle-ci n’aura pas de suite. Robert Charmeuses, eh oui c’est son nom, qui se prétendait représentant, vient de la plaquer. Sans préavis. Mais cela ne se passera pas comme ça se dit-elle, se confiant à ses camarades d’atelier. Et d’ailleurs, puisque le lendemain c’est samedi et qu’elle ne travaille pas, elle se rendra chez lui à Neuilly. En effet elle avait vu son nom et son adresse sur sa plaque de l’auto en soulevant le médaillon de Saint-Christophe.



Le lendemain donc, elle se rend à Neuilly, mais un domestique lui affirme que Robert n’est pas là. Bientôt cette nouvelle est confirmée par une jeune femme blonde, peu amène. Georgette voit passer une silhouette et elle qu’il s’agit de Robert qui se défile. Elle l’appelle mais en vain. Peu après comme elle déambule dans le quartier des Ternes, elle aperçoit la voiture verte de Robert. Le moteur est allumé et elle s’engouffre dedans en essayant de ne pas se faire remarquer. Le véhicule est stationné près d’une bijouterie qui vient d’ouvrir et est fort illuminée. Un couple en sort et elle reconnait la jeune femme blonde. Mais elle ne peut distinguer les traits de son compagnon qui s’installe au volant. La jeune femme blonde la voyant lui pose sur le nez un mouchoir imbibé de chloroforme.



Bonne nuit Georgette qui se réveille dans la cave d’une maison isolée en pleine forêt. Le lundi matin, ses compagnes d’atelier sont fort étonnées de constater son absence.







Un bon petit roman policier et d’amour écrit par un romancier soucieux de plaire à ses lecteurs en leur proposant des histoires simples et attrayantes. Le suspense est fort bien mené et entretenu tout au long du récit.



Naturellement, ce court roman est ancré dans son époque, et de nos jours certaines scènes, certains détails seraient gommés. Mais il est à remarquer que la publicité effectuée par le magasin, un stratagème toujours d’actualité, sera nuisible et favorisera justement le hold-up effectué par le couple. Ou plutôt la manipulation digne d’un prestidigitateur en s’emparant des bijoux que ce couple est venu soi-disant acquérir.



De nos jours, un romancier pourrait fort bien adapter ce roman, l’allonger d’une bonne centaine de pages en y incluant scènes de violence, de sexe, d’objets technologique mais pas trop, avec en prime quelques cadavres et vulgarités, et cela ferait le bonheur de ceux qui cherchent des sensations fortes.



Mais Max-André Dazergues ne mangeait pas de ce pain frelaté et c’est pour cela, justement, que certains trouveraient cette histoire manquant de vécu et de profondeur. Chacun ses goûts, je respecte les miens en relisant Max-André Dazergues !




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