Citations de Melanie Benjamin (93)
p. 228 ; Raina réfléchit à ce qu’elle est devenue après cette épreuve.
« Raina avait grandi, ce matin-là. Elle avait grandi, était sortie de l'enfance, des incertitudes, des idées fantasques, de ce romantisme idiot. Elle sentait qu'elle se tenait plus droite, que ses muscles s'étaient endurcis, qu'elle avait un goût amer dans la bouche. La vie dans toute sa beauté et sa tragédie c'était à cela qu'elle venait de goûter. Elle connaîtrait peut-être un jour l'amour à nouveau, la douceur, l'espoir, le bonheur. Mais elle ne connaîtrait plus jamais un monde où maman et papa avaient le pouvoir de tout arranger. »
Pourquoi des femmes intelligentes, qui réussissaient, avaient-elles si mauvais goût pour choisir les hommes ? On auraut dit qu'elles cherchaient des moyens de se saborder, comme si elles avaient l'impression de ne pas mériter de réussir, ni à titre personnel ni à titre professionnel.
Comment reconnaître un juif?
C'est quelqu'un qui est jeté à l'arrière d'un camion nazi, les mains menottées dans le dos, avec le canon d'une arme pointé sur la tempe
Ses mots - ce qu'elle avait à dire de sa réussite, de sa fierté, de son courage - s'éparpillent avant avant de s'écraser au sol, non dits. Claude ne les voit pas, ces mots brisés, gâchés, morts-nés.
Et donc, bien évidemment, elle se sentit obligée de lui montrer les siennes. Cicatrice pour cicatrice ;œil pour œil.
Une histoire pour une histoire.
Comment reconnaître un Juif ?
C'est quelqu'un qui est jeté à l'arrière d'un camion nazi, les mains menottées dans le dos, avec le canon d'une arme pointé sur la tempe.
Truman, tu sais quoi ? Bill ne peut plus me faire du mal. Mes enfants non plus. Mais toi, toi tu pourrais. Tu es la seule personne dans ma vie qui a ce pouvoir. Je ne sais pas comment tu ferais, mais c’est vrai. Et ça me fait peur. Juste un peu. Mais ça me rend heureuse aussi, car ça veut dire que je t’aime, vraiment.
Ces filles là étaient bien dressées, vous comprenez. Bien dressées !
Comme des petits poneys !
Les apparences avant tout. Faire preuve de loyauté à l'égard de sa famille. Ne pas faire de vagues. Se serrer les coudes - garder la face, être toujours impeccablement maquillée.
Elle était si ravissante que la regarder était reposant.
Cette minuscule créature efféminée, affublée de costumes en velours rouge, de chaussettes rouges, et d'une écharpe ridiculement longue, le plus souvent nouée autour de sa gorge, traînant dans son sillage comme une robe de cérémonie, et qui après dîner déclarait:" Je vais m'asseoir là-bas avec les filles et raconter des potins!". Ce lutin qui , soudain, pouvait sauter en l'air, mimer une ruade en arrière et s'exclamer:"Oh, c'est amusant, si amusant, tellement amusant d'être moi. Je suis fou de joie!"
Ma plus belle réussite? répéta Babe. Mes enfants évidemment.
- Non. Trop bourgeois comme réponse. Aucune femme ne devrait se méprendre et considérer ce que fait la nature comme un accomplissement, une réussite. cette importance accordée à la reproduction est de muvais goût. La reproduction relève de la biologie, c'est tout. Par ailleurs, je n'ai jamais rencontré tes enfants ; alors comment peux-tu dire que tu es si fière d'eux?
Je déteste les gens qui agissent timidement. N'aie pas peur de te montrer et de dire, si c'est ce que tu crois: " Je suis le meilleur, le plus grand. Je suis génial. C'est moi le chef!" Et Truman trinqua- un martini- avec Bill.
C'est ça le mariage, évidemment. Tu as des à-côtés pour assouvir tes besoins, mais tu restes marié, merde !
Il était exactement comme elle. Rare et exotique, mais aussi complètement paumé et ordinaire. D'une banalité écoeurante. Si banal, qu'il fallait s'efforcer de la cacher, pour entretenir les illusions de ceux qui prenaient tellement à coeur l'exotisme et la perfection.
« Il refusait que ses enfants soient instruits par pitié. Non, merci. Ils méritaient d’apprendre avec quelqu’un qui leur ressemblait et qui pensait comme eux. Ils méritaient d’être traités comme des êtres humains, pas comme de simples barreaux sur l’échelle du paradis. »
« Ses parents pensaient que le soleil se levait et se couchait sur lui. »
p. 158 ; Raina veut guider les enfants vers un refuge .
« Elle marcha, et derrière cela suivit. Encore un pas, encore un. Quelqu'un tomba au milieu, il y eut des cris confus, puis il ou elle se releva tant bien que mal et la chaîne humaine reprit sa progression, en avant, en avant, toujours en avant.
Pour combien de temps ? Combien de temps encore allait-il le supporter ? »
p. 133 ; Anette est perdue dans la plaine en voulant partir vers la ferme où elle vit.
« Elle resta un moment le bras en l'air, prête à frapper. Elle aurait aimé avoir quelque chose, quelqu'un à bourrer de coups. Elle hurla à pleins poumons, un long cri perçant qui se termina en geignement enroué. Elle haleta, c'était trop dur de respirer dans ce froid polaire, et pourtant de nouveau elle laissa libre cours à sa rage, une rage qui vint se heurter contre celle du ciel, sans le moindre effet. Elle était trop petite, trop insignifiante. Personne ne l'entendait. Personne ne s'en souciait.
Tombant à genoux, elle pleura à gros sanglots. Et trembla, se consuma de colère, se ratatina de peur, et elle sut qu'elle allait mourir là et que personne ne s'en inquiétait.
Prendrait-on la peine d'avertir sa mère ? Viendrait-elle chercher son corps ? »
Qu'était un secret de plus entre un mari et une femme dont la relation avait commencer par bien d'autres secrets?
Et donc Claude le laisse détourner de l'argent qui appartient à madame Ritz car, à cette époque, les seuls accusateurs sont les allemands, et Claude ne veut pas que Franck, ni qui que ce soit d'autre parmi ses employés, leur soit jeté en pâture.