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Critiques de Max Genève (41)
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Le tueur du cinq du mois

Voilà une Série Noire qui se lit sans déplaisir.

Ce tueur du Cinq du mois est connu du lecteur dès le début du livre.

L'homme, comme le titre du livre l'indique, s'est fixé une ligne qui va vite dérailler au carnaval de Bâle et après...

Essayer de brouiller les pistes ne fera qu'accélérer la chute de Monsieur Durieu... Il y a toujours plus de gens à tuer! Le tueur méticuleux se met à saloper le boulot!

Dans les rôles du détective privé et du flic, ce sont Simon Rose et le commissaire divisionnaire Venturini qui jouent leur partition dans une coopération fortement teintée d'antagonisme.

Le polar est correctement déroulé, avec son lot de personnages pittoresques, mais sans grande surprise... Et qui me donne l'envie, tout de même, de trouver les autres enquêtes de Simon Rose.
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La vie d'auteur

La Vie d'auteur- Reçu le 3 février 2022-Lecture 7 février 2022





Une découverte totale ne manquant ni de piquant ni de chien ... "dévorée" avec grande curiosité les jours suivant la réception du "paquet" !



Un grand MERCI à Babelio et à la dernière Masse-critique-Littérature de Janvier 2022, sans omettre les Editions du Verger, qui m'ont expédié cet ouvrage très dense , accompagné d'une lettre chaleureuse .



Un demi-siècle du parcours d'un écrivain-romancier des plus prolifiques mais pas forcément aussi connu qu'il le mériterait, sûrement… Mille facettes et moult genres abordés !



Tour à tour sociologue, enseignant en philosophie, polémiste, essayiste ayant commis un certain nombre de « brûlots » contre la critique littéraire , et la comédie sociale du monde parisien de l'édition…

Max Genève a souhaité ensuite s'engouffrer et s'essayer au « Roman », à la fiction de façon large, du roman au policier, en passant par des « curiosa »… ceci sous deux noms : vrai patronyme : Jean-Marie Geng et la majeure partie publiée sous le pseudonyme de Max Genève, dont il nous explique en détails, le choix !.



Cet écrivain, personnalité haute en couleurs, avec un esprit des plus caustiques ,nous fait partager ses coups de coeur et coups de gueule pour certains de ses éditeurs, amis ou ennemis-écrivains, ses abondantes rencontres qui furent déterminantes , dans son amour de l'écrit et de la musique...!



Un récit qui ne manque pas de verve , de causticité, et d'humour ; l'auteur nous offre le récit de son parcours, parfois du combattant, d'écrivain, avec ses amitiés et inimitiés…



Et ce Monsieur , je vous promets !!!...quand il aime, c'est avec passion et quand il déteste, c'est avec la même fougue !!!



Il ne rate pas d'épingler toutes les compromissions et copinages dans la monde parisien de l'édition…

Un grand amoureux de la musique ; son père, critique musical l'emmenait fréquemment au concert… on sent combien la Musique fait partie intégrante de son quotidien , d'une sorte de seconde respiration…dont il ne peut se passer…



Je méconnais complètement cet auteur ; juste le très lointain souvenir d'un de ses premiers textes : « Les Mauvaises pensées d'un travailleur social » [Points-Actuels / Seuil ]



J'ai appris de bien nombreuses choses en parcourant le parcours incroyable de cet écrivain, découvert de nouveaux auteurs…comme Armand Farrachi, Jean-Claude CHARLES , Béatrice Shalit, etc. Il nous parle aussi , en détails, de ses rapports avec ses éditeurs et son admiration intacte pour certains, comme pour Christian Bourgois…ses rapports mouvementés avec Bernard Barrault…Françoise Verny, etc.; de ses nombreux compagnonnages littéraires et philosophiques dont celui de Léon Bloy, René Belletto, Marcel Schneider, sans omettre son mentor et ami, Jacques Derrida...et , pour prolonger les compagnonnages littéraires, dont celui de Borges, tardif !...



Il exprime à de nombreuses reprises sa grande estime pour certains de ses confrères, comme Cécile Wajsbrot (avec qui il partagera même une résidence d'artiste, à Berlin ), Serge Quadruppani , Armand Farrachi, l'écrivain haïtien, Jean-Claude Charles, une fidélité et estime constante pour Marcel Schneider (même si il n'est jamais d'accord avec lui sur rien !!!), etc.



Je vais me précipiter , en premier, sur un texte dont j'ignorais l'existence, d'un auteur que Max Genève apprécie énormément et dont il est l'ami : René Belletto . le texte de cet écrivain (surtout connu pour ses « policiers) que je suis impatiente de débuter est « Les Grandes Espérances de Charles Dickens » (P.O.L, 1994) , et une deuxième curiosité quant à un texte de l'auteur lui-même, datant de 2014, publié par Serge Safran, " le Jeune homme qui voulait ralentir sa vie"... [Un éloge de la lenteur dans notre monde un peu fou... cela va faire du bien d'aller à contre-courant !!]



Un ouvrage et un écrivain passionnant que j'ai envie de faire connaître ; dans un tout premier temps, je vais prêter « mon » exemplaire à un ami, musicien, et admirateur du féroce Léon Bloy ! Curieuse d'avoir son ressenti personnel à cette lecture….



Cet ouvrage autobiographique qui est aussi une masse richissime pour tous les « fous de Littérature »… nous offre , in-fine, un index des plus précieux des personnes, écrivains, éditeurs, musiciens cités…



Encore mes plus vifs remerciements à Babelio et aux éditions du Verger pour cette lecture captivante, au ton aussi érudit que persifleur, qui m'a fait aussi, par moments, beaucoup rire ! Un petit trésor absolu !!!

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Le transformiste

« A la fin de la projection, quand la lumière revient, je m'aperçois que nous sommes bien une trentaine dans la petite salle. Une bonne partie de l'équipe du film. Claude se lève, coupe court aux applaudissements, se tourne vers Clotilde qui continue de battre des mains.

- C'est bon, ma chérie. N'en fait pas trop.

Et, s'adressant à tous :

- Vous êtes bien gentils, mes enfants. Qui a dit : c'est une daube ?

Un doigt se lève.

- Ah, nous avons au moins un cinéphile dans la salle. Merci d'être venu, Max. J'apprécie.

Il me semble connaître celui à qui appartient ce doigt assassin. Mais c'est bien sûr : le romancier du Salon interarmes. Le promoteur des généraux une étoile. Celui qui porte le nom d'une ville suisse. »



Monsieur Genève j'aime vous lire ! Vos écrits respirent la chaleur humaine, la bonté et le respect. D'aucuns pourraient vous trouver irrespectueux à l'égard du sacré mais vous ne le placez pas au même endroit qu'eux, tout simplement. « Dieu devant, elle derrière ». Et cela me touche tout particulièrement. J'ai eu l'impression qu'en parlant de ce transformiste vous avez pu vous faire plaisir car, par ce biais, vous pouviez aborder de nombreux thèmes : le cinéma, la religion, l'armée, les femmes (oh oui les femmes, et vous les aimez, n'est-il pas ?) Paré d'habits divers et variés, vous étiez prêt à jouer le touche à tout et laisser aller vos envies, allant jusqu'à vous mettre en scène. J'ai souri en vous lisant, vous avez une plume qui aime les jeux de mots « je ne suis pas marié, tout en vivant depuis pas mal damné avec une femme » et je m'en régale. J'ai été aussi émue à l'hôpital ou encore lorsque vous évoquez les multiples personnages qui vous façonnent, l'écrivain qui parfois ne sait plus qui il est, naviguant dans son imaginaire. Voire ces personnages qui vivent avec vous au quotidien, cela ne semble pas être toujours si facile : « vous avoir dans la tête à longueur de journée n'est pas une sinécure » dites vous.



Je remercie Babelio et les éditions Safran pour ce cadeau qui m'a fait un réel et grand plaisir.
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Chair

« Mais comment aurions-nous pu nous souvenir en détail de la chaine des petites morts parfumées qui avaient contribué à nous maintenir en vie ? »



Un roman qui se lit vite car il est non seulement court mais constitué de petits chapitres qui permettent au narrateur de nous faire partager ses songes à l'approche de la soixantaine, ses envies et ses peurs liées au sexe, à l'amour de la chair, à la fusion des corps. « Il n'existe pas de partage calme, serein des chairs dans l'extrême fornication. ». S'installe le doute avec l'âge, pourra-t-on aimer comme on aime ? Le narrateur, un écrivain vivant ponctuellement dans les Landes, terre de repos pour le parisien qu'il est, nous fait partager son existence avec Françoise, sa régulière et une incroyable rencontre avec Doris, une jeune femme qui prend de l'ampleur dans son cœur. Alors qu'il raconte son présent, en pointillé il se replonge dans les souvenirs de ses rencontres féminines qui l'ont fait amant et amoureux tout au long de son existence. C'est plus qu'un roman érotique, ou alors c'est ce que j'aime dans la littérature érotique, le propos sert l'histoire et il y en a une très belle.



« Entre le désir d'être fessé et celui d'être confessé, il n'y a finalement qu'un con. »

C'est une écriture drôle, - « La sainteté sent le bouc, je vous le dis, suave luxure, pieuse dépravation, l'ange est si près du démon » - pleine d'humour et de recul par rapport à l'écriture. «Une scène érotique réussie est celle où la littérature s'efface et où le sexe même dirige la lecture (imaginer une queue à lunettes qui tourne les pages). »



Ce n'est pas anodin si le narrateur est un écrivain, et j'ai apprécié l'envers du décor, à savoir la construction artistique, sa « constitution mentale » : « c'est effarant, le pouvoir colonisateur d'une idée qui vient. Scribe dévoué et impuissant, il me faut assister à ce déferlement de soi. M'aura bouffée le cerveau ce soir, la nuée de sauterelles visionnaires. » Voilà la naissance d'une idée pour une pièce de théâtre qui fourmille dans la tête d'un auteur et je pense que cette description doit être proche de la création telle que la vit Max Genève.



L'auteur n'hésite pas à apostropher le lecteur mais rarement à le choquer (un passage cependant où je me suis dit qu'il avait un sacré culot pour l'écrire, j'étais pourtant prévenue « Nouvelle apostrophe au lecteur, je me dois ici de l'informer que la scène qui va suivre et à laquelle je ne m'attendais nullement [moi non plus] peut heurter sa sensibilité ou choquer ses convictions. On peut donc directement pousser au chapitre suivant. L'auteur, lui, est bien contraint de s'y coller : le souci de la vérité, de l'exactitude du détail ne lui laisse pas le choix. »).



Mention spéciale pour la couverture, magnifique, une pose révélant une peau soyeuse, des courbes qui font penser à un violon blanc mais un corps sans visage et des cheveux contraints dans un chignon bas renvoyant à la maturité de la chair. A croquer ! Pourquoi ai-je écrit cela ? « tendre manducation, tous les amoureux du monde, y compris les plus corsetés, savent que la frontière est ténue entre aimer et manger l'autre. »

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La nuit sera chienne

Baptiste-Marie quitte sa Dordogne natale pour entamer des études de médecine à Paris. Son entourage ne doute pas de sa réussite, son sérieux n’ayant jamais été mis en défaut. Et en effet, le jeune homme est bien décidé à réussir ses études haut la main, délaissant les frivolités des gens de son âge et méprisant ceux qui se laissent emprisonner dans des intrigues amoureuses.



Mais bien qu’ayant choisi un immeuble calme et convenable, ces bonnes résolutions vont être mises à mal par la jeune fille de l’immeuble en face. Cette dernière pratique régulièrement ses exercices de gymnastique en tenue d’Eve, sans prendre la peine de tirer les rideaux. Et l’étudiant est bien forcé d’admettre qu’entre les deux cours d’anatomie qui s’offrent à lui, l’un se révèle nettement plus attrayant que l’autre. Entre ce petit jeu d’exhibitionnisme qui se met en place et des camarades de cours plus délurée que lui, Baptiste-Marie voit sa volonté mise à rude épreuve.



À l’encontre des codes du genre, le héros n’est pas une bête testostéronée capable de faire pâlir d’envie les taureaux reproducteurs, mais au contraire un provincial un brin naïf qui se laisse trop facilement embobiner par les femmes qui lui tournent autour. Le roman n’est pas inoubliable, mais l’histoire et la petite touche d’humour qui l’accompagne se laisse découvrir avec plaisir.
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Virtuoses

Quand Peter Waltman décolle pour New York, imagine-t-il à quel point destins et hasards peuvent parfois se liguer pour bousculer toutes vos certitudes ? Peter Waltman est un cinéaste quinquagénaire reconnu en Europe pour ses documentaires. Il part justement à New York où il doit rencontrer la violoniste Frederika Murray afin de réaliser un film sur celle qu’on appelle "La Murray", tant la magie de ses interprétations est, soit portée aux nues, soit vouée aux gémonies par un milieu musical intransigeant. Nous sommes à l’été 2001. A peine arrivé, Waltman apprend l’assassinat en Bavière de son principal collaborateur, avec lequel il a interviewé, entre autres, Massoud et Ben Laden, jugé inoffensif à ce moment là. Alors qu’une idylle amoureuse réunit Peter et Frederika et qu’il met ses pas dans les siens au gré des concerts qu’elle donne aux États-Unis, l’enquête avance.



Qualifier Virtuoses de simple roman policier serait un grave raccourci, ce n’est pas non plus un roman urbain voire même un roman d’amour, c’est un peu de tout cela. Max Genève sait multiplier les intrigues parallèles. Il nous emtraîne en Allemagne, au Moyen-Orient et dans sept villes des Etats-Unis, lesquelles donnent le nom aux chapitres. Dans le tourbillon des rencontres et des événements qui s’enchaînent, l’auteur prend plaisir à nous perdre et à conduire Peter et Frederika au bord de l’abîme. C’est autant un périple dans l’Amérique qui voit s’effondrer les Tours Jumelles qu’un regard acéré sur la duplicité des sentiments. Ce que voit le cinéaste et ce que joue la violoniste, c’est la partition insatisfaite de la fin d’un monde auquel chacun participe à sa façon. Un bon vrai-faux polar aux allures d’opéra géopolitique.
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Le voyage de M. de Balzac à Turin

Si comme moi, vous devez à Balzac vos premiers émois littéraires et que vous lui vouez une admiration indéfectible qui ne souffre aucune exégèse littéraire ayant l'ambition de le comparer à tel ou tel de ses contemporains (pour certains, tout aussi remarquables), ce livre n'aura pas manqué d'attirer votre attention et sans doute votre bienveillance.

J'avais donc un a priori très favorable en abordant cette lecture et une rieuse envie (j'avais écrit "furieuse" mais un clavier facétieux a eu envie d'afficher "rieuse" alors, laissons !) de monter dans la calèche en compagnie de M. de Balzac. Ah, certes, il a déjà de la compagnie, féminine bien que déguisée en homme (Georges Sand a fait des émules), en la personne de Madame Marbouty, une femme de lettres qui écrivit sous le pseudonyme de Claire Brunne comme nous le précise la postface.

Mais pour l'heure, en 1836 donc, c'est sous le prénom "Marcel" et façon page ou secrétaire, que Caroline Marbouty voyage vers Turin en compagnie de l'écrivain, subterfuge qui ne trompe guère mais qui a été choisi non pas tant pour ménager son époux qui l'a abandonnée que pour esquiver la jalousie de la comtesse Hanska dont Balzac est tombé amoureux malgré l'inaccessibilité matrimoniale et géographique de cette dernière.

Les amours de Balzac sont compliquées (à ce moment là, pas moins de quatre femmes gravitent dans ses pensées ou dans ses bras) ; ses finances sont au plus bas après la faillite de La Chronique de Paris, une revue royaliste qui devait servir ses ambitions politiques. Quant à la réception de son dernier roman, Le lys dans la vallée, la critique procède surtout du règlement de comptes de la part de lettrés que Balzac a agacés ou vexés. C'est donc avec soulagement qu'il accepte la proposition de son ami, le duc Guidoboni-Visconti qui le mandate (avec les subsides nécessaires) pour gérer une affaire d'héritage à Turin. Après tout, n'a-t-il pas été "saute-ruisseau" puis clerc de notaire dans sa jeunesse ?

Après plusieurs jours dans l'espace confiné de la calèche créant une promiscuité que Balzac échoue à pousser à son avantage, les deux voyageurs, accueillis dans le luxe de l'hôtel Europa sont bientôt sollicités par l'aristocratie locale. Les voici invités dans des soirées mondaines où Balzac se distingue par son aisance naturelle, une sorte d'habitus qui surprend et séduit quelque peu Caroline/Marcel.

J'ai trouvé que Max Genève avait su, par le ton de son écriture, restituer cette ambiance tournée à la fois vers les arts et la culture mais aussi empesée par les usages en vigueur dans les sociétés aristocratiques du XIXème siècle. Le contexte historique est présent, tel un substrat mais sans jamais prendre le pas sur le propos de l'histoire. Cet arrière-plan contextuel ne se limite pas à l'évocation des tensions géopolitiques autour de la Maison de Savoie. Il invite aussi à découvrir, au gré des pérégrinations de Balzac dans la ville ou des invitations auxquelles il répond, quelques-uns des sujets d'intérêt de l'époque comme par exemple, l'engouement pour l'Egypte ancienne ou bien encore la botanique qui tend à se transformer en véritable science.

Il ne se passe pas forcément grand chose au cours de ce voyage à Turin mais je ne m'attendais pas non plus à des péripéties débridées dans ce qui reste un épisode plaisant mais ponctuel de la vie de Balzac.

La qualité de l'écriture et surtout son harmonie avec le propos, l'originalité de l'approche de cet immense écrivain, la toile de fond XIXème, à la trame politique et sociale sont autant de raisons pour monter dans la calèche mais peut-être, ne suis-je pas tout à fait objective à propos de la compagnie que vous y trouverez,
Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Virtuoses

Merci aux Editions Serge Safran qui, à travers l'opération Masse Critique de Babelio, m'ont permis de découvrir l'univers de Max Genève à travers "Virtuoses". Quelle belle surprise !

L'auteur nous emmène donc aux États-Unis sur les pas de Peter Waltman, cinéaste européen, à la renommée assez confidentielle, venu y présenter son dernier film et tourner un reportage sur Frederika Murray, célèbre violoniste.

L'histoire d'amour qui va naitre va être rattrapée par le passé de Waltman. Nous sommes en été 2001 et certains documentaires précédemment tournés par le cinéaste au Proche-Orient vont exciter la curiosité des services de renseignements américains (notamment des interviews du Commandant Massoud et de Ben Laden, jugé inoffensif à l'époque). Un membre de l'équipe de tournage est d'ailleurs retrouvé assassiné en Bavière.

Mais Max Genève ne s'arrête pas à un roman d'amour et d'espionnage doublé d'un polar. Chacune des 7 parties de son livre est consacrée à une ville : New-York, Philadelphie, Washington, San Francisco, Los Angeles, Chicago et Boston, que visite pour la première fois Waltman. Nous y découvrons donc avec lui et à travers ses yeux de cinéaste, l'Amérique dans toute sa splendeur mais aussi ses bassesses. Ce dernier n’adhère pas vraiment à la culture américaine mais il perçoit ce qui l'entoure comme un décor de cinéma grandeur nature (superbes descriptions). Il y rencontre des personnages de tous horizons : riches producteurs, artistes, musiciens, maitre-chanteur, gangsters, dealers. Ce livre est en plus, une ode aux arts que sont le cinéma, la musique classique, mais aussi la peinture à travers les célèbres musées visités par Waltman dans chaque ville traversée.

A travers son personnage, l'auteur nous parle de la mort, des difficultés du monde, sans se départir d'un certain humour. Il a l'art de la phrase qui fait "mouche", du jeu de mot et j' ai eu beaucoup de difficultés à me limiter dans le choix de mes citations. Des chapitres courts, un style fluide, rythmé, m'ont permis de passer un excellent moment.
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Le voyage de M. de Balzac à Turin

Saviez-vous qu'au mois de juillet 1836, Balzac quittait Paris en calèche pour se rendre à Turin avec une jeune femme déguisée en page ?

Cet épisode pour le moins romanesque est le sujet du dernier livre de Max Genève : le Voyage de M. De Balzac à Turin.

Non, cette jeune femme n'est pas George Sand, elle s'appelle Marcel, de son vrai nom Caroline Marbouty, elle est mariée, a deux enfants et elle écrit à une époque où les publications des femmes sont rares.

En décembre 1835, Balzac directeur de la Chronique de Paris avait commandé une nouvelle qu'elle avait signée Marcel. Il lui en demandera d'autres et en lui proposant cette petite escapade, il espère obtenir davantage encore de cette jolie jeune femme. Seulement, Balzac est prudent, il ne veut pas que le grand amour de sa vie Mme Hanska, ainsi que ses autres maîtresses parisiennes Mme de Berny et Mme Guidoboni-Visconti apprennent qu'il voyage avec une jolie jeune femme, d'où ce déguisement qui, en réalité, ne trompe personne.

Ce voyage tombe à pic ! Balzac croule sous les dettes : son journal fait faillite; sans cet appui, ses vues politiques n'ont aucune chance de se concrétiser, le Lys dans la vallée se vend mal, et l'écriture de ses romans l'a épuisé.

Par chance, ses amis, les Guidoboni-Visconti lui demandent de les représenter à Turin pour une affaire de succession un peu compliquée : le romancier a quelques notions de droit, cela fera l'affaire!

Et nous voilà partis sur les routes avec Balzac et son petit page : Chambéry, la Grande Chartreuse, le Mont-Cenis, Turin. Les visites de la ville le long du Pô, dans les petites ruelles bien fraîches où flotte l'odeur des figuiers et des lauriers sont délicieuses. On pénètre dans les jardins de l'avocat Luigi Colla à Rivoli, on grimpe jusqu'à l'église Santa Maria del Monte dei Cappucini et l'on chevauche jusqu'à Superga pour découvrir les tombeaux des princes de Savoie. Les soirées, dans les belles villas aristocratiques, où Balzac est reçu en invité de marque, ont tout autant de charme…

C'est sans conteste un périple très documenté, agréable pour le lecteur qui découvre la ville aux côtés d'un Balzac devenu compagnon de voyage. Parenthèse peu connue de la vie de l'écrivain qui n'est pas représenté comme on a l'habitude de le voir : penché sur sa table de travail, même si cela finit par lui manquer. Quel homme !

J'avoue que j'aurais tout de même aimé en savoir plus sur cette femme, « Marcel », qui demeure trop souvent au second plan : qui était-elle vraiment ? Comment a-t-elle vécu cette aventure dans sa vie ? L'épilogue se recentre sur elle mais le mystère demeure… finalement, elle reste dans l'ombre du génie…



Merci à Babelio d'organiser ses Masses critiques et à Serge Safran éditeur d'y participer...






Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Chair

Petit roman à la plume souriante, coquine et hardie qui m'a bien plu. Je n'ai pas apprécié tous les chapitres de la même manière. Certains m'ont laissée de marbre; d'autres m'ont dégoûtée; d'autres encore m'ont entraînée sur des sentiers inconnus, délicieux, surprenants ou encore enivrants. Le sexe peut sembler s'imposer au coeur du roman. Et pourtant, c'est l'amour qui y trône en maître, entraînant tout sur son passage.

C'est mon premier livre de cet auteur. Il me donne envie d'en lire d'autres, romans érotiques ou non. Apparement, Max Genève est inclassable et a l'art de mélanger les styles. Une bonne découverte !
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Le tueur du cinq du mois

Ce roman policier est construit selon un suspense inversé, à savoir qu'on sait dès le départ qui est le tueur en série et qu'on se demande comment il va déjouer l'enquête du détective Simon Rose et de la police, et comment ces derniers vont parvenir à le coincer. J'ai apprécié le dévoilement progressif de la personnalité du meurtrier, dont on croit au départ qu'il a foi en son délire de faire le bien en aidant à mourir de pauvres hères (qui peuvent s'en sortir et n'auraient rien demandé de tel, rien à voir avec Vincent Lambert), avant de se rendre compte qu'il cherche plutôt à se persuader de cela pour avoir un prétexte à assouvir ses pulsions sadiques. Mais le reste du roman ne suit pas, les décisions du tueur manquent de cohérence psychologique, Simon Rose a peu de reliefs, ne parlons pas de Chloé dont on ne sait trop à quoi elle sert dans l'intrigue. Enfin, le suspense, il en manque clairement, même à l'envers, et la fin est décevante, abrupte et m'a laissée sur ma faim.
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Cordes sensibles

La virtuose Nelly Tielmann se fait voler bêtement son violon, une petite merveille de Stradivarius, dans le genre très rare et très cher. Désespérée, elle fait appel au détective Simon Rose dans le fol espoir de retrouver au plus vite son instrument chéri.

Entre des belles villas suisses et les bas-fonds de Mulhouse, Rose même son enquête sur des chapeaux de roues. Truculent, amusant, mené sur un rythme joyeusement effréné, ce roman policier regorge de situations cocasses et des personnages hauts en couleurs tout en ménageant un suspens de bon aloi. Certes, « Cordes sensibles » n’entrera pas dans la grande histoire du polar, mais il constitue néanmoins un bon divertissement.

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Le voyage de M. de Balzac à Turin

Récit malicieux et caracolant d'une escapade sentimentale du cher Honoré en Italie. Une occasion de se mettre dans la peau d'un voyageur du 19ème siècle. On est loin d'une épopée romanesque, mais ce petit bouquin est très charmeur et se lit sans déplaisir !
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Le voyage de M. de Balzac à Turin

Comment rendre hommage à Balzac sans faire une biographie ?

Ce roman fort bien documenté, offre un agréable moment de lecture sur une anecdote de la vie De Balzac, un voyage de quelques semaines tout au plus, à Turin mais accompagné d'une jeune femme déguisée en homme ...

Je me suis demandée dans les 30-40 premières pages si cette anecdote était vraie ou non , comment une femme mariée et mère de famille de surcroît, pouvait s'émanciper ainsi du "qu'en-dira t'on " dans cette première moitié du XIXème siècle ? C'est l'épilogue nous éclaire sur le sujet

Et puis, j'ai plongé dans l'histoire .... Non pas que ce soit plein de rebondissements ou d'intrigues, non , cela reste facile et plaisant à lire .

Ce Balzac qui observe, nous sert une vision de la société de l'époque qui a envie de s'amuser malgré les convenances et réticences de l'Eglise. Ce sont surtout les portraits de femme qui m'ont plus, ces femmes autour De Balzac , celles qu'il rencontre et celles qui ne quittent pas son coeur et ses rêves.
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Le voyage de M. de Balzac à Turin

Oups, que dire d'un livre qui laisse un sentiment neutre ?

L'anecdote (Balzac en compagnie d'un page féminin) contée est intéressante, le voyage dans le temps (1836) amusant.

Il m'a probablement manqué un souffle romanesque plus enlevé, un point de vue plus intime (celui de la femme accompagnant Balzac, notamment)... Peut-être aussi ai-je attendu autre chose : l'envie de découvrir les livres de Balzac dont j'avoue ne connaitre que les extraits lus en classe un jour, le plaisir d'être à Turin le temps de quelques pages...

Au final, une lecture pas du tout désagréable mais sans emportement enthousiaste.



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Le jeune homme qui voulait ralentir la vie

Découvert par Masse critique de Babelio, ce roman prône la lenteur dans un monde où la technologie nous pousse à la vitesse. Benoît, 20 ans, travail dans une quincaillerie et doit surveiller la fille de son patron, un peu trop fêtarde. alors que le jeune homme aime la que la vie prenne son temps, il rencontre des personnes hautes en couleur. Il intègre une association qui prône la lenteur et va découvrir par la même occasion ce qu'il pourrai faire de sa vie.

Roman plaisant mais, l'auteur tarde à mettre en place l'histoire et la fin est ce qu'il y a de plus intéressant.
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Virtuoses

Cette critique a été réalisée dans le cadre de l’opération Masse critique de septembre 2012.





En juillet 2001, Peter Waltman, cinéaste allemand se rend aux états unis pour la double raison de présenter, lors d’un festival à San Francisco, un de ses films récents, et de réaliser un documentaire flatteur sur « la Murray », Frederika Murray, violoniste people talentueuse.





Premier thème : le très original guide touristique :



Peter Waltman va donc effectuer un périple à travers les Etats-Unis le menant successivement à New York, Philadelphie, Washington, San Francisco, Los Angeles, Chicago et Boston. Chaque étape sera l’objet d’une étude intéressante sur les lieux, les mœurs, bref, l’ «american way of life » décliné dans ses nuances géographiques par un personnage pas forcément pro-américain.





Second thème : l’amour :



Peter Waltman va rencontrer Frederika Murray dont il va tomber éperdument amoureux avec force détails parfois surprenants.





Troisième thème : La musique



Max Genève est manifestement un grand mélomane, sa riche érudition transpire dans ces personnages principaux pour notre plus grand bonheur.





Quatrième thème : les intrigues ; intrigue policière, intrigue géopolitique et intrigue de mœurs :



Peter va croiser le personnage de Myriam, la sœur de Frederika.

Myriam va se révéler être un personnage ambigu, peut-être impliqué dans deux meurtres, celui de son ex-mari et celui d’un ancien détective, Wallace, lié à la famille Murray

(Mais cela n’a pas d’importance pour la suite…).



Sur ces entrefaites, Willy Westermann, cadreur de l’équipe de Peter, est assassiné par Piotr Ljubomir

(Mais cela n’a pas d’importance non plus pour la suite…)



Piotr Ljubomir est sous contrat d’un commanditaire, Graham Stoker, ancien de la CIA

(Mais cela n’a guère d’importance non plus….).



L’enquête policière conduit Peter à se questionner sur un ancien reportage que son équipe avait réalisé en 1994 à Khartoum, près du prince Hassan Al-Tourabi, une relation à lui, Houssama Ben Laden, et sur des images qu’ils n’auraient peut être pas du fixer.



Sur cette deuxième entrefaite, vient se rajouter une interview que Peter va accorder à Anton Bleicher, faux journaliste pas très méchant.

(Mais cela n’a toujours pas grande importance pour la suite…).



Sur cette énième entrefaite arrive l’attentat du 11 septembre

(Mais là encore tout le petit monde de Peter s’en sort et ça n’a pas d’importance pour la suite…)





A mon sens, "Virtuoses" est un « gloubiboulga » de thèmes et d’intrigues imbriqués mais finalement sans lien entre eux qui tous vont tomber comme des baudruches qui se dégonflent lentement.



Le grand mérite de ce roman est tout de même de montrer l’implication terrible que toutes les politiques, y compris celles des Etats-Unis ont eu dans la genèse des attentats du 11 septembre 2001 et de la nouvelle donne géopolitique mondiale.



Le style de Max Genève est agréable et brillamment descriptif avec de belles envolées expressives.

La langue est douce, faite de phrases souvent fouillées mais parfois un peu trop léchées ; notamment dans la volonté de s’abstenir de répétitions qui conduit l’auteur à user trivialement de synonymes désagréables pour évoquer Peter ou Frederika comme « le cinéaste », « la violoniste », « sa maîtresse », « le réalisateur » qui rompent, à mon goût, le charme de son écriture.



J’aurais aimé également un peu plus d’épaisseur dans la psychologie des personnages manquant de trempe.



Il ne faudrait pas grand-chose pour faire de Max Genève un « Virtuose » du roman.



Voilà, c’est cela, juste un peu d’épaisseur dans la construction et dans les caractères.



Mais attention, nous sommes là, tout de même, devant une écriture de belle qualité.



La description de l’attentat du World trade center restera pour moi la partie très poignante de ce roman.



Je remercie Babelio et l’éditeur Serge Safran de m’avoir permis de réaliser cette critique qui, je l’espère sera constructive.



Je souhaite attirer l’attention sur la qualité matérielle excellente du livre lui-même Sa couverture souple offre une prise en main agréable et son dos bien qu’encollant 400 pages est ressorti intact et supportera allègrement les assauts du temps et des relectures éventuelles. Il convient de le signaler car le fait est rare.

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Cordes sensibles

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et la maison d'édition le Verger pour m'avoir permis la lecture de Cordes Sensibles ou le rapt du Sarasate dont la lecture fut agréable. le livre m'est d'ailleurs parvenu accompagné d'une petite carte de l'éditeur, qui m'a énormément touchée.



En ce qui concerne l'histoire, j'ai beaucoup aimé l'intrigue et le fait que l'on rentre très vite dans le vif du sujet. Ce roman, à l'originalité de nous faire suivre les différents protagonistes de l'histoire que ce soit le détective ou les malfrats qui ont orchestré le vol du stradivarius. Cela a l'avantage de donner beaucoup de rythme à la lecture.



Seul petit bémol peut-être, le fait que je ne me suis pas vraiment attachée au détective que je trouve un peu stéréotypé, avec des répliques à la James Bond, qui m'ont un peu agacée.



Aucune longueur dans ce roman, même si je dois regretter quelques passages clichés et mal venus avec un effet parfois un peu "scénario" de l'oeuvre. Mais je vous rassure, l'histoire est intéressante et nous offre quelques jolies surprises.



Globalement, j'ai bien aimé ma lecture et j'ai passé un moment agréable en suivant cette histoire de rapt de violon qui attire les convoitises et qui provoque petit à petit une accumulation de cadavres. Je pense notamment, lire d'autres livres issus de la collection les enquêtes rhénanes de cette maison d'édition.
Lien : http://latanierelitterairede..
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Le voyage de M. de Balzac à Turin

En 1836, le duc Guidoboni-Visconti propose à Balzac de le représenter à Turin dans une affaire d’héritage et de défendre ses intérêts, le tout entièrement pris en charge par lui-même. La proposition est acceptée avec joie, l’auteur étant en difficulté sur le plan financier, les huissiers à sa porte, son éditeur de plus en plus pressant. Il faut dire que le journal qu’il avait racheté, la Chronique de Paris, vient d’être mis en faillite.



Pour l’accompagner, il propose à la jeune et délicieuse Caroline Marbouty, mariée et mère de deux jeunes enfants, de l’accompagner. Mais son amoureuse lointaine, Eva Hanska étant un peu sourcilleuse sur le chapitre de la fidélité, il demande à la jeune femme de se travestir. Le voilà donc escorté d’un tout jeune et charmant secrétaire prénommé Marcel. Les prélats qu’il va rencontrer au cours du voyage à Turin auront visiblement de sérieux doutes...



Un livre entre biographie légère et roman charmant qui nous fait voyager sous la plume pittoresque, pleine de malice,d’érudition et de légèreté de Max Genève et nous permet au passage de nous remettre en mémoire la vie et l’œuvre de Balzac. Un joli moment de lecture !
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Le voyage de M. de Balzac à Turin



Un voyage peut-il être l’occasion d’un répit ? Une séquence d’insouciance ?

On serait tenté spontanément de répondre par l’affirmative, à ceci près que le voyageur décrit par Max Genève dans son récit n’est autre qu’Honoré de Balzac, qui entreprend en juillet 1836 un voyage à Turin, car le duc Guidoboni-Visconti, membre éminent de la noblesse italienne a proposé à Balzac de le représenter pour une affaire d’héritage. Les circonstances de ce déplacement sont très négatives et périlleuses pour l’écrivain ; Il vient de publier le Lys dans la vallée, mal reçu par la critique et sort de la faillite retentissante de La Chronique de Paris, organe royaliste chargé de diffuser les idées légitimistes et orléanistes. Le journal est bientôt en dépôt de bilan et Balzac est ravi d’accepter cette proposition, qui lui permet, provisoirement, d’échapper aux créanciers, à l'épuisement créé par des heures et des heures d’écriture et de consommation de café à haute dose.

Une personne accompagne Balzac dans son déplacement vers le Piémont : il s’agit de Caroline Marbouty, abandonnée par son mari et qui, surtout, a écrit, sur commande de Balzac, dans La Chronique de Paris une nouvelle, puis une deuxième, sous le pseudonyme de Marcel. « Il la trouvait fine séduisante, lui avait proposé de l'emmener en Touraine où il comptait passer quelques jours. (…) Alors quoi ? Bien sûr, il avait son idée en l’emmenant à Turin. (…) Il trouverait bien le moyen de l’attirer dans ses rêts, il fallait choisir le moment propice. Du reste, il n’était pas amoureux, ce qui faciliterait le chavirement espéré. »

Ce couple, atypique, part donc pour Turin et Caroline se déguise en homme et se fera appeler Marcel, elle sera le page d’Honoré.

Dès son arrivée, Balzac rencontre des interlocuteurs prestigieux :les Visconti, bien sûr, mais aussi Salerano Sclopis,Luigi Colla ,l’avoué, la marquise de Cortanze, la comtesse di Barolo, et bien d’autres…Toutes ces rencontres, ces conversations, réceptions mondaines, ces linéaments d’intrigues vont donner à Balzac et à son accompagnatrice l’occasion de se jauger, de se juger aussi, et c’est peu dire que le curseur évolue :

« A défaut de pouvoir la posséder, il eût aimé la coucher sur le papier. La chose n’est pas si simple, une femme ne se décrit pas, elle se vit. (….) Balzac avait le dos tourné, mais voyait dans le miroir s'activer sa compagne de voyage. Elle avait ce jour-là renoncé au page, réintégré sa féminité, s’était coiffée, maquillée avec soin et pour finir avis déposé une goutte de parfum à la naissance des seins. »

Lors de la visite du jardin des Colla, Caroline met en évidence ses connaissances en matière de jardinage, elle dévoile son sens de l’esthétique, ce qui fait suggérer à l’un des personnages présents, Federigo, de l’inclure comme personnage dans son prochain roman.

Comparée à certains passages à George Sand, Caroline Marbouty, n’est pas seulement assimilable à une source de désirs et de sentiments pour Honoré de Balzac .Cette évocation de la femme de lettres berrichonne n’est peut-être pas due au hasard ; Max Genève l’a peinte, aussi, comme un possible avatar de l’émancipation féminine …

Un roman très plaisant, rempli de clins d'œil sur la vie de Balzac, le dix-neuvième siècle, la noblesse italienne. Il suggère plus qu’il n’affirme ; il décrit plus qu’il ne juge. C’est donner au lecteur une liberté appréciable dans son ressenti à la lecture.

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