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Citations de Mazarine Pingeot (318)


Mazarine Pingeot
J'ai voulu une fratrie pour que les enfants puissent faire corps contre les adultes. Avoir été une enfant unique a été pour moi un handicap. Si on avait été au moins deux, on aurait pu partager le secret, cela aurait été moins lourd à porter.

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Pourquoi n'avais-je pas parlé ? Cette question est restée en suspens de mes vingts ans à aujourd'hui. Elle trouve sa réponse. (...)
Prononcer ces mots : j'ai été violée, j'avais vingt ans et j'ai été violée.
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Certains ont peur de moi, mon secret les repousse, ils ne le connaissent pas, ont seulement quelques doutes, mais un secret se voit , il a un visage triste, une moue fermée, un regard éteint. Un secret porte le noir, émet des ondes radioactives, sans doute parce qu'on ne l'approche pas, même si on en brûle.
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Guillaume ausculte le passé, à l'affût d'un signe, d'une dérive, d'une faute de leur part. C'est vrai, ils ont toujours fait participer les enfants aux discussions politiques, aux débats et réflexions : car tout le monde a le droit à la parole, tout le monde peut faire valoir son avis dès lors qu'il est argumenté, ça aurait pu être une sentence accrochée au-dessus de la porte d'entrée ou collée au frigo : dans cette maison, on respecte la parole de l'autre.
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Elle connaît les méfaits du scandale : il n'atteint pas seulement celui qui en est l'origine, tous en sont éclaboussés, au premier chef la victime, puis les témoins, et enfin ceux qui prennent parti. Une femme responsable de la chute d'un homme, ça ne se pardonne pas.
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Ce jour-là, Thomas avait fait vœu de ne plus croire personne sur son « air d'honnêteté », ses promesses, voire ses pleurs, il avait fait vœu de ne plus croire en ses propres sentiments, ses penchants qui à l'instant l'inclinaient à prendre Alice dans ses bras et à lui promettre que tout irait bien, forcément puisqu'une enfant comme elle ne peut pas faire le mal. On pouvait mentir en croyant à son mensonge et en paraissant parfaitement sincère, il ne le savait que trop, lui qui avait un père manipulateur et pervers, changeant la réalité au gré de ses humeurs.
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" Je ne t'ai pas menti Alice. Je ne t'ai simplement rien dit. C'est vrai Magda Ganzer n'est pas mon nom. Mais d'abord, vous portez celui de ton père. Ensuite...ensuite, est-ce que tu crois qu'on connaît ses parents? Est-ce que tu t'es jamais intéressée à ce que j'étais avant que tu naisses ? Le monde commence toujours à partir de soi. J'ai été ta mère, pleinement et totalement.
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Un homme seul dans la rue, et un essaim derrière lui, armé de téléobjectifs, de machines lourdes, noires, qui crépitent. Ils se bousculent, alors que Guillaume n'a pas accéléré le pas. L'un d'entre eux tombe. Même entre eux, il n'y a pas de règles, pas de « dialogue » possible. Ils sont rendus à leur état sauvage, voraces, la bave aux lèvres, ils crient, s'insultent, elle a observé son mari, l'allure droite, princière.
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La télévision était allumée depuis le matin. Quand elle cuisine, elle apprécie d'entendre les nouvelles s'égrener sans hiérarchie, sur la chaîne locale qu'elle s'obstine à regarder au détriment des chaînes d'info en continu, cette antenne du capitalisme où le drame comme la météo sont devenus des données marchandes.
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"Mais je déteste le secret. Surtout celui des autres."
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La mort de papa, nous nous y attendions tous....
Je le voyais tous les jours malade, mais à aucun moment je ne me suis véritablement dit qu'il allait mourir. Ce sursis pouvait durer éternellement; je le voyais souffrir, et se désespérer de souffrir, devenant irritable, plus lointain. La maladie lui était une humiliation. Il n'a jamais réussi à l'accepter. Pour la première fois, il affrontait plus fort que lui.
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Tout avait l'air d'aller mieux, mais la bienveillance est un masque, la vérité des choses gangrène les racines, c'est sous la terre que les hostilités fermentent, la gentillesse, la politesse, des cosmétiques en temps de paix.
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Agathe avait marché un peu, rêvé, écouté de la musique et s'était nourrie de livres, sa vraie patrie.
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Alors je balance tout, le Nobel, la voix gonflée de désir, et moi qui ne sais pas quoi faire, s’il faut obéir parce que c’est le Nobel, «un homme bien», le premier sujet qu’on me donne, il ne faut pas gâcher la fête, et si je me trompais, si c’était moi qui me faisais des idées, si ma peur prenait le dessus, parce que la peur habite les filles depuis la nuit des temps, parce que la peur est parfois la seule grille de lecture des filles qui passent à côté de sacrées expériences, parce que la peur dicte aux filles que tout est sexuel, alors qu’en réalité..., mais non, la peur disait vrai; tout est sexuel ET tout est politique, n’est-ce pas, bien sûr il voulait me sauter, il voulait sauter la fille et la petite-fille de. La fille de l’image. p. 44 
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Magda éprouve une sorte de jubilation devant cette destruction, puis elle est transpercée par une lame : l'image d'autodafés, de monceaux de livres s'envolant dans les flammes mauvaises que les nazis de 1933 alimentaient, pour que disparaisse la culture, pour que cesse la vie, et de ces populations entières que son pays a exterminées, comme aujourd'hui elle extermine ses livres. Brûler des livres, c'est brûler l'humanité des hommes, ce qu'ils ont érigé au-dessus d'eux pour se soustraire à la poussière, au destin auquel Dieu les avait assignés...
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"Aimer, paraît-il, c'est aussi accepter les faiblesses de l'autre."
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Ses enfants qui grandissent et jouent aux jeux vidéo comme les autres, qui ont des notes et des bulletins en fin de trimestre, qui oublient de se laver ou prennent des douches brûlantes de deux heures, râlent souvent, mais parfois se lovent contre elle, des enfants au casque vissé sur les oreilles et qui ne lisent jamais, cultivent des amitiés, s’offusquent, mangent et dorment puis mangent puis dorment, ces êtres-là sont fiables, n’est-ce pas? Ils n’ont pas besoin d’elle. Ils sont des êtres humains conformes, qui parviendront à vivre, assurément. Elle doit pouvoir les imaginer loin d’elle, sans demander quand elle rentre, sans avoir besoin qu’elle fasse les courses, puis bouillir l’eau, sans attendre qu’elle demande si les devoirs sont terminés pour s’y mettre, sans entendre le signal de la nuit, extinction des feux et brossage de dents, pour transgresser cette pauvre loi. Indépendants, ils commencent à l'être, et si elle mourait à l’instant d’une crise cardiaque, là ce ne serait pas grave, non ils n’ont plus besoin d’elle et c’est tant mieux, elle peut se jeter par la fenêtre, avec la mouette hurlante, ce ne sera pas si grave. Pas si grave. p.193
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Depuis le Nobel, tout chez moi est coupable, le corps, le manque d’appétit, la fatigue, encore elle, demeurer auprès des miens, les quitter, l’approche de la nuit, le réveil. Les mots comme le silence. Tout s’équivaut, la valeur a failli. Son idée même. C’est dire. Et moi qui préférais l’image, ça me semblait plus vrai, plus fort. Je me raccroche aux mots que je ne dis pas. Je n’ai plus aucune confiance ni dans les formes ni dans les couleurs. Je n’ai plus confiance en ce que je vois.
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Pour ma mère, l’action, c’est juste de mener la vie qu’on avait rêvée, ou d’être en adéquation avec ses idées, mais pas d’être prosélyte, pas d’aller évangéliser les foules...
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La fosse aux secrets est immense,elle accueille sans discrimination
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