Memento mori
Créateur du webzine littéraire Mauvaise Nouvelle, directeur des Editions Nouvelle Marge, comédien de talent et rédacteur dans le Le Bien Commun et pour L'Incorrect, Maximilien Friche a sorti fin 2020 son troisième roman : 𝑨𝒑𝒐̂𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒅’𝒐𝒑𝒆́𝒓𝒆𝒕𝒕𝒆.
Etienne Dupuis se lance dans la création d’un magazine en ligne contre-moderne, contre-littéraire et contre-révolutionnaire. Il se crée une nouvelle identité, celle qui mènera ce combat contre l’époque : 𝘔𝘢𝘹𝘪𝘮𝘪𝘭𝘪𝘦𝘯 𝘍𝘳𝘪𝘤𝘩𝘦, dandy anarcho-réactionnaire.
Après la mise en ligne de ce magazine appelé 𝘔𝘢𝘶𝘷𝘢𝘪𝘴𝘦 𝘕𝘰𝘶𝘷𝘦𝘭𝘭𝘦, il décide d’écrire un roman d’autofiction racontant ce lancement.
𝑨𝒑𝒐̂𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒅’𝒐𝒑𝒆́𝒓𝒆𝒕𝒕𝒆 est donc un roman sur le fait d’écrire un roman : Maximilien Friche décrit l’écriture de son autofiction ; il raconte l’histoire d’un auteur dont la femme et l’éditeur pensent qu’il s’égare et ne croient pas à ses aptitudes d’auteur.
Mais 𝑨𝒑𝒐̂𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒅’𝒐𝒑𝒆́𝒓𝒆𝒕𝒕𝒆 est un double roman, deux narrations différentes se mélangent : le 𝑟𝑒́𝑒𝑙 et le 𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛. Le 𝑟𝑒́𝑒𝑙 est l’histoire d’un auteur qui essaie de créer le 𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛. Dans le 𝑟𝑜𝑚𝑎𝑛, on suit une bande d’anarchistes vitupérant l’époque, dans leur croisade pour secouer leurs contemporains.
Maximilien Friche utilise le réel comme matériau de sa narration romanesque, il est ainsi à la fois auteur du roman et double personnage du roman.
Les membres de ce petit groupe de militants mené par Friche (hommes et femmes, entre 20 et 40 ans, policier, écrivain, étudiant, retraité ou journaliste) s’engagent contre l’époque et multiplient les actions (activisme culturel : des articles dans un blog, puis des happenings potaches en public) jusqu’au terrorisme : 𝑙’𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑡𝑎𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑐𝑒.
Comment en est-on arrivés là ? Comment des gens ordinaires, simples blogueurs écrivant des textes métapolitiques vomissant la société, en arrivent à se faire sauter en place publique ?
Les personnages veulent réveiller leurs contemporains de leur léthargie, de leur doux sommeil : les sortir de la fête permanente du capitalisme, des simagrées de l’être social ; leur rappeler que nous sommes mortels. Par la littérature, puis l’activisme militant, puis l’attentat suicide. Ils ne croient pas en cette fête, veulent la gâcher et la mènent au carnage.
Happé comme dans un roman policier, on passe du sourire quand on accompagne nos militants dans leur combat contre une certaine forme d’art contemporain : le 𝑝𝑙𝑢𝑔 𝑎𝑛𝑎𝑙 de McCarthy place Vendôme dégonflé, une femen catholique qui asperge à l’aide d’un pistolet à eau bénite un maître vaudou, à l’horreur dans les sublimes passages consacrés à 𝑙’𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑡𝑎𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙’𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑐𝑒.
Redevenez vivant, lisez 𝑨𝒑𝒐̂𝒕𝒓𝒆𝒔 𝒅’𝒐𝒑𝒆́𝒓𝒆𝒕𝒕𝒆, édité par les éditions Sans Escale.
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