Amour : phalène
à Geo Bogza
Amour, des noirs ports la phalène
Lumière parfumée des vastes tropiques
Pensée longue et douce de rayon, martyrisant comme la mer
Et l’horizon enflammé, piège hermétique
Amour urbain d’ombres dans des rues à réverbères
Aux secrètes paroles dans la mort ensevelies
Aux pages lentement tournées dans d’inutiles albums
Amour d’après-midi dans de vagues pièces closes
Amour à l’âpre odeur de glaise et de semence sous l’herbe haute
Comme un cheval, de la saison estivale engrossée par les graines
Amour dans des mouchoirs pleuré ou lent, qu’on rit au soleil
À la fine peau blanche ou aux mains vieillies
Amour, réseau du monde dans lequel les gens pris
Dansent : pantins sérieux et fous.