L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Un petit coup de jeune de Thierry Bizot aux éditions Points
https://www.lagriffenoire.com/1046393-divers-litterature-un-petit-coup-de-jeune.html
Ne fais confiance à personne de Paul Cleave et Fabrice Pointeau aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/116455-polar-livres-de-poche-ne-fais-confiance-a-personne.html
La vérité sort de la bouche du cheval de Meryem Alaoui aux éditions Folio
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Deux messieurs sur la plage de Michael Köhlmeier et Stéphanie Lux aux éditions Babel
https://www.lagriffenoire.com/98156-divers-litterature-deux-messieurs-sur-la-plage.html
Venise à double tour de Jean-Paul Kauffmann aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/1042982-divers-litterature-venise-a-double-tour.html
Taxi Curaçao de Stefan Brijs et Daniel Cunin aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/1046452-divers-litterature-taxi-curacao.html
Toute ma vie pour la musique de Sam Bernett aux éditions Archipel
https://www.lagriffenoire.com/1044315-traditions-toute-ma-vie-pour-la-musique.html
Un mariage à la mode de Joe Keenan et Mimi Perrin aux éditions 10-18
9782264022615
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Ils sont passés à l'heure du ramadan maintenant. Je ne comprends plus rien à leurs histoires. Ils ont dit qu'on allait passer à l'heure d'été pour faire des économies, on n'a pas bronché. On a même trouvé ça bien. Ensuite ils ont décidé de passer à l'heure de ramadan parce que c'est l'été. Je n'ai pas bien compris mais pourquoi pas? Le problème c'est que là, il paraît qu'après ramadan , on repassera à l'heure d'été et après l'Aïd, à l'heure d'hiver. Ils se foutent de nous ou quoi? On n'a rien d'autre à faire, nous? Règle ta montre. Dérègle ta montre! Re-règle ta montre . Il ne faut pas faire chier les gens non plus!
Elle allume les mecs en leur faisant le regard de la chienne alanguie sur le foin.
Et elle marche en sortant ses fesses vers l'arrière comme une oie .
[...]
Bouchaïb est parti avec elle , c'est elle qui l'a allumé .
Mais, lui quoi ? Il a mangé de la cervelle de hyène pour être aussi con ?
[...]
Partir avec elle alors qu'il sait qu'on est comme chat et rat !

Moi je ne te cache pas que plusieurs fois j'ai pensé à me casser et à le planter [mon maquereau]. Et après, à chaque fois, il s'est passé un truc qui m'a fait changer d'avis. Comme ce jour, avec ce type qui avait consommé et qui pensait qu'il pouvait retourner à sa vie en sautant l'épisode 'main à la poche'. Dans ma chambre et pour régler les choses sans faire d'histoires, je lui ai dit qu'il ferait mieux d'allonger maintenant, avant de le regretter. Il a répondu en gonflant le torse :
- Ah ouais ? Et qu'est-ce que tu vas faire si je ne crache pas ?
- Tu ne veux pas savoir ce que je vais faire si tu craches pas.
- Ouais, c'est ça. Vas-y, montre-moi, il a dit après avoir relevé son pantalon.
Et il a ouvert la porte, en me regardant de haut, comme les héros dans les films américains. Moi, je lui ai envoyé un « va te faire foutre » assez mou et je suis descendue derrière lui, vite. Je ne te raconte pas comment il a fini, le héros. Avant de monter, j'avais vu Houcine adossé à une voiture en train de rigoler avec un mec [...]. Un gars à qui il manquait un bout de langue. Il paraît que c'est une nana qui la lui a coupée au rasoir. Si je te donne ces détails, ce n'est pas pour te faire peur, c'est juste pour te dire le genre de types avec lesquels il traîne, le Houcine.
Donc, l'embourbé du cerveau qui ne voulait pas payer, il est descendu sans se demander pourquoi je n'avais pas fait de scandale. Il était juste content d'être sorti de ma chambre avec la poche aussi pleine que ses bourses étaient vides. Je peux te dire que ce jour-là, le gars a regretté tous les liquides de sa vie : celui qu'il a expulsé sur mon matelas, celui qu'il a préféré garder dans sa poche et celui qui lui est sorti par les trous de nez quand Houcine et son invité l'ont chopé en face du marchand de beignets.
Et encore, il a eu de la chance parce que Houcine et son pote, ils ont laissé des temps morts pour se faire des politesses sur les morceaux de choix. Tiens, prends la cuisse, elle est bien tendre. Non, non, à toi l'honneur, tu es chez moi aujourd'hui. Le gars, il est ressorti de la fête improvisée comme un bout d'os d'un tagine de poulet. Bien rongé.
(p. 146-147)
Le haschisch, c'est une maladie toute douce. Elle te rentre doucement dans la peau, elle est cool, souriante. Tu te sens bien avec elle. Tu as envie de te mettre dans ses bras pour qu'elle te berce comme ta mère le faisait. Et tes copains qui fument, eux aussi ils sont cool et gentils. Et vous êtes tous dans les bras de la même mère. Vous êtes tous frères et vous vous aimez. Et puis un jour, tu ne sais pas pourquoi, comme une chatte, la mère prend un de ses petits et elle le mange.

[ Casablanca ]
Dans la rue, j'ai mon bout de trottoir, sur l'escalier, près du feu. C'est au croisement des deux grandes rues qui font angle avec le marché. C'est la meilleure place. Je ne suis pas seule dessus, c'est sûr, mais c'est la meilleure place.
Quand tu as de l'expérience, c'est là-bas que Houcine te met. D'abord parce que quand tu as des années de terrain derrière toi, tu mérites de moins galérer, mais surtout parce qu'il faut savoir repérer les flics. En général, on n'a pas de problèmes avec eux. Houcine les connaît bien. Et nous aussi...
Mais parfois, ils débarquent. Comme quand Anissa, la folle qui traîne souvent dans le quartier, est défoncée et qu'elle hurle à la mort en mettant dans la même phrase Dieu, sa chatte et le fils de pute qui lui a fait ça. Quand ils arrivent, tu les repères de loin. Et si tu ne les vois pas, tu le sais parce qu'il y a toujours une des filles ou Houcine qui donne le signal. On ne se sauve jamais en courant. On se planque d'abord, derrière une voiture ou une poubelle. De l'extérieur, ça doit être drôle. On est toutes accroupies, les culs serrés dans nos djellabas qui collent. Et avec juste nos têtes qui dépassent sur le côté.
(p. 15-16)
Tu sais, je crois qu'au début elle a cru que c'était facile [la prostitution]. Genre tu viens, tu fais ça et tu passes à autre chose. La pauvre ! Si c'était aussi simple, pourquoi il n'y aurait pas plus de filles dans les rues ? Pourquoi on a toutes autant d'affinités avec la bouteille ? Pourquoi les filles s'adonnent aux joints ? Pourquoi les filles tapent des cachets ? Pourquoi tout ça ? C'est qu'il faut des couilles pour pouvoir faire ce travail. Et tout le monde ne les a pas.
(p. 114)
[ 2010 ]
A Casablanca et dans tout le Maroc, le bordel qui a commencé le jour où l'autre Tunisien s'est versé de l'essence sur la tête est arrivé chez nous. Ça fait deux dimanches que le centre-ville ne désemplit pas. Tous ceux à qui il manque quelque chose, tous ceux qui ne trouvent rien à se mettre sous la dent, tous ceux qui sont en guerre avec leurs femmes, tous ceux qui ne sont pas contents de leur circoncision, tous ceux-là descendent dans la rue. Chacun avec sa demande.
(p. 168)
Peut-être qu'il y a des choses qui arrivent pour rien dans la vie. Et peut-être aussi que tout ce qui se passe, c'est déjà prévu, planifié, tracé, tout. Comme dans un film.
« Les anciens disent : « Si tu es perdue, accroche - toi au sol . »
C’est ce que j’ai fait .
Je me suis assise sur une des trois chaises alignées dans l’entrée ... »
Mais après tout, on n'a qu'une vie. A quoi ça sert de la remplir avec rien ?