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Note moyenne 3.9 /5 (sur 70 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 23/05/1930
Mort(e) à : Paris , le 16/02/2022
Biographie :

Michel Deguy est un poète et écrivain français.

Philosophe, professeur émérite de lettres (à l'Université de Paris VIII), Michel Deguy participe par ailleurs aux revues Critique (« Conseil de rédaction ») et Les Temps modernes.

Il a présidé de 1990 à 1992 le Collège international de philosophie, et de 1992 à 1998 la Maison des écrivains.

Il est rédacteur en chef de la revue Po&sie qu'il a créée en 1977. En 1998, il a reçu le Grand Prix national de la poésie et en 2004 le Grand Prix de poésie de l'Académie française.

Il est le père de la comédienne Marie-Armelle Deguy.
Socialiste, il affiche son soutien à François Hollande.

Source : https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2022/02/17/le-poete-et-philosophe-michel-deguy-est-mort_
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Lecture par Anna d'Annunzio Entretien avec Philippe Rey & J.M.G. le Clézio (en duplex des Etats-Unis) Entretien animé par Julien Viteau « La poésie de Jean Fanchette est exigeante, elle est authentique dans chacune de ses paroles, dans la richesse de son rythme, la valeur de ses mots. Il n'est pas indifférent que dans le monde moderne, imbu de théorie et assourdi de certitudes, ce soit cette voix très ancienne, qui charrie toute la complexité et l'originalité de la culture mauricienne, il n'est pas indifférent que ce soit cette voix-là qui nous donne foi dans la poésie. » J. M. G. Le Clézio L'Île Équinoxe, anthologie poétique de Jean Fanchette, (Île Maurice 1932 – Paris 1992) poète, éditeur et neuro-psychanalyste rassemble, selon le plan laissé par avant sa mort, les différents recueils composant son oeuvre poétique. Empreints de rigueur formelle, ces écrits disent la nostalgie de l'île d'origine, abandonnée très tôt pour la patrie d'exil : « Je ne suis pas d'ici. Je ne suis plus d'ailleurs. » Cet arrachement ne laisse plus au poète qu'une « identité provisoire ». L'Île Équinoxe est traversée par la voix vibrante d'un homme qui, grâce à l'aventure du poème, peut se réapproprier un monde perdu. « Je suis debout dans la trouble lumière Arrimé à de petites choses, une odeur, une couleur L'odeur du vent traverse l'espace salé de la lagune qui habite en moi, Qui bat dans mon sang vagabond d'hémisphères » L'Ile Equinoxe : Poèmes 1954-1991, Jean Fanchette À lire – Jean Fanchette, L'Île Equinoxe, (préface de J.M.G. le Clézio, postface de Michel Deguy), réédition chez Philippe Rey, 2023.

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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
Ce lieu me suffit
Où le parfum n'est pas rare
Mais la même senteur d'algue et d'hortensia
Dans les linges frais de l'air
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Alluvion des cris Minerai d'hirondelles
Dans le delta du vent les plissements du vent
La trembleraie bleuit
Le pouls de l'étang bat
Toutes les trois heures un poème
Devient nouveau puis se ternit
Sous la lecture Recroît dans le silence
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2. Généalogies.


ROI SOLEIL

Quand le roi se levait de bonne heure
Marchait au fond dans l'eau du matin

Le scaphandre aux souliers de soie
Longe les combles poissonneux
Hante les palais démâtés.
Dans l'aube dorée sans courant
Luit un banc d'ardoises squameuses

La vase et l'épave le roi rêve
De les quitter si haut qu'il connaisse
À l'autre bord du jour transparent
Le pêcheur rouge penché qui verse
Au fond ses hameçons de lumière

p.57
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Michel Deguy
Le Suspens


Est sublime ce qui retombe
moins vite que nous, les pesants

Sublime la chose, l’être.
qui retient un instant sa chute

Le dégravir le ralenti le frein du périr
l’escalier dans le ciel
  la fontaine romaine
      le feu d’artifice
            Le thrène populaire

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OUÏ DIRE


Bleu gris peu de couleur permis au ciel
Permises à la terre mais variées dans les bornes
Je viens de voir passer les canards stochastiques

Silence aux castagnettes du pommier
L'automne où refroidit le corps
Il corrompt ses oronges aux fanges des vicinales

Du seuil d'où il y a, qui encadre le champ
Il buissonne de roux le houx qui résiste
Et laisse s'assombrir les troncs osmotiques

p.135
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Je t'ai baisé la main pour te dire adieu
Comme si nous pouvions t'envoyer là
D'où tu nous veillerais nous parlerais
Sachant qu'il n'y aurait ni au revoir ni à dieu

Extrait du poème Prose du suaire - Pour Abdelwahab Meddeb
traduit en vingt langues dans ce recueil
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TOMBEAU DE DU BELLAY


Coup de silence
la distance détale
Écho de sans bruit

le premier cri rejoint la douleur décalée
décapitée lucide

Le printemps dégorge un froid miocène
Déjà l'été courcit le jour
Et le retard annonce
Et le premier succède

p.286
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Moraine bleue dans le glacier du soir

La vigne rentre sous le vert, le bleu reprend le
ciel, le sol s'efface dans la terre, le rouge
s'exhausse et absorbe en lui les champs de Crau.
Les couleurs s'affranchissent des choses et
retrouvent leur règne épais et libre avant
les choses, pareilles à la glaise qui précédait Adam.

Le saurien terre émerge et lève mâchoire
vers la lune, les années rêveuses sortent des grottes
et rôdent tendrement autour de la peau épaisse. Falaise se
redresse, Victoire reprend son âge pour la nuit. Les nuages
même s'écartent, les laissant.

En hâte quittée cette terre qui tremble
ils se sont regroupés dans la ville, bardée de portes.
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Écus de lumière au fond des ruelles leurs dernières
oriflammes
Le non sens de regarder dans la fête absente
Un visage oblong
Forceps du temps au coin des yeux
Boucles d’acacias
Les voix ne parviennent
Mouvement des murs comme les bateaux se volent
La visibilité dans le port

p.137
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OUÏ DIRE
Chant royal


Le poète de profil
Le poète à l’équerre de corps et d’ombre sur les seuils
Le poète Gulliver qui retrace un roncier d’hiver avec la
pointe de Hopkins
Ou décroît pour accorder l’herbe au zodiaque avec
compas de Gongora
Génie des contes perses car il refuse l’indifférence

Il entretient la lymphe bleue dans le réseau des ormes
Veille zêta epsilon delta d’Orion sur la branche basse
Œil triple posé de witch 1 witch 2 witch 3
qui s’envole constellation subtile de corbeaux

Il est ici pour inventer quelque chose d’aussi beau
qu’un mot saxifrage inventé par personne
S’il cherche un trésor il le trouve
(Imagine un poisson cherchant un poisson dans
l’obscurité des mers…)

p.93
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