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3.74/5 (sur 1304 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 04/08/1919
Mort(e) à : Galway , le 28/12/2016
Biographie :

Michel Déon, né Édouard Michel, est un écrivain, dramaturge, et académicien français.

Il a tout d'abord adopté Michel Déon comme nom de plume avant d'en faire son patronyme légal (autorisation accordée par le Conseil d'État du 19 octobre 1965).

Il est généralement rattaché au mouvement des "Hussards". Il est notamment l'auteur entre autres ouvrages de "Les Gens de la nuit", "Les Poneys sauvages", "Un taxi mauve" ou encore "Le Jeune homme vert".

Après une enfance passée entre le 16e arrondissement de Paris et la Côte d'Azur, il fait des études de droit tout en songeant déjà à une carrière littéraire.

Mobilisé de 1940 à 1942 (152e RT) et démobilisé à Lyon en novembre 1942 il devient en zone sud, secrétaire de rédaction à L'Action française auprès de Charles Maurras.

Après la Guerre, il commence une vie de voyages qu'il n'arrêtera plus et qui nourrira constamment son œuvre romanesque. D'une manière plus ou moins prolongée, il séjourne notamment en Suisse, en Italie, aux États-Unis, qu'il parcourt en train et en bus Greyhound grâce à une bourse de la fondation Rockefeller, au Canada, au Portugal et en Grèce (à partir de 1959), d'abord à Skyros, puis à Spetsai. Mais c'est encore en Irlande, pays dont il se sent proche culturellement, qu'il séjourne le plus longtemps en famille, avec Chantal, son épouse, et ses enfants Alice et Alexandre. Ses voyages et séjours en Irlande constituent une grande source d'inspiration pour ses romans.

Parallèlement à la composition de ses livres, il poursuit une carrière de journaliste, d'éditeur pour la maison Plon et de critique aux Nouvelles Littéraires ou au Journal du Dimanche. Lié aussi à la revue et aux éditions de La Table Ronde, il est associé aux « Hussards », bien qu'il ait lui-même contesté l'existence de ce mouvement.

Vivant entre la Grèce et l'Irlande, il est élu le 8 juin 1978 à l'Académie française en même temps qu'Edgar Faure. Il y est reçu le 22 février 1979 par Félicien Marceau et fait l'éloge de son prédécesseur au 8e fauteuil, Jean Rostand. Sa carrière d’académicien permit de révéler au grand jour Vincent Delecroix (Tombeau d’Achille) et Jean Rolin (Chréti
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Source : Le monde
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Bibliographie de Michel Déon   (73)Voir plus


Entretien avec Michel Déon à propos de son livre Les gens de la nuit



Jean, le héros des Gens de la nuit, mène une vie dissolue, offrant ses nuits aux femmes, aux clubs et à la boisson. Est-ce là un mal typiquement parisien ? Un mal de la jeunesse ?


C’est un mal parisien, mais fréquent dans les grandes villes où la surpopulation fait qu’on se heurte constamment à des inconnus, à un vide paralysant, à une indifférence cruelle. D’où la tentation de trop boire, de se droguer, d’être sollicité par l’amour qui dit son prix. Les résultats diffèrent du simple au compliqué suivant le caractère des victimes.



Votre ouvrage dessine la carte du monde de la nuit des années 1950. Vous expliquez d’ailleurs que ces hauts lieux de la vie nocturne se déplacent avec les années. Pourquoi de tels changements ? Vers quoi ces lieux évoluent-ils ?


Dans un temps relativement court, le Paris brillant, le Paris des intellectuels s’est déplacé et se limite un tant soit peu. Nous sommes passés du Palais Royal à Montmartre, à Montparnasse, et, en dernier mais pas ultime, à Saint-Germain-des-Prés, avec de brefs retours au Quartier Latin. Ça tient souvent à un bar, une boîte de nuit et à l’hôte qui l’incarne suffisamment pour en faire le lieu à la mode.



Les personnages des Gens de la nuit apparaissent comme fortement attachés, dépendant pour certains, de la vie dans la capitale. Est-ce votre cas ? Maintenant que vous vivez en Irlande, comment vous sentez-vous vis à vis de cette ville ?


Certes, dès que je sors de chez moi, je n’ai pas la chance de me trouver des relations germanopratines avec des assoiffés et des fêtards. Templebar, à Dublin, est bien un quartier de bruyants fêtards traversé par un poétique canal mais je crains qu’on y rencontre plus d’ivrognes que de métaphysiciens désespérés.



Jean, votre personnage, est obnubilé par elle et ne parvient pas à l’oublier, malgré leur séparation. Est-il possible d’oublier, selon vous, un véritable amour ?


Pas toujours facile, c’est vrai. Mais les amours, si fortes qu’elles soient, tiédissent et un nouvel intérêt gomme une passion. On s’en aperçoit plus ou moins vite.



Si oui, une période de fuite comme celle que choisit d’entreprendre Jean (fuite vers les femmes, l’alcool et vers l’armée), est-elle nécessaire à la guérison ?


À condition de ne pas fermer les yeux, les dragueurs ont toujours de la chance et le Printemps passe avec une expérience de plus à notre actif. Le cynisme est l’arme atomique des séducteurs. Certes, il y a des dangers partout mais on en guérit de plus en plus vite. La liberté est retrouvée.



Ce même jeune homme entretien avec son père des rapports compliqués. Alors que la reconnaissance académique de ce dernier pourrait en faire rêver plus d’un, Jean la dénigre. La rébellion est-elle un passage obligé dans la construction de soi ?



Le rébellion est un réveil-matin assez efficace si elle n’est pas systématique et se guérit de ses propres excès, de ce qu’elle est vide de sens et de raisons d’avenir.



Votre ouvrage est initialement paru en 1958 avant d’être réédité aujourd’hui. Pourquoi cette réédition ? Résulte-t-elle d’un besoin particulier ? Ou bien pensez-vous que cet ouvrage pourrait bénéficier d’un nouvel écho dans la société actuelle ?


C’est à mon éditeur qu’il faudrait demander une réponse. J’ai seulement dit : oui. Pour un écrivain, l’éditeur est son professeur de lettres. Quand il ne vous oublie pas, c’est le rêve, la surprise. J’ai eu cette chance avec les Gallimard et avec ma fille, Alice, à la Table Ronde.



Dans la préface, vous précisez que vous n’aviez jamais relu ce roman. Avez-vous été surpris en le redécouvrant des années après avoir quitté votre âme adolescente


Oui, très surpris, comme si quelqu’un d’autre l’avait écrit à ma place. Tout de même, je reconnais bien une période de ma vie (nocturne) en relisant ce livre.



Michel Déon et ses lectures


Quel livre vous a donné envie d`écrire ?


L`Ile au trésor trésor de Robert Louis Stevenson.



Quel est l`auteur qui vous aurait pu vous donner envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?


François Rabelais pour tout. Un génie. Et quel esprit ! Insurpassé.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


La Princesse de Clèves.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?


Typhon de Joseph Conrad.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


Je le saurai quand, par hasard, je tomberai dessus.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Valery Larbaud. Les Poésies de A. O. Barnabooth : Suivi de P....



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Les misérables de Victor Hugo.



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


« L’apparition d’une femme qui lui plaît fait baisser à l’instant la valeur de l’homme », de Henry de Montherlant.



Et en ce moment que lisez-vous ?


La Correspondance, tome 1 : 1949-1960 entre Paul Morand et Jacques Chardonne.




Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez Les gens de la nuit" de Michel Déonaux éditions La Table Ronde :




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Des messages portés par les nuages : lettres à des amis Jean d'OrmessonJean-Luc Barré, Martin Veber Éditions Bouquins Recueil de lettres reflétant la grande diversité des correspondants de l'écrivain français : Marguerite Duras, Michel Déon, Raymond Aron, Jacques de Lacretelle, Jean-François Brisson, Roger Callois, Jeanne Hersch, Claude Lévi-Strauss, Simone Veil, Michel Debré, entre autres. Un dévoilement des jugements littéraires de l'auteur, de ses admirations, de son intimité et de son engagement d'écrivain. ©Electre 2021 https://www.laprocure.com/messages-portes-nuages-lettres-amis-jean-ormesson/9782221250051.html
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Il distribuait à la folie des biens qui ne laissent pas de trace: la générosité, la bonté, le courage, la gaieté, l'intelligence de la vie.
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Michel Déon
La baguette de fée du romancier abolit les distances et le temps, se joue de la logique et ordonne le hasard. En somme, le roman est la clé de nos songes au prix d'un effort très minime : la lecture.

Lettres de château
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Si nous comptons les occasions perdues, la vie semble n'avoir été que ça.
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"Hello ! what a lovely day !" que les Irlandais échangent toujours avec le même sourire sous une pluie battante ou dans les rafales de vent glacé (...)
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Mais comment se détruit-on le mieux : en bâtissant des songes impossibles ou en brûlant tout ?
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Michel Déon
La lecture n'est pas un acte facile. Elle exige un engagement, de la solitude, de l'attention, de la curiosité, une disposition d'esprit.
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Avez-vous remarqué qu'il n'y a d'amitié possible entre un homme et une femme que s'ils ont été amants et ont renoncé une bonne fois pour toutes aux plaisirs vulgaires ? C'est notre cas, n'est-ce pas ?
- Une bonne fois pour toutes ?
- Je n'exclus pas les accidents. Mais les risques sont limités. Je ne sais pas quand nous nous reverrons...
- Vous partez ?
- Aujourd'hui.
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Michel Déon
Un homme qui a du plaisir à table et avec les femmes est une des chances de la vie.
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L'improvisation est un exercice d'équilibre où l'on risque de trop belles chutes.
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Il y a une douceur normande comme il y a une douceur angevine.

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