Le bonheur. Voilà ce à quoi aspire chaque être en grandissant : à être heureux. Certains espèrent y parvenir grâce à l’argent, la célébrité ou encore le pouvoir… Mais selon moi, le bonheur ne peut s’obtenir que d’une seule manière, grâce à l’amour. Notre existence paraît si insignifiante au milieu des quelque sept milliards d’autres vies autour de nous… Notre existence n’est qu’une sorte de pan n’appartenant pas à l’Histoire, alors pourquoi voulons-nous tellement en faire quelque chose de mémorable ?
J’ai toujours eu une vision idéalisée des Américains. J’avais l’impression qu’ils étaient mieux que le reste du monde, plus beaux, plus riches, plus intelligents… Aujourd’hui, entourée de ces personnes, je me dis que je n’avais pas complètement tort. J’ai la sensation d’être une tache dans leur décor parfait et ce n’est que le premier jour.
Chapitre 3 : Mia :
" - Quelqu'un a appelé ?
- Non, répond nonchalamment mon frère en s'écartant légèrement d'Amber. Par contre il y a un mec qui est passé tout à l'heure.
Mon cœur cesse de battre. je m'immobilise et fixe Chad en attendant la suite mais il reprend son jeu stupide. Amber l'interroge du regard, je crois qu'elle pense à la même chose que moi.
- Tu le connais ? Il ressemblait à quoi ? Qu'est-ce qu'il a dit ?
Ça ne peut pas être lui.
- Je ne m'en souviens pas trop... Il était grand et il portait des habits militaires...
Il s'interrompt soudain et me regarde l'air de dire «mais qu'est-ce que je suis con». Je demeure bouche bée, partagée entre l'exaspération et la douleur lorsque je songe à lui, ici, chez moi.
- Et qu'est-ce qu'il a dit ? je demande en tentant de contrôler le tremblement de mes mains.
- Bah quand j'ai ouvert il avait l'air étonné, et puis..."
Les Américains voient les choses en grand. Je tente fébrilement de me frayer un chemin à travers la foule d’étudiants qui traverse la pelouse et entre dans l’établissement. L’angoisse croît en moi à mesure que je m’approche de ma chambre, et le couloir dans lequel j’avance semble démesurément s’allonger.
Chapitre 3 :
" - Laisse-moi, je grogne en tirant la couette pour recouvrir mon visage.
- On ne peut pas te laisser comme ça, ça fait presque deux mois qu'il est parti... Il faut que tu te reprennes.
Presque deux mois. Cinquante-deux jours que je survis, que je lutte pour respirer, pour vivre sans lui. Je peux presque voir les minutes et les secondes interminables de ma vie défiler sans que je ne puisse les faire accélérer ou s'arrêter, simplement pour ne plus souffrir... Je pensais que le temps guérirait mes maux il n'a pas fait que les amplifier.
- Tu sais très bien que j'ai toujours le dernier mot, me menace Amber en croisant les bras.
- C'est ça...
- Tant pis pour toi, je t'avais prévenue.
..."
- Mais que tu le veuilles ou non, je souffrirai Amber ! Parce que c'est le lot de chaque être humain de cette planète : on vit pour atteindre le bonheur mais on rencontre sur son chemin des millions d'obstacles parfois insurmontables, on se blesse mais on se relève, encore et toujours. C'est ça la vie. Je suis prête à souffrir si c'est pour jouir des saveurs que m'offre le présent. Je veux vivre chaque jour comme si c'était le dernier, au risque d'en payer les conséquences plus tard.
Nous voulons que notre existence laisse une trace sur terre. Les gens ont peur de l’oubli, de l’indifférence et de l’ignorance. En réalité cette pensée est plutôt égoïste. Nous voulons que les gens se souviennent de nous, mais à quoi bon ? L’important n’est-il pas qu’il y ait une personne qui se souvienne de vous ? Celle qui fait battre votre cœur, qui sait vous faire rire lorsque des larmes dévalent vos joues, celle qui vous dira que tout va bien lorsque rien ne va…
J’ai toujours eu une vision idéalisée des Américains. J’avais l’impression qu’ils étaient mieux que le reste du monde, plus beaux, plus riches, plus intelligents… Aujourd’hui, entourée de ces personnes, je me dis que je n’avais pas complètement tort. J’ai la sensation d’être une tache dans leur décor parfait et ce n’est que le premier jour.
Chapitre 3 : Mia :
" ...
- Merci mademoiselle.
Sa voix... Elle ferait baisser les yeux à Michael Bublé et Franck Sinatra.
- Mia. Je m'appelle Mia.
Pourquoi est-ce que je lui ai dit mon prénom ? Qu'et-ce qu'il en a à faire ? Je m'exaspère.
- Colin, dit-il en me tendant la main, un sourire flottant sur ses lèvres.
..."
J’ai toujours été très repliée sur moi-même, j’évitais même les miroirs pour ne pas croiser mon reflet, que je n’ai jamais aimé. Le pire, c’est que je manque aussi de confiance sur le plan psychologique. Je me suis toujours sentie inférieure aux autres, moins intéressante, moins importante, malgré mes capacités intellectuelles