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Critiques de Michaël Glück (9)
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Pour lire ce petit recueil sympathique, pas la peine de se prendre la tête, faîtes comme l'auteur, posez-vous devant une fenêtre et imaginer des choses, des situations, observer simplement et les vers sortiront de votre esprit, la créativité intellectuelle stimulée par l'empirisme du regard, telle est la méthode de travail de ce poète, le résultat ? Un agréable chapelet de strophes plus ou moins alambiquées, qui conte des histoires du quotidien où il se trouve : la Bretagne, mais aussi des moments plus imaginaires où il s'évade en vers parfois incongrus, au ton néanmoins toujours chanteur. La poésie, ce sont également ces instants un peu étranges, intemporels, sans finalité précise, sans but objectif, laissant la subjectivité nous enchanter avec une petite ritournelle onirique.
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Goutte d’encre sous la langue

Aller à la rencontre du texte qui se fait, cerner le silence jusqu’à ce qu’il exsude les quelques gouttes d’encre dont la plume-langue fera poème. Faire ruisseler, à vif, mots & blancs incertains.



La voix se tient à l’aube des lèvres : elle dit l’insurgée, la morte, la rebelle ; elle dit « l’incertitude qui flambe/ dans l’unique syllabe », le don & le partage des souffles qui circulent entre les êtres. Elle fait couler, dans ces vers qui prennent peu à peu ampleur et corps, le désir, la faim, l’ombre du poème, sa « préhistoire » (« un temps pour le silex et la faim / un temps de mains négatives / les pigments de la nuit »), sa vie qui se déroule, papillon dont le lecteur « épingle / les ailes les sens ».



Elle dit ce qui pourrait être et ce qui est : la beauté d’un lien que le poème tisse entre celui qui l’a murmuré et celui qui le fait sien en le murmurant.
Lien : http://www.delitteris.com/no..
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Les Brigands (Collection Métal hurlant)

Ceux qui ont connu "metal hurlant" regrettent la fin de ses publications. Les brigands de Raviola sont une interprétation du grand roman chinois historique "au bord de l'eau", une interprétation style Flash Gordon avec de très beaux dessins à l'encre de chine.
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Passants

L’exercice proposé est le suivant : choisir un tableau parmi ceux du musée des Beaux-Arts de Lyon, et écrire.

21 écrivains se sont prêtés au jeu sous la coordination éditoriale Pierre Zancarini. Parmi eux : Charles Juliet, Michaël Glück, Michel Le Bris, Brigitte Giraud, Jean-Bernard Pouy, Tiphaine Samoyaut, Jane Sautière, Claude Burgelin, François Bon, Jean-Pierre Martin, et d’autres.

Passants est un beau livre, avec une mise en page particulièrement réussie des tableaux qui ont inspiré les textes. On appréciera la composition graphique, l’utilisation des détails, l’originalité et la modernité de la présentation.

Les tableaux dont le rendu des couleurs est superbe font toute la valeur du livre. On peut toutefois regretter que les textes soient inégaux et pas toujours à la hauteur du projet.

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Ultima prova d'orchestra

Celle-ci est pour :

"ultima prova d'orchestra". Michaël Glück. Couverture de Pascaline Boura.

"Ce poète à l'humour rosse et noir écrit en temps de « pandémie » des textes qui tiennent de la pensée profonde, de l'aphorisme ciselé, de la notice de dictionnaire, du rappel historique, entre ferveur musicale, désir lexicologique et humeur sautillante.

Lisons :



Je connais les paroles mais j'ai oublié la

musique.



Trop de glissandi dans la musique

russe ! Il y a tant de skis.



La joueuse de castagnettes n'aime pas

la crème de marrons.



Oui, la musique entraîne nombre de propositions qui tranchent, sèment sur la page des rencontres insolites comme si le dictionnaire avait commencé à s'effriter et à mêler ses pages.

En deux ou phrases ou vers, le poète s'interroge, s'étonne, croise, définit, appose, oppose, décline ses ferveurs, ses doutes :



Quand le chef lève la baguette, il faut ranger ton casse-croûte.



« Jusqu'au dernier soupir pointé », Gluck aura servi la musique et autant la poésie loufoque, harmonique et déréglée que lève la créativité inassouvie."

© Philippe Leuckx



Celle-ci est pour :

"ultima prova d'orchestra". Michaël Glück. Couverture de Pascaline Boura.

Avec ce troisième opus, l’auteur semble avoir bouclé son opéra. Rien que des réflexions sur la musique essentiellement classique mais pas que. On y trouve de très bons jeux de mots sur un sujet peu évident. Ceux et celles qui ne jurent que par le rapipop et la K-pop n’y comprendront pas grand-chose mais comme ils ne lisent pas…

© Eric Dejaeger in http://courttoujours.hautetfort.com/.../un-peu-de-pub-479...



Avec cette ultime répétition orchestrale, Michaël Glück clôt le triptyque qu'il a initié avec « prova d'orchestra » et « nuova prova d'orchestra ». C'est sa dernière répétition en musique et ça aurait pu être aussi la dernière publication de Jean-Louis Maurice Massot, le célèbre chef d'orchestre des Carnets du dessert de lune mais j'ai entendu dire que, comme tous les artistes dignes de leur statut, il projetait d'effectuer une dernière tournée avec deux nouvelles publications. On saura rapidement quand nous pourrons chanter, comme Eddy Mitchell :



« C'était la dernièr' séquence

C'était la dernièr' séance

Et le rideau sur l'écran est tombé »



Jean-Louis aurait ainsi pu conclure sa carrière éditoriale en musique et consacrer son temps libéré à l'écriture qu'il pratique avec le même talent qu'il choisit les textes et cultive ses légumes. Cette ultime répétition ne le sera donc que pour Michaël et ses lecteurs qui dégusteront donc pour une dernière fois ses traits d'esprit, calembours, aphorismes et autres jeux de mots musicaux qui rendent notre confinement moins triste. Il a dès son premier aphorisme situé son recueil dans cette maussade période : « En temps de pandémie, les musiciens ne joueront qu'une note sur deux et éviteront de pointer les noires dit-elle ».



Cette dernière répétition est courte, vive, alerte, enjouée, construite sur des jeux de mots fulgurants, drôles, parfois même hilarants :



« Ne jouez pas trop fort. le sourd dine »



« Quand le chef passe au piano, il faut écailler le bar dans le bac. »



Et quand l'auteur et son entourage ont fini de manger, il parle de musique dès qu'ils ont su que « La clef de sol est sous la paille à son », se lamentant encore et encore qu'« Il n'y a pas de prix Nobel de musique sans doute à cause du canon ». Mauvaises langues, ils répéteront encore que « Certains orchestres ne devraient jamais quitter la fosse ».



J'ai bien ri aussi quand j'ai lu ces jeux de mots déformant des noms propres pour en tirer le meilleur effet :



« Jazz, voilà la musique qui réveille ». (L'horlogerie c'est la spécialité de ma ville)



« La Walkyrie ? Pas de quoi en faire un fromage ». (La crème de gruyère est une autre spécialité comtoise).



« Elgar n'habitait Austerlitz ». (pour celui-ci, j'ai eu un pensée pour la BD Hägar Dünor).



La dernière répétition est close, l'orchestre va pouvoir se déchaîner en soufflant une tempête de notes mais nous n'oublierons jamais que « Les mots sont musique avant d'être des mots ; peu importe ce qu'ils vont dire, nous n'écouterons que leur chant ». Alors avec Michaël Glück chantons les mots … avant de chanter avec Eddy Mitchell !

© Denis Billamboz in Mes impressions de lecture
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Perle jetée au feu précédé par Obstination des he..

deux courts et très beaux textes.

En hors d'oeuvre «obstination des heures» : un poème, la montée de la fin, de à quoi bon, pourquoi nous, jusqu'au mutisme, résignation souffrante

et puis «La perle jetée...» :

les blocs de textes, comme des paragraphes avec rebondissement de l'un à l'autre, un discours ininterrompu, qui se fractionne mais sans rompre, avec ces mots qui viennent de l'un, s'inscrivent à la droite du suivant qu'ils introduisent, ces phrases ou groupes de mots qui s'échappent, flottent entre deux blocs, rythment, marquent un développement, une inflexion.

La perle jetée au feu ne reste que cendre qui est une phrase, mais il y a cette autre phrase : je veux être incinérée

Ce pourrait être la petite fille (mais perle n'est pas un prénom dit l'institutrice) marchant le long d'un train qui revient comme petit motif récurrent, armée, expulsée d'un camp de roulottes.., et elle saurait, comme la phrase : le rien après l'effondrement mais la mémoire, le tragique de notre monde, les souffrances, bannissements, refus, déportations, toujours différents et recommencés. Les discours des importants dans lesquels les souffrances passent dévitalisées, les experts de la radio matinale, les silences etc...

Le poème qui est le présent des mémoire, des mots qui n'ont pas cours... après les guerres, après l'enfance, l'impuissance et le silence ou le récit imposé, ne plus pouvoir lire mais connaître ce que l'on écrit et ce qui est faux

LISEZ et suivez le flot.
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nuova prova d'orchestra

Michaël Glück – nuova prova d’orchestra. Couverture Pascaline Boura. Préface de Francesco Pittau. Collection Pousse-Café. Editions Les Carnets du Dessert de Lune. 2017. ISBN 9782930607627. 9 €



C’est avec un accordéoniste que Thierry Radière ouvrait son livre, et c’est maintenant tout un orchestre que convoque Michaël Glück. De petit format, facilement glissé dans une poche, le livre est en fait un recueil d’aphorismes, une forme où la concision va de pair avec le triturage du langage. On y trouve donc force doubles sens, homophonies approximatives ou jeux de mots divers. Par exemple, saviez-vous que « Nul n’est autorisé à jouer du triangle en bermuda » ou que « Les Rolling Stones ont beaucoup joué la musique de Satie » ? Les petites phrases dégagent cette connivence avec un lecteur que Michaël ne prend pas pour un idiot, et à qui il reconnaît la culture générale nécessaire pour comprendre à demi-mot ses bons mots.

Pour qui connaît la poésie « sérieuse » de l’auteur (parce qu’on peut clairement dire que cet ouvrage se situe dans une veine humoristique, même si, on le verra, il ne s’interdit pas les piques qui siéent à un écrivain regardant son époque avec lucidité), rien d’étonnant : cette dernière est toujours sur le bord des mots, glissant dans ses vers ciselés de nombreuses figures de style que ne renierait pas un aphoriste virtuose. Les instruments de musique les plus divers défilent, créant une unité de thème qui permet de donner un véritable liant au recueil, et cela jusqu’aux plus insolites, comme ce tocsin dont joue… Quasimodo. Lequel s’est « longtemps couché en sonneur » — culture, quand tu nous tiens… Mais au fil des pages, le poète distille aussi quelques sentences plus politiques : « Ces temps derniers on joue, partout, trop de canons et ce n’est pas vraiment drone. Les seules batteries qu’on entend sont meurtrières. » Voire de critique littéraire : « Salieri est à Mozart ce que Salgari est à Jules Verne. » Pas très sympathique ni pour Salieri ni pour Salgari, que j’avoue avoir beaucoup aimé lors d’explorations de la littérature populaire italienne en version originale. Mais diablement efficace !

Nuova prova d’orchestra est un livre à garder à portée de main, qu’on feuillette régulièrement pour picorer quelques aphorismes bien troussés. Et pas seulement pendant la pause syndicale d’un orchestre symphonique, foi de chef d’orchestre. Pas besoin de lire la musique pour en apprécier l’humour polyphonique.

© Florent Toniello in http://accrocstich.es/category/Notes-de-lecture



Aphorismes en musique

Je ne sais si le célèbre Chevalier von Gluck, auteur de nombreux opéras comme Orphée et Eurydice, figure dans l’arbre généalogique de Michaël Glück (la question a dû lui être posée de nombreuses fois mais j’avais besoin de cette interrogation pour introduire ma chronique), le cas échéant cela pourrait peut-être expliquer le penchant de l’auteur de ce recueil pour la musique. Il compose des aphorismes comme le Chevalier composait des partitions musicales pour les divers morceaux qu’il a créés. Alors, même si ces deux personnages n’ont aucuns liens familiaux en commun, ils ont un point commun : la musique. Et même si « Sept notes de musique ne font pas un arc-en-ciel » elles peuvent inspirer un compositeur comme un auteur d’aphorismes. Et, notre Glück à nous celui qui nous fait rire « Scarlatti n’avait pas été vacciné, mais il fut pourtant la coqueluche de ces dames. », sourire « Elle astiquait les cuivres pour de l’argent » ou parfois même rire un peu jaune « Une chanson douce… murmurent les enfants dans les villes bombardées. La musique adoucit-elle les morts ? » Même s’il prend plaisir à nous dérider, Michaël Glück prend la musique très au sérieux et constate que comme de nombreuses composantes de notre monde, elle souffre un peu de la sottise des hommes qui ne la respecte pas toujours comme elle le mérite « Histoire de la musique : on est passé du concert public à l’enregistrement live, sans public ». Ce recueil publié dans la jolie collection Pousse-Café de Les Carnets du Dessert de Lune est donc pour l’auteur l’occasion de rendre un hommage à la fois drolatique et très sérieux à cet art qu’il semble si bien connaître au point de demander en ultime requête : « S’il vous plait, laissez-moi donner mon dernier soupir ».

© Denis Billamboz in http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/52075

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Prova d'orchestra (divertimento)

Michaël Glück : « Prova d’orchestra ». Collection Pousse-Café. 7 €

J’avais lu, lors de sa parution, « Rouges » de Michaël Glück et j’avais été séduit par la révolte et l’espoir qui se dégageaient de ses poèmes. Aussi est-ce avec confiance que j’ai ouvert « Prova d’orchestra ». Et je n’ai pas été déçu par ce recueil d’aphorismes très différent de « Rouges ». Michaël Glück réunit dans ce petit recueil une série d’aphorismes ayant tous trait, de près ou de loin, à la musique sous différentes formes : instrumentistes, écriture, instruments, genres musicaux, marques, compositeurs, etc. Rien de mieux que de citer quelques exemples : calembour (« sol, fais-je »), remarque ironique mais frappée de bon sens (« Arrive-t-il à un violoniste de pisser dans son instrument ? ») qui démystifie l’expression usuelle, ironie grinçante aux connotations politiques (« La musique du Front National n’est-elle écrite qu’avec des blanches?» ou «Le mot partition est banni du vocabulaire des musiciens juifs hostiles à la politique menée par l’État hébreu »), trait d’esprit (« La prochaine fois que vous adresserez une Lettre à Élise, n’oubliez pas le timbre »)... Ou encore : jeux de mots (« Les plus grands joueurs de flûte viennent de Champagne »), exploitation de l’absurde (« Imagine-t-on de combien d’opéras nous eût encore gratifiés Jean- Baptiste Lully, s’il avait lâché sur son pied une baguette viennoise?»), voire cruauté (« Chanter à tue-tête, est-ce une variante de la roulette russe ? »)... C’est un moment de récréation : c’est varié, c’est plaisant et c’est sans prétention... Mais toujours juste.

© Lucien Wasselin in Textures http://revue-texture.fr/chemins-de-lecture-2016.html
Lien : http://www.dessertdelune.be
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proférations de la viande

la force du cri, répété, roulant, continuant mais surtout la beauté, la langue, tout ce qui est charrié, et ça parle d'horreur mais ça parle tout autant de langue - et il faut y revenir
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