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3.38/5 (sur 86 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1987
Biographie :

Mélanie Sadler est une ancienne élève de l'ENS de Lyon, agrégée d'espagnol et docteure en civilisation latino-américaine.

Spécialiste de l'Histoire argentine, elle enseigne à l'université Paris 3.

"Comment les grands de ce monde se promènent en bateau" (2015) est son premier roman.

Source : Decitre
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Un bon chercheur est toujours, au fond, un bon alchimiste ; il prétend créer un récit philosophal crédible avec des suppositions, des intuitions et quelques preuves.
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Mais Dieu devait commencer à se lasser de ce blanc-bec [ Cortés] qui n'était plus de la première fraîcheur. Il ne montra pas même un semblant de clémence, et celui qui avait témérairement mis à sac le Nouveau Monde et l'Ancien mourut sans gloire ni gloriole, dans son lit, d'une méchante dysenterie.
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"Mon amour plane au- dessus de moi
Comme un oiseau de paradis.
Je suis devenu souverain du monde
En mendiant à ta porte."

Poéme de Suleyman à Roxelane.
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il observait les poissonniers ouvrir les bêtes d'un coup vif, plonger les mains entre les tripes et les viscères, en retirer des morceaux, en couper d'autres, emballer les uns, jeter les autres...un vertige le prit. Il n'aurait pas pu dire si c'était la vue ou l'odeur de cette boucherie qui lui soulevait le cœur ou si cette nausée profonde naissait d'une épiphanie étrange, d'un parallélisme choquant entre le travail de ces hommes et son propre métier de chercheur. Depuis des semaines à présent il évidait des archives, éventrait des manuscrits moisis pour qu'ils lui fournissent quelque chose de comestible.Il se sentit soudain bien humble au milieu de cette fête foraine de nageoires et d'écailles.
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[…] à vouloir faire le tour du monde, on finit par se rattraper soi-même.
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Alors que le monde reprenait son va-et-vient incessant, Allah et son serviteur néophyte veillaient. Le silence qui régnait était celui d'une bibliothèque désaffectée. D'un entrepôt sans livres encore tout travaillé de leur présence. Les mots qui ont saturé un tel endroit pendant des années de lecture n'ont pas réellement disparu. Ils planent. Quelque chose de sacré persiste comme une odeur qui a imprégné les murs.
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[…] les causes de la conquête : la connerie colonisatrice des Européens et leur cupidité sans borne. Sans vouloir les dédouaner, nous devons préciser cependant qu'à l'époque la terre était peuplée de bandes barbares bien éloignées du raffinement de notre civilisation contemporaine et que leurs loisirs de sauvages e résumaient grosso modo à aller se trucider les uns les autres.
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Il ne savait pas vraiment comment fonctionnait cette machine obscure appelée "l'État" dont le nom limpide et propre cache bien des rouages.
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Giuseppe, Amalia sur les bras, Tito et ma petite silhouette — un peu hagarde — avions donc traversé le conventillo et après un périple, oui, un périple, enfin, ce qui m’en avait paru un, nous nous étions arrêtés dans une pièce où deux enfants en bas âge piaffaient (l’une des deux mordillait la semelle d’une botte décrépite). Dans un coin, une femme, assise, reprisait une chemise. Elle avait levé la tête en entendant notre cohorte et suspendu son ouvrage, aiguille en l’air, en nous remarquant, nous, les deux gamines qui ne sortaient pas du quartier. Giuseppe lui avait expliqué l’incident (du moins, c’est ce que nous nous étions imaginé avec Amalia, puisque nous ne saisissions pas un traître mot d’italien). Elle s’était levée. Un sentiment était alors né en moi, un instinct, quelque chose d’inexplicable mais de fort, de magnétique, que je n’avais jamais éprouvé pour aucune femme. Ni pour Amalia, ni même pour Gabriela. Un mélange d’admiration et de crainte. La mère des deux garçons dégageait une force. À l’époque, en essayant de circonscrire en moi cette puissance, je disais virilité. Il n’y avait, je pensais, que des hommes pour installer leur présence de la sorte. L’absolu d’une assurance — voire d’une insouciance — qui va de soi. Mais c’était une matrone aux seins solides et aux hanches larges dont chaque geste, précis et ferme, trahissait aussi une sensualité. Elle avait essuyé ses mains dans le tablier qu’elle avait noué à la taille. Elle avait déposé Amalia sur le rebord d’un lit, s’était mise à nettoyer la plaie. C’est seulement alors que j’avais constaté l’indigence de la pièce. Un matelas au sol et des lits superposés. Une table et des fauteuils en jonc qui n’inspiraient guère confiance. Un miroir qui ne refléterait bientôt plus rien du tout, tanné par l’oxydation. Une aiguière ébréchée qui devait servir à la toilette, une bassine, une lanterne à kérosène. Une cage à oiseaux qui surprenait, là, dans un coin. Une cage à oiseaux sans oiseau. Comme si elle s’était égarée. Et pourtant dans le remue-ménage alentour, tout le monde voletait. Et puis, aussi, des photos de famille et des chapelets d’images pieuses, La Vierge toute puissante qui veillait sur la maisonnée. Une conviction intime était née en moi à cet instant précis ; dans ce logis, le Salve Regina devait être adressé à cette femme robuste bien plus qu’aux saints de l’éther. J’avais senti, animale, cette appétence de me blottir contre son flanc, sur son sein, comme un rempart contre les marées et les vents. Il devait y faire bon. Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris la violence qui avait pilonné les jeunes années de Matilde.
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Après plusieurs détours qui se voulaient des raccourcis, des rencontres malencontreuses, et des erreurs d'interprétation, il arriva à Tenochtitlan. Avec un peu de retard. Une petite dizaine d'années après son départ d'Hispaniola, en somme. Les mauvaises langues le soupçonnent d'avoir traîné en chemin auprès d'une Amazone de Calafia. D'autres jurent que des chroniques du XV° siècle mystérieusement disparues évoquent son séjour prolongé sur les terres d'un certain Don Diego de la Vega. La crédibilité de ces écrits semble toutefois difficile à attester. Tout un champ d'investigation reste encore à explorer sur l'épopée de Manicatex, et fera très certainement l'objet de nombreuses thèses parmi les fils spirituels de J. L. Borges.
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