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Citations de Michael Zadoorian (87)


On raconte qu’ Ambrose Bierce – dont j’avais adoré les nouvelles, terrifiantes quand j’étais jeune -, à soixante-dix ans passés, avait décidé sur un coup de tête de partir pour le Mexique. « Je me rends bien compte qu’il est possible, voire probable, que je ne revienne pas. » Il a aussi écrit : « Il s’agit de couper l’herbe sous le pied à la vieillesse, à la maladie, et aux chutes dans les escaliers de la cave. » Moi qui connais bien les trois, je ne peux qu’applaudir avec chaleur ce cher Ambrose.
Bref, nous n'avons rien à perdre. J'ai donc décidé d'agir.
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Les ruines sont là pour raviver la mémoire du passé, mais elles ne sont pas éternelles. Lentement le temps efface toutes les traces, morceau par morceau, jusqu’a ce que même les villes fantômes aient disparu.
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Le cliché suivant montre justement cela, un bouquet de feuilles sur la table, et je me rends compte que tout le problème des photographies est là : est-ce qu'on se souvient de l'instant en soi ou du moment où la photo a été prise ? À moins que l'image ne soit l'unique raison pour laquelle on se souvient de l'instant ? ( Non, je refuse de le croire.)
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C’est ça que j’apprécie dans les vacances... Le ralentissement des choses. Toutes ces découvertes dans une si courte durée. La marche du temps se relâche comme dans un rêve.
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Au bout d'un moment, même rester en vie est un boulot à temps complet.
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Vieillir ensemble, c’est aussi cela :
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Que nous ne disions rien me va très bien. Parler romprait le charme. L’espace d’un instant, je suis si heureuse que je pourrai pleurer. Voilà exactement le genre de chose qui fait que j’aime tant voyager, et que j’ai désobéi à tout le monde. Nous deux réunis comme nous l’avons toujours été, sans rien dire, sans rien faire de particulier, simplement “en vacances”. Je sais bien que rien ne dure mais, quand on sait que le film va bientôt se terminer, on a parfois la possibilité de rembobiner et d’en prendre un peu sans que personne ne le remarque.
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Nous sommes attachés à l'endroit où nous vivons. On peut se poser cette question : alors pourquoi est-ce qu'on voyage ?
Il n'y a qu'une seule réponse possible : on voyage pour apprécier son foyer.
Que l'on ait un métier, qu'on s'occupe de ses enfants et de son intérieur, le quotidien n'échappe pas à une certaine monotomie. En vieillissant, on désire cette monotomie, on la recherche. Les enfant ne le comprennent pas. Ils n'ont de cesse que de bousculer l'ordre des choses : remplacer les vieilles affaires confortables et familières, comme la voiture rodée à sa main ou la bouilloire qui fait un drôle de bruit quand l'eau frémit. Mais la monotomie est un piège. Elle participe au rétrécissement de son propre espace, elle crée des oeillères. Quand se produisent des nouvelles choses, difficile de les considérer comme agréables. Ce qui signifie qu'il est impossible d'apprécier les moments de grâce ou de chercher les endroits où ils pourraient surgir. Ou encore que ces moments de grâce se présentent et qu'on est incapable de s'en rendre compte.
C'estb pourquoi il faut voyager.
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Bizarre ce qu'un malheureux rayon de soleil peut laisser imaginer.
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Plus on prend de l'âge, plus on possède d'objets. Pourquoi ça ? Parce que les objets ont un pouvoir de protection. Ils agissent comme un lest, une sorte de système passif d'entrave à la mortalité. Que l'on songe à ce que l'on ressent au moment d'acheter quelque chose. Ce petit flash. Comme un éclair d'éternité.
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On peut se demander si c'est la meilleure idée possible. Ce couple de vieux débris, l'une avec plus de problèmes de santé qu'un pays du tiers-monde, l'autre sénile au point de ne pas savoir quel jour on est, partant sillonner les routes du pays.
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John est éveillé maintenant, je l'entends grommeler dans sa barbe. Il engueule quelqu'un. Me parviennent des chuchotements obscènes, des menaces à on ne sait quel ennemi, des imprécations. Durant toute notre vie commune, John a été un homme calme et docile. Mais depuis que son esprit s'est mis à battre la campagne, il dit aux gens ce qu'il a toujours souhaité leur dire. Personne n'y échappe.
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on passe sa vie à se préoccuper de l'opinion des autres, alors qu'en réalité ils ne pensent pas. Les rares fois où ça leur arrive, je l'admets, c'est souvent en mal, mais on peut au moins de réjouir qu'ils soient capables de penser.
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Je lui montre les poteaux téléphoniques, brisés ou de traviole, qui longent la route depuis un moment. Ce rang de soldats ivres a viré à droite pour se perdre dans le lointain.
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Ce sera peut être difficile à comprendre, mais ce qui se passe maintenant, c'est justement ça le happy end, les amis. Ce que nous désirons tous et n'obtenons jamais. L'amour ne se résume pas à ça, mais c'est ainsi qu'il nous apparaît aujourd'hui. Ce n'est pas à vous d'en juger.
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L'espace d'un instant, je suis si heureuse que je pourrais pleurer. Voilà exactement le genre de chose qui fait que j'aime tant voyager, et que j'ai désobéi à tout le monde. Nous deux réunis comme nous l'avons toujours été, sans rien dire, sans rien faire de particulier, simplement en vacances. Je sais que rien ne dure mais, quand on sait que le film va bientôt se terminer, on a parfois la possibilité de rembobiner et d'en reprendre un peu sans que personne ne le remarque.
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Je suis désolée de causer du souci à mes enfants, mais j'ai passé ma vie d'adulte à m'en faire à leur sujet, alors je rétablis l'équilibre.
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Ce voyage est l'occasion ou jamais de tout nous permettre. Il faut se souvenir qu'à partir d'un certain âge, on trouve toujours des gens qui nous bassinent avec tous leurs conseils sur ce qu'on peut avaler et ce qui est interdit. Nous entrons dans la vie avec du lait et des petits pots, et nous la terminons de la même manière.
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A présent, nous disposons de tout notre temps. Sauf que je tombe en morceaux et que John se souvient à peine de son nom. Ça ne fait rien. Moi, je m'en souviens. A nous deux, nous formons une personne complète.
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On sait que, lorsqu'on retrouve un lieu de son enfance une fois adulte, il apparaît plus petit que dans le souvenir. Mais, si on y revient dans ses années de vieillesse, c'est le contraire. Tout semble immense.
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Nous sommes bientôt débarbouillés et tous deux fin prêts à partir. John porte une épaisse chemise écossaise verte et un pantalon écossais beige. J'hésite à lui dire qu'il ressemble à un pensionnaire du cirque Barnum, mais désormais, je me satisfais de le voir dans des vêtements propres. De quel droit je pourrais lui parler comme ça, moi ? J'ai remplacé ma perruque par la vieille casquette de base-ball en laine de Kevin qu'il portait continuellement en camping avec nous. Je fais mine de la mettre à l'envers, comme j'ai vu les jeunes le faire, puis je me ravise. Il y a des limites quand même. Peut-être que, plus tard, je me contenterai de la capuche en plastique mais, pour le moment, j'adore cette vieille casquette des Detroit Tigers.
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