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Citation de AuroraeLibri


Louis reste un instant debout près de la table où joue Mme de Montespan.
Elle est toujours majestueuse, mais ses formes, après une dernière grossesse, et la naissance d’un fils, légitimé sous le nom de comte de Toulouse, deviennent lourdes. Le visage s’empâte. Elle a perdu de sa grâce.
Elle cède souvent à la colère. Elle est impérieuse, acerbe, peu respectueuse de la reine. Et il a dû lui rappeler à plusieurs reprises qu’elle doit honorer Marie-Thérèse.
— Souvenez-vous madame, qu’elle est votre maîtresse.
Mais Athénaïs de Montespan est une de Rochechouart de Mortemart, qu’aucune noblesse ne peut impressionner.
Il la regarde. Elle perd en trois passes sept cent mille livres. Elle se tourne vers lui, le défiant du regard, sachant bien qu’il paiera ses dettes. Elle veut tenter de combler ses pertes par une mise de cinquante mille livres. Et elle regagne les sommes perdues. Elle se lève, si lourde qu’elle en chancelle.
Elle va s’asseoir pour le souper, engloutir avec excès viandes et sucreries.
Il éprouve pour la première fois, à l’observer, un sentiment de lassitude, presque de répulsion.
Il s’éloigne. Marie-Angélique de Fontanges doit l’attendre dans ses appartements reculés du château.
Il s’y rend d’un pas lent.
En cette année 1678 qui s’achève, il vient d’avoir quarante ans. Même pour un roi, la vie passe.

Quatrième partie
Chapitre 55
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