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Citation de Pays_des_contes


Je caressai la surface polie du bois, qui avait la couleur du miel, du miel bruni sur le devant, et du miel doré en dessous. Je passai mes doigts sur les chevilles noires, le chevalet marbré, la volute si finement ciselée. Je me rappelle qu’il était si léger ! J’étais émerveillé par sa beauté fragile. Je sus aussitôt que toute la musique du monde était cachée dans ce violon, et qu’elle ne demandait qu’à en sortir. Je rêvais d’être celui qui l’en sortirait, je mourais d’envie de poser doucement le violon sous mon menton, de faire vibrer les cordes, d’essayer l’archet. Je voulais le ramener immédiatement à la vie, le faire chanter pour moi, entendre la musique que nous ferions ensemble. Mais lorsque je demandais à ma mère si je pouvais en jouer, elle eut soudain l’air effrayé, me dit que papa pourrait l’entendre de la boutique, et qu’il serait furieux qu’elle me l’ait montré. Il ne l’avait même pas regardé une fois depuis des années. Lorsque je lui demandais pourquoi, elle me rappela ma promesse de ne plus poser de questions. Elle m’arracha quasiment l’instrument des mains, le remit dans son étui, l’enveloppa à nouveau dans la couverture, et le reposa en haut de l’armoire.
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