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Citation de moravia


Antoine Sotelo pencha vers les documents éparpillés sur son bureau un regard ténébreux qui, quarante ans avant, avait fait chavirer énormément de coeurs sensibles et féminins, dans les boîtes d'Oran, du temps où l'Algérie était encore provisoirement un morceau de la France. Depuis, le temps avait passé, Sotelo avait soixante ans bien sonnés, l'Algérie était algérienne depuis belle lurette, il avait attrapé pas mal de rides, un rhumatisme commençait à lui déformer les mains méchamment malgré la kyrielle de spécialistes consultés à travers le monde entier et, en somme, les choses avaient bien changé à tous les points de vue. Les deux seuls domaines dans lesquels rien n'avait bougé, c'était son accent pied-noir à couper au couteau, et la virginité immaculée de son casier judiciaire. Sotelo était de l'espèce rare qui passe perpétuellement entre les gouttes, même sous les plus grosses averses. Bien entendu, des armadas de policiers de toutes catégories s'étaient intéressées à lui, depuis une quarantaine d'années qu'il exerçait des talents raffinés qui allaient du chantage à la prostitution de haut vol, en passant par les salles de jeux clandestines et des escroqueries plus compliquées comme la fabrication de fausses cartes de crédit et autres accessoires nés de la révolution informatique.
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