.. La Convention qui doit, en réalité, affronter non pas une, mais plusieurs armées…
Au sud de la Loire, elle doit combattre l'Armée catholique et royale d'Anjou et du Haut-Poitou, dirigée par Cathelineau, d'Elbée, Stofflet, Lescure et La Rochejaquelein.
Tandis que, dans le marais breton, elle doit se battre contre l'Armée du Bas-Poitou et du pays de Retz, commandée par Sapinaud, Royrand, Béjarry, et l'Armée de Charette.
Au nord de la Loire, les bandes chouannes qui se joindront aux Vendéens en marche vers Granville prendront le nom d'"Armée catholique et royale du Bas-Anjou et de la Haute-Bretagne".
Les guerres de Vendée se sont déroulées sur un territoire que les historiens ont baptisé "Vendée militaire" pour le distinguer du département de la Vendée qui n'en recouvre qu'un périmètre restreint : sur les quelque 460 communes qui prennent part au soulèvement, 32 % seulement se situent en Vendée, alors que 30 % appartiennent au département du Maine-et-Loire, 20 % à celui des Deux-Sèvres et 18 % à la Loire-Atlantique.
A 25 kilomètres de là, Angers se prépare à être attaquée...
Mais l'attaque ne vient pas : la Grande Armée s'est dissoute ! Les paysans ont le sentiment d'avoir obtenu gain de cause : ils se sont rassemblés et armés contre la levée des 300 000 hommes, non pour marcher sur une quelconque ville et rétablir la monarchie. Le tirage écarté, ils n'ont plus de risque de se voir soldats ; ils retournent donc à leurs labours.
Et ce sera en chantant, paraît-il, une Marseillaise quelque peu travestie, que les insurgés attaqueront.
"Allons les armées catholiques,
Le jour de gloire est arrivé ;
Contre nous de la République
L'étendard sanglant est levé."
Peut-être plus encore hier, prendre la mer ne fut jamais un acte anodin. Le goût de l'aventure, l'esprit de lucre, les finalités politiques et pour beaucoup la nécessité de gagner sa vie s'accompagnaient toujours de ce risque majeur. Le naufrage, en passager clandestin, surgissait pendant la traversée moins souvent par malchance qu'en raison de l'imprévoyance, de l'incompétence, de la fatigue ou des intérêts économiques.