La satisfaction qu’il éprouve devant sa réaction ne suffit pas à étancher le désir qui le submerge. Il meurt d’envie de l’enlacer et de l’attirer contre lui, en faisant glisser ses mains sur son ventre plat et en caressant sa poitrine généreuse. Il faut qu’il se ressaisisse. Après tout, il n’est pas un adolescent en rut !
Ce n’est vraiment pas le moment. Jusqu’à maintenant, elle n’a pas souffert de la moindre indisposition, et voilà que le jour du mariage de son frère, elle éprouve des nausées matinales ! En pleine après-midi ! Rachel pose son mascara, se penche sur son ventre et dit en grognement de douleur :
— Je t’en prie, laisse-moi tranquille jusqu’à la fin de la cérémonie. Après nous parlerons de toi à la famille, promis. Nous n’allons tout de même pas annoncer ton existence par des vomissements sur les chaussures neuves de ton oncle Rafe, plaide-t-elle.
Elle se met à sourire presque malgré elle. Elle ne souhaitait pas être mère, mais ça ne change rien au fait qu’elle est enceinte… Elle a passé le stade de la peur et a maintenant accepté la situation. Mieux, et aussi surprenant que cela pouvait paraître, elle commençait même à aimer cette petite créature arrivée par accident. Et cela a mis moins de temps qu’elle ne l’aurait cru, seulement trois mois et demi. Maintenant, elle ne se projette dans l’avenir qu’avec cet enfant.
— Je promets de t’offrir un poney si tu me laisses aller jusqu’au bout de cette journée sans te manifester, proposa-t-elle en pouffant de rire.
Est-ce que tous les enfants ne souhaitent pas avoir un poney ? Elle en saura la réponse bien assez tôt…
— Peut-être que cet enfant veut faire connaître son existence tout de suite. Après tout, il est le futur souverain de Corythie, tout fœtus qu’il est pour le moment…
Rachel sursaute, se redresse et pâlit en découvrant dans le miroir Ian, ou plutôt le roi Adriano, sur le pas de la porte.
Décidément, la journée s’annonce mal. Évidemment, ce type ne pouvait pas juste disparaître de sa vie. Lui simplifier l’existence, pour changer. Elle aurait dû se douter qu’il n’aurait pas la patience d’attendre qu’elle se sente bien pour venir la chercher.
Vous savez, monsieur Palazzo, vous avez parfaitement raison. Je pourrais prendre plaisir à être une pute. Le sexe, c’est beaucoup moins atroce que le souvenir que j’en avais gardé, dit-elle en lui lançant un regard glacial qui fait accélérer son rythme cardiaque.
Oh, Ari. Je suis un peu déçu que tu n’aies pas choisi la deuxième possibilité. J’aimais assez l’idée de te prendre sur mon épaule, avec ton petit cul tout près de mon visage. En tournant la tête, j’aurais pu croquer tes courbes appétissantes.
Tu es tellement belle, Lia. Quand tu sors de l’eau, entièrement nue, c’est la chose la plus érotique que j’aie jamais vue – tu es mon Aphrodite, ma déesse de l’amour. Non, ne ris pas, ma douce. Jamais je ne me lasserai de t’admirer.
Lorsqu’il se penche vers elle, la poitrine de Lia qui palpite effleure la sienne. — Oh, Lia, ma chérie, ce soir nous allons faire des étincelles, promet-il en levant la main pour se frotter la joue.
Oh Rachel, cet enfant est la meilleure chose qu'il pouvait m'arriver, et même si je ne suis prêt à être père, je veux que ça arrive avec toi.
En rouvrant les yeux, elle constate que Rafe a disparu. Paniquée, elle regarde autour d’elle, en se demandant ce qu’il mijote. Une éternité plus tard, il revient dans la pièce, totalement nu. Il tient à la main un objet qu’Ariana ne parvient pas à identifier dans l’obscurité.
Les deux photos qui s’affichent sur l’écran lui font instantanément passer toute envie de dormir. Mais qui a bien pu lui envoyer ces clichés ? Certainement pas Ari. En arrière-plan des photos, on distingue le nom d’une boîte de nuit, dont Rafe connaît l’adresse.
Il la pousse vers l’avant, puis tous deux s’élancent lentement sur la glace, l’une des jambes de Rafe glissée entre celles d’Ariana. Son souffle réchauffe la nuque de la jeune femme, soudain consciente du romantisme de l’instant.