Citations de Mélissa Sadet (32)
La solitude s’est imposée à moi. Je n’ai pas eu le choix et n’ai pas eu de difficulté à m’y habituer. Des fois, je m’imagine ce que c’est de rire en classe, de se faire coller pour bavardages, de sécher les cours pour faire du lèche-vitrine. Et puis, d’autre fois, je me dis que c’est du temps de perdu. Je suis seule, je prends ça comme une chance de me concentrer sur mes études, de réussir tout ce que j’entreprends, avoir un bon métier, bien payé, offrir une maison à Maman, au bord de mer….
Ça s’appelle de la politesse le fait de dire bonjour à quelqu’un.
Je voulais trouver un coupable, alors que parfois, ce n'est la faute de personne.
-Vous savez que vous avez du talent ?
-On en a tous. Il faut juste l'explorer.
On prend conscience des choses que lorsqu'elles nous arrivent. On n'imagine pas un seul instant qu'une existence peut changer comme ça, d'un claquement de doigt. On pense que ce monde est beau, on a envie d'y croire. Ça nous aide à nous lever le matin. Et puis plus rien.
Le soir vient de tomber. Assise au plus près de ma fenêtre, je regarde un bout de ciel que je n’avais encore jamais remarqué. Si je me penche bien, je peux voir scintiller une étoile. Est-un signe ? Est-ce mon étoile ? Ça m’étonnerait…sinon, je ne serais pas là, à crever de faim. Le vent a cessé. Aucun son dans la maison, aucun bruit de pas dans les escaliers. Ce n’est pas normal. C’est un monstre, mais jamais il n’a omis de me nourrir, même avec la merde qu’il me fait avaler. Et s’il passait à exécution ? S’il ne voulait plus de moi et qu’il cessait de venir me voir, comme il me l’avait dit ? Je ferme les yeux. C’est donc la fin ? Est-ce douloureux de mourir de faim et de soif ? Ou a-t-on simplement un malaise et part-on sans s’en apercevoir ? Je suis nerveuse, mes jambes tremblent. Je ne veux pas mourir.
Être mise en avant n’est pas ce que j’aime le plus, je préfère la discrétion. Hugo arrive quelques minutes plus tard et après de nouvelles présentations, nous nous asseyons tous autour de la table. Je me demande, en regardant mon verre à vin, si ce n’est pas du cristal. De ce fait, je me redresse et me tiens la plus droite possible, puis parcours le menu en essayant de ne pas regarder les prix assez élevés. Je finis par opter pour un plat de poisson et tente de suivre les conversations qui portent sur la politique, les finances et le sport. Trois domaines qui ne me parlent pas du tout.
J’ai demandé une nuit parfaite et je l’ai eu. J’essaie de sentir une différence en moi mais ne la distingue pas. Je me sens normale, plus femme peut-être. On dit que la première fois n’est pas souvent mémorable, la mienne l’a été. Je défie les statistiques.
On a beau se dire qu'on s'habitue à la grisaille et solitude, quand cela se modifie, on ne s'en plaint tout de même pas.
J’ai toujours aimé la psychologie. Depuis mon enfance, je ressens le besoin d’aider les autres, de me sentir utile. Bien que personne ne le sache, mon histoire n’est pas commune, j’en ai tiré des leçons et si je peux partager cela avec autrui, ce sera déjà ça. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, je me relève et ne me laisse pas abattre.
Certains lecteurs n’apprécient pas mes articles. Si c’est cela, ce n’est pas bien grave. Mon point de vue ne peut pas plaire à tout le monde. Il y a forcément des victimes collatérales. Mais est-ce vraiment lié à ma nouvelle vie parisienne ? C’est avec ce doute au fond de moi que je range le message dans un tiroir et tente de ne plus y penser.
On m’a toujours dit que courir évacue bon nombre de frustrations, et que c’est un excellent moyen pour se vider la tête. J’ai encore tellement de choses à évacuer, que courir est devenu comme une drogue. Je cours encore et encore, jusqu’à ce que ma concentration se fige uniquement sur mon rythme cardiaque.
« Rien n’est sans conséquence. Ne l’oublie pas. »
Je fixe ces mots jusqu’à ce que les portes de l’ascenseur s’ouvrent à nouveau. Pour n’importe qui, ces mots pourraient être banals. Une mauvaise blague, tout au plus. Mais pour moi, ça me rappelle ce que j’ai fait, il y a un peu plus d’un an. J’ai beau avoir changé de vie, de nom, les souvenirs restent.
Aux yeux de tous, mes collègues, mes lecteurs, je suis Mila Sorel. Personne ne se doute de ma réelle identité, pas même Judith. Je ne pouvais pas faire autrement. Encore aujourd’hui, je me sens mieux et plus protégée à l’ombre de la vérité. Je suis arrivée ici pour commencer une nouvelle vie. J’ai besoin d’enterrer mon passé.
Aucun homme ne doit nuire à notre santé mentale ou physique et lever la main sur une femme. Si vous continuez à vous voiler la face, vous allez vous perdre. Parfois, il faut se faire du mal pour retrouver le bonheur et l’équilibre. Prenez votre courage à deux mains et quittez-le. Au fond de vous, vous le savez, sinon vous ne m’auriez pas écrit. Trouvez le courage nécessaire et reprenez le chemin de votre propre vie.
Tout le monde peut commettre des erreurs, c’est ce que je me répète, alors je suis restée. Je suis persuadée qu’il me trompe encore, et je ne parviens pas à mettre un terme à cette histoire. Je me dis que s’il ne me quitte pas, c’est qu’il m’aime quand même. J’ai un peu perdu ma joie de vivre, notre complicité n’est plus semblable à celle d’auparavant. Tout le monde me dit de le quitter, mais j’ai toujours sa bague de fiançailles au doigt.
J’aime mon métier. Vivre de sa passion n’est pas donné à tout le monde. Pour ma part, travailler sans relâche m’empêche de broyer du noir. Ça me force à aller de l’avant, à ne plus regarder en arrière. Je tente d’oublier, avec le temps.
On va devoir alpaguer davantage la gent féminine par de nombreux moyens, que j’expliquerai personnellement à chaque personne con-cernée. Mila, pour vous, votre rubrique devra être encore plus travaillée et encore plus dynamique.
Je regarde ce petit bout de femme avec un sourire au coin des lèvres. Ses cheveux blonds, remontés en un joli chignon, la rendent magnifique. Conseillère et journaliste pour la rubrique « beauté et astuces », elle est responsable de rédiger des articles en rapport avec l’esthétisme. D’ailleurs, rien qu’à la regarder, on s’aperçoit que c’est tout simplement une beauté de la nature.
Avec de la patience, on s’habitue à tout : aux klaxons, aux personnes pressées, aux conducteurs maladroits et virulents. Le tout est de ne pas se laisser perturber par tout cela et de partir en avance pour ne pas se faire avoir. Il est vrai que prendre les transports en commun serait plus facile, mais je ne me sens jamais vraiment à l’aise dans ce genre d’endroit.