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Citations de Metin Arditi (613)


- Vous connaissez la blague que chacun racontait à l'époque ( sous Brejnev ), sur la définition du communisme ? On demandait : est-ce un art ou une science ? C'était un art, bien sûr, car s'il s'était agi d'une science, le régime l'aurait d'abord testé sur des chiens.
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Ces jours-ci, une question me revient sans cesse : qu'est-ce que la vie peut nous offrir de plus beau ?
Deux choses, je crois, totalement opposées.
D'abord, une énorme lucidité. D'un coup, ce que tu regardes est comme éclairé de mille projecteurs, tu comprends tout.
Et puis le contraire absolu. La capacité de rêver. D'imaginer ce à quoi on n'oserait pas même penser.
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Rachel s'approcha du miroir suspendu près de la porte, se mit de trois quarts et s'observa avec attention. Elle n'était pas seulement jolie. Elle avait de la distinction……
Son nez était mince. Busqué, mais avec distinction ! D'ailleurs il n'y avait pas que les juives à avoir le nez busqué ! Beaucoup de chrétiennes avaient le nez busqué ! Et tous n'étaient pas aussi fins que le sien !
Si ce n'est que les chrétiennes à nez busqué n'avaient pas à s'affubler d'un béret jaune.
Elle avait fait l'expérience cent fois, au coin d'une rue ou au détour d'un canal, à un moment où personne ne la voyait. Elle ôtait son béret, très vite, le cachait dans une poche, reprenait son chemin avec nonchalance, et soudain les gens la regardaient autrement.
Porter le béret jaune, c'était marcher en pleine rue avec un crachat au milieu d'un visage. Un gros crachat, qu'on n'avait pas le droit d'essuyer. Il n'échappait à personne, ce crachat. Après quoi, il regardait ailleurs, très vite. Comme si poser les yeux sur le crachat, c'était déjà se salir.
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A cet instant, l'une aperçut Yannis qui prenait sa leçon de natation. Elle s'arrêta. Piquée par la curiosité, l'autre s'arrêta aussi, tourna la tête en direction de la crique, et les voilà toutes deux en train d'observer Yannis. Il nage jusqu'à sa mère, s'agrippe à son dos, tout essoufflé, Maraki le serre contre sa poitrine, l'embrasse avec fureur, le caresse...les deux femmes n'arrivent plus à détacher leur yeux de la scène, jusqu'à ce qu'elles se tournent l'une vers l'autre, se regardent en silence durant quelques instants et tombent dans les bras l'une de l'autre. Cet enfant porte en lui toute la douleur des hommes, se dit Kosmas. L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre.
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« Pour développer une photo, le produit qu’on utilise s’appelle un révélateur. Photographier, ce n’est rien d’autre. On cherche la vérité. »
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Le policier sortit une feuille de sa poche et la déplia devant Gabriella. On y voyait Francesco Barro assis sur un lit, avec entre les mainsun exemplaire de l'Arena dont il montrait ostensiblement la première page, datée de l'avant-veille. Derrière lui, sur un grand panneau accroché au mur, on pouvait lire Brigate Rosse, en majuscules. Chacun des mots occupait une ligne entière, le premier au haut du panneau, le second tout en bas. Entre les deux, au centre, figurait une étoiles à cinq branches entourée d'un cercle, le sigle que les Brigades avaient repris des Tupamaros, les révolutionnaires d'Amérique du Sud.
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La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache.

ANDRE MALRAUX
Antimémoires.
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Presque toute la surface de la toile est sombre. Mais cette lumière qui illumine le corps de la femme au milieu de l'obscurité, c'est l'histoire de la Russie. Nous cherchons le drame à tout prix, pour le plaisir de la consolation.
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— À mon avis, le Tout-Puissant doit se douter que tu n’es pas musulman. S’il te voit joindre ta prière à celle des autres, que va-t-il penser ? Sans doute que tu n’es pas enfermé avec les tiens comme dans une forteresse. Prier avec un Musulman si tu es juif, prier avec un Chrétien si tu es musulman, ce sont des actes de fraternité. Je suis sûr qu’ils plaisent au Tout-Puissant. Il se dira : voilà un homme de paix.
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Nietzsche avait été traduit en italien par de grandes plumes, et aucun éditeur ne se serait risqué à publier la version d'un inconnu. Mais ce projet le tenait debout, par l'effort autant que par le compagnonnage d'un philosophe dont la pensée lui offrait de l'espoir. « À chaque instant, l'être recommence », disait Zarathoustra. Il avait traduit ces mots par Ad ogni istante, l'essere rinasce. À chaque instant, l'être renaît. C'était plus qu'une traduction, un besoin de garder l'espoir. D'autres réflexions lui apportaient du réconfort. « Je ne crois qu'en un dieu qui sache danser », disait Nietszche. Il célébrait la joie de vivre, sans juger ni condamner.
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Il vivait dans le plus bel endroit du monde. Ses élèves l'adulaient. Pour la représentation de Noël, il avait choisi une œuvre loufoque, À chacun sa vérité, de Pirandello. Ses élèves allaient adhérer à son choix, il en était certain. La pièce ferait un tabac.
Avec le temps, il s'était fait à l'idée d'enseigner dans une école de gosses de riches.
Tout irait bien.
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L’enfant avait sa propre conception de l’ordre du monde, bien différente de celle de Zeus. Bien plus belle, aussi. Il en mesurait chaque jours les variations de la manière la plus juste, et il le restaurait par la grâce de ses pliages. Il n’avait rien à apprendre du mythe des Titans. C’est lui qui détenait la vérité.
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Chaque début de printemps, Thomas surveillait la pousse des figues sauvages. Il les cueillait au moment précis où leur couleur tournait au vert foncé, lorsqu'elles étaient encore tendres, pas plus grandes qu'une phalange.
Leur coeur n'avait pas encore granulé, et cela leur permettait de garder toute leur senteur.
Thomas les apprêtait en une confiture bonne à "damner un saint", comme il aimait à dire, des mots qui lui permettaient de taquiner le blasphème à peu de frais et lui donnaient l'occasion d'un petit frisson.
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Pourtant, le libre arbitre existe. Dans les choses petites ou grandes, nous avons toujours une part de liberté, petite ou grande elle aussi…

… à toi de chercher ce qui, dans ta vie, dépendra de ta seule volonté. Ne serait-ce qu’une promenade le long de la mer. C’est ta part de libre arbitre. P 33
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Dans de tels moments, il aurait tout donné pour pouvoir peindre. Peindre, peindre, et peindre encore. Ecouter le bruit de la brosse sur la toile... Respirer les odeurs de vernis... Voir ses mains couvertes de couleurs ... Ressentir la fatigue du bras...
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- En arménien, il y a une expression pour dire la consolation. Zavt tanem. Mot à mot, cela veut dire : je prends ta douleur.
Il le regarda avec intensité :
- C'est ça qu'il attend, le bonhomme que tu photographies. Un partage. S'il sent que tu es avec lui, il te confie son fardeau. Et là, tu fais une vraie photo. Tu as cherché la douleur du gars, tu l'as prise sur toi, et du coup tu l'as transformé, ton gars.
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Lorsque les choses sont douloureuses, on les enfouit... Votre histoire me met face à ma propre réalité. Passons... Un jour de mai 1938, mon père nous raconte l'arrivée rue Daru d'une petite Russe lumineuse, combative, un bijou de fille. Je me souviens du mot utilisé par mon père. Zviozdotchka. Une étoile. La fille annonce qu'elle possède un document dont elle dit à Eulage et à mon père qu'elle souhaite le leur confier. Eulage ne voulut pas même savoir ce que contenait ce document. Les envoyés de la NKVD étaient partout où se trouvaient nos émigrés. Donc, la jeune femme repart avec son cahier... Pour tout vous dire, je pensais que ce cahier avait disparu. Qu'elle l'avait détruit, pour se protéger. Je l'aurais comprise. Car le document que vous m'avez apporté est pour l'histoire de notre Russie d'une portée inestimable.
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 — Notre religion dit la Loi. J’ai beau l’avoir abandonnée, sa rigueur et sa majesté m’impressionnent. La vie du Christ m’enseigne la charité, et l’Islam me rappelle l’importance de l’humilité et de la soumission. Pourquoi devrais-je refuser l’hospitalité de l’une de ces Maisons en faveur d’une autre ? Ce serait dédaigner chaque fois une grande richesse. Là serait la vraie folie. 
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La blessure n'avait jamais cicatrisé. Elle avait été maquillée par un enrobage clinquant et vulgaire de concerts donnés à tour de bras, de gloriole, d'argent, tout cela suivi et amplifié jusqu'à la nausée par une armée d'obligés.
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Sais tu ce que c'est une passion ?
Avner secoua la tête.
C'est une mer démontée sur laquelle la plus grande intelligence n'est qu'une coque de noix.
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