Rédigée en septembre 1940, cette étude de 120 pages analyse autant les causes militaires de notre défaite que celles de la victoire allemande. Factuelle, d'une grande hauteur de vue, cette thèse étudie les faits qui se sont enchainés depuis le 11 novembre 1918 de part et d'autre du Rhin.
D'un coté, un peuple convaincu que la « Der des Ders » ouvrait une ère de paix universelle et qu'il suffisait de bâtir une ligne dite Maginot pour vivre paisiblement. Endormi pendant 15 ans par des politiciens prenant le désarmement (Briand), le pays commença à s'inquiéter en 1933 lors de l'arrive d'Hitler au pouvoir, mais ni la guerre d'Espagne ni l'annexion tchèque ne modifièrent une stratégie attentiste laissant passivement l'initiative à l'adversaire.
De l'autre coté un peuple vaincu, mais un état major inamovible qui dès l'armistice prépara la revanche et poussa son chef au pouvoir pour ouvrir la route de la chancellerie à Hitler et mobilisa durant 20 ans toutes les énergies en élaborant une doctrine militaire privilégiant l'offensive, le rupture et la vitesse en s'inspirant des leçons napoléoniennes.
Ce face à face mena à la défaite du printemps 1940 dont les causes sont décortiquées en 120 pages par le Colonel ALERME, ancien Sous Chef de Cabinet de CLEMENCEAU, puis Directeur de l'Echo National, fondé par André TARDIEU. Michel ALERME sombra dans la collaboration et tomba justement dans les oubliettes de l'histoire. Son analyse du désastre de 1940 n'en reste pas moins un document fort instructif.
Commenter  J’apprécie         743