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Citations de Michel Faber (25)


"– Un mot long et difficile est pareil à une phrase entière pleine de petits mots faciles, Sophie, dit Sugar. Cela économise du temps et du papier." Voyant que l'enfant n'est pas convaincue, elle ajoute: "Si les livres étaient écrits de façon à ce que tout le monde, même les plus jeunes, puisse comprendre tout ce qu'il y a dedans, ce seraient des livres énormément longs. Est-ce que toi tu voudrais lire un livre long de mille pages, Sophie ?"
Sophie répond sans hésitation.
"Je lirais mille millions de pages, miss, si tous les mots étaient des mots que je peux comprendre."
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"Le plus gros obstacle, déclare Mrs. Fox, est la persistance des mensonges. Principalement l'horrible et lâche mensonge que la racine de la prostitution est la nature corrompue des femmes. J'ai entendu cela un millier de fois, même de la bouche de prostitués !
– Quelle en est donc la racine, alors ? La nature corrompue des hommes ?"
(...)
"Seulement dans la mesure où les hommes font les lois qui disent ce qu'une femme peut et ne peut pas faire. Et les lois ne se trouvent pas seulement dans les livres ! Le sermon d'un prêtre qui n'a pas d'amour dans le coeur, ça aussi fait loi; (...). Et, par dessus tout, la pauvreté fait loi."
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"Eh bien eh bien, déclare-t-il. Voilà le malheur du pauvre. Vous autres vous recevez de l'argent même si vous êtes paresseux ou mauvais, et nous autres on doit repasser notre vieux pantalon et accrocher des rideaux à nos fenêtres cassées, et chanter des hymnes en vous cirant les chaussures, avant que vous nous donniez un penny !"
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C'est d'une aveuglante clarté pour William qu'il doit se rendre directement à Silver Street et demander Sugar. Rien ne pourrait être plus simple. Il est en ville, lui, elle est en ville, elle, c'est le moment idéal. Même pas besoin de gaspiller de l'argent en hélant un coche, il pourrait prendre l'omnibus le long d'Oxford Street, puis un autre à travers Regent Street, et le voilà presque arrivé!
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Ses yeux, magnifiés par ses verres, étaient un peu rougis par la fatigue, mais il les trouvait étonnamment beaux. Ses iris, d’un marron noisette illuminé de vert, scintillaient comme… comme des lamelles de cultures bactériennes exotiques sous un microscope.
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Quand elle apercevait un auto-stoppeur, Isserley le dépassait, pour se donner le temps. C’est ce qu’elle avait toujours fait. C’est ce qu’elle allait faire maintenant. Il y avait un auto-stoppeur en vue. Elle le dépassa.
Elle cherchait du muscle. Les spécimens chétifs et maigres ne l’intéressaient pas. Celui-ci était chétif et maigre. Il ne l’intéressait pas. Elle continua sa route.
C’était l’aube. Le monde physique n’existait pas pour elle, sauf le ruban de goudron gris sur lequel elle roulait. La nature était une distraction. Elle refusait d’être distraite.
L’A9 semblait déserte, mais il ne fallait pas s’y fier. Tout pouvait arriver, à tout moment. Voilà pourquoi elle ne quittait pas la route des yeux.
Trois heures plus tard, elle vit un autre auto-stoppeur. Une femelle. Les femelles n’intéressaient pas Isserley.
[…]
Deux heures et demie plus tard, elle aperçut un autre auto-stoppeur en vue. Quand elle voyait un auto-stoppeur, Isserley le dépassait toujours, pour se donner le temps. Elle le dépassa.
[…]
Elle fit demi-tour et le jaugea une deuxième fois. Il avait de bons bras. Des épaules excellentes. Des pectoraux impeccables et la taille fine.
Une fois son demi-tour effectué, elle revint vers lui, pour la troisième fois. Ses cheveux roux étaient frisés et rebelles, il portait un pull épais tricoté de laines de différentes couleurs. Tous les vodsels à gros pulls qu’Isserley avait rencontrés étaient sans travail, menaient une vie de parias. Les autorités devaient les forcer à porter ce genre de vêtement, supposait-elle, comme un stigmate de leur condition.
Ce vodsel qui lui faisait signe devait être un proscrit. Et ses jambes engraisseraient sans problème.
Elle s’arrêta ; il courut vers la voiture, en souriant.

Isserley ouvrit la porte du passager, prête à crier « Je vous emmène ? ».
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William n'est pas réconforté : « la cendre redeviendra cendre, la poussière redeviendra poussière » est parfait pour un enterrement, mais d'un point de vue brutalement scientifique, la cendre est une affaire de crémation. Le cadavre contenu dans ce cercueil est déjà bien avancé dans sa métamorphose, ainsi que le sait William pour l'avoir vu à la morgue, mais son produit final ne sera pas de la cendre ; ce sera un liquide, ou au plus un onguent.
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Sur le mur il y avait un bouton rouge qui portait la mention URGENCE, mais aucun qu'il aurait pu presser en cas de profonde PERPLEXITÉ.
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Padre, ne me dites pas que vous êtes un de ces chrétiens décaféinés qui se trimballent avec des hosties sans cholestérol? Garanti sans dogmatisme, pauvre en culpabilité, faible teneur en jugement dernier, 100% de sectarisme en moins, sans apocalypse ajoutée? Peut contenir quelques traces de Juif crucifié.
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Je ne suis jamais allé au catéchisme. J'ai fait l'école des hautes études éthyliques et toxicomaniaques. Un parcours professionnalisant en décoration intérieure de cuvettes de WC avec des stages répétés en cellule de dégrisement.
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And she ? Where would she go ?
The atoms that had been herself would mingle with the oxygen and nitrogen in the air. Instead of ending up buried in the gound, she would become a part of the sky : that was the way to look at it. Her invisible remains would combine, over time, with all the wonders under the sun. When it snowed, she would be part of it, falling softly to earth, rising up again with the snow's evaporation. When it rained, she would be there in the spectral arch that spanned from firth to ground. She would help to wreathe the fields in mists, and yet would always be transparent to the stars. She would live forever. All it took was the courage to press one button, and the faith that the connection had not broken.
She reached forward a trembling hand.
"Here I come," she said.
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"Cette ligne claire, là-bas, montra-t-elle, marque la limite de la mer. Pas sa vraie limite, en fait, parce qu'elle continue à l'infini. La limite de notre perception. Et, au-dessus, commence le ciel. Vous voyez? " C'était d'une cruauté poignante, mais délicieuse aussi, ce regard qu'Amlis posa sur elle, comme si elle était la gardienne de tout cet univers, comme s'il lui appartenait. Peut-être lui appartenait-il.
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Like all of Isserley’s race (except Isserley and Esswis, of course) he stood naked on all fours, his limbs exactly equal in length, all of them equally nimble. He also had a prehensile tail, which, if he needed his front hands free, he could use as another limb to balance on, tripod-style. His breast tapered seamlessly into a long neck, on which his head was positioned like a trophy. It came to three points: his long spearhead ears and his vulpine snout. His large eyes were perfectly round, positioned on the front of his face, which was covered in soft fur, like the rest of his body.
In all these things he was a normal, standard-issue human being…
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Ah, dit-elle. Il n'y a rien d'autre dans ce monde que des hommes et des femmes, non? Alors il faut bien y tenir, non, sinon à quoi d'autre tenir ?
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De petits morceaux de temps sont consommés, laissant une éternité indigeste de reste.
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Revenez demain et je vous raconterai la suite. Tout ce que vous voulez savoir, je vous le promets. Demain.
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Mais vous ne voulez pas entendre parler de ma vie. Vous voulez que je vous parle de la manifestation. J'y viens. Sans blague, je vous donne ma parole d'honneur que je ne mourrai pas avant de terminer l'histoire. Je comprends bien à quel point il est énervant d'arriver jusque là et de ne pas savoir ce qui se passe ensuite. Je ne vous ferais jamais ça !
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Il n'y a rien de tel qu'une vessie pleine pour ruiner le sens de l'Histoire. Jésus-Christ pourrait descendre des cieux au bras d'Hélène de Troie que vous continueriez à chercher des toilettes.
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Je pense toujours aux Edouardiens comme à des enfants. Des enfants qui ont perdu leur mère, mais qui étaient trop jeunes pour comprendre qu'elle avait disparu, et continuaient donc à jouer comme par le passé, ne remarquant que peu à peu, du coin de l'oeil, les ombres tremblotant à l'extérieur de leur nursery.
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Mon père m'a fait à moitié. Exactement à moitié, disait ma mère. (…) Chaque être humain était un mélange d’ingrédients, comme une soupe, me dit-elle. La mère fournissait la moitié et le père l'autre. Ils étaient tous mélangés et cuits et le résultat était l'enfant, moi en l’occurrence.
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