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Citation de mimo26


« Elle s’était rendu compte avec le temps que les mauvais coups, une fois que c’était parti, s’amoncelaient et proliféraient comme une espèce de plante grimpante sauvage et vénéneuse, un lierre qui courait tout le long des kilomètres et des années parcourus, depuis les visages brumeux qu’elle avait connus jusqu’aux frontières qu’elle avait franchies et à tout ce qu’avaient pu instiller en elle les inconnus croisés en chemin. Un lierre qui s’étendait et se ramifiait sans cesse, s’entortillait autour de ses chevilles et autour de ses cuisses et autour de sa poitrine et autour de sa gorge et de ses poignets et qui se faufilait entre ses jambes et en regardant la fillette endormie avec son front brûlé par le soleil et ses petits bras chétifs elle comprit que cette enfant n’était autre que sa propre main crasseuse qui tentait désespérément de s’extirper de cette masse grouillante de chiendent pour se raccrocher à quelque chose de bien. Elle lui caressa les cheveux. Contempla avec ravissement ses petites mains repliées sous sa joue. Puis elle s’allongea à côté d’elle. Elle était parfois incapable de trouver le sommeil, assaillie par des pensées où semblaient se concentrer tout le mal en ce monde et terrifiée à l’idée de ne pas pouvoir protéger la fillette, et à d’autres moments, ces pensées hantées par tout le mal du monde l’épuisaient au point qu’elle n’avait plus la force de les combattre et alors elle y renonçait, comme à présent, et la tête posée sur le bras et le bras posé sur le carreau de faïence froide, elle s’endormit. »
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