Chaque fois que le travail, et bientôt l’amitié,ont amené le huguenot genevois que je suis dans la ville la plus papiste du pays, j’ai été accueilli avec une cordialité qui chez nous serait presque suspecte.
(Nicolas Bouvier)
Il s'agissait très certainement de rappeler, dans la collection que dirigeait Courthion, une France où s'expriment les valeurs de la spiritualité et de la critique. Le Fénelon et le Pierre Bayle de Marcel Raymond sont les représentants typiques de l'esprit de la collection. […] Défendre avec intransigeance cette double tradition avait valeur d'acte de résistance intellectuelle. Il fallait laisser parler les textes. Et il appartenait au lecteur de mesurer la distance qui séparait ces témoignages sur la France de l'image étroite qu'essayait d'en donner l'administration de Vichy.
(Jean Starobinski)
On dit que les langues séparent. Je ne trouve pas. Jamais je n’ai rien vu de si homogène que ce Fribourg bilingue.
(Charles-Albert Cingria)
Pourquoi Stendhal ? J'avais été conduit à la lecture de Stendhal par les essais de Valéry, et j'avais fait de Lucien Leuwen le sujet de mon mémoire de licence, présenté à Marcel Raymond. Il y était question de la connaissance de soi chez le héros juvénile de ce roman.
(Jean Starobinski)
L’étude sur Baudelaire, avant d’être publiée à la Baconnière sous la forme d’un Tombeau, a d’abord été le sujet d’une conférence prononcée à Genève, à Lausanne, à Fribourg et à Neuchâtel, entre décembre 1941 et février 1942. Véritable « défense » de Baudelaire, elle se prolongera par son « illustration » : deux anthologies de Baudelaire (I. Poésie, II. Critique) préfacées par Pierre Jean Jouve dans la collection « Le Cri de la France », à la Librairie de l’Université de Fribourg (1943 et 1944).
(Michel Dousse)
Les affinités littéraires de Jean de Menasce, qui ne sont qu’une des nombreuses facettes de sa personnalité et auxquelles il restera fidèle après sa conversion et son entrée dans l’ordre des dominicains (que l’on songe à sa passion pour la poésie persane), se cristallisent autour d’un écrivain, Charles Du Bos, d’un projet, la traduction des oeuvres de John Donne, et d’une période, les années 1920 à 1930.
(Michel Dousse)
Fribourg tout entier, du reste, semble le résultat d’une gageure faite par un architecte fantasque, à la suite d’un dîner copieux. C’est la ville la plus bossue que je connaisse: le terrain a été pris tel que Dieu l’avait fait; les hommes ont bâti dessus, voilà tout.
(Alexandre Dumas)
Les méandres du labyrinthe souterrain, et son éclairage par les reflets rougeâtres du foyer d’une cheminée, fournissent au romancier romantique l’occasion d’une description picturale, un « tableau bizarre », dont le clair-obscur mériterait le pinceau de Rembrandt.
(Michel Dousse)
Sous la plume d’Alexandre Dumas, Fribourg se transforme en château gothique, l’ermitage de la Madeleine en souterrain, la visite guidée en reportage aux allures de roman noir, où l’humour se mêle au fantastique.
(Michel Dousse)
Le récit de l’excursion à l’ermitage de la Madeleine est ponctué par les caprices de la météo et rythmé par les répliques du guide suisse allemand. Pour égayer son récit, Dumas use ici du procédé du comique de répétition. Au début de la séquence, une situation incongrue, de comique involontaire, naît de l’opposition entre le « temps magnifique » et l’ « énorme parapluie » dont s’est muni le sacristain qui sert de guide aux voyageurs ; ces derniers trouvent le comportement du sacristain non seulement étonnant, mais aussi amusant : « Nous avions ri d’abord de la précaution de notre guide ».
(Michel Dousse)