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3.05/5 (sur 29 notes)

Nationalité : Taïwan
Né(e) à : Comté de Changhua (Taiwan) , le 29/05/1969
Mort(e) à : Paris , le 25/06/1995
Biographie :

Qiu Miaojin (邱妙津) est une autrice taïwanaise.
Sa sensibilité lesbienne a eu une influence profonde et durable sur la littérature homosexuelle à Taïwan.

Diplômée de la faculté de psychologie de l'Université nationale de Taïwan, elle a travaillé comme conseillère, puis comme journaliste pour le magazine hebdomadaire 'La journaliste'.

En 1994, elle s'installe à Paris, où elle poursuit des études supérieures en psychologie clinique à l'Université de Paris VIII.

Son ouvrage le plus connu est 'Notes d'un crocodile', pour lequel elle a reçu le Prix Littérature du China Times en 1995.
Un ensemble de deux volumes de journaux a été publié à titre posthume en 2007.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Qiu_Miaojin
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Sous les feux de la critique cette semaine, deux livres : "Terra Alta" de Javier Cercas - Sur des terres catalanes qui portent encore les stigmates de la bataille de l'Èbre, Terra Alta est secouée par un affreux fait divers : on a retrouvé, sans vie et déchiquetés, les corps des époux Adell, riches nonagénaires qui emploient la plupart des habitants du coin. La petite commune abrite sans le savoir un policier qui s'est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et c'est lui, Melchor, qui va diriger l'enquête. Laquelle promet d'être ardue, sans traces d'effraction, sans indices probants. Or l'énigme première – qui est l'assassin ? – va se doubler d'une question plus profonde : qui est le policier ? Car avant d'être un mari et père comblé, coulant des jours heureux dans cette paisible bourgade, le policier converti en justicier obsessionnel fut un ancien repris de justice, élevé par une prostituée dans les bas-fonds de Barcelone. Alors qu'il se pensait perdu par la rage et par la haine du monde, la lecture fortuite des Misérables de Victor Hugo est venue exorciser ses démons et bouleverser son destin. Il aurait pu être Jean Valjean… s'il ne s'était changé en Javert. À Terra Alta, plus qu'ailleurs, bien des secrets plongent leurs racines dans la guerre. Et, pour résoudre l'affaire qui lui est confiée, Melchor doit avoir conscience que l'amour de la justice absolue peut s'avérer la plus absolue des injustices. Il va lui être donné de partager le dilemme de Jean Valjean : “Rester dans le paradis et y devenir démon ! Rentrer dans l'enfer et y devenir ange !” "Les carnets du crocodile" de Qiu Miaojin - Laz, jeune étudiante taïwanaise, passe une grande partie de son temps seule à écrire et décoder ses obsessions jusqu'au bout de la nuit. Amoureuse d'une camarade qui s'acharne à lui souffler le chaud et le froid, épuisée de danser sans relâche sur la frontière du désir et de la haine, Laz va chercher du réconfort auprès de sa bande d'amies et d'amis, tous vifs d'esprit, artistes quelque peu moroses, amants autodestructeurs, insoumis et surtout queers. Dans son journal, Laz écrit l'urgence de vivre, le désir, les sentiments brûlants... elle parle aussi de crocodiles qui portent des manteaux d'humains ! Les médias les traquent, craignent une épidémie : peuvent-ils se reproduire ? Quand, de leur côté, les crocodiles échangent sur leurs goûts littéraires et musicaux, adorent la glace à la crème, font des courses, prennent des bains...Un guide de survie pour les inadaptés de tous bords, pour tous ceux qui s'identifient parfois à un monstre caché dans un manteau humain. Pour en parler, aux côtés de Lucile Commeaux : Marie Sorbier, rédactrice en chef du magazine I/O Gazette et productrice de Affaires en cours sur France Culture et François Angelier, producteur de l'émission Mauvais Genre sur France Culture.

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Citations et extraits (105) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, même si la floraison n’a duré qu’un instant, j’en ai connu le plein épanouissement, et il me reste maintenant à affronter la responsabilité de donner un sens à ces deux amours infirmes, ce pour quoi je suis encore en vie...
(p. 26)
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Xiaofan 1. Cette femme, mon aînée de cinq ans, qui est entrée tard dans
ma vie, a poussé mon destin vers des lieux plus reculés et ignorés encore
que ne l’avait fait Shuiling, a recousu et rassemblé les morceaux épars de
mon adolescence fracturée, une opération chirurgicale qui m’a permis
d’arborer un visage entier, couvert de points de suture mais entier… Elle est
devenue le fil qui a suturé mes plaies, or si je n’ai, moi, la force que d’écrire
quelques passages diffractés la concernant, ils constituent un chapitre
majeur de ces notes, dont le moindre fragment retracé à son propos fait du
fil dans la chair de mon visage une scie qui me torture…
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Shuiling me fuyait, manifestement. Non par indifférence ni parce qu’elle
relâchait son emprise sur moi, mais elle avait senti l’odeur de sang sur moi
et cherchait à se convaincre que l’amour n’était pas un morceau de viande
mangé aux vers. Elle voulait demander plus à la vie, au contraire, et avait
jeté hors de sa vue la viande avariée que j’étais, pour pouvoir avoir l’esprit
libre pour de nouvelles relations. Nous ne nous téléphonions plus,
n’échangions plus un mot, moi je me contentais de lui écrire des lettres sans
arrêt, je savais que je ne pourrais bientôt plus lui chanter mes chansons
d’amour et je les chantais à en perdre la voix, de toutes mes forces, comme
pour lui préparer des provisions de nourriture pour l’avenir.
Dans ce grand silence, je comprenais que ses nerfs étaient engourdis et
que toute sensation me concernant était émoussée pour résister à
l’écroulement. Parce qu’elle croyait qu’elle pourrait encore trouver dans cet
état une percée menant jusqu’à moi, elle tentait une attitude rationnelle.
Derrière le rationnel il y avait la folie de ce naufrage. « Laissons passer
Noël » ; « Laissons passer le Nouvel An ». Elle continuait à repousser d’une
main indifférente toute proposition de se voir, attendant le jour où son
indifférence m’électrocuterait. Elle n’en avait aucunement conscience, si
démunies étions-nous.
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Je comprends que tout retour en arrière et toute fuite seraient difficiles,
cette fois un nouveau piège est tissé, prêt à se tendre lorsque nous nous
verrons. J’ai dépouillé une couche de la membrane d’« illégitimité », mon
sentiment de culpabilité a été emporté par une vague de mort, je me suis
préparée, avec seulement un reste de mépris envers moi-même, à enlacer
ton corps nu. J’avais été jusqu’à me dire que même si tu te mariais très
normalement je continuerais à voir en toi la personne la plus chère. Une
telle détermination à t’aimer, cela te suffit-il, oui ou non ? Oui ou non ? La
vie humaine est encore plus incertaine que mes déductions et aucune
situation n’est simple, des épines vont se dresser entre nous, nous nous
tiendrons face à face et éprouverons tour à tour à nous contempler de
l’attirance et de la répulsion, nous serons toutes les deux (ou trois ?)
écorchées vives mais ne pourrons nous enfuir. Dis-moi. Un amour actif, pur,
tenace, déterminé, cela te suffit-il, oui ou non ? Oui ou non ?
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« Pourquoi es-tu revenue ? Je t’avais déjà réservé une place dans mon
cœur, pourquoi es-tu revenue mettre ton désordre ? J’étais prête à t’aimer
toute ma vie ! » À force d’émotion, elle devenait presque hystérique. « Je
t’envoie mes piques parce que je ne veux pas que tu t’approches, pour que
tu ne détruises pas l’image de toi que je garde au fond de mon cœur… »
Elle semblait ne plus me connaître, elle me fixait d’un regard plein de
haine : « Ton moi d’autrefois, je ne te permettrai pas de le détruire,
personne n’a le droit de l’abîmer, il n’appartient qu’à moi seule, quand tu es
partie et m’as laissée tomber, je n’avais plus que lui, ton moi à qui j’ai
redonné vie, il est le meilleur de toi-même… »
Elle a souri d’un air content. « Je te supplie de ne pas le détruire… » Son
hystérie avait monté d’un cran, elle tendait vers moi ses deux mains jointes,
comme un pauvre petit être suppliant.
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– Tuntun, tu me chantes cette chanson, tu sais : Cherry Came Too…
– Ah non, pas celle-là, ce serait trop dur ! Notre groupe préféré, avant,
avec Zhirou, s’appelait les Smiths, cinq musiciens, tous des hommes ; le
lead et le guitariste étaient en couple, le guitariste jouait le rôle du papa et le
chanteur, de la maman. Ils pouvaient chanter en rigolant “je vais te casser la
gueule”, une de leurs chansons s’intitule Manchester So Much To Answer
For, ils ont grandi dans cette ville et ils estimaient qu’elle devait répondre
de ce qu’ils étaient… Il y a une autre chanson où il se décrit alors qu’il
marche sur la plage et qu’une fille cherche à le draguer ; il chante : she is
too rough and I am too delicate – “elle est si brutale et moi si fragile”… »
Elle s’était mise à fredonner, l’air de se griser de cette mélodie suave.
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Dans ce carnet, je veux parler de trois personnes avec qui j’ai noué des
liens profonds au milieu du marais de boue et de rouille qu’a été ma
dernière année d’université. En chacune d’elles, en vertu de son caractère
singulier et par ce qu’elle a insufflé puissamment à mon existence, j’ai
découvert une certaine face, peu aisée à communiquer, de la grandeur
humaine. Dans certains moments d’échange le plus profond entre les êtres,
cette puissance et cette grandeur font que les relations humaines s’élèvent
hors du champ de l’amour, du désir et du destin individuel, et, avant cela,
que prédomine l’émotion : nos larmes, d’émotion et de compassion, coulent
en silence, aussi pures que celles d’un nouveau-né… Pour une âme
douloureuse, seuls les pleurs sincères peuvent rendre la dignité de continuer
à vivre.
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« J’aimerais bien savoir quel est mon problème. Il y a toujours le vide,
quels que soient mes efforts pour le remplir, le vide sans limites auquel je
ne parviens jamais à échapper. Je pense que le vide est mon ombre. En
réalité, l’amour, même s’il me procure une telle profusion de douleurs, n’a
pas le rôle principal, il n’est qu’une marionnette sur ma main, rien de
plus…
« Cette caverne en moi est tellement énorme que personne en définitive
ne peut la combler ; quand je suis avec des hommes je peux être remuée à la
vue de femmes à l’âme belle, mais être avec des femmes ne me fait pas aller
mieux, car le corps des hommes me manque horriblement. Ah ! quelle
misère de me pourrir la vie avec des types comme celui-ci ! »
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Je la regardais pour la dernière fois : ses cheveux doux et souples étalés
sur la couette, son pyjama kimono bleu ciel, son corps gracile et
harmonieux, sa peau d’une blancheur tendre et veloutée, ce doux parfum si
particulier, son gracieux visage où les larmes avaient laissé leurs sillons, ses
yeux mobiles aux paupières closes, ses mains qui ne voulaient pas lâcher
mon journal… Bonne et heureuse année.
J’ai emporté tout ça. J’ai tourné doucement la poignée de la porte,
refermé derrière moi. Je me suis avancée dans l’aube qui se levait, et suis
partie pour toujours. J’avais oublié mes lunettes et tâtonnais à l’aveuglette
au hasard des rues… Je voulais rentrer chez moi. Chez moi.
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Il arrive qu’à un certain stade les chagrins et les douleurs ne puissent être
partagés, et qu’à un certain degré d’intensité l’amour ne puisse plus se
présenter à vous une seconde fois. Après ce que vous avez connu dans votre
chair, ce lieu se vide pour toujours, vous vous retournez, tous vos souvenirs
sont pétrifiés, le cerveau fixe chacun comme un trésor, fait son possible
pour le conserver, mais après l’énorme vrombissement qu’il a connu, ce
paysage de vallée pétrifiée tout autour n’est plus qu’un vide lui aussi.
« Le plus grand chagrin, c’est de perdre ce qui vous a inspiré vos plus
hautes espérances. »
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