Venant compléter une première version plus courte, écrite il y a quelques années, tout l’attrait de cette importante nouvelle réside à mon sens aux portraits savoureux et fouillés des personnages centraux de l’histoire. Mais la première performance de l’auteur est bien d’avoir réussi à établir un lien cohérent entre tous ces acteurs, aux profils si différents, pour construire ce texte ! La géographie des diverses situations n’est pas anodine et si le nom d’Anduze n’apparaît jamais c’est que cela participe du mystère entretenu au fil des pages… ou peut-être bien aussi de l’esprit taquin de l’écrivain, allez savoir ! S’il est vrai que quelques fois les nombreux renvois sont assez longs pour être susceptibles de vous faire perdre le fil conducteur du récit, ils contribuent aussi de façon pertinente à mieux bâtir et préciser l’environnement, sinon le décor, de chaque intervenant. De la blonde fille à papa au cynique et prétentieux Jean-Paul, en passant par de tout aussi intéressants seconds rôles, la galerie est plutôt piquante ! Mais j’avoue que mon préféré reste quand même ce sacré Robert et sa façon de s'exprimer délectable. Au diable l’Espingouin, pour moi le vrai héros de cette affaire c’est lui !
A propos d’affaire, celle-ci mériterait bien d’être à suivre : monsieur Michel Caron, à quand une adaptation pour le théâtre ou le cinéma ? Car, tout à fait entre nous, cette nouvelle ressemble bougrement à une première étape de sa préparation !…
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