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4.29/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 13/05/1929
Biographie :

Michel Chodkiewicz (né le 13 mai 1929) est un philosophe français, grand connaisseur du soufisme. Il fut directeur général des éditions du Seuil de 1979 à 1989 et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, où il anima des séminaires sur la pensée d'Ibn Arabî.

D'origine polonaise, sa famille est installée en France depuis 1832. Il explique lui-même sa conversion à l'Islam à l'âge de dix-sept ans comme l'« aboutissement d'une recherche personnelle commencée dès l'adolescence (...) parce que le catholicisme ne [lui] apportait pas de réponses satisfaisantes ».

Son œuvre est considérée comme majeure par les chercheurs et spécialistes du sujet.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’illustre théologien Fakhr al-dîn Râzî (ob. 1209) vint un jour trouver un saint (walî, pl. awliyâ) non moins illustre – il s’agissait de Najm al-dîn Kubrâ – et demanda à entrer dans la Voie sous sa direction. Le saint chargea l’un de ses disciples d’installer Râzî dans une cellule et prescrivit au théologien de s’adonner dans cette khalwa à l’invocation. Il ne s’en tint cependant pas là ; projetant sur Râzî son énergie spirituelle, son tawajjuh, il le dépouilla, dit-on, de toutes les sciences qu’il avait acquises. Or, quand Razî prit conscience que s’effaçaient soudainement de sa mémoire les connaissances dont il était si fier, il se mit à crier de toutes ses forces : « Je ne peux pas, je ne peux pas. » L’expérience s’arrêta là. Râzî sortit de sa khalwa et prit congé de Najm al-dîn Kubrâ.

Ce détour anecdotique permet de mieux préciser le statut de la ummiyya, de l’« illettrisme spirituel ». Dans l’hagiographie, quand on parle d’un saint ummî, c’est toujours d’un saint inculte ou proprement illettré qu’il s’agit. Nous avons déjà fait mention dans ces pages d’un cas remarquable, celui d’Abd al-Azîz al-Dabbâgh. Mais les exemples sont innombrables. Le grand walî berbère Abû Ya’zâ, encore très vénéré aujourd’hui, n’avait appris du Coran que la Fâtiha et les trois dernières sourates, qui sont parmi les plus courtes. Pour s’entretenir avec ses visiteurs arabophones, il avait besoin d’un interprète. Cela ne l’empêchait pas de déceler miraculeusement les erreurs que pouvait commettre, dans la récitation du Coran, l’imâm qui dirigeait la prière.
(…)
Mais pour Ibn Arabî, qui consacre à la notion de ummiyya un chapitre des Futûhât, on peut être ummî sans être analphabète dès lors que l’intellect est capable de suspendre ses opérations (« La ummiyya, pour nous, consiste à renoncer à user de la spéculation et du jugement de la raison pour faire surgir les significations et les secrets »). A l’exemple du Prophète, récepteur virginal de la Révélation, l’être doit s’ouvrir tout entier aux lumières de la grâce. Cela n’implique pas que toute activité intellectuelle doit être proscrite comme contradictoire avec cette disposition à accueillir une illumination surnaturelle. Abd al-Karîm al-Jîlî, parmi beaucoup d’autres disciples du Shaykh al-Akbar, insiste au contraire sur l’importance des livres comme supports de la baraka et comme instruments de perfectionnement spirituel et Nâbulusî, dans un traité inédit, défend le même point de vue. (pp. 52-54)
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En effet, Jésus ne naquit pas d'un mâle appartenant à l’espèce humaine mais d'un Esprit qui prit figure (tamathul) sous une forme humaine : c'est pourquoi prédomina, dans la communauté de Jésus fils de Marie plus que dans toute autre, la doctrine de la légitimité des images.

Les chrétiens fabriquent des représentations de la divinité et, pour adorer, se tournent vers elles parce que l'existence même de leur prophète procédait d'un Esprit qui se revêt d'une forme ; et il en est ainsi jusqu’aujourd’hui dans sa communauté. (p. 97)
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L’attraction très forte que le sheykh al-Alâwî exerça sur certains Européens qui devinrent ses disciples et le rôle que sa tarîqa a joué dans l’introduction du tasawwuf en France et dans d‘autre pays occidentaux confirment l’adéquation entre le type de walâya qu’il incarnait et la nature du milieu dans lequel il était appelé à représenter le tassawuf.

C’est sans doute une correspondance de même nature qui, de même qu’elle explique la fascination que le monde chrétien, à la suite de Massignon, a éprouvée pour Hallâj, permet de comprendre le destin singulier d’un soufi du XIIIe siècle comme Ibn Hûd dans la maison duquel des juifs de Damas se réunissaient pour étudier, sous sa direction, le Guide des égarés de Maïmonide : il s’agirait en l’occurrence d’un walî de type mûsawî ou plus probablement ibrâhimî, Abraham représentant le tronc commun et le point de jonction entre le judaïsme et l’islam. (pp. 90-91)
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La perfection spirituelle implique la hayra – la stupéfaction, la perplexité, un éblouissement perpétuel accordé au renouvellement incessant des théophanies dont chacune apporte une science nouvelle qui n’est jamais le nec plus ultra.
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