C’est un compromis, boire pour dormir. Je gagnais au change au début, mais depuis quelque temps les profits sont en baisse. Trois ou quatre bières ne suffisent plus. Pire, je suis passé aux artisanales, plus fortes et plus onctueuses, et j’ai cru ce faisant rendre acceptable cette triste habitude. Franchement, aucun alcoolo digne de ce nom ne gaspillerait son argent dans des bières de luxe, n’est-ce pas ? Je suis un jeune homme bien élevé. Un ancien combattant valeureux qui mérite un peu de bon temps durant ce bref interlude universitaire, après quoi, pleinement formé, j’intégrerai le monde des affaires, armé d’un nouveau vocabulaire qui me permettra de décrire avec précision les parfums les plus intenses de ces breuvages riches et merveilleux.