Arrivés devant la porte, les policiers ne savaient pas à quoi s’attendre, fusils en joue et cagoulés, ils frappèrent une première fois :
« Hoffman ! C’est Émeric, ouvrez ! » Mais pas de réponse, Émeric fit signe à ses agents de se tenir prêts et lança le compte à rebours.
« La partie est finie Hoffman ! Rends-toi ! dit-il en comptant tout bas.
— Deux… Trois… Bélier ! » cria-t-il en s’écartant de l’entrée. Tout alla très vite, la porte cassa au premier coup de bélier et les hommes d’Émeric investirent l’appartement tout en restant sur leurs gardes. Éric, encore assis sur son fauteuil, se leva lentement, fixant les hommes lourdement armés. Un silence de mort les entourait, Émeric lui demanda de se mettre à genoux, sans faire l’idiot. La scène rendit Éric euphorique, provoquant la confusion chez ses adversaires, il laissa échapper un rire glaçant avant de poser lentement son verre, sachant ce qu’il allait faire.
« Heureux de vous voir les gars ! Vous allez à un bal costumé ? Non attendez, un concours de ninja ?
— Estime-toi heureux, ce ne sont pas les blouses blanches qui sont venues te chercher !
— Il aurait peut-être été préférable vu le nombre de lasers rouges pointés sur moi.
— La comédie a assez duré Hoffman, rends-toi et tout ira bien.
— Émeric, je vous apprécie pour votre obstination et non pour votre ignorance.
— Je n’ai rien à voir avec la mort de ta femme même si tu en es persuadé ! Ta haine et ton passé, on fait de toi un être abominable.
— Fermez-la, vous vous croyez supérieur ? Sachez que c’est moi qui dicte les règles, et je n’en ai pas terminé avec vous.
— Il n’y a pas de jeu qui tienne et tu vas devoir répondre de tes actes. »
Éric ne laissait rien au hasard, c’est pourquoi il avait toujours un coup d’avance. Le temps semblait s’être arrêté tandis qu’ils se dévisagèrent. Soudain, il glissa sa main d’un geste brusque dans sa veste pour la ressortir aussitôt...
Le fait est qu'un patient d'un asile psychiatrique se livrant à moi rendait mon univers complexe plus dérangé qu'à l'heure actuelle, leur récit d'une originalité surprenante me procurait un bien-être inexplicable.
Je pouvais apercevoir les mouvements circulaires que faisait ma tête sans que je n’y sois pour quoi que ce soit. Soudain, un large sourire apparut sur mon reflet, à la fois provocateur et démesuré. Cette expression aussi fascinante qu’elle était, me terrifiait tant et si bien que mon poing heurta l’inconnu qui me dévisageait. Étais-je devenue folle ? Quelqu’un d’autre était-il en moi ?
Au volant de ma voiture, je me sentais libre, vigoureuse ; une folle envie d'écraser chaque piéton que je croisais me parcourait.
Debout devant le seul miroir de ma modeste maison, dont je suis propriétaire, je me sentis obligée d'admirer mon reflet. Cet objet banal et inoffensif du quotidien m'attirait inlassablement, lui seul voyait ma vraie nature.
Aussitôt, elle essaya de s’enfuir, mais Éric la tenant fermement l’attacha à l’aide des chaînes présentes sur les lieux. Furieux, il lui cracha au visage, l’insulta et quitta la pièce en fermant la porte à double tour.