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Critiques de Max Beerbohm (15)
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Zuleika Dobson, jeune femme au charme envoûtant, qui vit de tours de magie qu'elle partage de pays en pays, alors qu'ils ne sont que d'une bien piètre qualité, décide de rendre visite à son grand-père, recteur d'une université d'Oxford. Cette visite de la charmante petite-fille est le début d'une longue série de drames absurdes, dont le jeune duc de Dorset, normalement indifférent à la gent féminine - du moins pour se marier -, sera le premier à en subir les conséquences.



C'est une vraie petite perle de nonsense que ce roman, qui joue avec les codes du récit amoureux pour mieux les transgresser, pour les entraîner vers les méandres les plus sombres de la psychologie humaine, le tout avec une certaine forme de légèreté mordante. Tout le monde en prend pour son grade, mais toujours avec frivolité plus que cynisme - les protagonistes, Zuleika et son duc ; le reste d'Oxford, étudiants comme professeurs, habitants comme habitantes -, et toute l'histoire repose sur une histoire d'amour qui n'en est pas une, sur une histoire sociale qui n'en est pas une, sur une histoire qui n'en est, finalement, pas une non plus ?



Finalement non, puisque tout se tient dans le paradoxe d'un absurde cohérent, d'un humour noir en apparence seulement, et d'un narrateur, très joueur, qui aime bien s'adresser à son lecteur, pour en arriver à une histoire au bout du compte parfaitement ficelée, et particulièrement rafraîchissante.



Un petit régal que je regrette de ne pas avoir découvert plus tôt.
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Roman bourré d'humour anglais contant les affres sentimentales de Zuleika Dobson, petite-fille du Recteur d'Oxford, et du Duc Dorset, étudiant brillant. Évidemment, tout l'intérêt du roman de Max Beerbohm tient dans le fait qu'elle comme lui sont d'insupportables vaniteux. C'est caricatural au point de voir la donzelle bicher du suicide collectif de ses prétendants éconduits. Comme vivre sans amour ! Bien sûr, on ne peut qu'en rire et la légèreté du ton de Max Beerbohm (qui fait parler les Dieux ou intervenir des fantômes,qui interpelle le lecteur sur son propre style, etc.) fait beaucoup dans le plaisir de lecture.



Au delà de cet aspect un brin sarcastique, il faut également préciser qu'au fond l'auteur ne fait que pousser les traits et n'importe quel lecteur devrait trouver dans cette histoire des réminiscences d'événements vécus. On n'aime généralement ce qu'on ne peut avoir.

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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Ce roman est une fantaisie à la fois drôle et cruelle sur l'Amour. Une belle jeune femme, frivole et égoïste, fait tourner la tête des étudiants d'Oxford où elle vient d'arriver. Elle est la petite-fille du recteur de l'Université, occupe son temps à se produire en spectacle (elle est pourtant une prestidigitatrice fort médiocre) et partout où elle passe, les hommes sont prêts à faire des folies pour ses beaux yeux.



Evidemment, Zuleika ne saurait se contenter d'une armée de soupirants prêts à satisfaire le moindre de ses caprices. Elle décide qu'elle ne pourra tomber amoureuse que d'un homme à qui elle serait indifférente. Cette perle rare, elle croit l'avoir trouvé lors d'un dîner organisé par son grand-père. A leur table, le beau, le riche, l'élégant et le hautain Duc de Dorset semble peu sensible au charme de la demoiselle, qui s'en éprend sur le champ. Logique. Hélas pour le Duc qui a la malencontreuse idée de lui avouer son admiration et son amour dès le lendemain de leur rencontre, Zuleika est affreusement déçue et renonce par conséquent à aimer le Duc. Mais le beau jeune homme a la tête farcie d'idéaux et tout en étant fort conscient de ce qu'il doit à son rang, cédant à un accès de noblesse inouï, obéissant à une impulsion et à son devoir de dandy, il décide de mourir pour sa bien-aimée, qui, soit dit en passant, ne le mérite guère.



Je ne crains pas de dévoiler la principale information du roman puisque tout est indiqué dans le quatrième de couverture.



L'important et le plus amusant, c'est de suivre les extravagances des uns et des autres, les pensées hautement philosophiques du Duc, les caprices de la belle Zuleika... Mourir ou ne pas mourir par amour, telle est la question. Surtout que le Duc n'est point le seul à faire cette sottise. D'autres étudiants énamourés pensent la même chose, à quoi bon vivre sans l'amour de Zuleika ? et se préparent donc, chacun à sa manière, à mourir pour leur idôle. Le projet bien arrêté de se suicider n'empêche pas le jeune Duc, qui se tient en très haute estime, de se soucier de détails plus prosaïques comme guérir de son rhume ou choisir sa dernière toilette. Mourir d'amour, jeune de surcroît, est une fort belle chose mais il faut le faire avec élégance et distinction. Quant à la demoiselle, objet de tant de passion et cause de cette hécatombe, elle suit avec intérêt tous ces préparatifs qui ne manqueront pas de l'auréoler d'un certain prestige et d'une grande renommée. Alors, qui va rééllement sacrifier sa vie pour Miss Dobson ? il faudra le lire pour le savoir...



Je n'ai pu m'empêcher de penser aussi bien à Fitzgerald qu'à Somerset Maugham. Mais l'héroïne de Beerhom est un condensé de tous les défauts typiquement féminins, vaniteuse, inconstante, coquette, égoïste et j'en passe. L'écrivain grossit les traits et l'histoire elle-même est grotesque de bout en bout.



Le livre est joliment présenté, rehaussé par les dessins de George him qui rappelle les caricatures d'une certaine époque. Comme toujours l'éditeur agrémente son ouvrage de quelques considérations amusantes (voir notamment la dernière page) et fait preuve d'un choix de publication fort original. J'avoue qu'avant cela, Beerbhom m'était inconnu, même s'il fut l'ami de Wilde et Maugham...



La traduction est soignée, en tout cas la prose de l'auteur est précieuse, j'ai même dû recourir au dictionnaire pour deux ou trois mots dont le sens m'échappait. Je n'aurai qu'un minuscule reproche à faire à ce roman : sa longueur. Pour un sujet somme toute aussi mince, il aurait gagné à être un peu raccourci, le ryhtme s'affaiblissant par moments.



Mais j'avoue qu'en ce moment, j'ai la manie de trouver tout ce que je lis un poil trop long...
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Le graphisme de la couverture et la quatrième de couverture m'ont attiré et incité à entreprendre la lecture de ce roman. Cependant j'ai rapidement été déçue car j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Les personnages principaux m'ont vite lassé par leurs personnalités originales aux traits de caractères volontaires accentués jusqu'à la satire par l'auteur. Pour résumer, Zuleika est une jeune prestidigitatrice qui aime que les hommes l'admirent et le jeune Duc du Dorset est le dandy par excellence qui décide de mourir à défaut d'être aimé et surtout par dandysme. Je ne pense pas avoir été réceptive à cette satire du milieu universitaire d'Oxford qui succombe sans aucune résistance à une jeune femme égocentrique et sûre de ses charmes. Les digressions originales de l'auteur sur les fantômes, les statues ou les dieux ont cependant été pour moi les passages les plus intéressants et une pause agréable à la lente mais inéluctable fin dont le lecteur connait un peu trop rapidement le dénouement .
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Tout d’abord, il faut préciser, à l’heure où l’on parle tant du livre numérique, que ce livre est avant tout un bel objet avec sa couverture cartonnée de couleur rouge (un clin d’œil « L’empire du rouge », un essai de l’auteur ?) ornée d’une très jolie illustration de George Him (dont les dessins ponctuent très agréablement l’ensemble du roman). Pour cela donc : merci aux éditions Monsieur Toussaint Louverture.

Qu’arrive-t-il d’après vous quand une magnifique orpheline de 20 ans habituée à ce qu’aucun homme ne lui résiste tombe justement amoureuse d’un jeune duc dandy jusqu’au bout des ongles qui s’avère être le seul dans tout Oxford capable de résister à son charme ?

Et quand il se met à l’aimer, c’est elle qui ne veut plus, lassée de tous ces hommes qui se prosternent devant elle, faisant fi de toute dignité …

Entre deux tours de magie ratés de la belle, la foule des prétendants éconduits menace de mettre fin à ses jours en se jetant à l’eau pour son plus grand ravissement.

Entre roman psychologique et vaudeville haut de gamme, un excellent roman tout en légèreté.

Les dialogues sont très « wildiens » (avec des répliques pleines d’esprit) et on se met à rêver d’une adaptation théâtrale de ce roman qui contient beaucoup de dialogues très finement ciselés, avec quelques aphorismes bien sentis (et un brin misogyne) sur les hommes, les femmes, l’université, bref la vie quoi …



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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Quel bon moment passé à lire ce roman de Max Beerbohm !

Non contents de toujours nous proposer des livres-objets magnifiques, les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont ce talent pour dénicher des textes rares et de grande qualité.

L'histoire est on ne peut plus simple, mais elle nous est racontée par un facétieux narrateur (qui parle aussi bien à la première qu'à la troisième personne) dans un langage un brin désuet mais savoureux.

Zuleika, la petite-fille du recteur d'Oxford, fait chavirer les cœurs des universitaires dès sa première apparition. Un Duc s'éprend de cette jeune femme et lui déclare sa flamme, mais la belle a tellement l'habitude d'être assaillie de prétendants qu'elle ne prête d'abord pas attention à cette demande. le Duc est alors prêt à mourir pour elle...

Cette histoire finalement assez courte qui aurait pu faire l'objet d'une nouvelle, est très amusante à lire. Je la recommande aux amateurs de littérature anglaise du XIXe siècle qui ont envie de lire un livre à la fois léger et magnifiquement écrit.
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Il faut absolument faire connaître ce livre, le prêter, le conseiller, parce que s'il vous plait, on est proche du chef d'oeuvre tout de même ! Et pourtant... Si peu le connaissent! C'est désespérant ! Déjà allons-y, soyons francs, l'histoire est bien. Chouette, pas transcendatne pour un lecteur du XXIème siècle mais replacé dans le contexte anglais du début du XX7me siècle, elle est absolument délicieuse. Parce que vous comprenez, Zuleika Dobson dérange. Elle est belle, trop belle, pas d'une beauté parfaite comme nous le signale l'auteur mais elle a ce je-ne-sais-quoi qui fait que les hommes tombent amoureux et que les femmes l'envient et la haïssent. Puis en même temps, Zuleika et le fameux Duc de Dorset (tout d'abord antipathique puis ensuite absolument charmant que les lectrices en tomberaient facilement amoureuses) sont mués par l'orgueil. L'éditeur a prévenu sur le code barre : "Pour ce prix-là on aurait pu vous offrir un peu d'amour mais l'éditeur n'en avait plus" et il me semble que, outre la petite blague choupie de l'éditeur, y'a une vraie correspondance au livre.

Enfin, l'écriture... Non mais l'écriture ! La perfection incarnée, drôle, qui prend du recul sur elle-même, qui nous interpelle, qui nous devance, qui nous donne des leçons.

Vous l'aurez compris, ce livre est un petit bijou (comme nombre des livres de Toussaint L'ouverture) qu'il faut dévorer et ne pas oublier.
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

"Attirante, séduisante, fascinante... la jeune Zuleika Dobson l'est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu'elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu'un homme totalement imperméable à ses charmes... Si bien que tous décident (par dandysme, par amour ou encore par bêtise), en une macabre contagion, de mourir pour elle. Histoire d'amour, de suicide collectif et de régates nautiques, cette fantaisie raffinée, magnifiquement écrite, emporte la rigide Oxford et ses acteurs jeunes hommes transis d amour, fantômes en colère, dieux calculateurs et statues inquiètes dans un tourbillon d'extravagances."



Drôle de résumé pour un bien beau livre, chose qui ne surprendra pas ceux qui connaissent la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture réalisant toujours de très beaux ouvrages.





Mais qu'en est-il de ce Zuleika Dobson ?



C'est tout d'abord un roman qui fût publié en 1911. L'auteur Max Beerbohm est quelque peu tombé dans l'oubli comme bien d'autres malheureusement. Cet auteur anglais a écrit un seul roman et c'est l'histoire de cette Zuleika Dobson.



Le résumé ci-dessus vous donne un aperçu assez fidèle du contenu général du roman. Cette histoire totalement farfelue et quelque peu déjantée, autant que peut l'être une histoire écrite par un auteur du XIXème siècle, devrait séduire (comme Zuleika) les amateurs éclairés.



Bémol !

Le style de l'auteur est un peu lourd et parfois le roman souffre de certaines longueurs et devient franchement ennuyeux, surtout dans sa première moitié. La deuxième partie du roman a un rythme plus dynamique et se lit avec beaucoup plus de plaisir. Le ton ironique de l'ensemble permet tout de même de maintenir l'intérêt du lecteur en éveil. L'histoire est au final amusante. Son charme suranné devrait séduire les amateurs de curiosité littéraire.

Pour terminer je ne peux que saluer la beauté du livre autant dans le choix des matériaux pour sa fabrication que dans le choix des illustrations qui accompagnent avantageusement le récit.



Un livre à recommander chaudement aux amateurs de littératures au charme suranné. Les amateurs de beaux livres seront aussi au nirvana. Les autres, passez votre chemin, vous risquez d'être déçus.

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Sept personnages

Sept personnages (qui sont ici neuf) pour une exploration subtile et réjouissante des pièges du hasard et de la nécessité, que le surnaturel soit ou non de la partie.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/06/note-de-lecture-sept-personnages-max-beerbohm/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Attention chef d'oeuvre d'humour anglais et de suicides collectifs !



Que dire qui arriverait à la cheville de Zuleika Dobson ? Qu'elle a légère, évidemment, et fine, cela va sans dire... Que je l'aime ? Ah ! non !!! trop attendu ! Tout le monde aime Zuleika ; et c'est bien à cause de cela, qu'elle, n'aime personne ; qu'elle ne peut concevoir l'amour. Et elle voudrait bien, aimer, pourtant. Mais - c'est insensé - personne ne peut l'approcher sans immédiatement fondre sous son regard, se liquéfier devant son charme.



Et oui, elle est comme ça Zuleika ; elle fait craquer les hommes. Qu'y peut-elle ? Elle ne va tout de même pas s'en excuser ? Elle ne va tout de même pas arrêter de charmer ? (il faudra bien pourtant, avant d'avoir décimer toute la gente masculine...)



Zuleika, une plaie sur mon coeur...



A sa descente du train en gare d'Oxford, et jusqu'à la maison de son grand-père, Doyen du Collège de Judas, elle trimballe autant de valises que d'amants, et une déjà belle réputation. Prestidigitatrice sans talent, elle a pourtant réussi à se faire connaître du monde entier. De New-York à Paris, en passant par Madrid où "le dimanche qui précéda son depart, on donna en son honneur une grande corrida. Quinze taureaux reçurent le coup de grâce, et Alvarez, le roi des matadors, mourut dans l'arène avec le nom de Zuleika sur les lèvres. Il avait tenté de tuer son dernier taureau sans quitter des yeux la Divina Senorita".



Mais un soir, elle rencontre le Duc de Dorset, qui ne daigne pas la regarder ! Son coeur s'enflamme. Serait-il possible que cet être existe ? Celui qui ne l'aimera pas au premier regard ? Sans réflechir davantage (il faut avouer que ce n'est pas son point le plus fort), elle se précipite le lendemain chez le Duc, pour le revoir, et profiter du dédain de cet homme.

Mais - hélas ! - celui-ci a eu une sinistre révélation dans la nuit : il l'aime. Ce dandy qui n'aime rien tant que lui n'est pas dans son assiette ce matin là. A tel point que "le Duc s'écarta de la fenêtre. Etrangement, il ne souhaitait pas être vu, bien qu'il eut coutume de se laisser admirer à cette heure pour lancer quelque mode nouvelle."

Et il commet l'erreur qui va lui coûter la vie : lui déclarer son amour... Elle qui l'aimait tant ces dix heures passées ne peut lui retourner qu'un avis de non-retour. Elle ne l'aimera jamais ! Aussi, qu'avait-il besoin de succomber comme tous les autres...



Dès lors, ne pouvant être aimé de Zuleika, et un peu par provocation, il décide d'annoncer son suicide prochain pour la belle. Quel hommage pour elle ! Jusque là personne ne s'est vraiment suicidé par amour d'elle...(on avait toujours fini par s'apercevoir qu'il y avait des histoires d'argent ou de tromperie là-dessous). Il promet donc, à sa demande, de mourir en prononçant son nom. Sauf que... le Duc, riche de nombreuses affections de ses camarades de collège, voit sa résolution suivie par tous ces compères. Un suicide collectif, donc, au nom de Zuleika ! Charmant, n'est-ce pas ?



Ce livre est d'une drôlerie et d'une fraicheur sans nom ! Quand - en plus ! - il est servi par une luxueuse édition de Monsieur Toussaint Louvrture, et augmentée de très fins dessins en noir et blanc. Franchement, que demander de plus ?



Quant à moi... Je ne me suis pas jetée du ponton après la régate. Je n'ai pas suivi le Duc dans sa somptueuse résolution. Je reste là, bouche bée, avec mon Zuleika à la main. Un peu hébétée tout de même. Mais certaine qu'après elle, je n'aimerai plus jamais.



Zuleika... Zuleika...
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Max Beerbohm fait partie de ces classiques anglais un peu oubliés que je suis toujours ravie de découvrir. Malgré tout, je dois avouer que ma lecture a parfois été laborieuse car l'auteur se donne beaucoup de peine pour rendre Zuleika antipathique et réussit si bien que j'avais parfois envie de jeter mon livre dans la Seine en souhaitant bon voyage à la demoiselle en question.



Nous sommes à Oxford au début du XXe. Prestidigitatrice rendant amoureux tous les hommes qu'elle croise, Zuleika rend visite pour la première fois à son grand-père, recteur. Sans surprise, tout Oxford tombe amoureux d'elle, jusqu'au duc qui s'était pourtant enorgueilli jusque-là de n'avoir jamais succombé au chant d'une quelconque sirène. Mais si Zuleika est vaniteuse et met un point d'honneur à attirer tous les regards, elle est aussi suffisamment blasée pour ne pas accorder beaucoup d'intérêt à ses soupirants. Aussi, lorsqu'elle rejette le duc, celui-ci décide de mourir pour elle, honneur oblige. Ce que la coquette en question accepte de suite, mettant ceci dit un point d'honneur à régler quelques détails cruciaux : « A propos, murmura-t-elle, j'ai une petite faveur à vous demander. Demain, au moment suprême, voudrez-vous, s'il vous plaît, prononcer mon nom à haute voix, pour que tout le monde l'entende ? (…) De sorte que nul ne puisse jamais dire que ce n'est pas pour moi que vous êtes mort, vous comprenez ». (p 148)



Agréablement traduit, très bien illustré, ce livre est une curiosité dont j'ai apprécié de nombreux passages même si, au final, je reste un peu dubitative. Avec un récit qui tient la route malgré son absurdité – ce qui n'était pas gagné à première vue, Max Beerbohm construit une fable moderne volontairement ridicule, le ton érudit et les références classiques servant à alimenter une farce macabre et une histoire sans queue ni tête. Un principe séduisant mais un roman auquel je reprocherais en ce qui me concerne quelques longueurs, avec un récit parfois un peu monotone, peut-être en raison de la description « clinique » que le narrateur fait de ses personnages irréels, qui manquent un peu d'épaisseur. Là où le peu d'action aurait pu être compensé par la psychologie, j'ai parfois trouvé l'effet rendu un peu trop artificiel – effet sans doute recherché par l'auteur. C'est sans doute également parce que Zuleika m'horripilait que l'attitude absurde des étudiants m'a un peu agacée.



Mais si vous cherchez un classique oublié, un peu d'originalité ou une plume soignée, ne boudez pas Zuleika Dobson, qui mérite d'être découvert – de même que l'éditeur dont la présentation pleine d'humour a éveillé ma curiosité.




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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Zuleika passe, le reste trépasse....
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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Zuleika Dobson - Une histoire d'amour à Oxford, est un bien étrange roman. Zuleika, petite-fille du recteur de l'université d'Oxford, est une femme irrésistible, de laquelle tous les hommes tombent follement amoureux, c'est l'idéal de la Femme incarné dans un personnage intouchable, dans une Angleterre élégante, au sein d'un milieu dandy que n'aurait pas désavoué Oscar Wilde. Les premières pages nous décrivent ainsi le personnage, son élégance, sa grâce, sa perfection, et les gens parfaits n'ayant pas d'histoire, on se demande bien ce que l'auteur va bien pouvoir trouver à nous raconter pendant les centaines de pages qui suivent.



Car le volume est gros ; mais à cette épaisseur s'adjoint une certaine élégance à l'image de la femme dont il renferme l'histoire. La couverture est soyeuse, l'objet lui-même est plaisant à tenir en main, et les petits traits d'humour de l'éditeur, Monsieur Toussaint L'ouverture, achèvent de rendre l'ensemble agréable.



Qu'arrive-t-il donc à Zuleika ? pas grand-chose au début, sinon que l'on sait qu'une génération entière d'étudiants s'est suicidée pour elle, par amour, par hommage. C'est avec l'entrée en scène de son équivalent masculin, le Duc de Dorset, élégant, magnifique et également intouchable, que l'intrigue commence à prendre de l'allant. Il tombe évidemment follement amoureux d'elle, et elle aussi - ça tombe bien. Le Prince a trouvé sa Princesse, et plus rien n'est à écrire ? C'est sans compter sur la malice de l'auteur, qui se plaît à manipuler et manier l'histoire dans tous les sens, pour faire d'un destin tragique - dont la ligne est toute tracée - un labyrinthe sinueux aux tours et détours improbables...



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Zuleika dobson / Une histoire d'amour à Oxford

Présentation de l’éditeur : attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu’elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d’Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu’un homme totalement imperméable à ses charmes… Si bien que tous décident — par dandysme, par amour ou encore par bêtise —, en une macabre contagion, de mourir pour elle.



Histoire d’amour, de suicide collectif et de régates nautiques, cette fantaisie raffinée, magnifiquement écrite, emporte la rigide Oxford et ses acteurs — jeunes hommes transis d’amour, fantômes en colère, dieux calculateurs et statues inquiètes — dans un tourbillon d’extravagances.



Mon avis : j’ai eu la chance de recevoir gracieusement ce roman en partenariat avec BoB et Les éditions Monsieur Toussaint Louverture. D’emblée, je suis séduite par ce superbe « objet-livre » dont la couverture et les illustrations invitent à la découverte.



J’ai surtout beaucoup apprécié l’humour, voire l’ironie, qui émaillent le récit ; le narrateur joue allègrement avec son lecteur et multiplie les situations cocasses : "Lecteur sensible, ne frémis pas devant une telle apparition !". Le Duc [John, Albert, Edward, Claude, Orde, Angus Tankerton, Tanville-Tankerton, quatorzième Duc de Dorset, Marquis de Dorset, Comte de Grove, Comte de Chastermaine, Vicomte Brewsby, Baron Grove, Comte Petstrap et Baron Wolock, de la Pairie d’Angleterre] dira de la magnifique Zuleika : "Ce n’est pas au nom d’une imperfection réelle ou supposée de ma personne que Miss Dobson me dédaigne. Elle me repousse simplement parce que je l’aime. Tous ceux qui l’aiment, elle les méprise. Or, la voir, c’est l’aimer. Fermez donc vos yeux à ses charmes. Excluez-la strictement de votre horizon. Ignorez-la."



Tout est dit et c’est en cela que le récit m’a quelque peu déçue : la trame est trop dévoilée sur la quatrième de couverture. J'aurais de loin préféré la découvrir au fil des lignes. Je suppose que c'est pour cette raison que l’histoire m’a paru s’étirer en longueur. Je suis restée sur ma faim.



Ce récit plaisant n’en demeure pas moins foncièrement original !
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L'hypocrite heureux

« Parmi tous ceux qui s’amusent à la cour du Régent, nul ne posséda, dit-on, la moitié de la malfaisance de Lord George Hell. Je n’ennuierai pas mes petits lecteurs avec un long récit de sa grande vilenie. Mais il serait bon qu’ils sachent qu’il fut cupide, destructeur, et désobéissant. Je crains qu’il ne soit établi qu’il veilla souvent à Carlton House bien après l’heure du coucher afin de s’adonner au jeu, et qu’en général, il buvait et mangeait plus qu’il n’était bon pour lui. Son penchant pour le beau linge était tel qu’il avait l’habitude de se vêtir les jours de semaine aussi magnifiquement que les honnêtes gens le dimanche. Il avait 35 ans et il faisait l’immense chagrin de ses parents. » Nous voilà prévenus : Lord George Hell est un dandy peu fréquentable ! Il est déplaisant, tricheur et cela se voit sur son visage. Les enfants, qui le croisent, ont peur de lui et son nom est associé au croquemitaine dans les nurseries pour calmer les petits. Mais le mécréant est bientôt frappé par le destin. Celui-ci prend les traits de Cupidon et transperce le coeur du dédaigneux Lord George. Il est séduit par une petite danseuse de chez Garble, lieu de rendez-vous des débauchés de la haute société. Sa Seigneurie se jette aux pieds de la jeune femme qui prend peur en voyant son visage. Comment faire disparaître ce vil aspect pour que la danseuse tombe amoureuse ?



« L’hypocrite heureux » fut écrit en 1897 par Max Beerbohm et fut publié dans « The Yellow Book », revue artistique dirigée par Aubrey Beardsley. Oscar Wilde y publia également. Le court roman de Beerbohm est d’ailleurs un clin d’oeil au « Portrait de Dorian Gray ». L’auteur utilise l’idée du visage marqué par les vices du personnage. Celui de Lord George est effrayant car il n’est que méchanceté et défauts. Son nom Hell est significatif comme celui qu’il se choisira par la suite : Heaven. Comme dans le chef-d’oeuvre de Wilde, le bien et le mal s’affrontent. Max Beerbohm fait également appel au surnaturel. Dorian Gray faisait faire son portrait pour cacher sa vraie nature. Lord George porte un masque qui se fond à son visage, le masque de l’amoureux transi.



Mais le sous-titre du livre est essentiel : « Un conte de fées pour hommes fatigués. » Et c’est ce qui différencie l’histoire de Lord George de celle de Dorian Gray. Max Beerbohm a composé un conte moral, nous assistons à la rédemption d’un homme et non à sa perte. L’âme du dandy n’est pas totalement perdue et elle finit par déteindre sur le physique. Les hommes fatigués du sous-titre ont de quoi espérer à nouveau.



« L’hypocrite heureux » a l’élégance du dandy qu’était Max Beerbohm. L’humour, l’espoir insufflés par l’auteur m’ont enchantés. So witty !
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